II. Les Professions et catégories socioprofessionnelles Définition de PCS : nomenclature (grille complexe) des professions et catégories socioprofessionnelles dite PCS (a remplacé en 1982 les CSP). Elle classe la population en catégories statistiques restreintes, selon 7 critères de construction : le métier, le statut salarié ou indépendant, le niveau hiérarchique occupé dans l’entreprise ou l’administration, la qualification de l’emploi (industriel, artisanal, qualifié, Non Q), le secteur d’activité (primaire, secondaire et tertiaire) et l’appartenance au secteur privé ou public. Cette nomenclature est donc multidimensionnelle (plusieurs critères) Rq. : tous les critères ne sont pas utilisés pour chaque catégorie. On compte 6 catégories socioprofessionnelles d’actifs (agriculteurs exploitants, les artisans commerçants et chefs d’entreprises, les CPIS, les PI, les employés et les ouvriers. Cette nomenclature est partiellement hiérarchisée (de PCS 3 à 6) Chaque catégorie est supposé avoir une homogénéité sociale** catégories statistiques : les catégories sont nominales ( groupes sociaux qui ont une existence réelle) : les individus ont des caractéristiques communes L’homogénéité sociale** désigne l’existence entre les membres d’un groupe de caractéristiques économiques et culturelles proches, de relations interpersonnelles nombreuses, la convergence des attitudes et des opinions, la conscience d’appartenir à une même catégorie. ... Autrement dit sont regroupés au sein d’une même catégorie les individus ayant des situations proches et des comportements et attitudes similaires
Les avantages des PCS Etudier les pratiques économiques, sociales, culturelles et politiques de la société française Comprendre les mutations de la société (évolution des PCS) Mesurer les inégalités économiques et sociales. Chaque catégorie étant supposée avoir une homogénéité sociale : les membres ont des caractéristiques communes et des comportements propres (mode de vie, …). Il est donc possible d’évaluer les inégalités et leurs évolutions entre groupes ou catégories Retrouver partiellement les classes sociales (EC1 : PCS et classes sociales)
Les inconvénients de la nomenclature/PCS Une grille spécifiquement française ne permettant pas de comparer aussi précisément avec d’autres pays. D’où la nomenclature socioprofessionnelle européenne susceptible de remplacer les PCS/ EScG Le critère d’homogénéité sociale est contestable. En regroupant sur le critère de leur situation professionnelle, des personnes différentes par leur origine, croyance peuvent se trouver éparpiller dans plusieurs catégories. PCS 1 ou PCS 2 ou PCS 6 : les individus de chaque groupe peuvent avoir des modes de vie très différents La nature du contrat (emploi atypique) n’est pas pris en compte. Or il est facteur d’inégalités donc le critère de la profession est parfois insuffisant pour représenter la société Les chômeurs ne sont pas classés de la même façon selon qu’ils ont ou non pas jamais travaillé au préalable [ chômeur n’ayant jamais travaillé est en (81) sinon il est inséré dans les autres PCS en fonction du dernier emploi.
