I NTRODUCTION À LA PSYCHOLOGIE INTERCULTURELLE. L’interculturel en psychologie Qu’est-ce qui fait qu’une étude relève de l’interculturel? 3 cas de figures.

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Transcription de la présentation:

I NTRODUCTION À LA PSYCHOLOGIE INTERCULTURELLE

L’interculturel en psychologie Qu’est-ce qui fait qu’une étude relève de l’interculturel? 3 cas de figures (Dasen, 2000):  L’étude porte sur un phénomène présent à l’intérieur d’une culture. Le chercheur s’interroge sur l’influence de la culture sur ce phénomène ou sur l’interaction de ce dernier avec la culture.  L’étude tend à comparer un même phénomène dans plusieurs cultures différentes.  L’étude porte sur les processus initiés par la rencontre de personnes d’origines culturelles différentes.  Psychologie culturelle  Psychologie transculturelle  Psychologie interculturelle (des contacts de cultures)

L’interculturel en psychologie D’autres disciplines connexes:  La communication interculturelle La communication interculturelle ne diffère pas de la communication « normale », elle n’est qu’un cas particulier (Ladmiral et Lipiansky, 1989). Les spécificités de la communication interculturelle (Ogay, 2000, Ladmiral et Lipiansky, 1989): mêmes caractéristiques que n’importe quelle type de relation interpersonnelle mais une dimension propre due à la différence culturelle vient s’y greffer. Elle comprend:  La disparité des codes culturels: langue comme reflet d’une culture, dimensions non-verbales, rituels d’interactions et codes de conversation.  L’accentuation des effets de catégorisation (ethnocentrisme).

L’interculturel en psychologie Définition (Chen et Starosta, 1996) : « La C.C.I. peut être conçue comme la capacité de négocier des significations culturelles et d’accomplir de façon adéquate des comportements de communication efficaces qui reconnaissent les différentes identités des interactants dans un environnement spécifique ».  La compétence de communication interculturelle Les travaux sur ce thème sont foisonnants. On distingue en général l’empathie, la connaissance d’autres cultures, la connaissance des langues, l’adaptation (à d’autres contextes), l’efficacité de la communication (capacité à interagir avec succès), l’intégration sociale (maintien de relation interpersonnelle)

L’interculturel en psychologie  Le management interculturel  Définition = mode de management qui reconnait et prend en compte les différences culturelles et tente, par des actions organisationnelles et relationnelles, à les insérer dans l’exercice des fonctions de l’entreprise, en vue d’améliorer sa performance économique et sociale (Meier, 2008) Internationalisation et de globalisation des économies:  Recherche de nouveaux marchés mondiaux  Minimisation des coûts de production et des charges fiscales  Développement d’alliances stratégiques = Interpénétration des cultures en entreprise  Ignorer la diversité culturelle peut conduire à des malentendus et des erreurs de gestion.

L’interculturel en psychologie  La didactique de l’interculturel - L’apprentissage des langues étrangères; - Les représentations interculturelles en didactique des langues; - La communication interculturelle. [...] Il ne s’agit pas de former à « l’interculturel », ni de s’engager dans des formations spécifiques en fonction de publics dits particuliers (les migrants, les Arabes, les Chinois, les Asiatiques, les Africains...). La compréhension d’autrui exige un travail sur soi afin d’éviter de sombrer dans une projection et un jeu de miroir ou de sombrer dans une forme de tautologie expérientielle où l’enseignant ne fait que reproduire, consciemment ou non, du même. (Abdallah-Pretceille, 2010).

L’interculturel en psychologie  La psychologie clinique interculturellle En quoi l’expérience de la migration, les causes de la migration ou la nécessaire adaptation, peut être vectrice de difficultés voire de troubles psychiques Les raisons de la migration peuvent être liées à des situations intenables dans le pays d’origine (guerre, famine, catastrophe naturelle) = expériences traumatiques  spectre des troubles est assez large, de la névrose traumatique à la paranoïa, en passant par des dissociations de la personnalité. Existe-t-il des pathologies induites par l’exil et la confrontation culturelle ? Il s’avère également que ces patients particuliers mettent en échec les méthodes psychothérapeutiques (Baubet et Morot, 2003)  voir ethnopsychiatrie.

