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Pensée figurative et langage figuratif

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Présentation au sujet: "Pensée figurative et langage figuratif"— Transcription de la présentation:

1 Pensée figurative et langage figuratif
Le langage figuratif présuppose-t-il une pensée figurative? Figures: Métaphore, métonymie, Ironie, Euphémisme, Hyperbole, etc.

2 Exemples Métaphore: Ton mari est un bébé (processus analogique?) Métonymie: Paris s’éveille (ou « Bruxelles a décidé... »; tout à fait courante, elle ne pose aucun problème de compréhension) Ironie: Quelle intelligence! Euphémisme: Cette maison a besoin d’un coup de pinceau Hyperbole: Hier je t’ai appelé des centaines de fois

3 La plupart des recherches sur le langage figuratif ont concerné la métaphore D'autres figures:
— les expressions idiomatiques ou métaphores "mortes" ("le dos de la cuiller ») — l'oxymore ("obscure clarté" : alliance de mots sémantiquement opposés et apparemment incongrus, que pourtant nous pouvons comprendre et qui est utilisée fréquemment dans le langage poétique, cf. Quevedo, Shakespeare et leurs définitions de l’amour)

4 Métaphore: du grec “metapherein” = “transfert”
“Ton ami est une perle” - pas de difficulté de compréhension, indépendamment du jugement personnel On ne pense pas à la pureté de sa couleur ni à son utilisation éventuelle dans un collier Comment allons-nous au-delà du sens littéral? Différent de la synesthésie: “ A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu: voyelles, Je dirai quelque jour vos naissances latentes”

5 Métaphores attributives (X est Y) Métaphores relationnelles (X est comme Y) Métaphores filées (implicite dans les propositions ou phrases suivantes) Métaphores par apposition (Y avant X) Métaphores indirectes (via un autre terme associé)

6 Métaphores visuelles = dans des moyens picturaux d’expression (par exemple, le cinéma): un champ en hiver, sous le gel et parcouru par le personnage, seul, peut transmettre la désolation, l’abandon; l’image d’une femme qui regarde tristement les morceaux brisés d’un miroir peut refléter son conflit intérieur Citizen Kane (rose button), Journal d’une femme de chambre, Good morning Babilonia Oxymore au cinéma, exemple: Vertigo (deux mouvements contradictoires: zoom avant travelling arrière)

7 Répandu dans la littérature mais aussi dans la prose scientifique et dans la communication courante
Puissant instrument conceptuel (notamment en sciences) et de communication (y compris pour une transmission indirecte, « déguisée »: on évite d’expliciter et on est facilement compris) Source de polysémie: par ex. « mine », cette encyclopédie est une mine, ce sens de mine est déjà lexicalisé, ou « boucher », ce chirurgien est un boucher (maladroit)

8 Aristote: un signe de la maîtrise du langage et du génie, mais un ornement approprié à la poésie mais énigmatique pour la philosophie et la science conception fondée sur la similitude ou “comparative”: conversion de X est un Y en X est comme un Y - le point de vue analogique s’est maintenu jusqu’à récemment Black (1962): phénomène de communication qui opérerait au niveau de la structure conceptuelle: les processus sous-jacents seraient d’interaction et non de comparaison

9 Des thèmes tels que la rationalité, les émotions et la signification de la vie et de la mort sont souvent discutés dans des termes figuratifs (surtout métaphoriques), en particulier dans la littérature et la poésie Le langage figuratif serait le produit d'une pensée flexible, hautement divergente

10 Expression méprisante: ex: Frankenfood, Frankenfish
Métaphores conceptuelles dans les références journalistiques et scientifiques à propos des clones (Dolly - The Times et Nature, Hellsten, 2000) « Clones are mass products »: cette métaphore conceptuelle peut être utilisée avec des objectifs opposés, parce que la cible et la source ont beaucoup de propriétés en commun : mauvaises copies ou copies utiles; la science est un chemin avec objectif incertain vs. doit vaincre des obstacles. Expression méprisante: ex: Frankenfood, Frankenfish

11 Le langage figuratif est examiné aujourd'hui par les linguistes et les psycholinguistes mais aussi dans un contexte plus large de psychologie cognitive Il est aussi étudié dans le cadre de l'organisation et de la structure des concepts

12 Pour un certain courant théorique (cf
Pour un certain courant théorique (cf., entre autres, Georges Lakoff et Raymond Gibbs Jr.), les figures sont constitutives de notre expérience car elles la conceptualisent, déterminant ainsi des connexions très fortes entre le langage figuratif et ce que ce courant considère être une "pensée figurative"

