RENOVER LES PRATIQUES A L’ECOLE MATERNELLE: des recommandations I LES ENJEUX ET LES SPECIFICITES II POUR UNE PROGRESSIVITE III POUR CONCLURE
Spécificités et enjeux de l’école maternelle Une école pour les enfants de 3 à 6 ans. Un cycle à part entière : la GS est clairement en cycle 1 Une école non obligatoire Un lieu de socialisation à travers des apprentissages Une école qui tient compte des besoins de chaque élève, dont ceux qui sont en situation de handicap Une école qui est attentive aux difficultés de chacun mais qui n’effectue pas de dépistage Enjeux: Aider chaque enfant à devenir autonome, à s’approprier les connaissances et les compétences qui lui permettront de réussir les apprentissages fondamentaux. Prévenir mais pas antéceder. Prévenir les inégalités.
LE LANGAGE : Du langage oral au langage écrit L’objectif essentiel est l’acquisition d’un langage oral riche et organisé. Le langage de la découverte du monde, le langage à travers toutes les activités. Le parler professionnel : parler lent, articulé, construire des phrases simples, reformuler. Etre attentif au mode de questionnement (ouvert) Le rôle essentiel du maître pour TRADUIRE les objectifs, les démarches, la réussite. L’appropriation du langage pour les jeunes élèves est possible que s’ils agissent.
LE LANGAGE : Du langage oral au langage écrit Valoriser d’abord l’oral avant d’entrer dans l’écrit. Favoriser le langage oral EN situation puis HORS situation en donnant du sens aux activités. Se donner des objectifs langagiers et syntaxiques dans toutes les activités en choisissant des supports adaptés et des modes de groupement où les prises de parole sont possibles. Traduire constamment par le langage du maître les consignes, les démarches et les réussites pour éviter le décrochage.
L’entrée dans l’écrit L’objectif premier de l’école maternelle est de faire rentrer les élèves dans la culture écrite. S’acculturer: découvrir les supports écrits et leur fonction. Comprendre des textes et en produire (la dictée à l’adulte) Distinguer les sons de la parole et accéder au principe alphabétique (favoriser l’encodage). Produire des phrases, écrire des mots, copier. Memoriser des textes, comptines, formulettes.;
Apprendre les gestes de l’écriture: des capacités et habiletés motrices et perceptives à développer TROIS ACTIVITES A DIFFERENCIER ET A ARTICULER Un même geste pour des finalités différentes. GRAPHISME à dominante décorative DESSIN dominante symbolique ECRITURE dominante SEMIOTIQUE
DEVENIR ELEVE Devenir un enfant qui apprend n’est pas une posture innée mais relève d’un apprentissage. Reconnaître l’enfant comme un être en devenir, respecter sa personne et sa famille. Entrer dans les règles de vie d’un groupe Accéder à l’autonomie
AGIR ET S’EXPRIMER AVEC SON CORPS Répond à des besoins moteurs des élèves. Les situations permettent la prise de risque en toute sécurité, prévoient la progressivité. Elles sont stimulantes et diversifiées.
DECOUVRIR LE MONDE La découverte et la manipulation sont à privilégier. Les 5 sens sont sollicités, importance de l’expérimentation. La valorisation des traces de la démarche empruntée. Concevoir des situations-problèmes qui ont du sens pour : agir pour penser, agir et parler, exploiter des expériences. L’école maternelle est une période décisive dans l’acquisition de la suite des nombres et son utilisation dans les procédures de quantification. Des situations liées à la vie de la classe, organisées par le maître, situations jeux, des rituels
PERCEVOIR, SENTIR, IMAGINER, CREER Première sensibilisation artistique, cet enseignement construit une première ouverture à l’art. Des activités d’écoute et de production L’école maternelle s’organise en domaines et non pas en discipline car elle doit répondre aux besoins des enfants, proposer des situations à partir de ce qui les intéresse pour aller vers des activités plus structurées et abstraites.
