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Regards sur le Maroc Mohammed HAMMOUDI

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Présentation au sujet: "Regards sur le Maroc Mohammed HAMMOUDI"— Transcription de la présentation:

1 Regards sur le Maroc Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi. Rabat. Maroc.

2 Le royaume du Maroc suscite dans l’imaginaire collectif occidental un florilège d’histoire et de traditions, un paysage politique et social fragmenté par le débat lié à la modernité et une économie basée sur les rendements du tourisme et de l’agriculture

3 Les axes du travail L’ère précoloniale L’ère coloniale
L’ère de l’indépendance Le Maroc et le printemps arabe La coopération franco-marocaines au-delà des relations diplomatiques

4

5 Repères Généraux C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.
Le Maroc est à la jonction de deux continents, dotés de deux façades maritimes : la méditerranée et l’atlantique. C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique. Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les Amériques.

6 Une vieille nation chargée d’histoire millénaire.
Sa population originaire est constituée des berbères. Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères, notamment : Carthage, Rome, Byzance La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été pendant des siècles soumis à un Etat chrétien, connait une conversion massive à Islam. Le protectorat franco-espagnol Le recouvrement de l’indépendance

7 Le Maroc précolonial

8 Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son autorité sur les comptoirs marocains. Elle y recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour teindre les étoffes). Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient une puissance expansionniste. Après de multiples batailles, Rome prend le contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie). Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale puis byzantine. Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée des troupes arabo-musulmanes.

9 A la différence des berbères de l’orient (l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les berbères marocains ont violemment résisté à la conquête arabo-musulmane. Ce n’est qu’à partir de 681 que les populations autochtones marocaines commencent à adhérer massivement à la religion islamique.

10 Au final, le Maroc devient une province prêtant allégeance au calife de Damas (les Omeyyades).

11 Avec l’accès des Abbassides (descendants de l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir, un conflit sanguinaire les oppose aux Alides, descendants d’Ali, cousin et gendre du prophète et qui estiment qu’ils sont généalogiquement plus proches de l’Envoyé de Dieu et du coup, les héritiers « les plus légitimes » du califat. Le mot « califat » désigne en langue arabe : la succession. Le calife est donc le successeur du prophète dans la direction des affaires de la communauté musulmane.

12 En conséquence, les Alides entrent en combat avec les Abbassides et n’ont arrêté leur révolte qu’après leur défaite à la bataille de Fakh de 786. Cependant, un des Alides vaincus, Idriss Ibn Abdullah, réussit à échapper au massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où il a été accueilli par la tribu berbère Awraba qui contestait constamment la légitimité du califat oriental.

13 Les berbères voulaient se doter d’un calife pour s’émanciper de la domination du califat oriental.
Idriss 1er fonde la dynastie des Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à 985 et prend lui-même le titre de commandeur des croyants.

14 L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat musulman indépendant, a été, comme présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss 1er en 789. Il s’est proclamé, avec le soutien berbère, calife indépendant du califat de Bagdad (détenu à l’époque par les Abbassides).

15 Deux facteurs déterminants ont présidé à la création de l’Etat Idrisside :
Le conflit dynastique entre les Alides (descendants du cousin du prophète) et les Abbassides (descendants de l’oncle du prophète) La descendance chérifienne d’Idriss incite les berbères, ayant subi les exactions des préfets envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

16 Aspirant à restaurer leur domination sur le Maroc et afin de déstabiliser l’Etat Idrisside naissant, les Abbassides ont jeté la suspicion sur la descendance chérifienne d’Idriss II, fils et successeur d’Idriss I. Cette thèse a été infirmée ultérieurement par les historiens.

17 NB : Hormis la dynastie almoravide ( ), les différentes dynasties ayant régné sur le Maroc (Les Almohades ( ), les Mérinides ( ), les Wattassides ( ), les Saadiens ( ) et les Alaouites (1664 jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des califats indépendants du califat oriental. A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de « commandeur des croyants » resté, d’ailleurs, en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.

18 * L’apogée du Maroc : l’empire Almohade ( ), la conquête de l’Espagne

19

20 Le début du déclin de l’Etat marocain
Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le Maroc traverse des crises internes affaiblissantes : Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay Ismail Insurrections tribales attisées par l’augmentation colossale des impôts. Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les Zaouïas). Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et défont les sultans et les préfets. Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire, aux descendants du prophète 

21 En 1757, le sultan Mohamed III ( ) accède au trône et procède à la restauration de l’unité territoriale de son royaume. Il initie également des ouvertures commerciales vers l’étranger en vue de collecter des redevances et des taxes douanières et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait sur l’agriculture paysanne. Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la communauté) islamique.