13   « Ses affirmations sont indéfendables », « j'ai démoli son argument », « il a attaqué chacune de mes positions », « ses critiques sont allées droites à la cible », « si vous utilisez cette stratégie d'argumentation il vous battra » Sous-jacente à toutes ces expressions, il y aurait une "conceptualisation métaphorique" de la discussion argumentative comme une guerre. Les "métaphores conceptuelles", disent ces auteurs, structurent notre expérience, lui donnent un sens. Notre compréhension de beaucoup d'expressions métaphoriques nouvelles est fondée sur une connaissance métaphorique commune

14 "j'ai du mal à faire passer cette idée"),
D'autres métaphores conceptuelles sont, par exemple, "les causes sont des forces" (notamment en science) "la communication est un conduit, un espace » (cf. "le chapitre était vide d'idées", "j'ai du mal à faire passer cette idée"), ou "la colère est un fluide chaud dans un conteneur" (cf. "la colère monte en moi", "il brûle de colère, il explose") Cela montrerait bien la présence dominante des modes figuratifs de pensée

15 Rôles des métaphores conceptuelles 1
Rôles des métaphores conceptuelles 1. Rôle représentationnel: les concepts complexes (abstraits) sont organisés à partir de concepts plus simples (concrets) selon un principe d’économie cognitive 2. Rôle de traitement: elles permettent une médiation pour l’utilisation et compréhension de certaines expressions métaphoriques (économie: récupération dans la mémoire, dispensant le calcul; plusieurs expressions métaphoriques peuvent être dérivées d’une structure sémantique unique)

16 Métaphore conceptuelle; les théories sont des édifices, bâtiments (« buildings ») Domaine « cible » Domaine « source » Théorie Edifice Théoricien Constructeur Formulation Construction Idées Matériels Hypothèses Fondements Validité Solidité Révision Rénovation

17 Murphy (1996) a analysé 3 conceptions de la métaphore: Deux versions de l'idée que la cognition humaine est modelée par des processus figuratifs de pensée Version forte: certains concepts (par ex., les concepts d'émotions) ne sont pas compris via leur propre représentation mais par référence (métaphorique) à un concept + facile à comprendre, + structuré ou + concret Version faible, nous avons une structure conceptuelle bien développée pour les concepts abstraits, la représentation de ces concepts n’est pas métaphorique per se, mais l'existence de métaphores systématiques dans notre culture a influencé leur structure (ex. théories comme édifices)

18 La troisième conception est celle d'une similitude structurale: Tous les concepts sont représentés directement, les métaphores résultant de la similitude entre structures conceptuelles pré-existantes

19 Murphy considère que la version forte de la représentation métaphorique ne tient pas pour les raisons suivantes: 1. D'après les données développementales, les émotions sont conceptualisées par les enfants bien avant les domaines sources 2. On ne comprend pas comment des métaphores multiples, parfois conflictuelles, pourraient résulter dans une structure cohérente 3. Si le concept dit métaphorique n'incluait pas une structure propre on ne pourrait pas distinguer entre les propriétés du domaine source qui sont pertinentes et celles qui ne le sont pas

20 Supposons par exemple que la discussion argumentative est bien une guerre; nous savons que beaucoup de choses qui caractérisent les guerres (employer des armes telles que des missiles ou du napalm, mettre des uniformes, ou payer des réparations au vainqueur) n'ont pas de place dans les discussions argumentatives Pour Murphy (1996), il n'est pas possible pour l'instant de décider entre la version faible et la théorie de la similitude; il préfère la dernière pour sa simplicité

21 Gibbs, en réponse à Murphy, défend la version forte de la représentation métaphorique Pour lui, la théorie de Murphy ne peut pas rendre compte de l'asymétrie ou directionnalité entre le domaine cible et le domaine source (l'amour peut recevoir une interprétation métaphorique en termes de voyage, mais les voyages ne sont pas interprétables en termes d'amour), étant donné le caractère plus vague ou incomplet du domaine cible Cependant, Gibbs reconnaît que d'autres conceptions non représentationnelles, comme la conception de l'appariement de structures, peuvent rendre compte de cet aspect des métaphores

22 Pour Gibbs, les deux termes de l'expression métaphorique ne doivent pas partager des relations abstraites avant d'être interprétés en tant que composantes d'une métaphore (cf. Tourangeau & Rips, 1991, déjà cité) Cependant, cette affirmation devrait mettre en question la notion même suivant laquelle le concept cible reçoit sa structure du concept source (voir ci-après)