Le projet ESeC (European Socio-economic Classification) se situe dans le cadre d’une recherche d’harmonisation au niveau européen, en référence à la classification internationale type des professions. Inspiré du cadre théorique de Goldthorpe, qui privilégie les « relations d’emploi »,. Le rapprochement ESeG/PCS montre une vision différente de la société. Puisqu’on s’intéresse aux relations d’emploi : exécutant, responsable. On retrouve la notion de qualification mais pas la différenciation sociale au niveau des diplômes (PCS3) par exemple. Enjeux différents selon les pays car en France les PCS ne sont pas d’un outil d’analyse mais aussi un support lors des négociations salariales Il existe aussi des différences de niveaux de vie lorsque l’on compare les ouvriers suédois aux ouvriers bulgares. Néanmoins EseG a le mérite d’être un outil de travail sur lequel on peut s’appuyer pour faire des travaux nouveaux sur la société européenne
Les PCS sont-elles des classes sociales ? Classe sociale selon Weber Classe sociale selon Marx Classe sociale selon Bourdieu conception nominaliste Sans conflit multidimensionnelle Produit historique Notion de cadre a un sens en France et non RU (ESeC priviligie la relation de travail) homogénéité Style de vie
II. (suite) B autres catégories statistiques doc pages192-193 L’âge et la génération La difficulté d’insertion par le travail des jeunes actifs et leur précarisation Risque de sur-qualification des jeunes actifs par rapport à l’emploi qu’ils occupent (mobilité sociale faible voire démotion : chapS2) Participation à la vie politique (poste de responsable/vote) relativement assez faible Les styles de vie : désigne la façon dont une classe sociale s’approprie une consommation, une pratique sociale pour se distinguer des autres catégories ou classes sociales (langage, culture, vêtements, manières d’être,… ). /Bourdieu (voir diapo. Sur Pierre Bourdieu) Sexe et genre : voir la partie inégalité traiter en 1ère partie Autres : l’origine ethnique, la religion, …. L’analyse en classe sociale n’est qu’une lecture parmi d’autres de la stratification sociale L’individu est pluriel (plusieurs statuts/ plusieurs groupes d’appartenance
III. La notion de classe sociale est-elle encore pertinente dans la société française d’aujourd’hui ? (A +B =peut-être et C+D = mais) A. Le concept a été remis en cause avec la moyennisation de la société a) Les inégalités de revenus du travail ont diminué après les 30 glorieuses. Henry Mendras (1927-2003) a été le 1er à décrire ce phénomène de moyennisation de la société / La toupie (ou stabiloïde p195 doc3) b) Consommation de masse Hausse des salaires réel homogénéisation des modes de vie Accès à la propriété c) Démocratisation de l’enseignement Même culture a favorisé la tertiarisation de l’économie (et développement des employés et professions intermédiaires) A favorisé l’augmentation de la qualification de l’emploi (cadre) A favorisé la mobilité sociale (chapitre S2) Une part importante de la société française a le sentiment d’appartenir à la classe moyenne grâce à la convergence des niveaux et modes de vie. La société est composée de groupes différenciés dont les intérêts ne sont pas obligatoirement opposés
B. Disparition ou éclatement de la classe ouvrière ? La notion de classe sociale est-elle encore pertinente dans la société française d’aujourd’hui ? B. Disparition ou éclatement de la classe ouvrière ? Éléments permettant de dire que l’on ne peut pas parler d’une seule classe ouvrière : hausse du niveau de vie (diminution des inégalités) avec accès au capital (embourgeoisement) Augmentation des qualifications et accès aux biens culturels (loi d’Engel) / consommation de masse Désindustrialisation et mobilité sociale disparition de l’usine en petit atelier (plus difficile de se mobiliser) augmentation du salariat à brouiller les frontières entre ceux qui possèdent le capital et ceux qui n’ont pas de capital comportement politique (preuve) : baisse du taux de syndicalisation, du poids du Parti communiste, et du nombre de conflits (grèves) Conclusion du B : plusieurs classes/catégories ouvrières et non une → concept de classe ouvrière au sens marxiste n’est pas pertinent Conclusion du A+B = concept de classe pour soi non pertinent à cause du brouillage des frontières.
C .Une classe populaire ? La classe ouvrière est en plein éclatement (deS classeS ouvrièreS): entre les qualifiés (employés et ouvrières) et les non qualifiés Précarisation de l’emploi pour les non qualifiés tertiarisation de l’économie avec la féminisation de l’emploi (inégalité homme/femmes) Reproduction sociale et homogamie sociale Il faudrait mieux parler de classe populaire : ensemble des individus dominés économiquement et socialement D. Les bourgeois : la seule classe au sens marxiste ? Pinçon-Charlot :Les concepts marxistes restent valables pour l’étude des élites. Importance des avoirs économiques (notamment en terme de patrimoine) forte conscience de classe mise en œuvre de stratégies de reproduction en mobilisant toutes ses capacités de mobilisation C+D : permet de dire que le concept de classe sociale est pertinent. D’autant plus qu’actuellement en France une partie des « pauvres » s’appauvrissent et une partie des riches s’enrichissent. Va-t-on vers une bipolarisation ?