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Lincarcération des hommes autochtones au Québec : une analyse des trajectoires Renée Brassard, Ph. D. Criminologie Professeure adjointe École de service.

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1 Lincarcération des hommes autochtones au Québec : une analyse des trajectoires Renée Brassard, Ph. D. Criminologie Professeure adjointe École de service social Université Laval ET Isabelle, F.-Dufour, Candidate au doctorat École de service social Université Laval

2 Plan de la présentation 1) Introduction (contextualisation) 2) Objectifs de la recherche 3) La méthodologie utilisée 4) Les résultats 5) Conclusion

3 1- Introduction (contextualisation) Dans la tradition des travaux de recherche sur le phénomène de lexclusion en France ou ailleurs, on peut dire que cest souvent le repère économique qui a été utilisé comme critère de délimitation de lexclusion et de la marginalisation; Dans la tradition des travaux de recherche sur le phénomène de lexclusion en France ou ailleurs, on peut dire que cest souvent le repère économique qui a été utilisé comme critère de délimitation de lexclusion et de la marginalisation;

4 1- Introduction (contextualisation) Le concept dexclusion sociale est souvent envisagé sous un angle séquentiel, présupposant un mouvement partant dun centre dintégration vers des zones dexclusion sociale; Le concept dexclusion sociale est souvent envisagé sous un angle séquentiel, présupposant un mouvement partant dun centre dintégration vers des zones dexclusion sociale; Contrairement à cette conceptualisation classique de lexclusion, au plan macrosociologique, la marginalisation des Autochtones au Canada ne procède pas dune mise à distance par rapport à un centre, mais au contraire, dune incorporation à lÉtat Nation; Contrairement à cette conceptualisation classique de lexclusion, au plan macrosociologique, la marginalisation des Autochtones au Canada ne procède pas dune mise à distance par rapport à un centre, mais au contraire, dune incorporation à lÉtat Nation;

5 1- Introduction (contextualisation) Cette incorporation résulte dune politique de réduction et de ségrégation internes qui a rendu possible lappropriation des terres auxquelles les Autochtones étaient liés matériellement et symboliquement; Cette incorporation résulte dune politique de réduction et de ségrégation internes qui a rendu possible lappropriation des terres auxquelles les Autochtones étaient liés matériellement et symboliquement;

6 1- Introduction (contextualisation) À la différence des groupes marginaux, les Autochtones nont pas été intégrés et exploités comme force de travail dans le système capitaliste. Il sagit plutôt dans leur cas dune insertion qui se caractérise par une réduction spatiale (quon pense par exemple à la création de réserves autochtones). À la différence des groupes marginaux, les Autochtones nont pas été intégrés et exploités comme force de travail dans le système capitaliste. Il sagit plutôt dans leur cas dune insertion qui se caractérise par une réduction spatiale (quon pense par exemple à la création de réserves autochtones).

7 1- Introduction (contextualisation) Le défi de notre étude était donc darticuler lexclusion des Autochtones sur le plan macrosociologique avec une compréhension des processus microsociologiques de lexclusion. Le défi de notre étude était donc darticuler lexclusion des Autochtones sur le plan macrosociologique avec une compréhension des processus microsociologiques de lexclusion. Dans le cadre de cette présentation, nous présentons quelques résultats et réflexions issues dune étude qualitative portant sur les trajectoires socio-carcérales réalisée auprès de 26 hommes autochtones du Québec (8 inuit et 18 amérindiens) Dans le cadre de cette présentation, nous présentons quelques résultats et réflexions issues dune étude qualitative portant sur les trajectoires socio-carcérales réalisée auprès de 26 hommes autochtones du Québec (8 inuit et 18 amérindiens)

8 2- Objectifs de la recherche Notre étude comportait trois principaux objectifs. Plus spécifiquement, il sagissait de décrire et de comprendre: 1) la ou les rencontres entre les institutions carcérales et les hommes autochtones; 2) lexpérience carcérale des hommes autochtones au Québec; 3) le rôle joué par les institutions pénales dans la trajectoire de vie des hommes autochtones.

9 3- La méthodologie utilisée Méthodologie qualitative: -Afin de reconstruire les trajectoires socio- carcérales des hommes autochtones, nous avons privilégié le récit de vie. -Lutilisation de cet outil de collecte nous a permis de reconstruire les parcours des hommes autochtones de leur naissance jusquau moment des entrevues.

