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LA MULTIPLICATION DES VOIX DANS LE DISCOURS: DIALOGISME ET POLYPHONIE

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1 LA MULTIPLICATION DES VOIX DANS LE DISCOURS: DIALOGISME ET POLYPHONIE
2 concepts centraux dans la linguistique pragmatique

2 LA POLYPHONIE vue dans la perspective pragmatique concerne la description des phénomènes liés à l’emploi de la langue. Terme emprunté à la musique. Il vient de poly, plusieurs, et phonê, sons, donc un chant à plus d’une voix. Par voix, on comprend une ligne mélodique, qui peut être executée par une ou plusieurs instruments (=“voix”). Selon les polyphonistes, le sujet parlant n’est pas le seul à faire entendre sa voix dans l’énoncé, comme on le considérait traditionnellement, mais on peut y trouver aussi d’autres « voix » (appelés aussi « points de vue », sujets de conscience, selon la perspective adoptée)

3 deux axes de développement: littéraire et linguistique
En littérature: Mikhaïl Bakhtine (début des années vingt - Esthétique et théorie du roman) Gérard Genette (Figures) En linguistique: Charles Bally: Linguistique générale et linguistique française (1932) Oswald Ducrot (les années ’70 et ’80) La SCAPOLINE (Theorie scandinave de la polyphonie linguistique – de nos jours)

4 Charles Bally: Linguistique générale et linguistique française (1932)
la réflexion est centrée autour des notions de modus et de dictum Distinctions essentielles pour forger les fondements de la théorie polyphonique: la pensée communiquée n’est pas, forcément, celle du sujet parlant, et, parfois, elle n’est même pas présentée comme telle (il se distancie des philosophes de Port-Royal) la pensée se décompose en un élément actif (ou subjectif), la réaction, et un élément passif (objectif), la représentation le sens peut manifester, montrer d’autres sujets que le sujet parlant

5 MODUS (=sujet modal) + verbe modal + D ICTUM
Cette distinction se réfère à la réaction, respectivement à la représentation d’un sujet. les deux composants peuvent être identifiés aisément : Je crois /veux / pense / que Jean est innocent sujet modal verbes modaux dictum dans une phrase telle : Mon mari a décidé que je le trompe le sujet modal (le sujet à qui est attribuée la pensée communiquée) n’est pas nécessairement identique au sujet parlant. Le locuteur semble ne pas prendre en charge le contenu communiqué (Je ne trompe pas mon mari). Cela prouve la séparation entre le sujet modal et le sujet parlant.

6 Exemples de ce que Bally nomme « dédoublement de personnalité »:
le mensonge l’ironie Se caractérisent par séparation entre la pensée du sujet parlant et la pensée communiquée par lui et qu’il donne comme étant la sienne. Commentaire sur la conception de Bally: « la perpétuelle possibilité d’une séparation entre la pensée que l’on a et celle que l’on communique (en se l’attribuant ou non) lui semble une conséquence nécessaire de la nature du signe » (O. Ducrot, Logique, structure, énonciation,1989, le chapitre « Enonciation et polyphonie chez Charles Bally » ) La liberté de choisir des signes implique la liberté de choisir une pensée. C’est un jeu de masques et de personnages, et « même si le personnage choisi est conforme à la pensée réelle, c’est encore un personnage ».

7 la distinction du sujet parlant et du sujet modal relève du caractère skisophrénique inhérent à toute communication. Exemple: la phrase: « La terre tourne » pourrait être décomposée en : Je vous fais savoir (communication) / que je suis convaincu (modalité) / que la terre tourne Le sujet communiquant profère le premier énoncé et il apparaît à côté du sujet modal et du sujet parlant. Voilà une distribution proche de celle de Genette, dans Figures III, entre auteur / écrivain / narrateur

8 Une poétique de l’énonciation (Mikhaïl Bakhtine)
(Esthétique et théorie du roman - un livre capital concernant les problèmes de stylistique du roman ) rejette l’ancienne conception sur l’œuvre littéraire, perpétuée par la stylistique ancienne, qui la considérait comme un monologue clos, se suffisant à lui-même et mettant en scène un auditeur passif. La littérature est caractérisée par la plurivocité et par le plurilinguisme, par une dialogisation interne du discours Bakhtine impose une nouvelle linguistique, la translinguistique (Tz. Todorov, Le principe dialogique, p. 42) correspondant, d’après tous les indices, à la pragmatique d’aujourd’hui.

