L’abandon sportif : causes et processus. Vendredi 4 octobre 2002 IIIème colloque Médico Technique du Ski Alpin L’abandon sportif : causes et processus. Philippe Sarrazin Laboratoire d’Études et Recherches sur l’Offre Sportive Université J. Fourier, Grenoble.
La passion massive pour le sport observée ces dernières décennies masque un paradoxe : un abandon important chaque année (entre 25 et 50% des licenciés), en particulier au moment de l’adolescence et chez les filles. Pourquoi certains jeunes sportifs développent-ils un fort engagement pour une activité, alors que d’autres s’arrêtent de pratiquer après quelques mois ou années ?
Non par « un », mais « des » abandons. Les différentes recherches sur ce thème (cf., Sarrazin et Guillet, 2001) font ressortir la complexité du phénomène. Non par « un », mais « des » abandons. Abandon « zappeur » (pratique pour voir et essayer, …) Abandon « contre cœur » (plus assez de temps pour tout faire, …) Abandon « Forcé » (blessure, …) Abandon « grillé » (stress chronique et récurrent) Abandon « mécontent » (besoins non satisfaits)
La motivation est une variable importante à étudier pour mieux comprendre l’abandon. Les modèles théoriques font appel à plusieurs variables individuelles (ex. buts, besoins, intentions) et environnementales (ex. coach, parents, camarades).
Le concept d’engagement (ex., Scanlan, Carpenter, et al., 1993) Attractivité des activités alternatives disponibles pour l’individu. - Contraintes / responsabilités sociales : école, famille, etc. - Engagement sportif désir et résolution de continuer la pratique Satisfaction = rapport coût / bénéfice de l’expérience sportive (généralement liée à la satisfaction des besoins) + Investissements personnels : ressources qui ont été consenties pour pratiquer, et qui ne seront pas récupérées si le sportif arrête + Persévérance ou abandon
Trois “besoins” fondamentaux que le pratiquant cherche à satisfaire Compétence . Sentiment de progrès . Sentiment de supériorité Sentiments de progrès de supériorité d’autonomie d’acceptation / appartenance Satisfaction Autonomie . Sentiment de « liberté » . Sentiment d’être à l’origine de son comportement Sentiments de stagnation/ régression d ’infériorité/ nullité de contrainte de rejet / isolement social Mécontentement Appartenance / proximité sociale . Faire partie d’un groupe . Se sentir accepté par coéquipiers, entraîneur, etc.
Les comportements de l’entraîneur peuvent faciliter / entraver la satisfaction des besoins. Les comportements de l’entraîneur génèrent un « climat motivationnel » qui peut avoir un impact important sur la motivation des athlètes (sur l’expression ou non de leurs besoins).
Comportements « contrôlants » Comportements « soutenants l’autonomie » . Autoritaire . Injonctions fréquentes « fais comme je te dis » . Pression, ... Comportements « soutenants l’autonomie » . « démocratique » . Encourage les initiatives, demande l’avis de l’athlète . Discute, ... Entrave facilite Le besoin d ’autonomie
Climat « impliquant l’ego » Climat « impliquant la tâche » . Seul la victoire compte . Attention sur les meilleurs punition des erreurs . Rivalité entretenue, ... Climat « impliquant la tâche » . Effort et progrès sont encouragés . Atteindre des objectifs personnels . Positif et encourageant Entrave facilite Le besoin de compétence Le besoin d’autonomie Le besoin d’appartenance sociale
Conclusion L’abandon sportif est un phénomène complexe dans lequel intervient des variables psychologiques et sociales. L’entraîneur fait partie des agents de socialisation dont le rôle est important… mais il n’est pas le seul (parents, camarades,…). Il doit s’interroger sur ses comportements et habitudes et se demander : si tous ses athlètes apprennent quelque chose / progressent s’ils ont suffisamment d’autonomie (plutôt que contraintes) si tout est fait pour souder le groupe