22 Le sultan Mohamed III reconnait l’indépendance des USA en 1777
Le sultan Mohamed III reconnait l’indépendance des USA en Cet acte ciblait deux objectifs : Contrecarrer les convoitises européennes de plus en plus dérangeantes. Réaffirmer l’indépendance effective de l’Etat marocain.

23 Mohamed III a pu récupérer dans une grande mesure la stabilité interne
Mohamed III a pu récupérer dans une grande mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il écrivait aux souverains européens, le sultan Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre autres « souverain de Gao et de Guinée », ce qui reflétait la réalité : nombre de tribus reconnaissant son autorité. De plus, la prière fut dite en son nom à Tombouctou ». (Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des origines à nos jours » page 196).

24 Après la mort de Mohamed III, le Maroc retombe de nouveau dans le désordre. Se succèdent alors les insurrections conduites par les Confréries religieuses et les tribus qui leur sont soumises.

25 Le sultan Suleyman ( ), successeur de Mohamed III, était marqué par la pensée wahhabite en expansion en Arabie. A cet effet, il mène une politique isolationniste dont les outils sont : La suppression des postes douaniers créés par son prédécesseur L’adoption de décisions d’inspiration salafiste : interdiction du soufisme et marginalisation des Zaouïas.

26 Le pouvoir salafiste instauré par Moulay Suleyman a engendré des soulèvements tribaux s’étant achevés par son abdication en 1822. Et quelques années plus tard… La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête à intervenir dans l’empire chérifien. L’émir Abdelkader ( ) dirige la résistance algérienne et obtient l’aide du sultan marocain. Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la résistance algérienne, les Français occupent des parties du territoire marocain.

27 La bataille d’Isly de1844, le tournant décisif
la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut complètement décrédibilisée. Le Maroc est devenu « colonisable ».

28 Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme Le Maroc est « colonisable » La pénétration économique via les dettes accumulées A long terme La résolution finale de « la question marocaine » par l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

29 L’endettement auprès de l’Europe
Pour protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première imprimerie arabe moderne à Fès en 1865. Cependant, le coût financier de la réforme était hypertrophique et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays commence à s’endetter auprès des européens. Conférence de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la dette.

30 La pénétration Européenne
Les puissances européennes ont imposé, de concert, au Maroc certains traités qui ont amoindri l’effectivité de son indépendance. « L’Entente cordiale »

31 Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection, reconnue auparavant aux Français. Avec l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains. Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la protection et consacre la mainmise française sur l’agriculture marocaine.

32 La territorialisation de l’influence européenne au Maroc
L’Italie reconnaît le Maroc comme zone d’influence française. De la même manière l’Angleterre, par les accords conclus avec la France en 1904, laisse les mains libres à cette dernière au Maroc et en contrepartie, la France reconnaît l’Egypte comme une zone d’influence anglaise.

33 L’accord franco-italo-britannique irrite l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant comme une atteinte à ses intérêts au Maroc C’est ainsi que dès 1904, l’empereur Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le sultan et l’encourage à résister à la pression française. Il récuse les accords passés et réclame le respect de la souveraineté du sultan chérifien.

34 Conférence d’Algésiras du 16 janvier 1906
Place le Maroc sous une sorte de protectorat international avec prépondérance française et marque la fin de l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905 l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin, Paris lui laisse les mains libres au Congo. Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale foncièrement franco-espagnole. Avènement du traité de protectorat de 1912. Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

35 Le Maroc colonial

36 La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la perte de son indépendance. Des crises internes : querelles dynastiques. Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes s’enchevêtrent au Maroc Le traité de protectorat de 1912 Déclenchement de la résistance populaire

37 Le sultan Moulay Abdelaziz ( ), intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas conformé aux prescriptions religieuses. Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté musulmane sera en droit de le destituer.