9 « Je ne peut se réaliser en discours qu’en s’appuyant sur nous ».
Bakhtine souligne le rôle du contexte d’énonciation dans la création du sens. le sens d’un énoncé implique l’idée de communauté : l’influence de l’interlocuteur y est déterminante. tout énoncé est le produit d’une interaction entre les interlocuteurs: « Je ne peut se réaliser en discours qu’en s’appuyant sur nous ». Le mythe du locuteur - unique responsable de son énoncé est rejeté.

10 A commenter: « On ne peut mettre sur le compte du sujet unique, pris isolément, toute la part verbale dans l’homme (discours extérieur aussi bien qu’intérieur) ; celle-ci appartient, non pas à l’individu, mais à son groupe social (à son environnement social) [...]. Toute motivation d’une action, toute prise de conscience de soi (or la conscience de soi est toujours verbale, se ramène toujours à la recherche d’un certaine complexe verbal) est une façon de se mettre en rapport avec une quelconque norme sociale ; c’est, pour ainsi dire, une socialisation de soi et de son action. Devenant conscient de moi, j’essaie en quelque sorte de me voir avec les yeux d’un autre homme, d’un autre représentant de mon groupe social ou de ma classe » (Mikhaïl Bakhtine, V. N. Voloschinov, Le freudisme)

11 DIALOGISME ET INTERTEXTUALITE
Tout énoncé, quelque réduit qu’il soit, « apparaît aux yeux de Bakhtine comme un petit drame » (Cf. Tz, Todorov, Le principe dialogique, 1981) Ce drame contient des rôles minimaux : le locuteur, l’objet, l’auditeur. le plus grand rôle que tout énoncé est voué à jouer est celui de l’intertextualité (terme emprunté à J. Kristeva), parce que: - les mots d’une langue ne sont pas neutres, ils contiennent les aspirations et les évaluations d’autrui - on reçoit les mots par la voix d’autrui ; - les mots sont pénétrés par les intentions d’autrui ; - le discours est interindividuel ; - ce qui est dit, « exprimé », « explicite », est réitérable, et donc n’appartient pas uniquement au locuteur ; ce qui est non-dit, implicite, est la part unique du discours, qui appartient au seul locuteur ; - l’auteur et l’auditeur ont des droits égaux sur le discours ; - est intertextuel tout rapport entre deux énoncés ; - l’intertextualité appartient au discours, non à la langue ; - tout discours renvoie au moins à deux sujets, et donc à un dialogue potentiel ; - tout roman est un système dialogique ;

12 la jonction dialogique – concept bakhtinien - suppose:
d’autres types de discours où le rapport intertextuel est essentiel sont: la conversation quotidienne, le droit, la religion, les sciences humaines, les genres rhétoriques (le discours politique, etc.). la jonction dialogique – concept bakhtinien - suppose: l’orientation vers un interlocuteur, avec lequel le locuteur entre en « relation dialogique » : le locuteur s’introduit « dans la perspective étrangère de son interlocuteur, construit son énoncé sur un territoire étranger, sur le fond aperceptif de son interlocuteur » (Esthétique et théorie du roman). chaque mot porte la charge de ses emplois, « tous les mots, toutes les formes sont peuplés d’intentions » (Idem) Découvrir « la parole d'autrui » revient à interpréter les italiques, les guillemets qui cachent l'autre à l'aide de ces indications formelles de sa présence. Des connecteurs censés introduire la parole d'autrui: en conséquence, puisque, car, à cause de, malgré, ainsi, par conséquent; ils se dépouillent de l'intention directe de l'auteur.

13 CONCLUSIONS - commentaires:
« Pour Bakhtine, la polyphonie est, avant tout, un phénomène poétique (…) Dans l'univers bakhtinien, tout se concentre autour des voix et des tons qui remplissent l'espace du langage et dont l’écho fait partie de tout usage de la parole. L’oreille se trouve ici au milieu d’une pluralité vocale. Elle ne peut pas distinguer les voix; elle ignore le plus souvent d’où exactement elles viennent et à qui elles appartiennent… Nos mots sont imprégnés des voix et des accents de leurs multiples acteurs et de leurs multiples interlocuteurs. Mais ces voix et ces accent, tout en habitant nos mots, tout en raisonnant à l’intérieur de notre discours, perdent la trace de leurs origines ». ( M. Velcic-Canivez, « La poyphonie: Bakhtine et Ducrot », Poétique, 131, 2002, Paris, Seuil)

14 La polyphonie chez Ducrot : une pragmatique fondée sur l’énonciation
La polyphonie bakhtinienne est reprise explicitement par Oswald Ducrot comme une pragmatique fondée sur l’énonciation; c’est la connaissance de la langue qui est le centre d’intérêt. Thèse défendue: tout énoncé consiste dans la mise en scène de quelques instances énonciatives distinctes, auxquelles le locuteur peut se présenter comme associé ou non. La polyphonie étudie un énoncé qui signale, dans son énonciation, la superposition de plusieurs voix.

