Anthropologie de l’Education La diversité culturelle

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1 Anthropologie de l’Education La diversité culturelle
LS3- Paris-Descartes Silvia Macedo

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3 Supports sur la net http://www.ina.fr/video/CPB84051579
(qu’est-ce que c’est l’anthropologie = 0’ a 5’14’) (le courrier de l’Unesco, 2008, no 5) Laboratoire d’anthropologie Sociale (52 rue Cardinal Lemoine, 5eme, paris)

4 Biographie 28/11/1908 à Bruxelles, 30 octobre 2009 à Paris.
Faculté de Droit, agrégation en philosophie en 1931 Prof. philosophie au Lycée (33-35) Professeur de sociologie à l’Université de São Paulo (35-8). Deux expeditions, don’t une en 38. 39-40: convoqué `a la Guerre 41 – part à New York – New School for Social Research et fondation de l’Ecole libre des hautes études à NY 45-8 conseilleur culturel de l’ambassade de France à New York 49-thèse de doctorat et directeur du Musée de l’Homme Chaire Veme section Ecole Pratique des Hautes Etudes – religions comparées des peuples sans écriture 1955 – Tristes tropiques 1959- professeur au Collège de France 1960 – 90 –étude des mythes. Le Cru et le cuit (1964) Du miel aux cendres (1966) L'Origine des manières de table (1968) L'Homme nu (1971) élu à l’Académie française

5 1.A quelle débat se réfère l’auteur?
« le pêché originel de l’anthropologie consiste dans la confusion entre la notion purement biologique de race et les productions sociologiques et psychologiques des cultures. Il a suffi à Gobineau de l’avoir commis pour se trouver enfermé dans le cercle infernal »(10)

6 « il faut un cheval pour générer un cheval (évolution darwinienne)…et pourtant une hache ne donne pas physiquement naissance a une hache » (25). « comment des sociétés contemporaines, restées ignorantes de l’électricité et de la machine a vapeur, n’évoqueraient-elles pas la phase correspondante du développement de la civilisation occidentale? (28).

7 Race et histoire (1952) Race (Larousse):
« Population animale résultant, par sélection, de la subdivision d'une même espèce et possédant un certain nombre de caractères communs transmissibles d'une génération à la suivante ». « Catégorie de classement de l'espèce humaine selon des critères morphologiques ou culturels, sans aucune base scientifique et dont l'emploi est au fondement des divers racismes et de leurs pratiques. (Face à la diversité humaine, une classification sur les critères les plus immédiatement apparents [couleur de la peau surtout] a été mise en place et a prévalu tout au long du XIXe siècle. Les progrès de la génétique conduisent aujourd'hui à rejeter toute tentative de classification raciale chez les êtres humains.) »

8 La réponse génétique/eugénique
La réponse génétique/eugénique? « Le premier de ces obstacles [du projet d’une sélection des meilleurs par la génétique et la procréation] est dans la différence entre l'identité génétique et la réalité de chaque personne. On sait aujourd'hui que ce que nous sommes (le phénotype) résulte d'interactions complexes entre ce qui nous fut donné à la fécondation (le génotype) et les influences apportées par le milieu environnant. Ce qui signifie qu'on ne peut déduire les caractéristiques génétiques d'une personne en considérant seulement ce qu'elle est devenue, et donc que la sélection de certains phénotypes ne constitue qu'une illusion dans le projet de sélection des génotypes. Un second obstacle est inhérent à l'arbitraire de la qualification des personnes. Si on sait définir les qualités qu'on exige des animaux ou plantes utiles à l'homme (justement parce que ces espèces furent sélectionnées selon des besoins humains) on est incapable de dire ce que l'homme apporte à l'espèce humaine. Tel athlète honoré dans l'arène olympique a-t-il une “valeur” supérieure à tel poète immortel ou tel mathématicien? A contrario tel voleur de poules est-il de “valeur” inférieure à un gagnant du tiercé, un chanteur à la mode, ou un patron compétitif? Toute réponse à ces propositions est référée à des choix idéologiques ou sociaux qui n'ont aucune signification pour l'espèce biologique que l'eugénisme prétend défendre. Enfin une troisième contradiction au simplisme des théories eugéniques me semble déterminante: même en faisant abstraction des distorsions entre le génome et la personne, même en admettant qu'un jury de sages soit capable de distinguer certaines personnes, meilleures ou pires que les autres, il reste que les mécanismes biologiques de la procréation annulent l'ambition eugénique de reproduire le meilleur ou de contrecarrer le pire. Il suffit de considérer qu'un seul couple humain serait capable de générer autant d'individus différents entre eux que la terre compte d'habitants. Pour le dire autrement, chaque spermatozoïde et chaque ovule sont issus d'une loterie génétique dont les solutions sont tellement variées que, par exemple, parmi les cent millions de spermatozoïdes que produit chaque jour n'importe quel homme, il n'est pas deux gamètes identiques. On comprend immédiatement que tout eugénisme conséquent se devrait d'examiner les gamètes plutôt que leurs géniteurs, examen qui demeure hors de portée de la biologie moderne. C'est pourquoi la stérilisation de personnes jugées déficientes (physiquement, mentalement ou socialement), telle qu'elle fut pratiquée dans les pays démocratiques, n'avait pas plus de valeur scientifique que les crimes nazis » Pichot et Testard. Les métamorphoses de l’éugenisme In:

9 Race et Histoire (1952) Race et Culture
Relation entre les cultures et les ‘races’ Contestation des thèses de Gobineau (1853 – Essai sur l’inégalité des races humaines) => Pour qui il y a les races (blanche, jeune, noir) qui ne sont pas inégales en valeur absolue mais dans leurs aptitudes particulières. La dégénérescence est liée au métissage Race et diversité; biologie et diversité intellectuelle: pas de relation de causalité elles se situent sur des ordres différentes (plus de diversité que des races) La diversité de race a un intérêt de diffusion géographique, la diversité de cultures est plus complexe Diversité et inégalité: la question du ‘progrès’ Comment expliquer la diversité des sociétés et leurs ‘progrès’ distinctes?

10 Diversité de cultures Une diversité contemporaine dans l’espace et dans le temps (diversité historique) Un inventaire impossible? Les différences ne sont pas dans le même plan: ‘ne diffèrent pas entre elles de la même façon, ni sur le même plan ». Deux forces concomitantes: l’une vers le maintien et accentuation des particularismes et l’autre vers la convergence et l’affinité Comment définir cette différence? ‘L’optimum de diversité’ en relation a d’autres cultures mais également de façon interne a une culture La diversité se construit dans la relation (de proximité et de différence culturelle – et non exclusivement au isolement géographique) ‘la diversité des cultures humaines ne doit pas nous inviter à une observation morcelante ou morcelée. Elle est moins fonction de l’isolement des groupes que des relations qui les unissent »(17).

11 L’ethnocentrisme Répudier les formes morales, sociales, religieuses différentes des siennes « L’humanité cesse aux frontières de la tribu, du groupe linguistique, parfois même du village »(22) Barbare, sauvage=> refuser a l’autre d’avoir une culture, le rejeter dans la ‘nature’ Et la tardive formulation d’une idée de ‘humanité’ Le paradoxe de la diversité culturelle: le rejet de la ‘culture’ des autres est ‘universel’ ‘en refusant l’humanité a ceux qui apparaissent comme les plus ‘sauvages’ ou ‘barbares’ de ses représentants, on ne fait que leur emprunter une de leurs attitudes typhiques’(24).

12 Cultures archaiques et cultures primitives
Comment associer alors un discours sur l’humanité avec la constatation quotidienne de la diversité? Le ‘faux évolutionnisme’ – des recettes pour expliquer la diversité: la diversité des cultures comme des étapes de la progression unilinéaire ‘il faut un cheval pour générer un cheval’ (évolution darwinienne)…et pourtant une hache ne donne pas physiquement naissance a une hache’ (25). Cultures archaiques et cultures primitives La diversité et sa variation dans le temps et dans l’espace Contemporaines mais éloignées spatialement Proches spatialement mais éloignées dans le temps Séparées spatialement et dans le temps Pour le premier cas de diversité, les hypothèses du ‘faux évolutionnisme’ qui compare ce qui reste qui prend la partie pour le tout. qu’ignore l’histoire des cultures qui peut être cumulative ou pas Histoire progressive, cumulative et histoire non-synthétique?