38 Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid (1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de déclarer la Guerre sainte contre les européens. Moulay Abdulhafid manque à son engagement, par la conclusion du traité du protectorat en et se voit évincé de l’autorité par les oulémas. Lyautey est nommé Commissaire Résident Général la même année et donne le pouvoir au sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

39 La doctrine Lyautey « J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce que cette soumission au fait fortifiait ma propre politique et parce que mes propres convictions m’en montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des origines à nos jours », p : 247

40 Ayant déjà expérimenté les méfaits de l’occupation d’annexion en Algérie, le Gouvernement français prend progressivement le contrôle du nouveau territoire en maintenant les structures makhzaniennes et tribales préexistantes. Lyautey était donc partisan de l’introduction pacifique de la domination coloniale. Mais, ses successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce qui a donné naissance à la résistance armée.

41 La résistance armée L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes : 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se révolte contre les Français. 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires révolutionnaires. : l’émir Abdelkarim instaure la République du Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées contre les armées franco-espagnoles. Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des Français. Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba, ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux et/ou politique d’une ou plusieurs tribus.

42 La résistance politique
Parallèlement à la résistance armée, la résistance politique s’active sous la direction du mouvement national Le courant salafiste : Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme. Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur conférait.

43 En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef, sous la pression des autorités résidentielles, prend le Dahir berbère, à la suite duquel les régions berbères seront soustraites au Droit musulman au profit de leurs us, coutumes et usages locaux. Les oulémas dénoncent le texte et appellent les Marocains à s’y opposer massivement.

44 La naissance du phénomène partisan
Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers l’extérieur, les leaders nationalistes décident de créer des organisation politiques. Dans la zone française : Création du «  Bloc de l’Action nationale » en 1933 Dans la zone espagnole : Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme nationale en 1936 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

45 Les partis créés se limitaient à la revendication de réformes politiques et administratives et ne réclamaient pas solennellement l’indépendance.

46 La revendication de l’indépendance
Au sortir de la Deuxième guerre mondiale, le processus de décolonisation se déclenche. - Par le mouvement national Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en (institué par les leaders des organisations politiques sus-mentionnées) et revendique solennellement l’indépendance du pays. Par le sultan Le sultan Mohamed ben Youssef ( ) a appelé les marocains à se rallier aux armées des Alliés contre Hitler. En échange, il espérait l’obtention de l’indépendance.

47 Réaction française : Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953 Soulèvement populaire conduit par le mouvement national revendiquant le retour du sultan légitime Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

48 Le Maroc indépendant

49 Trois rois se sont succédé :
Mohamed V ( ) Hassan II ( ) Mohamed VI (depuis 1999)

50 Mohamed V

51 Mohamed V fait face à des crises internes :
Le parti Istiqlal, dominant le mouvement national, revendique une assemblée constituante élue. L’armée de la libération nationale, estimant que l’indépendance, telle que prévue par les accords d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne. Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

52 Bilan du règne Sur le plan politique :
La relève de l’administration centrale Règlement des libertés publiques Création d’une assemblée constituante Election municipale

53 Sur le plan économique :
Nationalisation de la banque centrale Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie nationale Création des premières institutions financières : CDG-BNDE-BMCE Lancement de nouvelles unités industrielles : Samir- Somaca-Berliet-Office du thé… Lancement d’une nouvelle politique agricole avec la création de l’Office national de l’irrigation

54 Sur le plan social : Politique de l’enseignement et de la santé Création de la CNSS : allocations familiales et pensions de retraites La route de l’unité : route reliant Fès à Al Hocéima pour désenclaver les régions centrales et la zone nord

55 Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts menacés. L’enseignement reste balloté entre le maintien du système de l’enseignement français et l’arabisation aventureuse. Le pays n’a pas été doté de constitution et d’institutions démocratiques En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique alaouite, Hassan II accède au trône.

56 Hassan II

57 Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan II règne sur le Maroc pendant 38 ans. Son règne fût marqué par de graves turbulences, une forte répression mais aussi l’insertion du Maroc dans la modernité tout en préservant la tradition.

58 Deux temps ont marqué son règne :
Le temps des crises : : les années de plomb Le temps de l’apaisement : depuis les années 80 : les années d’ouverture

59 Les années de plomb Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il est donc à la fois : Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir temporel Sultan : dépositaire d’une légitimité historique Commandeur des croyants : chérif descendant du prophète La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même Une monarchie absolue

60 1963 : le Roi invite les partis politiques aux élections législatives à l’issue desquelles les partis issus du mouvement national dominent le parlement. 1965 : Après deux ans de convulsions entre le Gouvernement, nommé par le Roi et le Parlement, dominé par les partis nationalistes, le Roi décrète l’état d’exception.

