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Peut-on prévenir le suicide ?

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Présentation au sujet: "Peut-on prévenir le suicide ?"— Transcription de la présentation:

1 Peut-on prévenir le suicide ?
Conférence donnée par le Pr Jean-Louis Terra Vendredi 25 septembre 2009 amSn - Service de santé au travail Bois-Guillaume 25/09/09 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra

2 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra
APA : Practice Guideline for the Assessment and Treatment of Patients With Suicidal Behaviors (American Journal of Psychiatry, 2004) Suicide : mort auto-infligée avec la preuve (explicite ou implicite) que la personne avait l’intention de décéder Tentative de suicide : comportement auto-agressant avec une issue non fatale et la preuve (explicite ou implicite) que la personne voulait mourir Tentative de suicide interrompue : comportement potentiellement auto-agressant et la preuve (explicite ou implicite) que la personne voulait mourir mais a stoppé avant un dommage corporel Idéation suicidaire : penser que le suicide comme le moyen de sa propre mort. La sévérité de l’idéation suicidaire varie selon l’intentionnalité suicidaire et sa programmation Automutilation : s’infliger de pleine volonté des actes douloureux, destructifs et préjudiciables sans l’intention de se donner la mort Reste la question de la mise en danger intentionnelle sans intention de se donner la mort, ou sans intention de se donner la mort à coup sûr 25/09/09 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra

3 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra
Le problème En baisse depuis 1993, les dernières données nationales sont décès en 1985 (23,2 p ), en 2000, en 2006 (16 p ) 1600 par armes à feu, moins de 1000 par médicaments Plus de endeuillés tentatives de suicide par an DES CAUSES MULTIPLES PAS DE SOLUTION UNIQUE IMPOSE UNE POLITIQUE DE PETITS PROGRES OU CHACUN AVEC LA COLLECTIVITE PEUT ETRE ACTEUR 25/09/09 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra

4 Une mobilisation longue à se dessiner
Années 70 : associations Années 80 : épidémiologie Années 90 : priorité de santé publique 1997 : conception d’un programme 2000 : annonce d’une stratégie nationale : circulaires ministérielles pour généraliser les actions Prévention en milieu pénitentiaire plans en 2003 et 2009 Loi de santé publique 9 août 2004 2009 nouveau plan en préparation 25/09/09 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra

5 Programme National de Prévention du Suicide
Taux de mortalité par suicide Nombre annuel de décès / individus de la tranche d’âge 25/09/09 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra

6 Programme National de Prévention du Suicide
Part du suicide dans la mortalité % de l'ensemble des décès de la tranche d'âge France métropolitaine (FNORS) - Taux moyen annuel ( ) 25/09/09 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra

7 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra
Rapport entre la prévalence annuelle de suicide, de tentative de suicide et d’idéation suicidaire (d’après A. Lesage et INPES) Idéation : pour personnes Détection-protection Tentative : pour personnes Suicide : pour personnes 25/09/09 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra

8 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra
PRE-SUICIDAIRE Prévention UN MODELE POUR S’ENTENDRE IDEES SUICIDAIRE Intervention POUR AGIR TENTATIVE POST-SUICIDAIRE ET POUR EVALUER Postvention 25/09/09 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra

9 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra
Crise suicidaire Source : Fédération Française de Psychiatrie. La crise suicidaire : reconnaître et prendre en charge. Paris : John Libbey Eurotext ; 2001, p.422. Période où, pour un sujet donné, le suicide devient une solution pour mettre fin à sa souffrance actuelle Elle ne veut pas mourir, elle veut arrêter de souffrir Cette période marquée par la souffrance et la tension dure souvent de 6 à 8 semaines 25/09/09 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra

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Reconnaître l’état de crise Source : Fédération Française de Psychiatrie. La crise suicidaire : reconnaître et prendre en charge. Paris : John Libbey Eurotext ; 2001, p.422. La personne est submergée par les émotions La tension émotive provoque un épuisement des ressources cognitives La perception de la réalité est embrouillée Elle n’arrive plus à trouver des solutions à ses difficultés Elle peut se tourner vers des solutions inadaptées, tant elle est démunie ou empressée à trouver un apaisement 25/09/09 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra

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Comment désamorcer une crise suicidaire avant la phase aiguë ou le passage à l’acte? La progression de la crise : État de crise État de vulnérabilité État d’équilibre Phase aiguë - Passage à l ’acte Désorganisation Récupération Progression de la crise : On croit fréquemment qu’une crise se produit de manière spontanée. En fait, il est possible qu’un grand choc, comme un décès, précipite un état de crise. Cependant, de façon générale, il se produit une progression de l’état d’équilibre vers un état vulnérable, lequel culmine finalement à l’état de crise. Généralement, l’individu manifeste un ensemble de réponses comportementales lorsqu’il est confronté aux événements stressants de la vie. Habituellement, ces réponses permettent de maintenir un état d’équilibre. Lorsque l’individu perd ses capacités habituelles de faire face aux événements stressants, on dira qu’il se trouve dans un état de vulnérabilité. À cette étape, l’individu a épuisé son répertoire de réponses habituelles. Il ne parvient plus à évacuer une tension devenue trop intense au moyen des réponses qu’il connaît. L’individu en état de vulnérabilité évalue sa situation de manière négative; ces sentiments contribuent d’accroître la tension et celle-ci devient de plus en plus difficile à éliminer. L’épuisement des ressources cognitives peut provoquer une plongée dans le monde des émotions, émotions souvent négatives qui embrouillent de plus en plus sa perception de la réalité. L’individu se dirige rapidement vers une phase de désorganisation et de confusion émotive (Kirk, 1993). L’état de déséquilibre prend alors graduellement le dessus et la personne se retrouve en crise. L’état de crise est une période de déséquilibre intense. Cette période se caractérise par trois grandes étapes: (1) une période de désorganisation qui culmine jusqu’à (2) une phase aiguë avant de se conclure par (3) une période de récupération. La phase aiguë peut se distinguer par un éventail de réactions qui varient en intensité, allant jusqu’au passage à l’acte suicidaire. Remarquons qu’il est possible de vivre un état de crise sans vivre de passage à l’acte. C’est au cours de cette période de phase aiguë que pourra survenir la tentative de suicide chez un individu vulnérable. La période de crise et de trouble intense peut durer de 6 à 8 semaines Temps 25/09/09 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra

12 Modèle de la crise suicidaire Solutions inefficaces
ou inadéquates Passage à l ’acte ? Solution ? ? Solution Solution Suicide Solution Suicide Solution Solution Suicide Solution Suicide Cristallisation Plan suicidaire Recherche de moyens Idées fréquentes Baisse d ’estime de soi Flash Messages indirects Recherche active de solutions Ruminations Messages verbaux 25/09/09 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra

13 Souffrances durables et insoutenables
LE POTENTIEL SUICIDAIRE : RISQUE, URGENCE, DANGEROSITE Souffrances durables et insoutenables Idées de suicide Intention Programmation Mise en œuvre Tentative de suicide Décès Pensées Velcro® retardant ou bloquant la crise suicidaire URGENCE Facteur de risque Facteur de protection RISQUE Moyen de suicide : Létalité x accessibilité DANGEROSITE 25/09/09 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra 13

14 Etapes-clé de l’intervention

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Établissement d’un lien de confiance entre l’intervenant et la personne suicidaire Source : manuel du formateur à l’intervention de crise suicidaire, 2001 Une question d’attitude La voix douce et grave Suivre le rythme de la personne Poser des questions ouvertes et éviter les pourquoi Ne pas penser aux solutions trop tôt pour être réellement à l’écoute 25/09/09 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra

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2. Encourager l’exploration et l’expression des émotions afin de diminuer la détresse Source : manuel du formateur à l’intervention de crise suicidaire, 2001 Aborder les émotions et les valider Identifier les sphères de la vie qui sont touchées Mettre des mots autour d’une souffrance avant de passer à une autre A l’origine de ces souffrances se retrouvent souvent les facteurs de risque de suicide 25/09/09 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra

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Les souffrances fondamentales Source : - Shea SC. La conduite de l’entretien psychiatrique, l’Art de la compréhension, Magne A (traduction). Elsevier Masson, Paris, 2005. Peur de la solitude Peur d’être sans valeur Peur d’un rejet imminent, d’un abandon Peur de l’échec Peur de perte du contrôle externe : impuissance face aux événements Peur de perte du contrôle interne : peur face aux pensées, hallucinations, impulsions Peur de l’inconnu 25/09/09 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra

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Les souffrances fondamentales Source : - Shea SC. La conduite de l’entretien psychiatrique, l’Art de la compréhension, Magne A (traduction). Elsevier Masson, Paris, 2005. Elles ont plusieurs origines : psychopathologie, événements de vie, crise suicidaire par elle-même Dans la dépression, tenir compte de : La constriction de la crise (vision en tunnel) L’encagement de la pensée, la polarisation de la pensée Perte d’espoir, conviction que rien ne peut changer Impuissance à penser, à dire, à faire L’anxiété sévère, l’agitation L’humiliation, la honte, les situations ou propos menaçants La vulnérabilité narcissique extrême 25/09/09 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra

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3. Évaluation rapide et efficace du risque, de l’urgence et de la dangerosité du scénario suicidaire Source : Fédération Française de Psychiatrie. La crise suicidaire : reconnaître et prendre en charge. Paris : John Libbey Eurotext ; 2001, p.422. Le risque : le poids des facteurs de risque (risque de décès dans les 2 ans) atténué par les facteurs de protection La connaissance des facteurs de risque de la personne de permet d’identifier les sphères de souffrance Indispensable pour connaître la personne Ne pas oublier que le suicide est relationnel (conflits, pertes, menaces…) 25/09/09 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra

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Les facteurs de risque Source : Fédération Française de Psychiatrie. La crise suicidaire : reconnaître et prendre en charge. Paris : John Libbey Eurotext ; 2001, p.422. L’enfance Relation d’attachement Evénements de vie La violence subie : morale, physique, sexuelle La psychopathologie Dépression, abus de substance, schizophrénie, trouble de la personnalité… Les événements de vie durant la dernière année Les personnes ont souvent 10 à 15 facteurs de risque lorsqu’elle sont obligées d’avoir recours à des soins psychiatriques (Source : Pacaut-Troncin M, Potakian S, Aussudre J, et al. Evaluation du potentiel suicidaire des personnes prises en charge par un secteur de psychiatrie : premiers résultats d’une étude transversale. La Revue Française de Psychiatrie et de Psychologie Médicale, 2005 : 9.0 – 90 : 5-8. Le risque est lié à l’association de plusieurs facteurs de risque 25/09/09 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra

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Facteurs de risque Source : Gunnell G, Frankel S. Prevention of suicide : aspirations and evidence. Br Med J, 1994, 308 (6938) : Groupe RR * %suicide Trouble psychiatrique actuel ou ancien x Contact actuel ou récent avec psychiatrie 4 semaines après la sortie Fx Hx200 Antécédents de tentative de suicide x Antécédents familiaux de suicide x 4 RR = risque relatif 25/09/09 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra

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Facteurs de risque liés aux troubles mentaux Source : Gunnell G, Frankel S. Prevention of suicide : aspirations and evidence. Br Med J, 1994, 308 (6938) : Abus d’alcool x 20 Dépression x 20 Trouble bipolaire x 28 Schizophrénie x 8 Trouble de la personnalité x 7 25/09/09 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra

23 Quelques caractéristiques
Les taux de décès sont plus faibles que chez les adultes (1/ pour les ans et 7/ entre ans) Les tentatives de suicide sont plus fréquentes (8% dont 2% avec conséquences médicales sérieuses) ainsi que les idéations suicidaires (16%) Le ratio idéation-suicide est très élevé >2000 25/09/09 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra

24 Quelques caractéristiques
Les troubles du comportement sont un facteur de risque Les troubles psychotiques sont moins fréquents La contagion suicidaire plus importante Bien que fréquentes, les idées sont plus facilement niées 25/09/09 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra

25 Quelques facteurs à ne pas négliger
Personnalités Dominatrices et actuellement épuisées Dépendants insatisfaits En symbiose avec un être cher La négligence de l’entourage Tentative découverte tardivement Souhait de disparition Tonalité humaniste Seule façon d’aider la famille 25/09/09 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra

26 Suicide et actes de violence en cas de psychose (Junginger,1990)
Voix impérieuses Gestes auto imposés Hyper religiosité Vengeance Emprise extérieure (un double qui dirige) Sur 20 patients, 8 ont cédé à leurs hallucinations 25/09/09 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra

27 Proposition de grille pour évaluer le risque
Facteurs individuels Facteurs familiaux Facteurs psycho sociaux Facteurs judiciaires Facteurs pénitentiaires Antécédent personnel de TS Troubles de la personnalité avec impulsivité, réaction de colère, rigidité de la pensée, agressivité Existence de conflits avec les proches Dépendance à l’alcool et/ou aux drogues Dépression, psychose Sévices physiques et/ou sexuels durant l’enfance Abandon et ou placement Antécédents familiaux de suicide Isolement social et affectif Position sociale Pertes et séparations Deuil Endeuillé par suicide Contexte de contagion de suicide Faits reprochés de nature criminelle Prévenu Confrontation aux victimes Reconstitution Procès Sentence Refus de libération conditionnelle Nouvelle affaire Primo incarcération Placement en prévention au QD Placement au QD Se sent menacé Transfèrement pour motif disciplinaire Eloignement familial dû à un transfèrement Peine supérieure à 20 ans 25/09/09 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra

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3. Évaluation de l’urgence Source : LeBlanc L, Séguin M, L’intervention en situation de crise : la conduite de l’entretien in Intervention en situation de crise et en contexte traumatique, dir. Séguin M, Brunet A, LeBlanc L, Montréal : Gaëtan Morin eds, 2006: 31-54 Degré de progression du processus suicidaire : idées, intention, programmation, mise en œuvre Aborder directement les intentions suicidaires « Est-ce que vous souffrez au point de vouloir vous tuer ? » « Est-ce que vous avez pensé à la manière dont vous pourriez vous suicider ? » Si oui : explorer le « couloir de la mort » et rechercher les « pensées Velcro® » « Avez-vous pensé quand le faire ? » 25/09/09 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra

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Proposition de grille d’évaluation de l’urgence Source : Terra J L. (2003) Prévention du suicide des personnes détenues, évaluation des actions mises en place et propositions pour développer un programme complet de prévention Rapport de mission à la demande du garde des Sceaux, ministre de la Justice et du ministre de la Santé, de la Famille et des Personnes, 222 p. URGENCE 1 2 3 4 5 6 7 8 9 NE CONTENU Idées diffuses fréquentes Fréqu entes et quotidiennes Seule ou principale solu tion Projet > 48h < 48h Pro jet immédiat Tenta tive en cours ou stoppée Décès C1 C2 C3 C4 25/09/09 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra

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3. Évaluation de la dangerosité Source : Terra J L, La souffrance psychique : le suicide in Traité de santé publique coordonné par Bourdillon F, Brûcker G, Tabuteau D. Médecine-Sciences Flammarion ed, Paris, 2004 : Létalité du moyen de suicide couplée à l’accessibilité Un exemple trop fréquent : les armes à feu Une arme tue les personnes du foyer Multiplie par 5 le risque de suicide Ce risque est réduit à 2.7 si elle est bien entreposée La létalité est considérable, supérieure à 90% et les séquelles considérables Chaque année, en France, les armes donnent environ la mort à 1600 personnes par suicide 25/09/09 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra

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4. Évaluation du facteur précipitant Source : LeBlanc L, Séguin M, L’intervention en situation de crise : la conduite de l’entretien in Intervention en situation de crise et en contexte traumatique, dir. Séguin M, Brunet A, LeBlanc L, Montréal : Gaëtan Morin eds, 2006: 31-54 Identifier les dernier événement qui a augmenté la détresse L’intervention va consister à atténuer cet événement pour obtenir une petite diminution de la souffrance Et identifier le ou les événements qui pourraient survenir dans les heures ou jours suivants (« déminage de l’agenda personnel ») 25/09/09 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra

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Stratégies et séquences d’intervention Source : LeBlanc L, Séguin M, L’intervention en situation de crise : la conduite de l’entretien in Intervention en situation de crise et en contexte traumatique, dir. Séguin M, Brunet A, LeBlanc L, Montréal : Gaëtan Morin eds, 2006: 31-54 5. Formulation de la crise Il s’agit d’une réelle compréhension empathique et évolutive de la crise en incluant tous ses déterminants 6. Briser l’isolement, soutenir la famille et les proches, et mettre en place des structures de protection auprès de la personne suicidaire L’intervention vise à mobiliser l’ensemble des personnes qui peuvent donner le goût de la protection ou protéger la personne. Le dispositif de psychiatrie et de santé mentale est un parmi les autres. (5) La formulation de la crise. À cette étape, l’intervenant tente d’expliquer de façon compréhensible sa perception de ce qui arrive à la personne qui le consulte. Cette formulation porte sur l’identification et la signification des facteurs précipitants et sur les mécanismes d’adaptation disponibles, ainsi que sur l’exploration de ce qui pourrait être entrepris pour mettre en place de nouveaux mécanismes. L’intervenant élabore une stratégie d’action qu’il suggère à la personne sous la forme d’une entente pour les prochaines consultations et il propose de nouvelles solutions à la crise. (6) Briser l’isolement, soutenir la famille et les proches, et mettre en place des structures de protection auprès de la personne suicidaire L’intervention de crise doit avoir pour but de briser l’isolement dans lequel se confine souvent une personne suicidaire, et d’élargir son réseau social. Dans tout processus de résolution de crise, il importe de bien reconnaître les ressources disponibles afin de pouvoir les mobiliser et les mettre à contribution lorsque nécessaire. La mobilisation du réseau peut s’avérer efficace pour désamorcer une crise aiguë. Offrir des solutions de rechange valables consiste à : (1) établir et préciser avec la personne suicidaire des démarches qui permettront de diminuer le niveau de tension ou de malaise; (2) rechercher des orientations adéquates et accessibles qui correspondent aux besoins de la personne suicidaire; (3) planifier des démarches simples et réalistes que la personne peut entreprendre et dont elle peut rendre compte; (4) accompagner et soutenir la personne suicidaire pour qu’elle évite des échecs difficiles (Morissette, 1984). (7) Arrêt du processus autodestructeur et établissement d’ententes avec la personne suicidaire afin d’assurer un suivi, du moins à court ou à moyen terme Il est souvent bénéfique d’établir une entente claire entre l’intervenant et la personne suicidaire. Cet accord, qui lie la personne à l’intervenant, doit viser à modifier concrètement la situation et peut constituer une entente de non-suicide ou un report de l’échéance du passage à l’acte suicidaire. Durant cette “ période d’accalmie ”, la personne dispose de temps pour réaliser les démarches prévues et cheminer graduellement vers une résolution positive de la crise. Les démarches prévues doivent être claires et précises, et elles ne doivent pas submerger les ressources de la personne suicidaire. Un suivi doit également être planifié dans un bref délai, souvent en moins de 24 heures, et un numéro d’urgence (accessible 24 heures par jour) doit aussi être remis à la personne suicidaire. (8) L’après-crise Peu de temps après une crise aiguë, il est possible d’observer une légère amélioration. Au même moment, il est fréquent de voir les membres de l’entourage et les intervenants se démobiliser. Il est normal de vouloir reprendre son souffle et de chercher à laisser à la personne suicidaire un répit, un moment d’intimité, etc. Cependant, si la personne suicidaire vient de retrouver un peu son souffle, elle demeure tout de même dans un état vulnérable. Cette personne a le sentiment d’avoir encore beaucoup de chemin à parcourir pour retrouver l’équilibre antérieur et un bien-être réel, et ce sentiment peut la plonger dans un profond découragement. La période qui suit une crise suicidaire est considérée comme une période à risque de récidive. 25/09/09 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra

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Stratégies et séquences d’intervention Source : LeBlanc L, Séguin M, L’intervention en situation de crise : la conduite de l’entretien in Intervention en situation de crise et en contexte traumatique, dir. Séguin M, Brunet A, LeBlanc L, Montréal : Gaëtan Morin eds, 2006: 31-54 7. Arrêt du processus autodestructeur et établissement d’ententes avec la personne suicidaire afin d’assurer un suivi, du moins à court ou à moyen terme Limiter l’accès aux moyens du suicide, ne pas laisser la personne seule, favoriser son engagement, organiser la protection sur 6 à 8 semaines 8. L’après-crise Le temps des soins en cas de psychopathologie, la prise en charge des facteurs de risque (médical, psychologique, social) 25/09/09 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra

34 Recommandations APA (2003)
Hospitalisation généralement indiquée après une tentative de suicide réalisée ou interrompue si : Patient souffrant de psychose Geste violent, presque létal, ou prémédité Précautions pour éviter les secours ou la découverte Intention ou programmation encore présentes Détresse aggravée après le geste ou regrets de survivre Homme de plus de 45 ans au début d’un trouble mental ou première crise suicidaire Entourage ou support social limités incluant l’absence de stabilité des conditions de vie Comportement impulsif, agitation importante, difficulté de jugement ou refus d’aide Participation métabolique, toxique ou infectieuse ET dangerosité élevée (moyen) et intention suicidaire forte (urgence) 25/09/09 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra

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Recommandations APA La sortie des urgences sans hospitalisation est possible si : Crise suicidaire liée à des événements précipitant (échec à un examen, difficultés relationnelles) et surtout lorsque le patient a changé de vision depuis son admission aux urgences Dangerosité faible (moyen) Support social solide et stable Patient capable de suivre les recommandations thérapeutiques Le suivi ambulatoire peut être plus bénéfique que l’hospitalisation si : Le patient a des idées de suicide chroniques, réalise des automutilations sans antécédents de tentative grave et si un soutien social de bonne qualité et stable est disponible Evaluer le rapport risques/bénéfices d’hospitaliser versus ne pas hospitaliser, le documenter dans le dossier du patient et écrire le raisons de notre décision 25/09/09 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra

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Conclusions Le levier d’intervention est la diminution de la souffrance psychique Il est nécessaire de réaliser de très nombreuses actions de prévention pour éviter un seul décès La formation d’un grand nombre d’intervenants est essentielle 25/09/09 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra

37 Des exemples d’actions et de programmes

38 Campagnes de sensibilisation et d’information
Reconnaître les signes et les causes du suicide, la recherche d’aide des personnes suicidaires, éviter la stigmatisation des personnes souffrant de maladie mentale Ces campagnes sont populaires et rarement évaluées Population générale : campagne d’information sur la dépression (Allemagne, USA, Australie, Nouvelle Zélande, France) L’INPES (Institut national de prévention et d’éducation à la santé) « La dépression chez l’adulte : en savoir plus pour s’en sortir » (2007) Résultats modestes dans les écoles Pas de résultat convaincant sur les taux de suicide, le nombre de personnes traitées pour dépression, le taux d’utilisation des antidépresseurs mais changements dans les comportements face aux maladies mentales Baisse cependant de 18% dans les 9 mois suite à une campagne en Allemagne (Lehfeld, 2004) 25/09/09 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra

39 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra
Prévenir le suicide chez les ans : intervention sélective et directe Evaluation et formation pour le soutien des élèves à risque de suicide Intervention (Suicide Prevention Resource Center, 2005) : Sessions de conseil face à face avec évaluation du potentiel suicidaire (2 heures) et séance sur la recherche de motivations (2 heures) réalisées par les C-Care (conseillers en soins) CAST (Coping and Support Training) : formation en petits groupes sur la gestion de l’humeur, le contrôle et l’usage des drogues, la performance scolaire (12 sessions) Résultats : baisse de l’idéation suicidaire, réduction de la colère et de l’anxiété, meilleurs résultats pour les filles Figure au registre de l’Evidence-based Suicide Prevention Programs comme stratégie EFFECTIVE (selective, indicated) Un programme avec les parents permet de rendre plus sûre la maison pour les médicaments, l’alcool et pour les armes à feu de 63% à 0% 25/09/09 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra

40 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra
Que peuvent faire les collègues de travail ? Source : Suicide Prevention Suicide C’est une situation effrayante que de considérer qu’un collègue puisse mettre fin à ses jours Reconnaître les signes avant-coureurs Evoquer la mort, le suicide : « Je vais en finir » Isolement Expression de désespoir Négligence Baisse inexpliquée du travail Dons Amélioration soudaine et inexpliquée Répondre à ces signes Poser les questions directement si on est à l’aise Si oui : recherche d’aide immédiate Ne pas laisser la personne seule Si pas à l’aise avec ce collègue en faire part à un autre immédiatement 25/09/09 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra

41 Que les employeurs peuvent-ils faire pour prévenir le suicide ?
Reconnaître les signes d’alerte Répondre aux signes d’alerte Rechercher une aide professionnelle Si un suicide se produit : décliner les actions de postvention Pour ceux qui ont découvert la scène Ceux qui ont porté secours L’annonce aux proches L’annonce aux collègues L’annonce à l’institution ou à l’entreprise L’accompagnement des endeuillés Identifier les personnes avec un stress aigu ou modéré temporaire Identifier les personnes déjà suicidaires pour limiter la contagion 25/09/09 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra

42 U.S. Air Force Program : intervention universelle
Programme complet et étendu pour augmenter les facteurs de protection chez les personnes qui travaillent pour l’U.S. Air Force Actions (Suicide Prevention Resource Center, 2005) : Promouvoir la sensibilisation aux facteurs de risque de suicide Informer sur les services de santé mentale (psychiatrie) Réduire la stigmatisation liée à la recherche d’aide Résultats : réduction de 33% du risque de suicide, diminution des homicides (-51%), des morts accidentelles (-18%) et de la violence familiale Figure au registre de l’Evidence-based Suicide Prevention Programs comme stratégie prometteuse (universal) 25/09/09 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra

43 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra
Efficacité de la réduction de l’accès aux moyens de suicide (Mann J. J.et al, Suicide Prevention Strategies: A Systematic Review JAMA, October 26, Vol 294,n°16, ) Réduction de la toxicité du gaz de ville et des gaz d’échappement des véhicules à moteur De l’accès aux herbicides, pesticides De l’accès aux médicaments (taille des blisters : paracétamol) et réduction de la toxicité antidépresseurs De l’accès aux ponts, édifices élevés, voies des métros Stratégies pour les armes à feu : Stockage sécurisé efficace (Grossman, JAMA : 2005) Limitation des autorisations de détention Rachat des armes inutiles (Australie) Délai et enquête à l’achat (Canada) Retrait temporaire en cas de crise suicidaire 25/09/09 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra

44 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra
Les gatekeepers Suicide Prevention Gatekeeper Trainings Matrix (Suicide Prevention Resource Center Les interventions centrées sur les professionnels et non professionnels qui dans les organisations sont en contact direct avec les personnes vulnérables ont été étudiées Ces gatekeepers sont très divers : clergé, pharmaciens, aidants professionnels en gériatrie, employés dans les écoles, mairies, prisons, armées… Les programmes : détection des facteurs de risque, favoriser la recherche d’aide, disponibilité des ressources, réduction de la stigmatisation liée à la recherche de ressources Les programmes évalués avec diminution du suicide : Norwegian Army et US Air Force 25/09/09 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra

45 Médecins généralistes
Il existe un potentiel pour mieux diagnostiquer la dépression et d’autres troubles mentaux La prévention est possible car la plupart des personnes décédées par suicide ont consulté un généraliste avant leur décès Les personnes dépressives et décédées par suicide ne recevraient pas un traitement adéquat dans 80% des cas (Henriksson, 2001*) Des études ** ont montré que des programmes pour la dépression et l’évaluation du potentiel suicidaire étaient efficaces ( Suède, Hongrie, Japon, Slovénie, UK, USA, Australie, Irlande du Nord) et d’autres n’ont pas identifié de changement (UK, USA, Brésil) * Henriksson S. , Boethius G., Isacsson G. Suicides are seldom prescribed antidepressants: findings from a prospective prescription database in Jamtland county, Sweden, Acta Psychiatr Scand ; 103: **Mann J. J.et al, Suicide Prevention Strategies: A Systematic Review JAMA, October 26, Vol 294,n°16, 25/09/09 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra

46 Prévention du suicide dans les établissements pénitentiaires français
Nombre de suicides supérieur à 100 depuis 1992 avec un maximum à 136 en 1996 17 recommandations suite à une mission en 2003 avec un objectif de diminution de 20 % dans les 5 ans 13000 personnes formées grâce au programme de la Direction générale de la santé et de l’Administration pénitentiaire Mise en place de commissions de prévention du suicide Mise en place d’un document d’évaluation Résultat atteint en 2006 et 2007 avec 93 et 96 décès Le taux a évolué de 22,8 en 2002 (année de référence) à 15,5 en 2006 Dégradation du résultat en 2008 et début 2009 : plan réactualisé 25/09/09 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra

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La stratégie de la Nouvelle-Zélande * * Une vision : valeur de la vie Des buts : réduire le taux de suicide Des principes : être fondé sur des preuves scientifiques Sept objectifs : Promouvoir la santé mentale, le bien-être Améliorer les soins des personnes souffrant de troubles mentaux Améliorer les soins des personnes ayant réalisé une tentative de suicide non fatale Réduire l’accès aux moyen du suicide Relater de façon saine le suicide dans les médias Soutenir les familles affectées par un suicide ou une tentative de suicide Améliorer l’évaluation des actions et des résultats 25/09/09 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra

48 S’organiser pour intervenir en cas de crise suicidaire
Première ligne : détection Tous Des évaluations systématiques Signaler Ne pas abandonner Deuxième ligne : construction de la protection Pilotage sanitaire et social Durée 6 à 8 semaines Privilégier la protection active versus passive Troisième ligne : recours en cas d’échec de la ligne précédente et/ou de pathologie mentale sévère Services spécialisés, soins sans consentement 25/09/09 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra

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Améliorer la prévention territoriale MG Formation MG Psy AS Educateurs Gendarmerie Urgentistes Mairie Ecoles Méd W Bénévoles Associations Familles ? Psy G AS G Mairie Urgences 25/09/09 amSn Bois-Guillaume- Pr JL Terra


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