10 3- La méthodologie utilisée Chaque récit sest constitué à partir dune à 2 rencontres et autour des axes suivants (un total de 48 entrevues auprès de 26 hommes): Chaque récit sest constitué à partir dune à 2 rencontres et autour des axes suivants (un total de 48 entrevues auprès de 26 hommes): Il sagissait didentifier les lieux dencrage plus ou moins fixes et significatifs (lieu de naissance) que lon a nommé méga-territoire. Ces méga-territoires nous permettaient de suivre de manière chronologique les déplacements des hommes autochtones et de comprendre chacun des contacts avec le système de justice pénal et de suivre leur itinéraire de vie à travers différents espaces traversés (par exemple, la famille, le logement, léducation, le travail, les institutions de prises en charge institutionnelle, etc..).

11 4- Les résultats Profil général des répondants/contexte de vie de départ: Hommes âgés entre 23 et 60 ans; tous nés en communauté autochtone et y vivent toujours aujourdhui; La majorité a vécu dans des foyers où lalcool était présent; La majorité a connu des décès parentaux (surtout le père); Le tiers a été adopté (traditionnellement); La majorité a été élevé par des membres de la famille élargie (tantes, oncles, grands-parents) pour des motifs dincarcération ou de décès parental, de consommation excessive, etc.;

12 4- Les résultats Un départ difficile…entre lenfance et ladolescence La moitié ont été victime dabus physique de la part de leurs parents; Le tiers a été victime dabus sexuel; Tous débutent la consommation dalcool et/ou de drogues tôt durant lenfance (entre 9 ans et 12 ans); Tous abandonnent lécole avant davoir terminé le secondaire; Plus de la moitié a fait des tentatives de suicide à ladolescence; La majorité connaît des expériences de criminalisation juvénile (violence, vol, voie de fait, vente de drogues, etc.) vers 15-16 ans.

13 4- Les résultats Des déplacements fréquents…Placements juvéniles la très grande majorité a connu des placements juvéniles;

14 4- Les résultats * 2 Types de placement pour des motifs de protection Ces placements surviennent tôt: généralement durant la petite enfance et la préadolescence.

15 4- Les résultats 1A) Placements intra-familiaux (intra-communautaires): surtout utilisés pour protéger les enfants des conditions de vie familiales fragilisées et ces placements sont initiés par des membres de la famille élargie qui acceptent daccueillir lenfant; 1A) Placements intra-familiaux (intra-communautaires): surtout utilisés pour protéger les enfants des conditions de vie familiales fragilisées et ces placements sont initiés par des membres de la famille élargie qui acceptent daccueillir lenfant; Vécu et interprétations de ce type de placement : Ces placements sont vécus de manière positive en raison notamment du fait que: Ces placements sont vécus de manière positive en raison notamment du fait que: -la temporalité de ceux-ci est négociée et renégociée aux grés des changements qui surviennent (grande marge de manœuvre); -ils ne constituent pas une rupture du lien familial (proximité des parents en communauté).

16 4- Les résultats 1B) Placements institutionnels (extra-communautaires) surviennent suite à un signalement à la DPJ et se traduisent par des placements en centre jeunesse, en famille daccueil autochtone mais extra-familiale ou au sein de familles blanches: Vécu et interprétations de ce type de placement : Vécu et interprétations de ce type de placement : Ces placements sont vécus de manière plutôt négative en raison notamment du fait: -quils entraînent souvent un sentiment dabandon, de rejet, de perte de la culture, le racisme, etc. -parce que la temporalité est non négociable (perte de la marge de manœuvre); et quils entraînent des ruptures familiales dune durée variable.

17 4- Les résultats Il est important de mentionner que lappréciation positive des placements intra-familiaux et négative des placements extra-communautaires ne tient pas compte de la situation « objective » des conditions de vie familiales. Cette appréciation est la même peu importe si les conditions de vie se maintiennent, se dégradent ou saméliorent ( bien-être, instabilité, alcool, mauvais traitement, etc.) par rapport aux conditions familiales antérieures. Il est important de mentionner que lappréciation positive des placements intra-familiaux et négative des placements extra-communautaires ne tient pas compte de la situation « objective » des conditions de vie familiales. Cette appréciation est la même peu importe si les conditions de vie se maintiennent, se dégradent ou saméliorent ( bien-être, instabilité, alcool, mauvais traitement, etc.) par rapport aux conditions familiales antérieures.