61 S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour en montrer les horreurs, “les années de plomb” (affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif, les centres de détentrion secrets : Tazmamart, Témara, Casa, disparitions et enlèvement des opposants). 1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une révision constitutionnelle ayant renforcé davantage les pouvoirs de la monarchie : confusion des pouvoirs. Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

62 1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre le Roi et son armée. Le Roi décide d’initier une ouverture significative vers la société civile. L’affaire du sahara en a été le motif de rapprochement entre le palais et l’opposition principalement de gauche.

63 Le temps d’apaisement Facteurs internes :
Désamorcer la crise avec l’opposition, Préparer la succession Facteurs externes : Critiques occidentales pour atteintes aux droits de l’Homme

64 Processus de réformes Révision du statut de la femme
Reconnaissance des droits de l’Homme (normes / institutions) Sur le plan international : Incarnation de l’image d’un Islam modéré (avec Israël, le Vatican…) Accord de l’UMA Adhésion aux accords de l’OMC conclus à Marrakech en 1994 Zones de libre échange avec l’UE, les USA

65 Hassan II s’éteint en 1999 et son fils Mohammed VI lui succède.
Alternance politique en 1998 : installation d’un Gouvernement à dominante socialiste. Hassan II s’éteint en 1999 et son fils Mohammed VI lui succède.

66 Mohammed VI

67 Intronisé en 1999, Mohammed VI est le 23ème souverain de la dynastie alaouite. Son arrivée au pouvoir inaugure un changement dans la continuité.

68 Les éléments de continuité
Conserve et exerce les prérogatives constitutionnelles héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu. Le caractère sacré de la personne du Roi L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs procès retentissants de journalistes, d’opposants… Une monarchie omniprésente dans l’économie Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales (ONA, SNI…)

69 Un changement de style La politique des Grands chantiers : Tanger-Med, autoroutes, TGV, Tramways L’INDH – image du Roi des pauvres - Développement sectoriel Le tourisme L’agriculture : Maroc vert Industrie : plan Emergences Les énergies renouvelables Désenclavement du monde rural, ADS… Communication de l’image d’un monarque bienfaisant

70 Bilan du règne de Mohammed VI Exemple: Promotion du statut de la femme: Le code de la famille

71 Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie quotidienne des Musulmans sont régies par les prescriptions de la religion: Coran/Sunna Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à travers un coran doctrinal Qu’est-ce que l’interdit et le permis? Les droits et les devoirs des Musulmans

72 l’Islam est religion d’Etat
En se basant sur les sources Islamiques, les Etats musulmans sont généralement basés sur une loi religieuse: l’Islam est religion d’Etat Le chef d’Etat représente une autorité religieuse Confusion entre le droit et la religion Etats du Golfe, Soudan, Iran Séparation de la religion du droit Turquie Liban Régime inspiré à la fois du droit Européen moderne ainsi que du droit religieux Maroc: Droit moderne français laïc (banques, commerce, droit civil et pénal)

73 Le droit de la famille au Maroc
 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut personnel Problématique: Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier est- il relié à l’Islam?

74 Chronologie de l’évolution remarquable du statut: 1957-1993-2004
1957: Elaboration du statut 1993: Révision du statut 2004: Nouvelle révision du statut

75 1957 La régulation de la famille au Maroc obéit aux coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes de loi La première élaboration d’un texte de loi pour réguler le droit de la famille au Maroc Coincide avec l’indépendance du Maroc Réponse à une promesse faite aux femmes en vue d’améliorer leur condition dans un pays indépendant

76 Les femmes occupent un 2nd plan dans tous les domaines
La Moudawana écrite a gardé le statut quo: codifie les coutumes pré-éxistantes et le droit Malikite Les femmes occupent un 2nd plan dans tous les domaines

77 Une femme ne peut pas demander le divorce
Injustice aux femmes Polygamie Répudiation La femme est mineure: Elle ne peut se marier qu’avec l’accord de son père ou de son tuteur Une femme ne peut pas demander le divorce

78 Le mari est le chef du foyer, sa femme lui doit obéissance
Elle ne peut travailler ni obtenir un titre de voyage sans l’autorisation de son mari Le mari est le chef du foyer, sa femme lui doit obéissance Radu Mihaileanu – La source des femmes Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

79 L’homme peut épouser une femme non Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1 Les filles partagent les biens hérités par leurs parents décédés avec tantes, cousins, oncles, etc Pas le cas des fils Certaines professions sont interdites aux femmes: Adoul =domaine réservé à l’homme