13 L’idée de progrès Les sociétés proches spatialement mais séparés dans le temps Difficulté de se détacher du ‘faux évolutionnisme’ Le ‘progrès’ n’est pas simple à décrire (exemples données du paléolithique), et s’il y en a on doit le comprendre comme des ‘sauts’, des ‘mutations’ avec des changements de direction, de la multiplication des possibilités Histoire stationnaire, histoire cumulative Comment les définir? Une définition a partir d’une ‘nature intrinsèque des culturelles auxquelles on l’applique’ ou une ‘perspective ethnocentrique dans laquelle nous nous plaçons pour évaluer une culture différente? ’ Une définition calquée sur ‘la signification’ de ce qui classifie. Tel ‘progrès’ a un sens pour moi et c’est donc un progrès… L’histoire, ou mieux l’événementialité Le progrès et ‘l’évolution’ varient selon l’objet sur lequel on mesure l’évolution « [l’originalité de chacune des cultures]réside plutôt dans sa façon particulière de résoudre des problèmes, de mettre en perspective des valeurs, qui sont approximativement les même pour tous les hommes: car tous les hommes sans exception possèdent un langage, des techniques, un art, des connaissances, de type scientifique, des croyances religieuses, une organisation sociale, économique et politique » (52). L’immobilité de la culture de l’autre => l’ignorance de ses intérêts véritables ou le manque d’intérêt par ce que ne nous ressemble pas. Civilisation occidentale et la mécanique; l’Islam et la théorie de la solidarité; l’Inde et son système philosophico-religieux… =>pas un état des propriétés mais « …la façon dont chaque culture les groupe, les retient ou les exclut(..)sa façon particulière de résoudre des problèmes, de mettre en perspective des valeurs, qui sont approximativement les mêmes pour tous les hommes: car tous les hommes sans exception possèdent un langage, des techniques, un art, des connaissances de type scientifique, des croyances religieuses, une organisation sociale, économique et politique » (50).

14 Place de la civilisation occidentale
La civilisation occidentale et sa ‘globalisation’ ne prouve-t-elle sa supériorité? Le consentement? La ‘globalisation’ et la colonisation 2 valeurs de la civilisation occidentale qui définissent sa place? Accroitre l’énergie disponible par tête d’habitant Protéger et prolonger la vie humaine

15 Hasard et civilisation
a l’homme ‘primitif’ l’hasard des découvertes, `a l’homme ‘moderne’ la découverte laborieuse La distinction entre la transmission générationnelle des techniques et l’innovation La civilisation occidentale n’est pas la seule dans ce cheminement (comparaison avec le néolithique et les progrès encore d’actualité) Une analogie de l’ampleur de l’innovation lors du néolithique et de la révolution industrielle accumulation des inventions orientées dans le même sens dans un lapse de temps court Une réaction en chaîne Qui a du sens pour l’occident simultanéité de l’apparition des bouleversements technologiques dans l’espace dû à des conditions générales Toutefois l’accumulation ou la passivité des cultures doivent être nuancées parce que les ‘inventions’ existent chez toutes sociétés et sa perception dépend du point de vue de l’observateur

16 La collaboration des cultures
Analogie aux jeux des roulettes et à la multiplicité des joueurs et des tables =>dans l’association, l’échange et la collaboration qu’on obtient plus des ‘résultats’ L’accumulation apparaît dans la ‘coalition’ entre cultures Où deux facteurs jouent: le temps (la probabilité) et l’espace (la diversité et le nombre des cultures en contact) Elle résulte de la modalité d’existence des cultures, de la ‘manière d’être ensemble’ La véritable contribution des cultures n’est pas dans les ‘traits’ ou ‘biens’ transmis mais dans les ‘écarts différentiels’ entre elles

17 Le double sens du progrès
La coalition entre les cultures et la production du progrès n’amène nécessairement `a une ‘homogénéisation’ des cultures? Les ‘remèdes’=> revenir toujours à la diversité interne (classes, castes, inégalités et diversification sociale) et externe (inclure des cultures diverses dans le ‘jeux’) Ce qui doit être préservé (clin d’œil aux instituions internationales) est le ‘fait de la diversité’

18 Les structures ‘Elle (la prohibition) constitue la démarche fondamentale grâce à laquelle, par laquelle, mais surtout en laquelle, s’accomplit le passage de la nature à la culture. En un sens, elle appartient à la nature, car elle est une condition générale de la culture, et par conséquent il ne faut pas s’étonner de la voir tenir de la nature son caractère formel, c'est-à-dire l’universalité. Mais en un sens aussi, elle est déjà la culture, agissant en imposant sa règle au sein de phénomènes qui ne dépend point, d’abord d’elle. La prohibition de l’inceste et le processus par lequel la nature se dépasse elle-même; elle allume l’étincelle sous l’action de laquelle une structure d’un nouveau type, et plus complexe, se forme, et se superpose, en les intégrant, aux structures plus simples de la vie psychique, comme ces dernières se superposent, en les intégrant, aux structures, plus simples qu’elles-mêmes, de la vie animale. Elle opère, et par elle-même constitue, l’avènement d’un ordre nouveau’(28-9) Le principe de réciprocité et de la descendance à l’alliance

19 Le principe de réciprocité
Le structuralisme: Ferdinand de Saussure/Roman Jakobson /Troubetzkoy. L’analyse des mythes