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Le point de vue du Patron La «Sup» arbore, sans vanité, sur sa façade, depuis 1941, le nom de «Collège Moderrne». On est tenté de dire, comme Chrysalde,

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2 Le point de vue du Patron La «Sup» arbore, sans vanité, sur sa façade, depuis 1941, le nom de «Collège Moderrne». On est tenté de dire, comme Chrysalde, au bon Arnolphe, dans l'Ecole des Femmes : Quel abus de quitter le vrai nom de ses pères : Pour en vouloir prendre un bâti sur des chimères ! Car contrairement à ce qu'on a pu croire ou craindre, notre école n'est pas devenue un établissement d'enseignement secondaire. Il ne suffit pas de changer la raison sociale d'une vieille maison, de modifier ses horaires, de bouleverser ses programmes pour rompre avec ses traditions et détruire son âme. Malgré les coups qui lui ont été portés, la « Sup », comme autrefois, poursuit sa marche virile vers des ambitions volontairement modestes dans le cadre habituel de ses moyens et de ses possibilités. A l'heure où s'élabore une nouvelle coordination des divers ordres d'enseignement, il nous paraît utile d'essayer de prévoir le rôle qui lui sera dévolu. L'enseignement primaire supérieur a été fondé par la loi Guizot, le 28 juin 1833, qui proclamait 1

3 dans son article 1er: « L'instruction primaire est élémentaire ou supérieure. » Il prit naissance, sous la forme timide de classes à scolarité prolongée où les fils de cultivateurs et d'artisans venaient chercher un complément d'études générales avec un commencement d'études spéciales d'apprentissage. Sa consécration officielle est venue, plus tard, sous le ministère de Jules Ferry, qui fit promulguer la loi réglant ses conditions d'existence autonome. Dans un rapport au Président de la République, le 29 octobre 1881, Jules Ferry, président du Conseil et ministre de l'Instruction Publique, définissait ainsi le rôle nouveau de cet enseignement : « Les écoles primaires supérieures seront primaires et professionnelles. » « Elles seront primaires, car si haut et si loin que leur enseignement doive aller, il s'appuiera sur l'école populaire et ne devra pas devenir une contrefaçon malheureuse de l'enseignement secondaire spécial. Elles seront professionnelles et s'adapteront pour trouver le succès aux circonstances et aux nécessités locales. » En 1917, en pleine guerre, des instructions ministérielles apportaient d'autres précisions : « Tous les jeunes gens, toutes les jeunes filles 2

4 qui sans pouvoir continuer leurs études jusqu'à la vingt-cinquième année, comme les élèves de l’enseignement secondaire prolongé par l'enseignement supérieur, possèdent des aptitudes suffisantes pour les poursuivre utilement jusqu'à 18 ans et peuvent reculer jusqu'à cette date le moment de gagner leur vie, doivent trouver place dans nos écoles primaires supérieures et se préparer à jouer soit dans les services techniques de l'administration, soit dans les professions économiques, un rôle fécond. » Enfin, le 30 septembre 1920, une circulaire fixait en termes définitifs la mission de nos écoles : «Elles ont pour but de former des hommes qui, sous la direction des chefs sortis des universités et des grandes écoles constituent les cadres de l'armée économique et administrative. » C'est sur ces bases que l'enseignement primaire supérieur a pris naissance et s’est développé dans une ascension méthodique. Il est devenu comme on le lui avait demandé, un des outils les plus puissants dont a pu disposer la démocratie. Les raisons de son succès, de la confiance qu'il inspire, de la reconnaissance qu'il suscite lui viennent de sa grande souplesse d’adaptation 3

