Une autre école est possible! De grands pédagogues y ont pensé…Mais pas seulement! Ils ont agi !

I Historique

Les humanistes Rabelais Gargantua « l’abbaye de Thélème » Toute leur vie était employée, non par lois, statuts ou règles, mais selon leur vouloir et franc arbitre. […] Ainsi l’avait établi Gargantua. En leur règle n’était que cette clause: FAIS CE QUE VOUDRAS « L'enfant n'est pas un vase à remplir mais un feu à allumer » 1580 – 1595 Montaigne Essais On ne cesse de criailler à nos oreilles, comme qui verserait dans un entonnoir ; et notre charge, ce n'est que redire ce qu'on nous a dit. Je voudrais qu'il corrigeât cette partie, et que, de belle arrivée selon la portée de l'âme qu'il a en main, il commençât à la mettre sur la montre lui faisant goûter les choses, les choisir et discerner d'elle-même quelquefois lui ouvrant le chemin, quelquefois le lui laissant ouvrir. Je ne veux pas qu'il invente et parle seul, je veux qu'il écoute son disciple parler à son tour.

Illustrations de l'Orbis Pictus de Comenius (fin XVIIe) Critique de l’ «encyclopédisme ». Nécessité d’apprendre à penser.

Jean-Jacques Rousseau Émile ou de l’éducation (1762) « Rendez votre élève attentif aux phénomènes de la nature, bientôt vous le rendrez curieux ; mais, pour nourrir sa curiosité ne vous pressez jamais de la satisfaire. Mettez les questions à sa portée, et laissez-les lui résoudre. Qu'il ne sache rien parce que vous le lui avez dit, mais parce qu'il J'a compris lui-même ; qu'il n'apprenne pas la science, qu'il l'invente. Si jamais vous substituez dans son esprit l'autorité à la raison, il ne raisonnera plus ; il ne sera plus que le jouet de l'opinion des autres. » Figure incontournable de l’Education Nouvelle. L’Emile est souvent considéré comme la source de ce courant. Nous sommes au XVIIIème siècle, le siècle des lumières où les philosophes tentent d’aller à l’encontre des divers obscurantismes. L’Emile a été interdit pour cette remise en cause l’esprit académique. -Importance de la nature : l’enfant est naturellement bon. -La question de la liberté : l’homme naît libre mais partout il est dans les fers. -L’éducation négative : l’apprentissage doit venir des l’expérience des choses et non des injonctions du maître. -…

Enseignement simultané Depuis la fin du XVIIe siècle, Jean-Baptiste de la Salle (1684) crée une association puis une congrégation qui scolarisent gratuitement, dans l’enseignement primaire les enfants pauvres. Il met en place les règles de la méthode simultanée. Les règles de la méthode : division par niveau, place fixe et individuelle, discipline stricte, travail répétitif et simultané surveillé par un maître inflexible. Pour faire fonctionner ce système organisé, un personnel important et des locaux adaptés sont nécessaires. Une classe des « frères des écoles chrétiennes en 1955

Cours de chant dans une classe d'école sous la Restauration L’enseignement mutuel Un seul maître est nécessaire pour faire fonctionner une école. Organisation à plusieurs étages, avec des moniteurs généraux, des moniteurs intermédiaires, … jusqu'au niveau le plus bas des élèves débutants, tout le monde apprenant à son niveau et enseignant au niveau inférieur. Le maître unique, juché sur son pupitre commande toute cette organisation. La méthode introduit une innovation capitale : l'apprentissage concomitant de la lecture et de l'écriture, en faisant appel à des outils pédagogiques encore peu usités, comme l'ardoise qui économise le papier ou les tableaux muraux autour desquels les groupes font cercle au moment prescrit. Dans les années qui suivent la révolution de 1830, plus de écoles mutuelles existent, principalement dans les villes, en concurrence avec les écoles confessionnelles.

