Nouveaux programmes pour l’école maternelle K DARTOIS CPC Agen 3 – mission maternelle Les nouveaux programmes sont parus le 26 mars 2015 après consultation des enseignants à l’automne. La charte des programmes établie par le CSP était d’avoir un texte relativement court, ce qui ne correspond pas à la version longue qui a été soumise, mais davantage à l’autre. Le texte final est relativement court. Le contenu a en partie été modifié sur la version définitive, prenant en compte sur certains points les remontées (nombre d’attendus, disparition du chapitre « éthique et professionnalisme des enseignants », présentation plus lisible, remarques sur la phonologie). Des documents d’accompagnement arriveront pour la rentrée sur Eduscol : scolarisation des enfants de moins de trois ans, agir s’exprimer et comprendre à travers les activités physiques, apprendre et jouer, le langage dans toutes ses dimensions, écriture et graphisme, explorer le monde.

Code de l’éducation, article L321-2 La loi Code de l’éducation, article L321-2 (article 44 de la loi d’orientation et de programmation du 8 juillet 2013) La formation dispensée dans les classes enfantines et les écoles maternelles favorise l'éveil de la personnalité des enfants, stimule leur développement sensoriel, moteur, cognitif et social, développe l'estime de soi et des autres et concourt à leur épanouissement affectif. Cette formation s'attache à développer chez chaque enfant l'envie et le plaisir d'apprendre afin de lui permettre progressivement de devenir élève. Elle est adaptée aux besoins des élèves en situation de handicap pour permettre leur scolarisation. Elle tend à prévenir des difficultés scolaires, à dépister les handicaps et à compenser les inégalités. La mission éducative de l'école maternelle comporte une première approche des outils de base de la connaissance, prépare les enfants aux apprentissages fondamentaux dispensés à l'école élémentaire et leur apprend les principes de la vie en société. Il est important de s'appuyer sur la loi. La définition de l'EM était à peu près stabilisée depuis longtemps. Elle datait de 1975 (loi Haby) : elle avait mis en place les fondements de l'école maternelle « moderne ». Elle démarrait ainsi : « sans rendre obligatoire l'apprentissage de la lecture et de l 'écriture,... » Quand on dit les choses ainsi, c'est comme si on disait ce n'est pas obligatoire mais fondamental. La loi de 2013 est de rétablir l'identité de l'EM en essayant de lui trouver un équilibre entre garderie et école élémentaire. Il existe deux types d’école maternelle, celle plutôt du nord de l’Europe qui a une approche développementale et s’appuie sur l’environnement et la notre qui est parfois désignée comme relevant d’une « pédagogie de la consigne ». C’est du à une formation qui est celle d’enseignants et non d’éducateurs. Première partie de la loi (en bleu)=ce qui change : c’est l’acte de cadrage des nouveaux programmes. C'est une identité qui se veut favorable à toutes les dimensions de l'enfance. C’est bien un enfant qu’on accueille et non un « déjà élève ». C’est justement tout le travail de l’école de l’amener progressivement à devenir élève. (retour sur ce point plus loin) Ça se traduit notamment par 3 occurrences du mot élèves pour 183 pour le mot enfant. K DARTOIS CPC Agen 3 – mission maternelle

Architecture des programmes L’école maternelle : un cycle unique, fondamental pour la réussite de tous Une école qui s’adapte aux jeunes enfants Une école qui organise des modalités spécifiques d’apprentissage Une école où les enfants vont apprendre ensemble et vivre ensemble Les cinq domaines d’apprentissage Mobiliser le langage dans toutes ses dimensions Agir, s’exprimer, comprendre à travers l’activité physique Agir, s’exprimer, comprendre à travers les activités artistiques Construire les premiers outils pour structurer sa pensée Explorer le monde Le chapitre « éthique et professionnalisme des enseignants » a été supprimé. Il y a dans ces nouveaux programmes un bloc qui se veut un préambule aux domaines d’apprentissage. Il s’appuie sur les résultats des recherches sur la psychologie sociale et cognitive, la psychologie du développement et les neuro sciences affectives. (renvoyer à l’intervention de C Gueguen vidéo sur le site de l’ESEN de 1h30 : http://www.esen.education.fr/fr/ressources-par-type/conferences-en-ligne/detail-d-une-conference/?idRessource=1522&cHash=a4d735f723) Passage notamment très intéressant sur le blocage chez l’enfant quand on lui crie dessus, blocage physiologique et non seulement psychologique. K DARTOIS CPC Agen 3 – mission maternelle