15 Exemple d’ énoncé avec identité entre les instances (« sujet parlant », « énonciateur », « locuteur », « sujet de conscience »): J’ai lu une étude intéressante de Ducrot (énoncé prononcé par moi-même devant un groupe d’étudiants ) Exemple d’énoncé avec dissociation entre sujet parlant (le sujet empirique, producteur matériel de l'énoncé), et le locuteur (être de discours, présenté comme source de l'énoncé et « responsable de l'énonciation »): Les formulaires administratifs à remplir par une personne qui est intéressée (Je, soussigné, ...), où cette personne n’est pas l’auteur empirique du texte. Observation: une fois le formulaire signé, la personne apparaît comme le locuteur et le responsable de l’énoncé.

16 Paul: Pierre m'a dit: « Je m'en vais »
Dissociation entre le locuteur (responsable de l’ énonciation) et l’énonciateur (l'origine des points de vue exprimés): Dans: Paul: Pierre m'a dit: « Je m'en vais »  - le pronom je renvoie non à celui qui parle (Paul), mais au locuteur Pierre. - le discours rapporté est un cas particulier de polyphonie (appelée aussi double énonciation), qui consiste « à faire entendre deux locuteurs distincts dans le même énoncé; c’est un premier degré de polyphonie, qualitativement différent de celui par lequel un locuteur fait entendre différents énonciateurs dans son énoncé » (J. Moeschler, A. Auchlin, Introduction à la linguistique contemporaine, Paris, Armand Colin, 1997, p. 146)

17 LES ENONCIATEURS Ils peuvent ne pas être repérés d’une façon précise à travers les indices de l’énoncé Exemple: le discours rapporté en style direct, où je change de référent : « J’appelle énonciateurs ces êtres qui sont censés s’exprimer à travers l’énonciation, sans que pour autant on leur attribue des mots précis ; s’ils parlent, c’est seulement en ce sens que l’énonciation est vue comme exprimant leur point de vue, leur position, leur attitude, mais non pas, au sens matériel du terme, leurs paroles » (O. Ducrot, Le dire et le dit, p. 204) L’énoncé offre des indices dont l’énonciation constitue l’image

18 Vous ne trouvez pas qu'il fait froid ici?
Autre exemple: les actes de langage indirectes: Vous ne trouvez pas qu'il fait froid ici? le locuteur (celui qui produit un énoncé) deux énonciateurs (l’un qui est responsable de la question, l’autre qui est responsable de la requête) - Fermez la porte! Problème: Établir la différence entre un interjection telle Hélas et un énonce déclaratif de type « Je suis triste » - le locuteur en tant que tel (locuteur L) - le locuteur en tant qu’être du monde ( - locuteur lambda). Le locuteur L désigne l’instance à l’œuvre pour l’énoncé précisément considéré, responsable de l’énonciation; le locuteur lambda désigne l’être du monde, il est « une personne complète, qui possède, entre autres propriétés, celle d’être l’origine de l’énoncé » (O. Ducrot, Le dire et le dit, p. 200) Selon O. Ducrot, l’être à qui est attribué le sentiment dans un énoncé déclaratif est , cet être du monde qui a la propriété d’énoncer sa tristesse et sa joie. En échange, celui à qui on attribue un sentiment de tristesse dans une interjection est le locuteur L, vu « dans son engagement »

19 O. Ducrot et G. Genette Tout comme Genette, qui distingue l’auteur, le narrateur et le personnage (dont le narrateur peut adopter le point de vue), Ducrot distingue le sujet parlant, producteur empirique de l’énoncé (équivalent de l’auteur) et le locuteur, instance qui prend la responsabilité de l’acte de langage (équivalent du narrateur). Le locuteur peut mettre en scène un énonciateur (instance purement abstraite, équivalent du personnage focalisateur) dont il cite le point de vue en s’en distanciant ou non « Je dirai que l’énonciateur est au locuteur ce que le personnage est à l’auteur » (Le dire et le dit, p. 205).