23 Des trois arguments de Murphy, Gibbs ignore dans sa réponse celui qui concerne les propriétés pertinentes et non pertinentes du domaine source Il répond à l’argument des métaphores multiples en soulignant que les concepts ne sont pas des structures fixes, statiques et que l’on peut avoir différentes manières de conceptualiser la même expérience Pour lui, les concepts sont des constructions temporaires dans la mémoire de travail créées sur le pouce à partir de l’information (connaissance) contenue en mémoire à long terme

24 Ainsi, les différentes conceptions de l’amour seraient appropriées à différentes situations Cependant, répond Murphy, cette distinction ne fait que reculer le problème S’il existe une connaissance au sujet de l’amour en mémoire à long terme, elle devrait avoir une structure propre qui intégrerait (ou non) l’information correspondante à chacune des différentes métaphores

25 L’argument développemental reçoit de la part de Gibbs une réponse qui semble plus convaincante: Les enfants n’ont pas besoin d’une connaissance sophistiquée de la physique pour conceptualiser certaines émotions en termes de forces physiques Les expériences du corps, en particulier kinesthésiques (le corps entre dans des conteneurs tels que le lit, la baignoire, etc., et contient, incorpore ou expulse lui-même d’autres objets), et de manipulation des objets peuvent être à l’origine de toute une série de constructions métaphoriques

26 McGlone (2001, 2006): Il faut cesser d’utiliser uniquement l’évidence linguistique pour traiter des connexions profondes entre la pensée et le langage; le raisonnement se trouve déjà biaisé (cf. histoire de l’hypothèse de Whorf) Comment est-ce que nous savons que les gens pensent aux théories en termes d’édifices? Parce qu’ils utilisent une terminologie fondée sur les édifices pour parler des théories? Un postulat dans la preuve (le langage reflète exactement la pensée) Il faut donner une substance à ces affirmations qui soit indépendante de l’évidence linguistique, d’autant plus que l’idée est que la métaphore conceptuelle n’est pas essentiellement linguistique

27 Les processus de traitement des métaphores La fausseté littérale n'est pas, contrairement à ce qu'ont dit à la fois Grice et Searle, une condition nécessaire de la métaphore Par exemple, "aucun homme n'est une île" est vrai littéralement et métaphoriquement; "mon mari est un animal" est vrai littéralement quoi qu'il arrive du point de vue métaphorique

28 On avait cru que les expressions métaphoriques (par exemple, "l'homme est un loup") étaient traitées via des opérations séquentielles, d'abord pour extraire la signification littérale, ensuite moyennant une correction de type métaphorique Ce n’est pas le cas

29 Glucksberg, Gildea et Bookin (1982): Les sujets répondaient plus lentement "non" à une phrase littéralement fausse lorsqu'elle avait une interprétation figurative que lorsqu'elle n'en avait pas Donc, la signification métaphorique est calculée involontairement, interférant avec la décision Dans la mesure, cependant, où la prise de décision n'est pas instantanée, on ne peut pas être sûr que l'interprétation métaphorique a été atteinte aussi rapidement que l'interprétation littérale

30 D'autres expériences ont montré qu'il ne faut pas plus de temps pour comprendre les expressions métaphoriques que les expressions littérales

31 Connine et Blasko (1993), avec la technique d'amorçage inter-modal, ont estimé la vitesse relative d'activation des significations littérales et métaphoriques des mots dans des métaphores comme "l'indécision est un tourbillon (d'eau) (whirlpool)" Les sujets devaient écouter ce type d'expressions et émettre le plus vite possible des jugements de décision lexicale en réponse à des mots écrits, soit des associés littéraux tels que "eau", soit des associés métaphoriques tels que "confusion", soit encore des non associés tels que "permission"

32 Les réponses aux associés littéraux et métaphoriques ont été également rapides entre elles et plus rapides que les réponses aux non-associés, ceci même lorsque les cibles étaient présentées simultanément avec le mot critique de l'expression Il semble donc y avoir accès simultané aux significations littérales et métaphoriques Cependant, lorsque, dans l'expérience, des métaphores non appropriées étaient utilisées, seules les significations littérales ont été activées Donc, à condition que la métaphore soit interprétable, les significations littérales et métaphoriques sont engendrées en parallèle

33 Keysar (1989) : Prenons la phrase "my son is a baby »
Le fait que l'accès aux deux interprétations soit indépendant et simultané n'implique pas que les processus de traitement respectifs sont identiques Keysar (1989) : Prenons la phrase "my son is a baby » Elle peut être littéralement vraie ou fausse selon l'âge du fils. Métaphoriquement, aussi: vraie si le fils a un comportement infantile, et fausse s'il est indépendant. Les interprétations littérale et métaphorique sont logiquement orthogonales (L+/M+; L-/M-; L+/M-; L-/M+). Les phrases ont été présentées en contexte. Le contexte pouvait les rendre soit littéralement vraies ou fausses, soit métaphoriquement vraies ou fausses.