L’école maternelle : un cycle unique, fondamental pour la réussite de tous Quelques idées fortes : Une école juste pour tous et exigeante pour chacun Une école bienveillante Donner envie aux enfants d’aller à l’école Tous les enfants sont capables d’apprendre et de progresser Vision positive de l’enfant. La primarisation qui existait jusque là était peut-être due en partie au fait que la GS était rattachée au cycle 2. La GS est désormais dans la maternelle qui devient un cycle à part entière. Cette primarisation et le regard normatif (avec des attentes bien précises à chaque niveau de classe) qu’elle amenait à poser sur les élèves fragilisait les plus vulnérables (parce que moins matures). C’est aussi contre ça que s’élèvent les nouveaux programmes (mots soulignés) Une école bienveillante ne signifie pas permissive. V Bouysse redéf cette bienveillance . Elle pose l’autorité comme étant au cœur de la problématique de la bienveillance. Elle explique la bienveillance en utilisant la définition de D Marcelli (pédopsychiatre au CHU de Poitiers) : celui-ci parle de « bonne-veillance : « un mélange de souci de l’autre et d’attention vigilante, requis du fait de la dépendance de l’enfant, de sa vulnérabilité. C’est veiller bien, positivement. On le doit à l’enfant parce qu’il dépend de nous, parce qu’il est vulnérable. » Cette bienveillance doit permettre aux enfants de développer la confiance en soi. Ces programmes permettent de réfléchir à la conscientisation de postures que pratiquaient déjà beaucoup d’enseignants mais… Les documents d’accompagnement des programmes devraient aider cette réflexion sur les gestes et postures du professionnel. K DARTOIS CPC Agen 3 – mission maternelle

Une école qui s’adapte aux jeunes enfants Une école qui accueille les enfants et leurs parents Une école qui accompagne les transitions vécues par les enfants Une école qui tient compte du développement de l’enfant Une école qui pratique une évaluation positive 4 remarques : 1. Importance des directeurs ici : Lien avec les familles, accueil des enfants et des familles, prise en compte de la diversité. La place des parents est affirmée d’emblée. Accueil des petits dans la classe et non dans la cour. Lien avec les structures, organiser la continuité éducative, place et rôle des ATSEM. Importance de l’organisation spatiale et temporelle (attention au temps des séances d’activité physique de 30 à 45 min) Lien avec le CP, accent mis sur la continuité des apprentissages. 2. On accueille des enfants et non des élèves, dans leur globalité, prenant en compte aussi leur environnement 3. Une école qui tient compte du développement en respectant la progressivité du parcours pré-élémentaire : TPS/PS – MS/GS. Souvent mentionnée : jusque ¾ ans : on est davantage dans l’adaptation à l’école : ses espace qui aura vvs, ses temps, dans la conquête du langage, dans l’expérimentation, l’enseignant(e) accompagne et stimule. Ensuite, on va davantage vers l’autonomie, on aide les enfants à se décentrer, à analyser, les sollicitations sont variées. 3. Place de l’évaluation dans le paragraphe « une école qui s’adapte aux jeunes enfants », elle demande un positionnement de l’enseignant de maternelle particulier, attentif à chacun, observateur de chacun pour proposer ce qui va permettre de progresser. Pour V Bouysse, l’évaluation positive c’est témoigner de ce qu’on a vu de la réussite de l’enfant dans ce qu’il a fait seul. La quête du regard de l’adulte qu’exprime le regard de l’enfant ou sa parole signale de fait un besoin d’évaluation. La pédagogie bienveillante, l’évaluation positive, c’est celle qui dit à l’enfant qu’il vaut quelque chose. Certains enfants doivent nous inquiéter, nous alerter mais ce qu’on doit leur dire d’abord c’est leurs progrès. Cette question de l’évaluation a été traitée de manière très intéressante lors de la conférence sur l’évaluation les 12 et 13 décembre, en ligne. Des documents devraient arriver sur Eduscol, mais déjà, réflexion du groupe maternelle sur les cahiers de réussite et/ou de progrès. Dernières informations : un outil de suivi d’un recto A4 et un demi verso qui aura vocation à être transmis au CP, ne correspondra pas exactement aux attendus de fin de maternelle mais à ce que l’enfant doit avoir acquis pour être « bien » au CP. Plus un carnet de suivi de l’enfant qui devra faire l’objet d’échange avec les parents deux fois par an, ce carnet devra être construit en équipe et pourra revêtir différentes formes : écrits, photos, vidéos… Attention le contenu du carnet de suivi ne doit pas être supérieur en exigence au contenu de la fiche de suivi. K DARTOIS CPC Agen 3 – mission maternelle