20 La théorie scandinave de la polyphonie. Le projet ScaPoLine
Prémisses: La théorie polyphonique est une théorie sémantique, discursive, structuraliste instructionnelle « elle est sémantique parce son objet est le sens des énoncés ; elle est discursive parce que le sens est vu comme constitué de traces d'un discours cristallisé et parce que ce sens concerne l'intégration discursive de l'énoncé ; elle est structuraliste parce qu'elle part d'une conception structuraliste de l'organisation du discours ; elle est instructionnelle parce qu'elle fournit des instructions pour l'interprétation de l'énoncé » (Nølke, H, Olsen, M, « Polyphonie: théorie et terminologie », Olsen M. (éd) in Polyphonie - linguistique et littéraire, no 2, 2000)

21 l'énoncé renferme des traces de ses protagonistes
le point de vue: notion centrale dans la théorie scandinave EXEMPLE: dans Ce mur n'est pas blanc deux points de vue - pdv - (incompatibles) cohabitent: pdv1 : « ce mur est blanc » pdv2 : « pdv1 est injustifié » Si l'émetteur s'est servi de la négation, c'est en effet parce que quelqu'un pense (ou aurait pu penser) que le mur est blanc (pdv1), ce qui est contraire à l'opinion de l'émetteur (pdv2). l'existence de ces deux points de vue est marquée dans les matériaux linguistiques mêmes par la présence de la négation ne...pas.

22 Les éléments fondamentaux: centrés autour de trois notions fondamentales :
les points de vue sont des unités sémantiques, qui renferment un contenu sémantique ; les êtres discursifs, qui sont les êtres susceptibles d'être tenus responsables des points de vue exprimés, ou plus précisément des jugements apportés par les pdv. ; les liens énonciatifs qui relient les êtres discursifs et les points de vue. un point de vue a une source, appelée énonciateur (variable qui peut être saturée à un stade ultérieur) Problème: identifier les êtres discursifs désignés comme énonciateurs des points de vue.

23 La cafetière est sur la table
EXEMPLE: La cafetière est sur la table Les différents points de vue ne sont pas formellement marqués l’énoncé contient en creux plusieurs êtres discursifs, tels : 1) Le locuteur de l’énoncé (L) qui s’associe au contenu posé La cafetière est sur la table et qui accorde le contenu présupposé Il existe une cafetière et il existe une table ; 2) Le locuteur textuel (LT), responsable du présupposé et du thème la cafetière ; 3) La voix publique (ON), qui accorde le contenu posé et celui présupposé ; 4) L’allocutaire (A), dont la présence n’est pas explicite, mais intégrée à la voix publique.

24 Jean : Malheureusement, Marie n’a pas passé l’examen
EXEMPLE: Jean : Malheureusement, Marie n’a pas passé l’examen L’adverbe d’énonciation « malheureusement » et la négation introduisent, dans une structure hiérarchique, plusieurs points de vue. Il y a aussi une multiplication des êtres de discours et des liens énonciatifs : pdv1: Marie a passé l’examen pdv2 : Marie n’a pas passé l’examen pdv3 : Malheureusement, Marie n’a pas passé l’examen L’être de discours qui est source du premier pdv est une instance indéterminée, alors que les deux derniers appartiennent au locuteur Jean, qui les prend en charge. Si l’énoncé se présentait de cette manière : J’ai entendu que, malheureusement, Marie n’a pas passé l’examen, Jean ne prend plus en charge l’énoncé négatif, qui est attribué à la voix publique, mais seulement le regret que les choses se sont passées ainsi (malheureusement…)

25 CONCLUSION: la ScaPoLine propose de considérer chaque énoncé comme un discours cristallisé. Le jeu polyphonique est codé dans la signification même de la phrase sous forme d'instructions relatives à l'interprétation particulière dans une situation singulière.

26 LES CONSTRUCTIONS POLYPHONIQUES
le discours polyphonique est hétérogène (Jacqueline Authier – Revuz ) – il implique, dans une perspective pragmatique, une interaction continuelle entre son extérieur et son intérieur; Cette caractéristique implique l’altérité discursive: on inscrit l’autre, par le biais de certaines marques, plus ou moins explicites, dans l’enchaînement du discours, dont on perturbe la linéarité. Un fragment cité en style indirect libre, un élément mis entre guillemets, en italique, glosé par une incise, interrompent le fil normal de l’énonciation par un autre acte d’énonciation, avec ou sans rupture syntaxique. Ces actes relèvent de l’altérité dans ce sens qu’ils sont renvoyés à l’extérieur du discours, par des moyens explicites ou implicites.