34 Keysar (1989) Latence Erreurs Contexte Vrai Faux Vrai Faux  Congruence Oui Non Appuyant l'idée que l'interprétation métaphorique est construite de manière obligatoire, on a observé une interférence pour les phrases où les deux interprétations sont incongrues

35 Considérons maintenant la manière dont l'interprétation métaphorique est construite.
Modèle standard: on convertit l'assertion attributive "X est un Y" ("my son is a baby") en relationnelle "X est comme un Y" ("my son is like a baby") Or, l'assertion de similitude et l'assertion de catégorie sont pragmatiquement incompatibles: si "le cuivre est un métal" est acceptable, alors "le cuivre est comme un métal" n'est pas acceptable; si une personne est un vrai bébé, alors on ne peut pas dire qu'elle est comme un bébé —> la prédiction suivante: les phrases qui sont vraies littéralement et métaphoriquement devraient être difficiles à vérifier parce qu'elles posent un problème d'incongruité fonctionnelle

36 Cependant, les données de Keysar n'ont pas montré ce type de résultat En réalité, les phrases L+/M+ ont donné lieu aux vérifications les plus rapides Ainsi, on peut conclure que les interprétations métaphorique et littérale sont fonctionnellement équivalentes La signification métaphorique est calculée obligatoirement et ne prend pas une forme comparative. Elle ne demande pas plus de transformations que l'interprétation littérale

37 Cinq modèles ont été proposés
Quel type d'information utilisons-nous pour engendrer des significations métaphoriques ? Cinq modèles ont été proposés 1. D'après le modèle de déséquilibre de saillance (Ortony, 1979), la métaphore résulte d'une asymétrie dans les attributs partagés, leur saillance étant plus importante pour le terme B que pour le terme A Exemple: les sermons sont des conférences/somnifères (attribut: exposés oraux/monotonie) Inverse: les somnifères sont des sermons (monotonie n’a pas de saillance pour B)

38 2. D'après le modèle d'interaction entre domaines (Tourangeau & Sternberg, 1981), la qualité métaphorique résulte d'une similitude de position à l'intérieur des domaines respectifs et augmente avec la distance entre ceux-ci Exemple: Bush est un faucon (« Bush est comme un faucon » est exclu)

39 3. D'après le modèle d'appariement de structure (Gentner, 1983),
les relations structurelles, à un niveau abstrait, entre les domaines seraient importantes (ex.: la vie est un chemin) et la préférence des sujets irait aux métaphores relationnelles (mais peut-être pas vrai) Aucune de ces théories ne rend compte des processus on-line

40 "Jail" devient un exemplaire typique de cette nouvelle catégorie
4. D'après le modèle d'inclusion de classes (Glucsberg & Keysar, 1990), toutes les métaphores sont des affirmations d'inclusion de classe En créant une métaphore on crée une nouvelle catégorie ou catégorie de diagnostic Par exemple, en disant "my job is a jail" on crée une catégorie dans laquelle on inclut toutes les entités qui vont contre notre volonté, qui sont désagréables et dont il est difficile d'échapper "Jail" devient un exemplaire typique de cette nouvelle catégorie

41 Les métaphores seraient donc des affirmations implicites de catégorie
Ces nouvelles catégories seraient structurellement similaires aux catégories taxonomiques habituelles pour lesquelles il y a des noms conventionnels (aliments, moyens de transport, etc.) ou aux catégories ad hoc (aliments à prendre en cas de régime, etc.) Les métaphores seraient donc des affirmations implicites de catégorie (modèle de « catégorisation attributive »)

42 La catégorie qui est utilisée pour caractériser la catégorie topique fonctionne comme une catégorie attributive, c’est-à-dire elle fournit des propriétés à la catégorie topique Ces propriétés peuvent souvent s’appliquer à beaucoup d’autres catégories, et quand cet usage est très extensif le référent de la catégorie attributive peut devenir une signification conventionnelle (par exemple, « boucher » pour désigner intervention brutale et incompétente)