Une école qui organise des modalités spécifiques d’apprentissage Apprendre en jouant Apprendre en réfléchissant et en résolvant des problèmes Apprendre en s’exerçant Apprendre en se remémorant et en mémorisant La nécessité du travail d’équipe est inscrite dans les programmes. Ce nécessaire travail d’équipe doit permettre la construction de ressources et d’outils communs. C’est au directeur/trice d’impulser ce travail. (p.4) Les modalités d’apprentissage ne sont pas nouvelles mais sont explicites. Là aussi, une nécessaire communication auprès des enseignants (p.4 : vécus plutôt qu’exercices formels sous forme de fiches) et des familles pour expliquer les manières de travailler. Le jeu : connaissances primaires (apprentissages adaptatifs) et connaissances secondaires (apprentissages par guidage, découverte, enseignement) > Tricot http://www.esen.education.fr/fr/ressources-par-type/conferences-en-ligne/detail-d-une-conference/?idRessource=1519&cHash=729e7c5919 Il s’agit d’une pédagogie de l’activité, sans activisme (agir pour agir), ni formalisme (ce vers quoi nous avions dérivé avec des fiches, du formel, beaucoup trop tôt, insuffisamment ancré dans l’activité). V Bouysse la définit comme structurée autour de trois verbes clés : AGIR, REUSSIR, COMPRENDRE. Le jeu représente complètement l’AGIR, pas le jeu de règles, mais l’activité que l’enfant choisit, qu’il fait évoluer en fonction de ses initiatives. C’est parce qu’on ne reçoit pas de consigne de l’extérieur qu’on va inventer quelque chose. Il faut que l’enfant puisse faire (essayer, recommencer…) Mais au-delà du jeu, il y a la nécessité pour l’enfant de REUSSIR, d’aller au bout de son intention, de la réponse à une consigne… On doit aider chaque enfant à réussir, pas seulement constater la réussite. Enfin, la troisième dimension de cette pédagogie, qui est aussi le point inséparable de la fonction de l’école, c’est COMPRENDRE : c’est ce qui est en jeu. On n’a pas fini si on ne sait pas pourquoi on a réussi. On doit retirer de chaque expérience ce qui a fonctionné ou pas, anticiper sur ce qu’on fera la prochaine fois pour que ça réussisse. Devenir élève, c’est prendre cette distance, c’est cette réflexivité que tous n’ont pas acquis dans leur milieu familial. (évident dans des milieux où enfants sont stimulés) Idée de justice ici encore. Il y a beaucoup à faire pour être à la hauteur des attendus du texte ; il va falloir combattre la répétition des mêmes situations sans progressivité, retrouver le sens des enjeux de ces activités en luttant contre une forme de banalisation, dépasser les pratiques occasionnelles en se rappelant que le « quantitatif » en pédagogie est source de « qualitatif ». Mais pas le quantitatif pour tous systématiquement, ni pour tous au même moment. K DARTOIS CPC Agen 3 – mission maternelle

