Hématome sous capsulaire du foie suite à un surdosage aux anti-vitamines K L. Dahbi Skali, A. Settaf, B. Chad Chirurgie B, CHU Ibn Sina Rabat Discussion Les hémorragies digestives sont considérées comme la complication la plus fréquente liée à la prise des AVK, elle représente 30 % de l’ensemble des accidents hémorragiques iatrogènes. Il s’agit d’une lésion organique dans 2/3 tiers des cas. Les hématomes intramuraux et mésentériques sont plus rares. Les localisations coliques sont exceptionnelles. Aucun cas d’hématome sous capsulaire du foie n’a été rapporté. Les douleurs abdominales et l’obstruction intestinale, généralement partielle, sont les symptômes habituels. L’INR est souvent augmenté au delà des marges thérapeutiques. Le diagnostic repose sur la clinique, la biologie, l’échographie, le scanner et l’endoscopie digestive. La prise en charge consiste après la mise en condition, en l’administration de vitamine K, per os ou intraveineuse, selon le taux de l’INR. L’association de concentrés de complexes prothrombiniques, non disponibles dans notre contexte, est nécessaire dans les hémorragies graves. Le traitement chirurgical n’est indiqué que si risque de rupture d’hématome pour réaliser un geste d’hémostase ou si signes de surinfection. La réintroduction des AVK est discutée au cas par cas. La prévention repose sur le respect des indications et contre-indications des AVK, l’éducation du patient, inventaire régulier des co-prescriptions, surveillance de l’INR Introduction: L’anti-coagulation orale, notamment les AVK sont largement utilisés dans la prévention des évènements thrombotiques dont la principale complication est le saignement grave, avec une incidence annuelle de 10 %. L’origine la plus fréquente du saignement est le tube digestif. Nous rapportons l’observation d’une malade admise pour hématome sous capsulaire du foie suite à un surdosage aux AVK. Observation Il s’agit d’une femme âgée de 38 ans, suivie pour cardiopathie ischémique secondaire à une coagulopathie (déficit en protéine S), compliqué il y a un an d’un infarctus du myocarde et d’accident vasculo-cérébral ischémique mis sous AVK ( acénocoumarol 4mg, ½ cp /jr ). La malade a présenté, une semaine avant son admission, des douleurs abdominales diffuses compliquées de méléna. A l’examen clinique, la malade était stable sur le plan hémodynamique avec une voussure de l’hypochondre droit. Le bilan biologique a révélé un TP à 8%, INR à 5.38, Hémoglobine à 8,3. Le couple échographie-TDM abdominale a montré un hématome sous capsulaire du foie droit. La prise en charge initiale a consisté en l’arrêt immédiat des AVK, injection intraveineuse de vitamine K et surveillance rigoureuse clinique, biologique et radiologique. Au cours de l’évolution, la malade a présenté une détresse respiratoire. Un angioscanner thoracique a été réalisé en urgence ne montrant pourtant pas d’anomalies. La malade est décédée d’une embolie pulmonaire probable. Conclusion la prescription d’AVK s’accompagne de risque majeur d’accidents hémorragiques notamment digestifs, qu’il faut savoir prendre en charge en urgence, au mieux les prévenir.