43 Est-ce que l’applicabilité de la théorie en termes de métaphore conceptuelle versus en termes de catégorie attributive dépend du caractère conventionnel versus innovateur de la métaphore? Jones et Estes (2005), expérience d’évaluation d’attributs: dans quelle mesure la catégorie topique était un membre de la catégorie véhicule? Exemple: « l’examen est un filtre »

44 Les résultats ont été comparables pour les métaphores conventionnelles et les nouvelles, mais la catégorisation a été jugée plus élevée pour les métaphores à haut degré d’aptitude que pour celles à faible degré (« aptness »: mesure dans laquelle l’affirmation reflète des caractéristiques importantes de la catégorie topique) Jones & Estes (2006): même type de résultats dans une tâche de compréhension (rapidité et précision)

45 — émettre des paraphrases d’une affirmation
Tâches utilisées par McGlone pour contraster la théorie de la métaphore conceptuelle et la théorie de la catégorisation attributive : — émettre des paraphrases d’une affirmation —créer des métaphores similaires en signification (tendance à créer des véhicules de la même catégorie attributive) — faire un rappel indicé (en manipulant l’indice)

46 — comprendre une métaphore : par exemple, pour « la leçon du Dr
— comprendre une métaphore : par exemple, pour « la leçon du Dr. X était un repas complet pour l’esprit », précédée d’autres métaphores, il n’y avait pas de facilitation suite à des métaphores du même domaine (aliments, manger) (« ce livre était un restaurant »), ce qui relèverait de la métaphore conceptuelle, mais bien suite à d’autres métaphores de la même catégorie attributive (grande quantité) (« ce livre était une mine d’or »)

47 Pour Gibbs, "mon mariage est une longue route poussiéreuse" ne constituerait pas tant une création implicite de catégorie, dans le but de rendre une certaine idée plus expressive, que la manifestation d'une conceptualisation d'expérience déjà structurée dans notre esprit (la métaphore conceptuelle "LOVE IS A JOURNEY") —> compréhension immédiate sans reconnaissance consciente du caractère métaphorique

48 Gibbs et Nascimento (1993) se sont fondés sur cette dernière théorie dans leur étude des conceptions des étudiants au sujet de l'amour Dans l’expérience 1, les sujets devaient décrire ce qu'ils avaient expérimenté lorsqu'ils étaient "tombés amoureux" pour la 1ère fois Plus de la moitié des sujets ont utilisé des expressions qui relèveraient des métaphores conceptuelles "LOVE IS A UNITY", "LOVE IS A NATURAL FORCE", et "LOVE IS PHYSICAL CLOSENESS"

49 La même conformité a été observée
Dans l’expérience 2, les sujets devaient lire 10 fragments de poésie amoureuse, suivis d'une liste de 5 métaphores conceptuelles et ils devaient sélectionner la métaphore qui convenait le mieux à ces fragments Les réponses se sont révélés très précises (autrement dit, conformes au jugement préalable de juges) Dans l’expérience 3, les sujets devaient lire les mêmes fragments et choisir parmi une liste de 5 expressions conventionnelles la plus appropriée (par exemple, "we were sick with love") La même conformité a été observée

50 Enfin, dans l’expérience 4, on a examiné les déclarations et commentaires faits pendant la lecture de poèmes. et on a constaté que 78% de ces affirmations correspondaient aux conceptions métaphoriques sous-jacentes Ceci suggérerait que, en réalité, les poètes ne créent pas de nouvelles métaphores mais de nouveaux exemplaires de catégories pré-existantes

51 Ces résultats, s'ils sont cohérents avec la théorie de la métaphore conceptuelle, n'excluent pas pour autant d'autres interprétations Le degré de ressemblance ou similitude entre les catégories utilisées peut être suffisant pour conduire à ces résultats sans qu'il faille nécessairement attribuer aux différentes métaphores de l'amour une structure propre En outre, ces auteurs n’on pas opposé une situation impliquant une métaphore conceptuelle à une autre impliquant la catégorie attributive

52 soit par simple appréciation d'une relation de similitude (Katz, 1989)
Dans le cadre d'une théorie qui ne fait pas dépendre la compréhension de la métaphore d'une structure métaphorique pré-existante, on peut envisager deux types de mécanisme : soit l'interprétation se fait en termes de traits émergents qui ne se trouvent dans chacun des deux concepts mis en relation (par ex., dans l'expression « un cheveu dans la soupe » le trait « dérangeant » n'est présent ni dans « cheveu » ni dans « soupe », étant donc un cas de combinaison conceptuelle, cf. Tourangeau & Rips, 1991), soit par simple appréciation d'une relation de similitude (Katz, 1989)