80 Des courants naissent, dénonçant les lois qui inhibent les femmes aspirent à la révision de la Moudouwana Quête: Egalité entre les genres Arguments de l’opposition: -Les conservateurs, les Oulamas défendent l’aspect sacré des textes et valorisent l’intangibilité de la Moudouwana

81 -Chaque opposition à la loi est une hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont accusés d’être: athés manipulés par l’occident  les ennemis de l’Islam

82 2 conceptions contradictoires de l’Islam:
1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à notre ère moderne 2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables, intangibles et ne doivent pas prendre en considération notre temps moderne Conflits pendant plusieurs années dans les réunions, les médias et les universités: La position des femmes= Une issue nationale Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

83 Plusieurs innovations:
1993: Révision du statut Met fin à un tabou: édition d’un texte conçu comme étant immuable et éternel Plusieurs innovations: Polygamie non interdite mais limitée: Conditionnée par l’accord de la première épouse

84 Le divorce est décidé par l’homme mais soumis à l’autorité du juge
Une femme peut se marier sans l’accord de son tuteur légal Supression de l’autorisation du mari dans le contexte de l’obtention d’un titre de voyage

85 Inconcevable: Justice faite aux hommes
Divorce: Dans les anciens textes, la garde des enfants était confiée à la mère, la grand mère maternelle, les tantes, etc Le père venait en sixième position! Nouveaux textes: Le père vient en deuxième position après la mère!

86 Limitations Gain positif mais dysfonctionnements:
Héritage + polygamie + les femmes ne peuvent pas demander le divorce Les auteurs de la Moudouwana se situent dans le contexte de l’IslamGain positif, interprétation avancée

87 Ne peuvent pas aller plus loin: La peur de l’opposition des Islamistes
Les mouvement féministes revendiquent une égalité parfaite entre l’homme et la femme Echo positif auprès du jeune Roi en 2004: Révision de la Moudouwana

88 La Moudouwana acctuelle: révisée en 2004
Dicte le statut actuel de la famille Le divorce, un droit pour la femme et l’homme Prononcé par un juge, une femme peut demander et obtenir un divorce = REVOLUTION!! L’âge du mariage pour la femme et l’homme: 18 ans (Avant15 pour la femme, 18 pour l’homme)

89 La femme et l’homme tous deux propriétaires
Les époux choisissent entre la communauté ou la séparation des biens Divorce d’une femme au foyer: le juge attribue une partie du patrimoine du mari acquis pendant la durée du mariage

90 Les enfants nés du mariage d’une femme Marocaine à un étranger Musulman= Nationalité Marocaine
Quel bilan pouvons-nous établir?

91 Bilan La nouvelle moudouwana est un progrès considérable, une révolution dans le monde Musulman, Le Journal quotidien, le Figaro annonce “Mohammed VI créa la femme” Mais loin de la perfection:

92 La culture Marocaine est machiste
Dimension culturelle: La culture Marocaine est machiste Les femmes, elles-mêmes sont habituées à la servitude, elles ne s’adaptent pas à ce statut égalitaire: Tendance à se marier et à valoriser l’homme comme chef de foyer

93 Dimension sociale: La population marocaine est majoritairement analphabète et pauvre + majorité des femmes au foyer = compliqué pour reconnaître ou revendiquer ses droits en étant économiquement dépendantes

94 La Moudawana profite à une minorité: les femmes instruites, économiquement indépendantes qui revendiquent leurs droits Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

95 La polygamie, rare mais persiste
Dimension Juridique Inégalités: Héritage: 1=2 La polygamie, rare mais persiste La fonction de Adoul interdite pour la femme

96 Les filles partagent les biens hérités des parents décédés avec les autres membres de la famille, etc

97 Conclusion: Le statut de la famille est un gain considérable malgré ses insuffisances
Avantage: Situer le Maroc dans une perspective de modernité et de progrès, Garantit les droits fondamentaux

98 (L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)
“Nous sommes tous les enfants d’Adam et Eve, nous participons auprès de l’homme à l’effort de guerre, donc, nous devons bénéficier des mêmes avantages matériaux que ceux de l’homme.” (L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès )

99 L’image de la monarchie sociale

100 L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple effet d’annonce ?
Le rapport du PNUD de 2009 indique: 28% de la population marocaine est pauvre et 5,4 millions sont vulnérables Le milieu rural est enclavé Les bidonvilles en milieu urbain Le chômage des diplômés La santé, l’éducation = Secteurs pauvres Leila Kilani – Sur la planche

101 Le Maroc dans le contexte du printemps arabe

102 La justification idéologique : la théorie développementaliste
Le monde arabe est hétérogène au niveau politique, économique et social. Le dénominateur commun réside dans les inégalités sociales et les régimes en place : autocratiques et non participatifs. La justification idéologique : la théorie développementaliste Soulèvements populaires appelés communément: le printemps arabe “ Contre l’immobilisme politique Revendication de la dignité

103 La révolution a réussi à créer un temps social matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via facebook, twitter…mais a raté le passage au temps politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à l’ordre post-révolutionnaire. Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les islamistes ont investi le pouvoir à travers des élections anticipées. La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude avec absence de pacte social de vivre en commun au-delà des particularismes.

104 Le cas Marocain Similitudes avec les pays arabes :
Ordre autoritaire mais “ souple” Inégalités sociales La naissance dans le sillage du printemps arabe mouvement du 20 février (2011). Ses revendications : Monarchie parlementaire Libertés individuelles : la liberté de conscience et d’expression Dénonciation de la corruption et de l’impunité Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat Tahar Benjelloun L’homme rompu

105 Les différences A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en cause la monarchie en tant que telle mais seulement son style de gouvernement. C’est une attitude réformiste. Le régime a pu désamorcer la crise à travers une révision de la constitution. Les élections ont été remportées par les islamistes qui dirigent depuis le gouvernement. Mathias Enard – Rue des voleurs Tahar Benjelloun - Partir

106 La révision constitutionnelle de 2011 n’a pas modifié substantiellement les pouvoirs du Roi qui continue d’avoir un statut politique omnipotent. Du coup, le gouvernement islamiste était contraint de mener son programme sous le contrôle du Roi. Il subit des tensions et des crises.

107 La coopération Maroco-Française

108 Un partenariat stratégique
Historiquement datée: 16ème siècle: La coopération militaire et commerciale, lutte contre la piraterie 19ème siècle: Pénétration Française au Maroc Traité de Fès: Instaurant le protectorat

109 Mohammed V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la France dans la guerre contre Hitler Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs Marocains de l’extermination

110 Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les Chefs d’Etat Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au Maroc Mohammed VIIdem Les traités entre les deux Etats intéressent tous les domaines: 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc 2008: Projet TGV

111 La coopération pilotée par des institutions: commission inter- gouvernementale permanente, le conseil d’orientation et du pilotage du partenariat, des commissions mixtes bilatérales Participation de la France au financement de l’initiative du développement humain lancée par Mohammed VI

112 Coopération Economique:
France= 1er client=1er fournisseur du Maroc Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011 13,9% des importations du Maroc France 20,3% des exportations vers les marchés français IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du total des IDE du royaume 750 filiales Françaises installées au Maroc

113 Les groupes Français du cac 40: Vivendi, Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore BNP Paribas occupent des secteurs stratégiques de l’économie (télécoms, services bancaires, assurance, tourisme, distribution, énergie) Alsthom et la RATP: Construction du tramway à Rabat et Casablanca

114 Les touristes Français occupent la 1ère place au Maroc
Transferts financiers des Marocains résidant en France= 40% des transferts au Maroc, 2.1milliards d’euros 1.1 millions de Marocains en France binationaux 70000 Français résident au Maroc

115 Coopération politique:
Soutien inconditionnel de la France au Maroc dans l’affaire du Sahara Visions communes sur de nombreux dossiers internationaux (Libye, Mali, conflits du Moyen-Orient)

116 Coopération culturelle:
Français=2eme langue après l’Arabe Le réseau d’établissements scolaires français à l’étranger au Maroc est le plus important au monde: 28 établissements dont 23 établissements de l’agence pour le développement du français à l’étranger accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse majorité, de nationalité marocaine.

117 Les étudiants Marocains dans les universités françaises sont au nombre de 30 000  Le 1er contingent estudiantin étranger en France.

118 Le secteur audiovisuel:la chaîne de Radio et de Télévision franco- marocaine Médi 1 SAT est soutenue par le ministère français des affaires étrangères. Avec l’appui de la France, le Maroc a obtenu un statut avancé dans l’UE

119 Merci pour votre attention


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