II. Pour une progressivité des apprentissages Assurer la continuité dans le cycle de la PS à la GS. Organiser la classe et les modes de travail pour les adapter aux apprentissages et aux besoins des élèves Varier les contextes d’enseignement et d’apprentissage La situation d’apprentissage se définit par 6 variables: LE TEMPS: (qualitatif et quantitatif: durée, alternance, rythme , fréquence) LES ESPACES (int/ext/espaces communes..) LE SUPPORT (personnel ou collectif, écrits, auditif, tactile) LES GROUPEMENTS D’ELEVES.(homogène/hétérogène, demi classe…) LES TRACES (ind ou coll, écrites, visuelles, auditives) LES VARIABLES RELATIONNELLES ( interactions: motivation, implication, aides, interactions sociales et spécifiques*) *la consigne
II. Pour une progressivité des apprentissages : exemple de la consigne Les variables didactiques de la consigne: Individuelle ou collective Immédiate ou différée Orale ou écrite Tâche ciblée Situation de recherche et d’action: pbs, production créatrice Dégager une démarche, place de l’erreur constructive e Ouverte ou divergente (production aléatoire) Situation de type expérimental: jeux libres, tâtonnement Dégager des règles Fermée, convergente Situation d’entraînement, d’exercice, de contrôle Procédures, modélisations, automatiser.
II. Pour une progressivité des apprentissages : les situations Situation de JEU Situation RECHERCHE Situation d’EXERCICE L’ENFANT Sécurité, simulations, autonomie, initiative, Projet de vie Echange entre pairs Traitement d’indices et d’informations Entrainement, plaisir de maîtrise, reproduction de modèles L’ENSEIGNANT Relance, observations Commentaires et dialogues intégrés au jeu Déstabilise les représentations usuelles, reformule. Garantit méthodes et savoirs Tutelle et cadrage étroit en référence à la consigne Projet d’enseignement LES SAVOIRS VISES Pratiques sociales de référence Règles de jeux Problématisation, questionnement, conventions et solutions provisoires. Projet d’appr Code et savoir formels Auto-évaluation Les modalités de travail intellectuel chez les élèves sont un des aspect de la variabilité à organiser: déductions, inductions (si….alors) hypothèse. L’approche disciplinaire étant minoritaire, la variabilité doit se baser sur l’approche structurée et la globalité des démarches.
Pour conclure Penser le cursus de l’E.M selon une approche progressive en partant du plus jeune âge (et non pas le contraire) : l’E.M est une période TRANSITOIRE. L’EM est une transition dans l’évolution de l’enfant (3 à 6/7ans), cette période se caractérise par: La conquête de l’individualité: de la dépendance à l’autonomie (évolution affective et sociale) La conquête de la motricité fine (globale et fine), les activités motrices doivent enrichir le développement et tenir compte du développement nerveux qui contraint certaines activités (écrire) La conquête du langage: vers des actes de langage de plus en plus sophistiqués (ex le mensonge) La conquête de la symbolisation: passage d’un monde perceptif à un monde représentatif (images mentales) . La symbolisation permet d’agir en pensée
Pour conclure L’EM apparaît comme une période FONDATRICE et a plusieurs missions : Une mission de PREVENTION (et non pas d’ANTICIPATION) : réduire les inégalités pour permettre à tous les élèves d’entrer à l’E.E avec les mêmes chances. Elle doit rechercher un équilibre entre les apprentissages et les besoins des enfants pour garantir la réussite de chacun Une mission de TRANSMISSION CULTURELLE: l’immersion dans la culture écrite est fondamentale et a une fonction de prévention car les acquis des élèves sont très hétérogènes. Une mission de PARTENARIAT avec les parents afin que l’enfant ne se retrouve pas dans une « double solitude ». L’EM est une expérience réussie si elle donne envie d’entrer dans les apprentissages en s’appuyant sur les centres d’intérêt des élèves. En ce sens elle n’a pas de programme mais des domaines.