Adolphe Thiers « Lire écrire compter, voilà ce qu’il faut apprendre, quant au reste, cela est superflu. Il faut bien se garder surtout d’aborder à l’école les doctrines sociales, qui doivent être imposées aux masses. […] Folie bien plus funeste encore, celle qui consisterait à rendre ce même enseignement obligatoire [....] L’enfant qui a trop suivi l’école ne veut plus tenir la charrue.[...] J’irais même jusqu’à dire que l’instruction est un commencement d’aisance et que l’aisance n’est pas réservée à tous.[...] En étendant moins l’enseignement, on aura plus d’argent à consacrer au service de l’inspection..." Projet Carnot Ministre instruction publique L’instauration de la République et du suffrage universel induisent que le programme de l’enseignement obligatoire doit renfermer dorénavant « tout ce qui est nécessaire au développement de l’homme et du citoyen tel que les conditions actuelles de la civilisation française permettent de le concevoir […]. Puisque la libre volonté des citoyens doit désormais imprimer au pays sa direction, c’est en effet de la bonne préparation de cette volonté que dépendront le salut et le bonheur de la France » ( projet de loi Carnot de 1848 ). Tension déjà vive entre deux visions de l’école… Le maître d’école Gustave Doré 1855

Loi Ferry (1882) Art. 1 - L’enseignement primaire comprend : L’instruction morale et civique, La lecture et l’écriture, La langue et les éléments de la littérature française, La géographie, particulièrement celle de la France, L’histoire, particulièrement celle de la France jusqu’à nos jours, … Pour les garçons, les exercices militaires ; Pour les filles, les travaux à l'aiguille. Arrêté du 27 juillet 1882 réglant l'organisation pédagogique et le plan d'études des écoles primaires publiques … « Pourquoi tous ces accessoires ? Parce qu’ils sont à nos yeux le principal ; parce qu’en eux réside la vertu éducative, parce que ces accessoires feront de l’école primaire, de l’école du moindre hameau, du plus humble village, une école d’éducation libérale. Oui, il est possible qu’au bout d’un an ou deux nos petits enfants soient un peu moins familiers avec certaines difficultés de la lecture ; seulement, entre eux et les autres, il y a cette différence : c’est que ceux qui sont forts sur le mécanisme ne comprennent rien à ce qu’ils disent, tandis que les nôtres comprennent ». Les « hussards noirs de la république »

Après les lois de Le « cours magistral » substitue la parole du maître aux longues heures d’exercices solitaires d’imitation Le « cours magistral » Le maître d'école. 1837

II « L’école nouvelle »

L’école nouvelle au service du libéralisme

Abbotsholme school 1889 Son fondateur, Cecil Reddie, remet en cause l'esprit de compétition permanente dans lequel sont formés les élites britanniques. Elle est suivie quelques années plus tard par celle de l'école de Bedales, qui pose le principe de la coéducation des deux sexes : Ce sera la première école mixte anglaise.

Ces écoles sont des internats à la campagne qui ont pour point commun de s'adresser à une élite. Elles seront néanmoins des lieux expérimentaux que visiteront et dont s'inspireront nombre de précurseurs L’école des Roches Edmond Demolins 1899 Elle sera longtemps la référence pour la pratique des méthodes actives. Il faut que ces écoles nouvelles « impriment à leurs élèves une autre formation, afin de créer une nouvelle race de patrons, capables de réussir dans leurs affaires et de tenir tête à la concurrence étrangère envahissante » E. Demolins Journal des Roches

L’école nouvelle au service des plus faibles

Pestalozzi 1775 à Suisse Un des principaux précurseurs de l’Ecole moderne et de l’idéal coopératif Il ouvre un orphelinat pour enfants pauvres; puis le premier institut pour enfants sourds- muets. Diverses écoles Pestalozzi voient le jour en Europe. Il en reste environ 200 de nos jours. En 1977 a été créé en Suisse le centre de recherches Idées fondamentales : - L’éducation doit mettre en évidence le développement humain : éduquer la tête (les savoirs), le cœur (les savoir-être) et la main (les savoir-faire). -Tout apprentissage passe par le sens et est ancré dans le vécu le plus immédiat de l’enfant. -Exigence du travail et hétérogénéité des classes. -Développement de l’autonomie. … « Comment Gertrude éduque ses enfants » « La lettre de Stans »