5 La variété des sections professionnelles qu'il a su créer dans les diverses régions, sa section d'enseignement général conduisant aux brevets, à l'école normale, aux concours administratifs lui ont permis de faire produire à des études élémentaires tous les fruits qu'il est possible d'en recueillir selon les ressources locales, l'intérêt des familles et les dispositions des enfants. Au cours de ses 60 années d'existence, il a pris progressivement conscience des devoirs que lui imposait la faveur dont il jouissait. Il s'est appliqué à satisfaire 1es ambitions de ses meilleurs disciples et, comme le disait M. Châtelet, directeur de l'enseignement du 2e degré au cours de sa visite à Perpignan, le 15 mai 1938 : « il a accru le contenu de ses programmes, le niveau de sa culture et est devenu un véritable enseignement moderne. » Intégré dans l'enseignement da 2e degré, il devait, dans la réforme amorcée en 1937, constituer un des rouages les plus originaux de l'école unique en préparation. On sait que le principe fondamental de l'école unique est de conduire chaque individu par l'orientation et la sélection vers sa destinée véritable. Elle n'arrivera à réaliser son but que si la transfusion réciproque dés éléments des divers 4

6 ordres d'enseignement est rendue possible par la mise en harmonie de leurs programmes. En 1937, les programmes de nos sections générales devinrent les mêmes que ceux du premier cycle moderne de l'enseignement secondaire. Nos écoles supérieures conservaient leur cycle court caractéristique de 3 ans avec le brevet comme diplôme de fin d'études, mais les titulaires de ce brevet désireux de continuer leurs études avaient directement accès aux classes de 2e secondaire moderne, L'élite à laquelle on portait un soin attentif avait désormais le moyen de pénétrer sans difficulté dans l'enseignement secondaire. Par contre, les élèves égarés dans ce dernier, tous ceux qui étaient naturellement portes vers une activité créatrice plutôt que vers les travaux de l'esprit avaient à leur tour la possibilité de rejoindre nos sections professionnelles. En vérité les écoles primaires supérieures ont toujours eu le soucis de pousser leurs sujets exceptionnels vers les hauts sommets de la hiérarchie sociale. Les sections professionnelles, notamment la section arts et métiers qui reste notre plus beau fleuron, ont ouvert, aux élèves les plus ardents, 1es portes de l'Ecole Navale, de Centrale et 5

7 même de Polytechnique. Par l'Ecole Normale, la section générale menait.à son tour les sujets les plus brillants vers les postes les plus enviés de l'Université. M. Cavalier, ancien directeur de l'Enseignement Supérieur, M. Barrée, l'actuel directeur de l'Enseignement du 1er degré, sont des anciens élèves d'école primaire supérieure. Il faut, reconnaître que cette belle ascension, réalisée à partir de l'enseignement primaire supérieur, si elle n'a pas-été contrariée par lui, si elle a pris,sa source dans notre éducation virile, qui associe l'art de penser à celui de vouloir, aurait été singulièrement favorisée par une mutation opportune dans l'enseignement secondaire. Le mérite des dispositions: prises en 1937 était de permettre à notre sang le plus généreux de s'écouler naturellement vers 1es artères du secondaire, de participer dignement a sa vie, de contribuer à son éclat comme le fit, en 1932, ce petit élève dont le ministre de l'époque nous a conté l'édifiante histoire : «A Valognes, il ya un lycée et une école primaire supérieure et dans cette école un petit enfant du peuple marquait pour toutes choses, en particulier pour la culture générale, des aptitudes exceptionnelles. Et parce qu'on vivait en commun (le lycée et l'école supérieure étaient 6

8 dans le même établissement), on ne distinguait pas entre le primaire et le secondaire. « Les professeurs du secondaire avaient discerné les aptitudes éminentes de ce petit garçon et le Sollicitant vers la culture générale, ils en avaient fait un élève de 2" au Lycée de Valognes. Et au cours de l'année dernière, le professeur de philosophie qui avait reçu le soin de mener à bien cette carrière intellectuelle rencontrant le Recteur de Caen lui dit : « Monsieur le Recteur, j'ai l'honneur de vous annoncer que cette année, au; concours général des Lycées de France, j'aurai le premier prix. Je ne vous dis pas que c'est possible, je vous dis qu'avec tel élève j'aurai le premier prix. «Avec le petit garçon que nous avons soustrait à l'enseignement primaire supérieur, au concours général des Lycées et Collèges de France, le prix d'honneur sera pour nous. Le prix d'honneur de philosophie a été accordé à l'ancien petit élève d'école primaire supérieure qui avait été discerné par la collaboration des professeurs comme un petit garçon possédant de singulières et magnifiques aptitudes. » ___________ 7