53 5. Modèle de Structuration Spatiale (Coulson & Matlock, 2001):
la coordination entre plusieurs domaines conceptuelles crée, par « blending » (combinaison ou fusion), une structure émergente propre (et temporaire) Le sens métaphorique naît de l’information représentée dans ce réseau d’intégration conceptuelle (« all the nurses at the hospital say that surgeon is a butcher » implique une coordination entre les structures associées avec chirurgie et « butchery » - patient/animal mort, bistouri/gros couteau -, et la fusion des deux)

54 N400: son amplitude reflète la difficulté d’intégration avec le contexte
Coulson & Van Petten (2000): (1) He knows that whisky is a a strong intoxicant (2) He knows that power is a strong intoxicant (3) He used cough syrup as an intoxicant (coord. littérale) gradient de N400: (2) > (3) > (1), dû à la complexité des opérations de blending Tourangeau & Rips (1991): beaucoup de traits des métaphores sont émergents, ne sont pas énoncés à propos des deux domaines (par exemple, respectabilité pour « l’aigle est un lion parmi les oiseaux »

55 Gineste et al. (2000): (matériel de base: métaphores extraites de la poésie française -  ex. « votre bouche est un corail », de Pontors de Tyard; « Sa bouche est un bouton de fleur », de Stanislas-Jean de Bouffers; et « ta bouche est la blessure ardente du courage » d’Apollinaire) tâche: lire une expression métaphorique et produire trois concepts ou propriétés en relation avec elle

56 Expérience 1 Attributs (en %) émergents du topique du véhicule communs mais cette tâche n’exclut pas la pertinence de l’attribut émergent pour T et V (topique = domaine cible; véhicule = domaine source)

57 T+T T+E V+V V+E M+T M+V M+E
Expérience 2 - jugement, mesure du temps de réponse La topique, ou le véhicule, ou la métaphore, suivi d’un attribut T+T T+E V+V V+E M+T M+V M+E 927 > > < 1173 attribut E > T,V quand testé avec “prime” T ou V —> attributs émergents ne sont pas saillants p/ T et V attribut T et V: réponse plus lente quand précédé de M que de T ou V —> la métaphore, créant un sens émergent, a réduit l’accès aux attributs de chaque terme

58 Mécanisme cognitif de suppression Activation de ténacité, agressivité
La plupart des attributs de chaque terme de la métaphore, n’étant pas pertinents, doivent être ignorés « lawyers are sharks »: nager, vivre dans l ’océan, avoir des nageoires,... Mécanisme cognitif de suppression Activation de ténacité, agressivité

59 (reproduit avec des sujets > 70 ans)
Gernsbacher & Robertson (1999): Vérification de « sharks are tenacious » plus rapide quand précédée de « lawyers are sharks » que quand précédée de « hammerheads are sharks » Pour la vérification de “sharks are good “swimmers”, le résultat opposé a été observé (reproduit avec des sujets > 70 ans)

60 Ces résultats peuvent être interprétés aussi dans le cadre d’une théorie d’inclusion de classes :
le véhicule constitue un exemplaire typique de la catégorie superordonnée (hyperonyme), dans ce cas l’avocat est un membre de la catégorie des « êtres tenaces »

61 Corrélats cérébraux du traitement des métaphores Rapp et al
Corrélats cérébraux du traitement des métaphores Rapp et al. (2004): IRMf tâche: lire des phrases, métaphoriques ou non, et juger si elles avaient une connotation positive ou négative traitement de la métaphore: gyrus frontal inférieur gauche Eviatar & Just (2006): IRMf lecture d’histoires suivies par une phrase littérale (L), métaphorique (M) ou ironique (I) dans le gyrus frontal inférieur gauche et temporal inférieur bilatéral, plus d’activation pour les phrases M que pour les L et I dans les gyrii temporaux supérieur et médian droits plus d’activation pour les phrases I que pour les L (et intermédiaire pour les M)

62 Ces données reflètent la sélection sémantique (soit la sélection des traits saillants du véhicule à comparer avec la catégorie topique, soit l’attribution de catégorie) patients cérébro-lésés: les lésions de l’hémisphère droit tendent à affecter la compréhension de l’ironie plus que la compréhension de la métaphore, l’inverse ayant lieu lors des lésions de l’hémisphère gauche pour l’ironie: soit le traitement d’une intention communicative soit la construction d’une narrative cohérente