Paul Robin 1837 à 1912 Orphelinat de Cempuis - France 1879 – inspecteur, nommé par F. Buisson, directeur de l'enseignement primaire auprès du ministre Jules Ferry. Première expérience d’éducation libertaire dans une école publique. Engagement politique (libertaire, féminisme) et pédagogique Il développe les principes de l’éducation intégrale. Il s’agit de donner aux enfants des classes défavorisées le moyen d’accéder à l’éducation. Ses méthodes éducatives, trop révolutionnaires pour leur temps, lui vaudront d'être chassé de Cempuis, suite à une virulente campagne de presse. i Idées fondamentales : -L'éducation ne se limite pas à l'apprentissage d'un métier : « Tout enfant a droit de devenir en même temps un travailleur des bras et un travailleur de la tête ». Globalité de l’éducation : physique, intellectuelle, morale. -Confiance totale à l’enfant, sa curiosité, ses intérêts, sa faculté à se gouverner lui-même. -Co-éducation des sexes. B. Lechevalier, Paul Robin, in Quinze pédagogues, Paris, Armand Colin, N. Brémand, Cempuis : une expérience d'éducation libertaire à l'époque de Jules Ferry, 1992.

Janusz Korczak Pologne Médecin. Passion pour la pédagogie et l’enfance. Crée la Maison des Orphelins à Varsovie, en 1912 Idées fondamentales : Conduire graduellement les enfants à l’indépendance en créant des situations stimulant leurs initiatives Aide à la naissance de Républiques d’enfants, où la réalisation de ses principes sert l’autogestion. Pour une refonte complète de l’éducation et du statut de l’enfant. Initiateur des droits de l’enfant (CIDE): il n’y a pas que le grand – petit mais pas inférieur – une vie bien réelle… Comment aimer un enfant ( ), suivi de Le droit de l’enfant au respect (1928), Ed. Laffont, 1998 Le roi Mathias Premier (1922), Paris, Ed. Gallimard Jeunesse, 2 tomes, à 1942 Enfermement et lutte quotidienne pour la survie dans le ghetto de Varsovie pour les orphelins -6 août 1942 Les 192 enfants et les 10 adultes de « La maison de l’orphelin » sont déportés. Extermination à Treblinka.

Freinet et ses élèves à Saint-Paul-de-Vence. Vers 1930 Dans la cour, composition avant impression. Célestin FREINET 1896 – 1966 France Idées fondamentales : -des pratiques pédagogiques ancrées dans la réalité sociale, pour œuvrer à une réelle émancipation des enfants. -une école où chaque enfant peut s’exprimer, se responsabiliser, coopérer, expérimenter et s’ouvrir sur le monde. -une construction des connaissances en interaction avec pairs et adultes; -le développement du sens critique, de l’autonomie … Un site (ressources, outils, éditions) Les œuvres pédagogiques, Freinet, le Seuil, 199 Il crée un Mouvement pédagogique, l’ICEM- pédagogie Freinet (Institut Coopératif de l’Ecole Moderne) en Pour une école moderne, vivante et ouverte sur le monde qui prépare les enfants d’aujourd’hui à prendre part au monde de demain. Il crée en 1957 la Fédération internationale des Mouvements d’Ecole Moderne (FIMEM) qui rassemble aujourd’hui plus de 47 pays sur les 5 continents.