18 4- Les résultats 2) Placements institutionnels pour motif de délinquance juvénile qui surviennent plus tard à ladolescence. Vécu et interprétations de ce type de placement : Expérience structurante (plan scolaire notamment, loisirs), positive, accès à des services et de laide; linstitution leur fournit un sentiment de sécurité quils narrivent pas à retrouver dans leur vie familiale (cette structure sera constamment reproduite); Ou à linverse, elles peuvent être considérées frustrantes et provoquer une résistance au contrôle de ces institutions (voies de fait envers les éducateurs, fugues, etc.) * Peu importe le vécu, ces placements juvéniles sont suivis dune incarcération adulte à partir de 18 ans.

19 4- Les résultats Lâge adulte…et les incarcérations À quelques exceptions près, pour la grande majorité des répondants, lâge adulte débute par un séjour en prison; À quelques exceptions près, pour la grande majorité des répondants, lâge adulte débute par un séjour en prison;

20 4- Les résultats Deux types de rapport à linstitution carcérale: 1) Conformité aux règles, lieu daccès à lemploi, répit, rupture avec la consommation, réflexion. 2) La prison comme lieu de continuité avec les activités illicites extérieures (vente de drogues, voies de fait envers les gardiens ou autres détenus, fabrication dalcool artisanale, trafic de cigarettes, collecteurs de dettes, etc.).

21 4- Les résultats Trois types de trajectoires carcérales (par ordre dimportance chez les répondants): 1)La prison comme seconde communauté: La première incarcération survient tôt à lâge adulte et est suivie rapidement dautres séjours (mouvement de in and out): « I have a life here inside…» « I have to stay away from my community…) « i dont want to go back there, i dont wanna go back home, i dont want to start drinking »

22 4- Les résultats 2)La prison sporadique: La première incarcération survient tôt à lâge adulte et est suivie dune période daccalmie plus ou moins longue avant le retour (+-); « My community is waiting for me » 3) La prison comme accident de parcours: La première incarcération qui survient tard à lâge adulte (40 ans et plus) Incarcération accidentelle (+, -) « Im respected a lot in my community, im one of the organisers, theyre nice to me…i have to catch up with my life…»

23 4- Les résultats Le passage à la prison sur la suite du parcours… Il faut nuancer le rôle du passage carcéral sur la modulation de la trajectoire de vie des hommes autochtones; il doit être repositionné en fonction des contextes de vie antérieurs des répondants et des nombreuses ruptures avec les espaces dinsertion ; Pour plusieurs répondants, le retour dans la communauté se traduit par une reprise de leur statut pré-carcéral. Ils retournent auprès de leur conjointe et de leurs enfants et reprennent le travail quils avaient avant lincarcération. Leurs rapports avec les autres membres de la communauté ne sont pas modifiés.

24 4- Les résultats Pour une minorité, lincarcération provoque des ruptures et des pertes (ex: conjointe, enfants, maison en communauté, exclusion de la communauté). Pour une minorité, lincarcération provoque des ruptures et des pertes (ex: conjointe, enfants, maison en communauté, exclusion de la communauté). Ces ruptures et ces pertes sont plus souvent associées à la consommation quà lincarcération en elle- même; Ces ruptures et ces pertes sont plus souvent associées à la consommation quà lincarcération en elle- même;

25 5- Conclusion La notion de rupture elle doit être repensée et peaufinée; La notion de rupture elle doit être repensée et peaufinée; La prison comme facteur dexclusion doit également être revue selon le contexte de vie communautaire des Autochtones; La prison comme facteur dexclusion doit également être revue selon le contexte de vie communautaire des Autochtones; La notion de responsabilité individuelle, en tant que fondement actuel du fonctionnement de la justice pénale, doit également être repensée dans le contexte communautaire duquel proviennent ces hommes autochtones. La notion de responsabilité individuelle, en tant que fondement actuel du fonctionnement de la justice pénale, doit également être repensée dans le contexte communautaire duquel proviennent ces hommes autochtones.


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