9 En 1940, au lendemain de nos malheurs, on proclama qu'il n'était pas de réforme plus urgente que celle de l'éducation nationale. On voulait ainsi, sans doute, souligner la carence de l'Université qui, n'ayant pas su faire des hommes prêts aux grands devoirs et aux sacrifices nécessaires, prenait rang parmi les grands responsables de nos défaillances. On le lui fit bien voir ! Sous prétexte de rompre avec la multiplicité et la complexité des établissements du 2e degré de détruire le mythe pernicieux de l'école unique, la loi du 15 août 1941 supprima les écoles primaires supérieures. Désormais, il n'existait que deux sortes d'établissements : les, lycées chargés de la culture classique, les collèges qui dispenseraient l'enseignement moderne, technique et classique à l'occasion. Le cycle des études classiques et modernes est uniformément de 7 ans. Quelles raisons invoqua-t-on pour faire accepter par l'opinion la suppression de nos écoles? La section générale, avec ses trois années d'études, à laquelle tant de jeunes gens d'origine modeste doivent leur émancipation, était récusée de donner un enseigne ment prétentieux et superficiel. On la transformait en section moderne de collège. 8

10 Les sections professionnelles subordonnaient trop, paraît-il, la matière à l'esprit. On les régénérait. en les transformant en sections techniques. C'est par l'effet de ces mesures que notre « Sup » devînt, en octobre 1941, un « Collège Moderne et Technique ». Les modifications ainsi apportées dans notre maison sont, grâce au jeu des circonstances, restées plus apparentes que réelles. Les sections techniques en particulier n'ont subi aucun changement profond. Programmes, horaires, méthodes sont tels que nous les avions autrefois conçus. Elles constituent d'ailleurs pour nous un domaine sacré que nous avons toujours âprement défendu contre toute tutelle étrangère. Les élèves de section générale en cours d'études en 1941 ont, par mesure transitoire, continué normalement leurs études. Brevet élémentaire, Brevet supérieur ont couronné à des degrés différents leurs efforts jusqu'en 1944. Une dernière section du Brevet supérieur est prévue en 1945. Les élèves admis au Brevet élémentaire en 1944 n'ont pas pu s'engager dans la préparation 9

11 du Brevet supérieur. Ce sont les seuls que 1a réforme 1941 est venu contrarier. Ils ont été rassemblés dans une classe du 2e Moderne. Cette orientation tardive vers le baccalauréat n'est pas, et je le comprends, du goût de tous. Les élèves de 4e et de 3e ont eu, en octobre 1944, l'agréable surprise d'être invités à choisir entre le cycle court de 3 ans et le cycle long de 7 ans. Nous avons fait réapparaître les classes de 2e générale et de 3e générale du bon vieux temps. L'école primaire supérieure renaît de ses cendres, Les programmes et les horaires sont ceux, de 1937. Va-t-on nous maintenir la section d'enseignement moderne à cycle long ? Depuis le 1er octobre 1944, les lycées ont reçu l'ordre de reconstituer ces sections. Il paraît ni logique ni souhaitable de mettre ainsi en concurrence, dans une même ville, deux établissements par des buts identiques. Nous avons la sagesse de savoir fixer nos ambitions aux limites exactes où nous pouvons les satisfaire. La préparation du baccalauréat section moderne est une vieille tradition du Lycée de Perpignan. Pour être utilement entreprise chez nous il faudra créer de nouveaux postes de professeurs, 10

12 aménager de nouveaux locaux. Il semble préférable qu'une collaboration entre le Lycée et I' Ecole Primaire Supé:rieure soit, dans ce domaine, au plus tôt entreprise. Cette collaboration je l'avais un jour envisagée plùs intime et plus féconde. Il existe un grand bâtiment inachevé dans lequel je pensais voir conduire le lycée et l'école primaire supérieure. L'heure semble propice à cette fusion. Il serait si agréable d'entendre un jour raconter cette histoire : « A Perpignan il ya un lycée et une école primaire supérieure, et dans cette école un petit enfant du peuple... » JEAN VIELLEDENT Le 27 février 1945 Imp. du Midi. Perpignan Visa C M I Montpellier 1390/P.O.

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