Introduction à la notion de culture La culture: définition d’un concept.  En 1952, Kroeber et Kluckhohn dénombrent 163 définitions dans la seule production britannique.  Pour Tylor, « la culture est l’ensemble complexe incluant les savoirs, les croyances, l’art, les mœurs, le droit, les coutumes, ainsi que toute disposition ou usage acquis par l’homme vivant en société ».  Pour Vinsonneau, la culture est « un système relativement cohérent, à la fois d’un point de vue synchronique que diachronique, des productions symboliques et pratiques d’un groupe humain, historiquement constitué, rassemblé le plus souvent par une territorialité physique ».

Introduction à la notion de culture  Camilleri: « sont et deviennent culturels les consensus qui, synchroniquement, s’étendent le plus loin à travers le groupe et, diachroniquement, le plus durablement à travers le temps ».  Camilleri: la culture « est l’ensemble plus ou moins lié des significations acquises les plus persistantes et les plus partagées que les membres d’un groupe, de par leur affiliation à ce groupe, sont amenés à distribuer de façon prévalente sur les stimuli provenant de leur environnement et d’eux-mêmes, induisant vis-à- vis de ces stimuli des attitudes, des représentations et des comportements communs valorisés, dont ils tendent à assurer la reproduction par des voies non génétiques »

La notion d’interculturalité s’étend à toute situation de rupture culturelle (ethnie, nation, religion, genre, génération, groupe social, organisationnel…). Il y a situation interculturelle dès que les personnes ou les groupes en présence ne partagent pas les mêmes univers de significations, ces écarts pouvant faire obstacle à la communication (Marandon, 2003). Introduction à la notion de culture … interculturel?

Tylor: universaux culturels : existence d’une culture originelle de l’humanité → étude des « survivances culturelles » (trait culturels originels) Boas: relativisme culturel: chaque culture est unique et le chercheur doit relier les coutumes au contexte culturel. La culture est un tout singulier Mead → transmission culturelle. Les individus construisent et reçoivent la culture. Mise en évidence de déterminisme de culture et non de nature. Linton et Kardiner → La personnalité de base. Déterminée par chaque culture. Concept d’institutions primaires et secondaires. Benedict → les type de cultures (patterns of culture). Appolinien (modération et respect) et Dyonisien (passion et affirmation de soi) Malinowski → fonctionnalisme. Chaque fait culturel remplit une fonction vitale: concept de besoins et d’institutions Notion de culture: les précurseurs Critiques du culturalisme: -Caractère statique de la culture? - Hétérogénéité de la culture dans une même société occultée? - Les cultures sont-elles comparable? Faut-il se borner aux particularités culturelles? - Tous les faits sont-ils observables? L’émergence du concept de culture : conception ethnologique

Culture et valeur.  Les valeurs se définissent selon quatre caractéristiques principales  Le système de valeurs est généralement hiérarchisé.  Elles sont interdépendantes et s’organisent en structures.  Les valeurs ne s’actualisent pas toujours dans les comportements ou attitudes de l’individu.  La socialisation permet l’intériorisation des valeurs.  l’adhésion aux valeurs n’est pas identique pour tous les individus à l’intérieur d’une même société. Introduction à la notion de culture

Valeur: liberté 8,5 A B 4,5 =

La transmission culturelle : socialisation et enculturation.  la transmission culturelle s’opèrerait selon trois voies distinctes :  La transmission horizontale qui correspond à l’influence des pairs.  La transmission verticale qui correspond à la socialisation dans le contexte de la famille.  La transmission oblique qui correspond à la socialisation tout au long de la vie d’adulte de l’individu.  L’enculturation n’est pas la socialisation.  Apprentissage et intériorisation ne signifie pas pour autant que le sujet soit passif Introduction à la notion de culture

La notion d’acculturation  L’acculturation: définition du mémorandum du Social Science Research Council de 1936 (Redfield, Linton et Herskovits).  « Ensemble des phénomènes résultant du contact direct et continu entre des groupes d’individus de cultures différentes, avec des changements subséquents dans les types de culture originaux de l’un ou des deux groupes ».  Nécessité de contact entre les groupes?  L’acculturation n’est pas l’assimilation = véritable déculturation, phase ultime du processus.  Importance des relations de domination (asymétrie des rapports). Introduction à la notion de culture

 Le changement module les processus d’acculturation selon cinq paramètres:  Son origine (endogène ou exogène), sa vitesse ou rythme de réalisation, son étendue (nombre de sous-systèmes impactés par la transformation), sa profondeur (proximité du « noyau culturel), sa « reliabilité ». La notion d’acculturation  La naissance d’un concept : Melville Herskovits: études sur la culture chez les noirs américains = principe du syncrétisme culturel.  R. Bastide et l’acculturation : syncrétisme et principe de coupure, acculturation matérielle et formelle.  L’acculturation permanente: les frontières ethniques de Barth. Introduction à la notion de culture

La notion d’identité L’identité: personnelle, sociale et culturelle  L’identité personnelle = renvoie au sujet dans son unicité;  L’identité sociale = assignée par autrui;  L’identité culturelle = issue de l’appropriation et du partage par l’individu des éléments culturels de son environnement social/culturel.  Pour Camilleri (1989), « l’identité se présente comme un processus continuel d’édification et de maintien de l’être psychique ».