Un maître actif ORGANISATION COOPÉRATIVE La réunion de coopérative pour : La gestion du travail La régulation des conflits La répartition des responsabilités L’élaboration des règles de vie et de travail Un maître actif ORGANISATION COOPÉRATIVE La réunion de coopérative pour : La gestion du travail La régulation des conflits La répartition des responsabilités L’élaboration des règles de vie et de travail Responsabilisation, autonomie, socialisation TRAVAIL INDIVIDUALISÉ Contrats de travail, évaluations formatives, fichiers, livrets Responsabilisation, autonomie, socialisation TRAVAIL INDIVIDUALISÉ Contrats de travail, évaluations formatives, fichiers, livrets Dans la vie EXPRESSION COMMUNICATION Entretiens du matin Textes libres Expression corporelle et artistique Journal scolaire Correspondance multi-supports Dans la vie EXPRESSION COMMUNICATION Entretiens du matin Textes libres Expression corporelle et artistique Journal scolaire Correspondance multi-supports Prise en compte de la globalité de la personne LE TÂTONNEMENT EXPÉRIMENTAL Il permet aux enfants d’émettre, de vérifier et de modifier leurs propres hypothèses menant à la construction de savoirs personnalisés Prise en compte de la globalité de la personne LE TÂTONNEMENT EXPÉRIMENTAL Il permet aux enfants d’émettre, de vérifier et de modifier leurs propres hypothèses menant à la construction de savoirs personnalisés PÉDAGOGIE CENTRÉE SUR l’ENFANT PÉDAGOGIE CENTRÉE SUR l’ENFANT

L’influence de la psychologie

Première femme médecin en Italie. Crée une maison de l’enfant pour enfants attardés. Définit les stades de développement pour mieux connaître les enfants. Crée du matériel pédagogique, éducatif adapté. (répercussions sur la maternelle actuelle). Maria MONTESSORI Italie Idées fondamentales : -Intermédiaire d’objets : rapport au monde, construction intellectuelle par l’objet (le matériel). -Importance du développement sensoriel (dans un cadre sécurisant) : organiser l’espace et le temps pour contrôler les émotions. -Développer l’autonomie, la gestion du travail par l’enfant. -Suppression du système punition- récompense. (une pédagogie du travail et de l’autonomie. -Travail sur la concentration, l’attention de l’enfant … Murielle Lefebvre, La pédagogie Montessori illustrée, Alban, Paris 2008

Fernand OURY France Initiateur du mouvement TFPI : Techniques Freinet Pédagogie Institutionnelle), inspirée par Jean Oury (psychothérapie institutionnelle). C’est un ensemble de techniques, d’organisations, de méthodes de travail, d’institutions nées de l’expérience des classes actives. Elles placent enfant et adultes dans de situations nouvelles et variées qui requièrent de chacun engagement personnel. Elle s’appuie sur le triptyque : pédagogie Freinet – dynamique de groupes et psychanalyse. Oury utilise les techniques Freinet en ville, en classe urbaine ordinaire,en classe de perfectionnement. Il reproche à l’école de fabriquer des élèves soumis dans des « écoles casernes » et cherche des solutions en créant d’autres outils pour rendre les enfants autonomes dans la classe : Vers une pédagogie institutionnelle, Oury et Vasquez (Éd Maspero) : De la classe coopérative à la pédagogie institutionnelle, Oury et Vasquez (Éd Maspero) Des idées fondamentales : -Des institutions pour favoriser la parole et le règlement des conflits : le Quoi de neuf?, le Conseil, les métiers, les ceintures de comportement et de compétences, la monnaie intérieure…et le marché, les monographies… -Le désir : moteur de la pédagogie institutionnelle « Il est important que les enfants « modernes » retrouvent ce qu’ils ont perdu : le manque. Ce qui laisse à désirer. Ce qui est la source du désir. » Oury.

