Sociologie / Claire Lobet-Maris

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1 Sociologie / Claire Lobet-Maris
Paradigme mécaniste socio 2006 Sociologie / Claire Lobet-Maris

2 Sociologie / Claire Lobet-Maris
Paradigme mécaniste Plan Le contexte de naissance… Les questions posées à l’organisation Le monde des idées Les réponses apportées L’organisation et ses besoins La science comme base de légitimité La démarche positiviste Deux écoles au sein du paradigme mécaniste Fayol et l’école classique de gestion Taylor et l’organisation scientifique du travail socio 2006 Sociologie / Claire Lobet-Maris

3 Le contexte de naissance
Révolution industrielle fin du XIXème siècle Innovations technologiques Changement d’échelle des activités de production (électricité, chemin de fer, chimie moderne, …) Eclatement de la propriété familiale Introduction des ingénieurs =>Trois questions Comment adapter l’organisation ? massification de la production Quelle base pour la légitimité de l’autorité ? Comment appliquer aux organisations la même rigueur scientifique que celle qui gouverne les machine? socio 2006 Sociologie / Claire Lobet-Maris

4 Les questions posées à l’organisation
Comment s’organiser pour produire efficacement? Comment remplacer l’empirisme et l’artisanat par des principes de gestion rigoureux et adaptés à la production de masse? Comment remplacer les bases du rapport social entre direction et travailleurs? -> rapport exprimé sous la forme d’une double dépendance -Dépendance des travailleurs à l’égard de la direction -Dépendance de la direction à l’égard des travailleurs Sur quelle base fonder la légitimité de l’autorité de la direction sur son personnel? socio 2006 Sociologie / Claire Lobet-Maris

5 Sociologie / Claire Lobet-Maris
Le monde des idées Recherche d’une nouvelle légitimité de l’autorité Saint Simon ( ) : le système industriel Max Weber ( ) : la légitimité rationnelle Efficience du travail et des Organisations Adam Smith ( ): la division du travail/la productivité Vision de la Société et de l’organisation E. Durkheim ( ) : le fonctionnalisme Méthode de compréhension du Social A. Comte ( ) : le positivisme socio 2006 Sociologie / Claire Lobet-Maris

6 Les réponses du paradigme mécaniste
Voir l’organisation comme une totalité Définir les buts de l’organisation Principe d’universalité Principe de souveraineté Communauté d’intérêt entre direction et travailleur : universalité Négation des besoins de l’homme : souveraineté Etablir des principes scientifiques d’organisation La science au service des besoins de l’organisation La science nouvelle base de légitimité de la direction La science non contestable, non réfutable Sur base d’une démarche positiviste Observer Décomposer/Classer Formaliser et établir des principes scientifiques De la science personnelle à la science organisationnelle Nouveau contrat social entre direction et travailleurs La connaissance vs le “juste” traitement socio 2006 Sociologie / Claire Lobet-Maris

7 Deux “écoles” : H. Fayol (Fr) – FW Taylor (US)
Henri FAYOL ( ) et l’école classique de gestion Projet Remplacer un fonctionnement intuitif et arbitraire par une mécanique organisationnelle dont chacun des rouages sont spécifiés et coordonnés Démarche Différenciation Repérage des fonctions clefs de l’organisation //Production, vente, recherche, finance, personnel Décomposition des fonctions en missions spécifiques Spécification des opérations nécessaires à la mission Coordination Relier les parties par des règles et procédures Etablir une hiérachie “Une place pour chaque homme et chaque homme à sa place” “Un seul chef pour chaque homme” Mise en oeuvre L’organigramme fonctionnelle et hiérarchique socio 2006 Sociologie / Claire Lobet-Maris

8 Deux “écoles” : H. Fayol (Fr) – FW Taylor (US)
Frederik Winslow TAYLOR( ) et l’O.S.T. Projet Remplacer le savoir-faire et la connaissance personnelle du travailleur par des principes scientifiques définissant le temps et les mouvements Démarche Observer ce que fait l’artisan Décomposer le travail en tâche élémentaire Attribuer à chaque tâche un temps et un mouvement optimal Mise en oeuvre Division horizontale du travail Division verticale du travail en 3 niveaux La conception : les bureaux des méthodes Le contrôle : les contremaîtres L’exécution : l’ouvrier spécialisé Henry Ford ( ) la division du travail et la formation de lignes de montage (déplacement automatique des pièces) la standardisation permettant de produire en grandes séries l'augmentation du pouvoir d'achat des ouvriers afin de stimuler la demande de biens de consommation (5 $ a day). socio 2006 Sociologie / Claire Lobet-Maris

9 Paradigme de la machine et informatique
Plan 1. Contexte et questions liés au développement de l’informatique 2. La réponse de l’informatique 3. La démarche informaticienne socio 2006 Sociologie / Claire Lobet-Maris