63 En ce qui concerne la compréhension de métaphores nouvelles: Sotillo et al. (2005) - N400 dans le gyrus temporal supérieur DROIT (en accord avec données sur les violations sémantiques)

64 Production de métaphores Dans la production de métaphores, il est intéressant d'examiner le rôle joué par l'expérience de l'auteur Williams-Whitney, Mio et Whitney (1992) ont réalisé une expérience dans laquelle on comparait des textes produits en contexte autobiographique et non-autobiographique

65 contexte autobiographique : les sujets devaient verbaliser l’événement pendant lequel ils avaient expérimenté le plus intensément soit de la honte soit de la fierté contexte non-autobiographique : les sujets étaient confrontés à deux scénarios où une fille, Sarah, était dans une situation provoquant soit de la honte soit de la fierté, ils devaient se mettre à la place de ses parents, supposés être responsables pour le comportement de Sarah, et exprimer leurs réactions s’ils étaient effectivement ses parents

66 Les sujets expérimentés ont produit globalement plus de métaphores
Dans chaque cas, ils devaient exprimer à la fois leurs sentiments (“internal feelings”) et leurs actions Les sujets étaient soit des étudiants de cours d’écriture narrative soit des étudiants de 1e année de psychologie Les sujets expérimentés ont produit globalement plus de métaphores Par ailleurs, les descriptions de métaphores contenaient plus de métaphores que les descriptions d’actions

67 % d’idées contenant des métaphores: Condition (perspective)
% d’idées contenant des métaphores: Condition (perspective) Soi L’autre Sentiments Actions Sentiments Actions Sujets Inexpérimentés Expérimentés

68 Au-delà de ces effets principaux, on a constaté que seuls les sujets expérimentés ont produit beaucoup de métaphores en écrivant sur les sentiments de personnes hypothétiques L’habileté d’empathie ou de prise de rôle se développerait avec l’expertise ou l’expérience de l’écriture Cependant, il est possible aussi que l’habileté d’empathie prédispose certains individus à poursuivre une écriture créative

69 Expressions idiomatiques: ce ne sont pas du langage littéral car indécomposables sémantiquement (changement de sens suite à une transformation syntaxique: par ex. transformation passive de Jean a vu des chandelles ou de Jean boit du petit lait)

70 Oxymore (ou oxymoron): figure de l’impossibilité, exprimant les contradictions de la vie (pensées et sentiments conflictuels: « O heavy lightness! serious vanity!) (Octavio Paz: l’image poétique est une étreinte de réalités opposées ») Oxymore directe: les deux termes sont des antonymes (exemple: un homme féminin) Oxymore indirecte: l’un des termes est un hyponyme (exemple spécifique) de l’antonyme de l’autre terme (un mensonge honnête, l’antonyme serait « vrai ») La grande majorité des oxymores dans la poésie sont des oxymores indirectes Combinaison de métaphore et d’oxymore: « La terre est bleue comme une orange »

71 Gibbs et Kearney (1994) ont demandé à des sujets de signaler aussi vite que possible dès qu’ils estimaient avoir compris le sens d’une expression contenant une oxymore (soit directe soit indirecte) et ensuite de juger sur une échelle de 1 à 7 le degré d’acceptabilité de l’oxymore

72 Appréciation Compréhension Jugement (de 1 à 7) Temps de réponse Indirecte high medium low Directe

73 Les résultats ont montré que les oxymores les moins poétiques étaient les oxymores directes ainsi que les oxymores indirectes d’un degré de typicité moyenne (utilisant des exemplaires de typicité moyenne à l’intérieur de la catégorie) Etaient donc jugées comme plus poétiques les oxymores indirectes dont le degré de typicité était soit élevé soit faible Par ailleurs, les oxymores indirectes à haut degré de typicité conduisaient aux temps de réponse les plus rapides

74 Le langage figuratif en tant qu’instrument de créativité
Ces résultats suggèrent que la compréhension et l’appréciation poétique reposent sur des processus différents et qui ne sont pas nécessairement corrélés En outre, ils infirment l’idée suivant laquelle le langage le plus poétique exigerait un effort cognitif plus important pour être compris Le langage figuratif en tant qu’instrument de créativité

75 Neuroscience cognitive de la créativité (l’habileté à produire des idées, des actes ou des oeuvres nouveaux (originaux, inattendus) et appropriés (adaptés aux situations) Les manifestations de la créativité sont toujours conscientes La créativité peut être le résultat de processus de contrôle délibéré (explicites) ou de processus « intuitifs », spontanés (implicites); dans les deux cas, les contenus peuvent résulter d’analyses cognitives ou de réactions émotionnelles