Le mouvement d’Education Nouvelle De nombreux autres pédagogues : -Adolphe FERRIERE - Suisse–1879–1960 précurseur – crée ligue internationale pour l’éducation nouvelle (1921) -John DEWEY – USA learning by doing - pédagogie de projet -Jean COUSINET –France– travail de groupe – action spontanée -Francisco FERRER –Espagne– antimilitarisme – culture populaire -Ovide DECROLY –Belgique–1871 – 1932 centres d’intérêt – étude milieu Barthélémy PROFIT – France coopérative scolaire – OCCE… Ce mouvement international d’éducation nouvelle s’inspire des auteurs humanistes de la Renaissance. Ils remettent en cause de manière fondamentale les principes de l’éducation et le système scolaire qui est en train de se construire un peut partout.

Pédagogie traditionnellePédagogie nouvelle Terminologie Approche mécanique Encyclopédisme, Dogmatisme Ecole active Ecole nouvelle (en 1889) Education puérocentrique Finalités de l’éducation Transmettre culture objective Former, mouler l’élève ‘Transmettre la culture à partir des forces vitales enfant développement global de l’enfant Méthode Eduquer du ‘dehors’ vers le ‘dedans’ Pédagogie de l’effort Eduquer ‘dedans’ vers ‘dehors’ Pédagogie de l’intérêt Ecole active (learning bydoing) Conception enfant Comme de la cire molle Il faut agir sur l’enfant Il a des besoins, des intérêts - énergie créatrice dévept intégral enfant – il agit Conception savoir culture « objective » Programme pré-défini contenu désincarné Intérêts enfant déterminent programmes contenus liés au milieu de vie Rôle de l’école Milieu artificiellemt créé L’école prépare à l’avenir Ecole comme lieu de vie Résolutions problèmes réels Place du maître dirige : apporte le savoir actif : montre, fait exécuter Il est le modèle à imiter Il guide, conseille, met en action: est personne-ressource Discipline Autorité / autoritarisme récompense/punition Extérieure vise la contrainte Autorité partagée Discipline coopérative – institutions, outils pédagogie Péda objet : transmission Péda de l’ordre mécanique Péda du sujet : appropriation Péda de l’ordre spontané (naturel)

III et aujourd’hui? Quelles influences??

Constats : 1- Démocratisation quantitative réussie La grande majorité de la population scolaire est scolarisée. Le niveau de certification se déplace de l’école primaire vers les collèges et vers les lycées En 1950, 50 % d’une classe d’âge obtiennent le CEP En 1975, 50 % d’une classe d’âge obtiennent le brevet En 1990, 50 % d’une classe d’âge obtiennent le bac En 2004, 50 % d’une classe d’âge obtiennent bac + 2

Constats : 2- Echec de la démocratisation qualitative 10 à 15% des élèves sortant de l’école primaire ne possèdent pas les apprentissages fondamentaux : lire – écrire –compter. 8 % des élèves d’une classe d’âge quittent le système scolaire sans aucune qualification 10 % des élèves d’une classe d’âge quittent l’école après avoir suivi un début de cursus au lycée professionnel ou au lycée général 4 % des élèves d’une classe d’âge quittent le lycée en classe de terminale sans obtenir le bac Les élèves qui débutent leur vie active par une période d’au moins un an de chômage: 42 % sont sans qualification 28 % ont suivi un parcours en lycée professionnel ou en lycée 18 % sont parvenus jusqu’en classe de terminale 12% ont obtenu le bac

Un renversement du triangle pédagogique Savoir processus processus enseigner apprendre EnseignantElève processus former Des tentatives de réformes du système éducatif …