10 Sociologie / Claire Lobet-Maris
Contexte et questions Informatique comme projet de société Fin des années 40 début des années 50 : “l’après-guerre” L’holocauste et la folie humaine Les militaires : l’inadaptation de l’homme à la vitesse ( SAGE) Les questions Comment pallier aux insuffisances de la rationalité humaine? Comment remplacer l’arbitraire, le jugement humain par une intelligence supérieure à l’homme et plus objective? L’homme est-il encore capable de gouverner un monde de plus en plus complexe? Sur quelle base fonder la légitimité des actions de l’homme en société (gouvernement/gestion/décision) puisque l’homme apparaît doté d’une rationalité limitée, voire dangereuse? socio 2006 Sociologie / Claire Lobet-Maris

11 La réponse de l’informatique
Les réponses de l’informatique Réponses telles qu’on la retrouve dans le discours des pionniers de l’informatique (Turing, Wiener, etc.) mais aussi dans tout un ‘imaginaire’ sur l’informatique développé dans les années 50 et 60 Une certaine vision de l’informatique Outil de dépassement des limites de la rationalité humaine Construction d’un imaginaire informatique La machine à gouverner le monde Le ‘grand ordinateur’ (voir lettre) Deux domaines privilégiés de réponse de l’informatique La décision Transférer les pouvoir de décision de l’homme vers la machine Remplacer l’intuition et l’arbitraire par la logique informatique La communication Améliorer la communication humaine par les systèmes informatiques Une certaine vision de l’organisation sociale (société, organisation) Organisation vue comme une totalité ayant des besoins d’efficience, de rationalité, de logique et de communication harmonieuse qu’elle doit satisfaire pour survivre Outil permettant de satisfaire ces besoins : l’ordinateur en tant qu’outil de traitement rationnel de l’information et de la communication socio 2006 Sociologie / Claire Lobet-Maris

12 Sociologie / Claire Lobet-Maris
La lettre de J. Perret. Cher Monsieur, Le 16 IV 1955 Que diriez vous d'"ordinateur" ? C'est un mot correctement formé, qui se trouve meme dans le Littre comme adjectif designant Dieu qui met de l'ordre dans le monde. Un mot de ce genre a l'avantage de donner aisement un verbe "ordiner", un nom d'action "ordination". "Systemateur" serait un neologisme, mais qui ne me parait pas offensant ; il permet "systemation" ; - mais systemer ne me semble guere utilisable – "Combinateur" a l'inconvenient du sens pejoratif de "combine" ; "combiner" est usuel donc peu capable de devenir technique ; "combination" ne me parait guere viable a cause de la proximite de "combinaison". Mais les Allemands ont bien leurs "combinats" (sorte de trusts, je crois), si bien que le mot aurait peut-etre des possibilites autres que celles qu'evoque "combine". "Congesteur", "digesteur" evoquent trop "congestion" et "digestion" "Synthetiseur" ne me parait pas un mot assez neuf pour designer un objet specifique, determine comme votre machine. En relisant les brochures que vous m'avez donnees, je vois que plusieurs de vos appareils sont designes par des noms d'agent feminins (trieuse, tabulatrice). "Ordinatrice" serait parfaitement possible et aurait meme l'avantage de separer plus encore votre machine du vocabulaire de la theologie. Il y a possibilite aussi d'ajouter a un nom d'agent un complement : "ordinatrice d'elements complexes" ou un element de composition, par ex.: "selecto-systemateur". – "Selecto-ordinateur" a l'inconvenient de 2 "o" en hiatus, comme "electro-ordinatrice". Il me semble que je pencherais pour "ordinatrice electronique". Je souhaite que ces suggestions stimulent, orientent vos propres facultes d'invention. N'hesitez pas a me donner un coup de telephone si vous avez une idee qui vous paraisse requerir l'avis d'un philologue. Votre J. Perret socio 2006 Sociologie / Claire Lobet-Maris

13 La réponse de l’informatique
Pour Herbert Simon L ’informatique est un outil permettant de dépasser les limites de la rationalité humaine limites physiques et intellectuelles en matière de traitement et de communication de l ’information Mémoriser, classer, raisonner, prévoir, décider... Dépasser les limites de la rationalité humaine : deux béquilles pour l ’organisation structure d ’organisation : division du travail, hiérarchisation, etc. Informatique et les SI socio 2006 Sociologie / Claire Lobet-Maris

14 Sociologie / Claire Lobet-Maris
Pain eau café girafe thé sucre Jeu Dieu beurre Tartine confiture Nature Vin Lampe socio 2006 Sociologie / Claire Lobet-Maris

15 La démarche informaticienne
Une démarche positiviste Analyse de l’existant->critique de l’existant->Modélisation d’un système idéal (one best way) de traitement et de communication d’information->écriture des programmes->tests des programmes->implantation Une validation de l’organisation par la logique informatique Référence aux exigences logiques de l’ordinateur pour valider le modèle d’organisation défini (Science dans le taylorisme) Illusion informaticienne (Fr. Pavé) : le fait de justifier une organisation sociale par des contraintes techniques ou logiques Une séparation entre conception et exécution Conception = rôle des informaticiens Exécution = rôle des utilisateurs Disparition progressive du rôle de la maîtrise et de l’encadrement De la science organisationnel vers le logiciel socio 2006 Sociologie / Claire Lobet-Maris