Une école où les enfants vont apprendre ensemble et vivre ensemble Comprendre la fonction de l’école Se construire comme personne singulière au sein d’un groupe Le texte des programmes parle le plus souvent d’enfants et non d’élèves. Ce qui était un titre de chapitre (devenir élève) dans les programmes 2008 apparaît maintenant dans le contenu du texte : p. 5. (l’enfant est appelé à devenir élève, de manière très progressive) Donc attention aux attentes des enseignants quant au niveau de classe précédent. On ne renonce pas à faire de chaque enfant un élève mais on s’intéresse à chaque enfant dans sa globalité : le cognitif ne peut se concevoir sans le moteur et le social. Il faut que l’enfant soit bien pour pouvoir bien apprendre : c’est un nouvel équilibre. Enfin, appellation : apprendre ensemble et vivre ensemble. Ce n’est pas seulement vivre avec ou à côté des autres, c’est aussi construire avec les autres. K DARTOIS CPC Agen 3 – mission maternelle

Les cinq domaines d’apprentissage La structure de chaque domaine est identique : Une définition générale Les objectifs visés et éléments de progressivité Ce qui est attendu des enfants en fin d’école maternelle Les attendus de fin de cycle sont comme des « phares » qui, de loin, éclairent le chemin et indiquent le point d’arrivée. Ils ne peuvent inspirer une pédagogie en section de petits, ni quant au niveau d’exigence, ni même sur la nature des activités. On sait que les enfants sont très différents entre les trois sections. Le texte manifeste bien, je crois, qu’il y a une césure après la section des petits, en évoquant souvent un tournant « vers 3/4 ans ». Il n’est sans doute pas exagéré de dire qu’il y a deux périodes à l’école maternelle, la petite section en une ou deux années selon l’âge de la première scolarisation d’une part et, d’autre part, les moyenne et grande sections. Une représentation est à éviter à propos de « progressivité », celle qui consiste à normer les parcours en indiquant des exigences pour chaque année. Plus les enfants sont petits, plus ils sont différents au sein d’une même section : du fait de leur maturité propre et, aussi, du fait des conditions éducatives dans lesquelles ils ont grandi et qui ont un poids très important, les écarts n’ayant pas encore été « réduits » par la scolarisation. Viviane Bouysse (mars 2015) K DARTOIS CPC Agen 3 – mission maternelle

Des continuités… et des nouveautés Un cycle autonome, mais à préserver du repli sur soi. La pédagogie de l’oral La bienveillance Place du jeu Temps d’activité physique Une approche plus mathématique du nombre Explorer le monde Agir, s’exprimer, comprendre Numérique Langues vivantes Les nouveautés dans la rédaction des programmes : 1. Continuités nouveau pour l’avant : structures petite enfance, impulse davantage encore l’après : relation avec le CP. 2. Pour l’oral, l’accent est mis davantage sur l’individualisation, l’importance des interactions personnalisées et des conversations. (attention, il s’agit d’avoir des conversations avec, p.7) On assiste parallèlement à une revalorisation de l’écrire. Travailler comme il est indiqué, c’est aussi affermir l’oral parce que l’écrit avec les jeunes enfants s’accroche à l’oral, qu’il s’agisse de la dictée à l’adulte ou de l’encodage de mots. 3. Ils réintroduisent un peu de « mathématiques » avec une approche du nombre qui dépasse les approches antérieures devenues à l’excès langagières et culturelles, qui va vers plus de structuration de la compréhension de ce qu’est un nombre. La rupture est significative. Importance de la compréhension du nombre qui se fait lentement (p.16) et qui est un matériau de travail qui se décompose, passage au nombre d’après par l’ajout d’une unité, importance de l’écrit comme mémoire de la quantité et outil de communication, explicitation des procédures de dénombrement. 4. Nouvel intitulé : agir, s’exprimer, comprendre : retour sur agir, réussir, comprendre. 5. On parle d’explorer le monde et non seulement de le découvrir comme dans les anciens programmes > changement réel en terme de gestes enseignants et préparation de sa classe. L’enfant est ACTIF. 6. Premiers outils pour se repérer dans un monde plus complexe : outils numériques, monde des images. K DARTOIS CPC Agen 3 – mission maternelle