Des tentatives institutionnelles Enseignement gratuit et obligatoire jusqu’à 18 ans; 25 élèves par classe; Respect des rythmes biologiques; Mise en place du collège unique; Formation des maîtres à la pédagogie de l’éducation nouvelle. « L'enseignement méconnaît dans l’élève le futur citoyen. Il ne donne pas une importance suffisante à l'explication objective et scientifique des faits économiques et sociaux, à la culture méthodique de l'esprit critique, à l'apprentissage actif de l’énergie, de la liberté, de la responsabilité. Cette formation civique de la jeunesse est l'un des devoirs fondamentaux d'un état démocratique et c'est à l'enseignement public qu'il appartient de remplir ce devoir. » « Tous les enfants, quelles que soient leurs origines familiales, sociales, ethniques, ont un droit égal au développement maximum que leur personnalite comporte. Ils ne doivent trouver d'autre limitation que celle de leurs aptitudes. L'enseignement doit donc offrir à tous d’égales possibilités de développement, ouvrir à tous l'accès à la culture, se démocratiser moins par une sélection qui éloigne du peuple les plus doués que par une élévation continue du niveau culturel de l'ensemble de la nation. » 1947 : Plan Langevin - Wallon

Pédagogie centrée sur l’enfant « l’enfant est au cœur du système éducatif » Rythmes souples « enseignement adapté à la diversité des élèves » « La nouvelle politique de l’école implique donc de nouvelles conceptions pédagogiques et un renouvellement progressif mais en profondeur des pratiques » Dans la mise en place : -projet d’école -cycles d’apprentissage pluri-annuels -continuité éducative : conseils de cycle, classes de cycle, suppression du redoublement… -erreur comme indicateur privilégié des démarches et acquis -livret d’évaluation : évaluation formative, compétences à décliner sur trois ans -compétences transversales-- différenciation pédagogique -aide personnalisée (PPAP…) 1989 : Loi d’orientation TPE : travaux personnels encadrés (lycée) Heures de vie de classe (collège) Débat réglé (école) … …Et de nombreuses autres mesures! …la naissance de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (1989)

Des tentatives appuyées par les recherches Issues des travaux en sciences de l’éducation et psychologie cognitive : conceptions constructivistes, cognitivistes, socioconstructivistes et/ou interactionnistes de l’apprentissage (Piaget, Ausubel, Bruner, Vygotski, Montagner,…) 1. ON APPREND AVEC LES AUTRES On ne peut pas bien comprendre le petit enfant si on ne considère pas d'emblée qu'il est à la fois un être biologique bien sûr, un être d'interaction et de communication et un être d'apprentissage..( Hubert MONTAGNER, L'ENFANT ET LA COMMUNICATION, Paris, Stock, TOUT LE MONDE N'APPREND PAS DE LA MEME FACON NI AU MEME RYTHME 3. L'APRENTISSAGE REQUIERT UNE ACTIVITE DE LA PART DE LA PERSONNE QUI APPREND Britt-Mari BARTH ( L'apprentissage de l'abstraction) Alain LIEURY ( la mémoire sémantique) 4. UNE PERSONNE APPREND A PARTIR DE SES REPRESENTATIONS( cf A. GIORDAN, J. P. ASTOLFI, M. DEVELAY)

5. UN BON APPRENANT MAITRISE SA DEMARCHE D'APPRENTISSAGE " la façon d'apprendre est aussi importante que ce qu'on apprend" ( Britt-Mari BARTH) 6. UNE CONNAISSANCE OU UNE HABILETE APPRISES SONT UTILISABLES DANS TOUS LES CONTEXTES «…le transfert se produit lorsqu'une connaissance acquise dans un contexte particulier peut être reprise d'une façon judicieuse et fonctionnelle dans un nouveau contexte, lorsqu'elle peut être recontextualisée" (Philippe MEIRIEU, Jacques TARDIFF) 7. ON APPREND MIEUX LORSQU'ON EST DANS UN ENVIRONNEMENT STIMULANT 8. ON APPREND MIEUX LORSQUE LES APPRENTISSAGES PROPOSES ONT DU SENS ET QU'ON LEUR ACCORDE DE LA VALEUR 9. ON APPREND EN CREANT