76 Rôle intégrateur du cortex préfrontal antérieur à la fissure centrale, il ne reçoit pas d’information sensorielle directement et ne stocke pas l’information à long terme impliqué dans: la conscience auto-réfléchie, l’intégration temporelle, l’attention soutenue et dirigée, les fonctions sociales complexes, la pensée abstraite, la flexibilité cognitive, la planification, les actions volontaires, la mémoire de la sourde et de travail, l’intentionnalité (« la théorie de l’esprit »)

77 VMPFC: cortex préfrontal ventro-médian: critique pour intérioriser les valeurs sociales et culturelles permet d’évaluer les conséquences pour la personne de son propre comportement et dans ce processus les émotions (connexions très riches avec le système limbique) interviennent dans la prise des décisions qui nous apparaissent comme logiques et rationnelles (Damasio et le cas de Phineas Gage) richement connecté aussi au cortex cingulaire

78 DLPFC: cortex préfrontal dorso-latéral: se serait développé à partir du tissu hippocampique est richement connecté aux lobes TOP (temporaux, occipitaux, pariétaux), dont il reçoit l’information il envoie surtout de l’information aux cortex moteurs il ne reçoit pas d’innervation directe des structures sub-corticales comme l’amygdale impliquées dans le comportement affectif les lésions du DLPFC ne conduisent pas à des changements de personnalité ou des affects

79 DLPFC: cortex préfrontal dorso-latéral: gauche: impliqué dans la récupération de l’information sémantique droit: impliqué dans l’attention soutenue

80 Deux modes de traitement impliqués dans la créativité: délibéré et intuitif (attention focalisée et floue) la persévération (observée dans les cas de lésion frontale) empêche la pensée créative, qui implique la cassure des patrons de pensée conventionnels ou évidents; le cortex frontal est à la base de la flexibilité cognitive et de la liberté

81 La créativité comme un processus darwinien, de variation et sélection, rendant possible la nouveauté et l’adaptabilité il faut un processus de sélection pour déterminer quelles idées sont vraiment adaptatives (donc véritablement créatives) parmi la grande masse des combinaisons d’idées engendrées par notre système mental

82 Rôle du cortex préfrontal: — évaluer le caractère approprié d’une nouvelle pensée — mobiliser l’arsenal des processus exécutifs (maintien de l’attention, récupération des connaissances pertinentes, intégration, raisonnement abstrait, etc.) — mise en forme ou implémentation, en accord avec les buts et exigeant une haute « technicité » ou expertise

83 Le mode délibéré de traitement permet l’orientation vers un problème particulier, mais son désavantage est de limiter l’espace des solutions définition de M.A. Boden (1998) de pensée créatrice: « l’exploration d’un espace conceptuel structuré » Le mode de traitement spontané ou implicite constitue le mécanisme sous-jacent à l’intuition (quand le système attentionnel ne contrôle pas le contenu de la conscience)

84 Pendant le sommeil REM inactivité préfrontale relative, distorsions du temps (échanges entre passé, présent et futur), diminution du contrôle les rêves: résultat des tentatives du cerveau de donner un sens aux représentations activées en dehors des capacités intégratives du cortex préfrontal - néanmoins, une certaine cohérence émerge due à la nature associative des activations ils représentent un potentiel de créativité

85 La richesse des informations relatives à des domaines spécifiques constitue une condition de la créativité: pas « d’inventions » si les informations représentées dans le système TOP sont pauvres Le mode délibéré de traitement peut s’appliquer aussi à des contenus affectifs en psychothérapie les ressources attentionnelles sont appliquées à la récupération de souvenirs affectifs et à leur utilisation en mémoire de travail de manière à promouvoir des découvertes (la compréhension de soi)

86 Le mode spontané de traitement: exemple d’utilisation des connaissances - Einstein a pensé à la relativité en s’imaginant chevauchant un faisceau de lumière combinaison avec les expériences émotionnelles - celles-ci engendrent un besoin très fort d’expression créatrice exemple: Picasso et Guernica, fondé sur la compréhension de la souffrance humaine, de l’injustice et de la peur

87 La créativité dans les arts: longue période d’immersion profonde dans le travail de l’expression (approfondissement de l’habileté) ensuite davantage fondée sur les réactions émotionnelles qu’à la quantité et au degré d’abstraction des connaissances explicites Rôle de l’âge dans la carrière L’hypothèse de Planck: réceptivité à l’innovation


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