La notion d’identité  Gestion de la disparité = elle est normale mais ne doit pas être vécue comme une division vécue ne doit pas être comme morcelante).  La structure identitaire est dynamique et mobile mais le changement, l’évolution ne procède que de l’intégration de l’autre dans le même.  L’identité personnelle: la notion de soi.  Le soi?  Chaque être humain est doté d’une capacité à se penser lui-même (Vallerand, 1994). Le soi englobe toutes les déclarations faites par l’individu comme « Je », « Moi », « Mien » (ou « Mon », « Mes »), « Moi-même » (Triandis, 1989).

La notion d’identité  Triandis (1989) : distinction entre soi privé, soi public et soi collectif.  Mead: la construction du soi est issue de l’interaction entre l’individu et son milieu. Distinction « Moi » - « Je ».  « Moi » : le soi en tant qu’objet (intériorisation des rôles sociaux).  « Je » : soi en tant que sujet.  Le soi comme contenu (autobiographie) et le soi comme processus (en charge du traitement de l’information biographique) (Lorenzi- Cioldi et Doise, 1994).

La notion d’identité  L’identité sociale: la notion d’appartenance.  Le sentiment d’appartenance désigne la conscience individuelle de partager une ou plusieurs identités collectives et d’appartenir à un ou des groupes de référence  L’individu a intégré dans sa socialisation un certain nombre de valeurs et modèles comportementaux afférents à ces groupes  Le sentiment de soi se construit par un processus d’identification à trois polarités : identifier autrui, s’identifier à autrui, être identifié par autrui  A la base de la théorie de l’identité sociale: la catégorisation sociale.

La catégorisation sociale 2 fonctions Fonction cognitive: activité de connaissance, sélection des informations, compréhension de l’environnement. Fonction identitaire: induit la connaissance de son appartenance à des groupes sociaux, fondement de l’identité. Effet de contraste: accentuation des différences entre les individus de groupes distincts. Effet d’assimilation: accentuation des ressemblances entre les individus de mêmes groupes. 2 effets  Assignation de caractéristiques distinctives à chaque catégorie ou de traits aux individus de cette catégorie.  Processus activé lorsque l’existence du hors-groupe devient saillante.

Les individus ont besoin d’une identité personnelle et d’une identité sociale positive, c’est à dire qu’ils ont besoin d’appartenir à des groupes socialement valorisés. La comparaison inter-groupe détermine si l’individu réalise Une identité sociale non satisfaisante Le recherche du changement L’utilisation de stratégie pour le changement Si pas d’alternative à la situation intergroupe (stabilité-légitimité) Une identité sociale satisfaisante S’il y a des alternatives à la situation intergroupe (instabilité- illégitimité) Stratégies individuelles (perméabilité) Stratégies groupales (imperméabilité) Stratégies individuelles Redéfinition des caractéristiques Mobilité sociale (perméable) Compétition sociale Créativité sociale Mobilité sociale Comparaison intragroupe (imperméable) Tentative de conserver sa propre supériorité Tentative d’étendre sa propre supériorité Représentation schématique de la théorie de l’identité sociale (Leyens et Yzerbyt, 1997, p.304)

L’identité culturelle  Définition = « Ensemble de caractéristiques que des sujets d’un même groupe partagent et mettent en avant pour se définir et se différencier des membres d’autres groupes » (Guerraoui et Troadec, 2000).  Vinsonneau: « Les acteurs sociaux étant constructeurs de leur identité, des matériaux leur sont nécessaires pour la réalisation d’un tel ouvrage. Dans cette optique, la culture offre des ressources symboliques quasi inépuisables. Elle est un vivier de significations, élaborées et partagées, à la fois par des individus et par des groupes que rallient des perspectives communes. Le sujet en quête de cohérence y cherche les repères utiles à l’édification du sens de son être et de sa pratique. La culture oriente l’inscription de l’individu dans le tissu social, les modalités de partage des valeurs qui s’offrent à lui et ses choix d’appartenance ».  2 formes d’identification culturelle: implicite et explicite.  Identité culturelle et identité ethnique