Des tentatives qui ont abouti à l’impulsion de mouvement pédagogiques et d’éducation L’OCCE (Office Central de Coopération à l’Ecole) 1929 Profit Les coopératives scolaires sont des sociétés d’élèves gérées par eux avec le concours des maîtres en vue d’activités communes. Inspirées par un idéal de progrès humain, elles ont pour but l’éducation morale, civique et intellectuelle des coopérateurs par la gestion de la société et le travail de ses membres. » L’ICEM (Institut Coopératif de l’Ecole Moderne) Une école moderne qui prépare les enfants d’aujourd’hui à prendre part au monde de demain. Les CRAP (Cercle de Recherche et d’Action pédagogique) 1963 Cahiers pédagogiques Il défend les valeurs de l’éducation nouvelle; milite pour une réelle démocratisation et transformation de l’école et une révolution du métier d’enseignant. Le GFEN (Groupe Français de l’Education Nouvelle) 1922 Démarche d’auto-socio-construction du savoir "L'éducation nouvelle prépare, chez l'enfant non seulement le futur citoyen capable de remplir ses devoirs envers ses proches et l'humanité dans son ensemble, mais aussi l'être humain conscient de sa dignité d'homme". … L’AFL…les CEMEA, FRANCAS, Ligue de l’Enseignement, …

Des influences… ailleurs! le système finlandais! En tête dans toutes les dernières études de l’OCDE menées dans les 41 pays les plus développés (étude PISA). Environ 60% des 5 millions de Finlandais ont reçu une éducation supérieure et les adolescents de 15 ans sont de loin les premiers de l’OCDE en lecture, en maths, en sciences - 99,7%des élèves suivent leur scolarité jusqu’à 16 ans au moins, âge auquel se termine l’enseignement fondamental. -A cet âge, les écoliers finnois sont ceux qui connaissent le mieux leur langue maternelle, situation d ’autant plus remarquable que le pays est bilingue (suédois). -Pays où l’écart entre filles et garçons est le plus réduit. -Pays où l ’impact des inégalités sociales à l ’école est le plus faible.

Quelques éléments d’explication Les 3 piliers du système : -Une conception « holistique »* de l’éducation (influences de l’Education Nouvelle); -Une forte revendication des valeurs morales et humanistes « aider les élèves à croître en humanité et à devenir des membres éthiquement responsables de la société… » -Une approche constructiviste de l’apprentissage « l’apprentissage résulte de l’activité intentionnelle des élèves…il intervient à travers la coopération interactive qui favorise l’apprentissage individuel » Nouveau système impulsé par les réformateurs dans les années 70 Idées éducatives « novatrices » (voir 3 piliers) Décentralisation du système scolaire administration « poids plume » - responsabilisation aux équipes d’écoles – financement communal et état – gratuité totale – part dépenses PIB égale aux autres pays…) Organisation scolaire Jardin d’enfant jusqu’à 6 ans – école fondamentale pour tous de 7 à 16 ans – horaires : 8h à 13h / cours 45 mn-pause 15 mn - lycée avec cadre commune et options choisies par l’élève - orientations à 16 ans – pas d’abandon en cours de scolarité * Holistique : approche globalisante qui s’intéresse à son objet comme un tout.

Evaluation aucun examen– construction culture commune – pas de note avant 9/12 ans (4 à 10) – très peu de devoirs à la maison … L’établissement 400 élèves maximum - espace-lumière – classe de 25 élèves maximum – salle des profs : appartement - … Enseignants responsabilisation d’équipes – liberté pédagogique - participation à l’embauche - contenus des programmes - plus d’inspecteurs … Gestion difficulté scolaire Pas de redoublement : contre-productif, stigmatisant – repérage précoce - prise en charge immédiate difficultés (maître spécialisé, enseignant débutant) Méthodes pédagogiques Variété – pas de cours magistraux – pédagogie active – absence compétition - observation – expérimentation – confiance – valorisation - … Formation des enseignants Cursus universitaire identifié 5 ans – exigence - recrutement sur pédagogie et connaissances - concours : essai sur pédagogie-cours à des élèves-débat à plusieurs sur un sujet- connaissances…