27 EXEMPLES DE CONFIGURATIONS POLYPHONIQUES (Les « autres » discours )
Caractéristique générale: la manière nette de délimitation par rapport à l’environnement du discours. Le fragment ainsi marqué reçoit un caractère de « particularité accidentelle », voire de défaut extérieur. une autre langue : Il n’est pas political correct. un autre registre discursif (familier, pédant, jeune, grossier, etc.) un autre discours (technique, marxiste, féministe, etc.) qui se dévoile comme appartenant à l’autre, ou une autre modalité d’éclaircir le sens d’un mot L’Europe et ses tribus, comme disent certains, est près de nous. La tragédie, dans le sens de Racine, a certaines particularités. un autre mot dans différentes figures rhétoriques (la réserve – une qualité banale, oui, banale si vous voulez -, hésitation ou rectification – banale ou plutôt commune ; banale, j’aurais dû dire commune -, la confirmation - c’est bien commune que je veux dire, etc.) ou un autre interlocuteur (si tu vois ce que je veux dire, si vous me passer le mot, pardonnez-moi l’expression, etc.)

28 Les reprises Paul : J’ai mal à la tête aujourd’hui ! Marie : Je suis très malade aujourd’hui ! C’est comme ça quand il faut visiter sa belle-mère ! Certains emplois de mais (notamment dans les structures peut-être p mais q), et d’autres nombreux connecteurs pragmatiques : Marie : Peut-être que tu as mal à la tête aujourd’hui, mais tu as une très bonne mine. Commentaire: Marie, l’auteur du deuxième énoncé, n’est pas responsable des deux affirmations qui y sont faites successivement. Elle prend en charge seulement la seconde, puisque la première est corrigée par mais.

29 Le discours rapporté en style direct
Marie : Paul m’a dit : « J’ai mal à la tête » - la première personne dénonce l’énonciation comme imputable à un certain locuteur on y trouve deux marques de première personne qui renvoient à deux êtres différents (me à Marie et Je à Paul)  Pour Ducrot, le locuteur est une « fiction discursive » Commentaire: « Certes, du point de vue empirique, l’énonciation est l’œuvre d’un seul sujet parlant, mais l’image qu’en donne l’énoncé est celle d’un échange, d’un dialogue, ou encore d’une hiérarchie de paroles ».  » (O. Ducrot, Le dire et le dit, pp )

30 Le discours rapporté en style indirect
Le discours rapporté en style indirect libre l’ironie C’est joli cet appartement ! (devant un appartement délabré) Commentaire: « parler de façon ironique, cela revient, pour un locuteur L, à présenter l’énonciation comme exprimant la position d’un énonciateur E dont on sait par ailleurs que le locuteur L n’en prend pas la responsabilité et, bien plus, qu’il la tient pour absurde » (O. Ducrot, Le dire et le dit, 1984) la négation Eh ! un voyage à Paris ne coûte pas trois sous Le locuteur met en scène implicitement un énonciateur qui aurait dit : « C’est bon marché d’aller Paris » et lui répond en prenant ses distances par rapport à son point de vue. la présupposition: l’ énoncé Il a cessé de battre sa femme a deux énonciateurs, E1 et E2, qui sont responsables du contenu posé (E1) et de la présupposition Il battait, autrefois, sa femme (E2). L’énonciateur E1 est assimilé au locuteur (en accomplissant un acte d’affirmation),

31 La polyphonie - une métaphore théâtrale
CONCLUSIONS La polyphonie - une métaphore théâtrale Chaque discours se déroule sur une « scène énonciative » La conception polyphonique nous permet de voir dans le discours une mise en scène crée par le biais de l’énonciation ; la parole y est attribuée à de divers personnages, qui ont même la liberté d’agir indépendamment de leur auteur. La dissociation des voix qui s’opère au niveau du discours permet de parler d’une métaphore théâtrale. L’auteur, qui est censé s’adresser à son public, y est assimilé au locuteur. L’auteur met en scène des personnages, tout comme le locuteur se fait le porte-parole des points de vue des énonciateurs: « le locuteur fait de son énonciation une sorte de représentation, où la parole est donnée à différents personnages, les énonciateurs » (O. Ducrot, Le dire et le dit, 1984, p. 231)


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