Acculturation et identité: les stratégies identitaires  Notre environnement culturel tend donc à se complexifier par la présence de nombreux sous-groupes.  Comment l’individu va se situer par rapport à cette diversité? Quelles seront les identifications qui fonderont son identité culturelle ?  Positionnement nécessaire = réaménagement identitaire.  = reconstruction d’une cohérence de soi  La notion de stratégies identitaires peut rendre compte de ces processus d’adaptation et de changements culturels qui en découlent.  Identité culturelle et identité ethnique.

Acculturation et identité: les stratégies identitaires ACCULTURATION Changements au niveau du groupe: Physiques Biologiques Politiques Economiques Culturels Sociaux Adaptation individuelle: Comportement Identité Stress d’acculturation CULTURE A Groupe dominant CULTURE B Groupe d’acculturation CONTACT Processus d’acculturation et d’adaptation (Berry, 89)

Acculturation et identité: les stratégies identitaires QUESTION 1: Est-il important de conserver son identité et ses caractéristiques culturelles? INTEGRATION ASSIMILATION SEPARATION/ MARGINALISATION SEGREGATION QUESTIONS 2: Est-il important d’établir et de maintenir des relations Avec d’autres groupes? Les modes d’acculturation (Berry, 89) Oui Non

Acculturation et identité: les stratégies identitaires Les stratégies d’acculturation (Berry, 89) ACCULTURATION Beaucoup Peu STRESSEURS Plusieurs Peu STRESS D’ACCULTURATION Elevé Bas FACTEURS CONTROLANT LES RELATIONS ENTRE L’ACCULTURATION ET LE STRESS. 1.Caractéristiques de la société dominante (pluraliste versus moniste). 2.Types de groupes d’acculturation (groupes ethniques, autochtones, immigrants, résidents, réfugiés). 3.Modes d’acculturation (intégration, assimilation, séparation, marginalisation). 4.Caractéristiques socio-démographiques de l’individu. 5.Caractéristiques psychologiques de l’individu.

Acculturation et identité: les stratégies identitaires "identité négative": intériorisation du jugement dépréciatif "identité négative déplacée": évacuation de l’identité négative en s’assimilant au favorisé et en transférant l’injonction dévalorisante sur les autres membres de son groupe d’origine "identité par distinction": prise de conscience de sa singularité mais non-intériorisation de la dévalorisation, évitée par la prise de distance "identité défense" : l’identité comme refus, comme bouclier pour se protéger des autres "identité polémique": sur-affirmation des caractères stigmatisés, en opposition généralement agressive contre le dominant "identité de principe, ou volontariste": conduite paradoxale de revendication d’appartenance au groupe d’origine, alors que rejet de ses valeurs dans les actes IDENTITES dépendantes IDENTITES réactionnelles L’individu en situation d’acculturation rencontre dévalorisation et déstructuration  Stratégies pour rétablir le sentiment de valeur du soi

Acculturation et identité: les stratégies identitaires survalorisation de la fonction ontologique, investissement plus ou moins exclusif dans le système d’origine. ("fondamentaliste, conservateur total, gesticulateur ou minimisateur") valorisation dominante de la fonction pragmatique mais conservation d’un minimum ontologique, alternance conjoncturelle des codes. ("opportuniste limité") Survalorisation de la fonction pragmatique, investissement plus ou moins exclusif dans le système d’accueil, primauté du désir d’adaptation à l’environnement. ("opportuniste complet") Bricolages identitaires: résolution de la contradiction pour soi et non en soi, selon une logique affective et non rationnelle, p. ex par la maximisation des avantages et la réinterprétation égocentrique des codes. Logique rationnelle: réappropriation, dissociation, articulation organique des contraires, valorisation de l’esprit aux dépens de la lettre, suspension d’application de la valeur Stratégies problématiques ne permettant pas d’éviter le conflit: pondération différentielle des valeurs en opposition, limitations de l’item perçu comme pénible, alternance systématisée des codes COHERENCE COMPLEXE (élaboration d’une formation tenant compte de tous les éléments en opposition) Stratégies de modération des conflits COHERENCE SIMPLE (résolution de la contradiction par la suppression de l’un de ses termes) Stratégies pour rétablir une unité de sens (cohérence entre la fonction ontologique et la fonction pragmatique)