AIDE PERSONNALISEE PRODUCTION D'ECRIT TICE au cycle 3 animation pédagogique 13/01/2010 diaporama: Martine Chevallier CPC Auxerre 1
Mise en situation proposée aux collègues de la circoncription d'Auxerre 1 Étude de 2 textes d'élèves de CM1: Consigne d'écriture donnée aux élèves : « Ecrire un petit texte pour le journal scolaire » Les collègues devaient comparer ces deux textes à l'aide d'une grille d'observation qui leur était proposée. NB: les deux textes ont été toilettés par l'enseignant au niveau de l'orthographe. Aucune autre correction n'a été faite.
La visite à la ferme CM1 Elodie: Le Cm1 à la ferme La ferme se trouve à Montcravel La ferme est à la fois petite et grande. Nous avons pris des petits poussins. Nous avons mangé du fromager de chèvre. Nous avons vu les caprins : les chèvres et les vaches : les bovins J’ai vraiment aimé ce petit voyage c’était très amusant à voir « et très bon ». Marie: Les élèves de CM1 à la ferme Les élèves de CM1sont allés visiter une ferme qui se situe à Montcravel. Les propriétaires de cette ferme s’appelle M et Mme Levieil qui nous ont présenté la ferme et les animaux de cette ferme. La ferme de Montcravel est assez petite, il y avait des vaches, un chat, un chien, des chèvres que l’on a essayé de traire, des chevreaux et même des petits poussins que nous avons pris dans nos mains. Les poussins mangent des graines, les vaches mangent des betteraves et du soja, les chèvres mangent des vitamines et du foin. Nous avons aussi mangé du fromage. Pour faire du fromage il faut du lait et de la présure ensuite il faut laisser reposer quatre jours. La ferme était très chouette et les animaux aussi. Ecrire un petit texte pour le journal scolaire.
Synthèse du travail de groupe réalisé par les collègues Quelle idée l'écrivant se fait-il du destinataire de l'écrit? » Comment l'écrivant se représente- t-il l'auteur, c'est-à-dire lui-même?
Ces deux élèves, Elodie et Marie, ont toutes deux fréquenté la même école de quartier et ont eu les mêmes enseignants, elles ont vécu la même visite à la ferme. Elodie est issue d'un milieu populaire et Marie appartient à une famille de cadre supérieur. Comment expliquer qu'elles aient interprété cette tâche d'écriture de deux manières différentes? Voici l'interprétation de Dominique Bucheton, professeure en sciences du langage à l'IUFM de Montpellier:
Sujet écrivant Normes linguistiques textuelles, génériques Construire la référence: : de quoi le texte parle Identité Affects Le (s) destinataire(s) Les contextes Savoirs et rapports à Images de soi Représentations Imaginaire Connaissances Expérience-Culture Ecrire : une résolution de problèmes complexes D.Bucheton
L'élève qui écrit est confronté à une tâche complexe. Ce que l'école sait faire et très bien: travailler les normes linguistiques textuelles, génériques: ● travail sur la langue: grammaire,orthographe... ● étude des différents types de textes... La construction des références est plus ou moins travaillée à l'école: ● structuration des savoirs: écrire la règle d'orthographe, la leçon de maths... La prise en compte du destinataire n'est pas ou très peu abordée: ● pour qui écrit-on? ● pourquoi écrit-on? L'estime de soi n'est pas pas assez travaillée à l'école. Selon Dominique Bucheton, l'école n'apporte pas suffisamment aux élèves qui en ont le plus besoin.
Stéphane Bonnéry, enseignant chercheur à Paris VIII, auteur de « Comprendre l'échec scolaire » éditions La Dispute parle de « malentendu pédagogique » pour les élèves qui sont en situation de rupture avec le système scolaire. Pour effectuer sa recherche, il a suivi pendant 2 ans des élèves de fin de cycle 3, de classes de 6 ème et 5 ème. de ZEP. À l'école: pas de rupture pédagogique mais pas d'entrée dans les apprentissages, pourtant ils vivent bien leur scolarité. Au collège: on leur dit que leur attitude est inappropriée, mais on ne leur explique pas comment faire autrement, alors ils explosent. Pour Stéphane Bonnéry: « Les élèves en difficultés n'existent pas. Penser que ces élèves rencontrent des difficultés n'est pas la même chose que penser qu'ils sont en difficultés dès le départ. »
Par l'expression,« malentendu pédagogique », Stéphane Bonnéry estime que l'enseignant présuppose que l'élève a compris que la tâche demandée n'est qu'un moyen d'acquérir des savoirs. Les élèves qui réussissent sont ceux qui ont compris cela (souvent hors de l'école) Ainsi, Elodie a répondu à la consigne, elle a écrit un texte. Elle est dans une attitude de conformité mais sa production n'est pas à la hauteur des attentes de l'enseignant. L'école doit prendre en charge l'explicitation de tous les implicites pour permettre à l'élève d'apprendre, c'est-à-dire de chercher à comprendre pourquoi, comment. Les élèves qui rencontrent des difficultés font, mais ne comprennent pas ce qu'ils font.
Comment permettre l'appropriation des savoirs et donc la réussite? Pour que l'élève se mobilise, il faut que la situation présente du sens pour lui. - rendre lisible son enseignement: « L'enseignant a moins pour fonction d'enseigner que de faire apprendre » Bernard Charlot, chercheur en sciences de l'éducation à Paris VIII ➢ Lever les implicites au niveau de la consigne: « A ton avis, qu'est-ce que je vais te demander de faire? » ➢ Leur permettre de faire le transfert: « Si je te demande de faire cela, c'est pour... » - avoir un regard « positif » sur les actions des élèves: ➢ Mettre en avant les réussites et non les échecs - développer la confiance en soi: ➢ Valoriser les productions des élèves en leur donnant la possibilité de présenter à la classe entière ce qu'ils ont fait en petit groupe par exemple
Que faire concrètement avec des élèves qui ont des difficultés en production d'écrit? Pendant la classe, en ateliers ou pendant l'aide personnalisée: ● proposer des tâches d'écriture courtes: ➢ Faire des jeux littéraires de type OULIPO ➢ Produire des petits livres « Les éditions Célestines » avec Open office Quels outils? tableaux aide personnalisée site de circonscription logiciels C3