Séminaire GDR TICS – Économie des communautés médiatées – 31 janvier 2003 "L'économie des communautés médiatées" Programme Interdisciplinaire du CNRS "Société.

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1 Séminaire GDR TICS – Économie des communautés médiatées – 31 janvier 2003 "L'économie des communautés médiatées" Programme Interdisciplinaire du CNRS "Société de l’information" Axe 3 : Construction d’une économie et d’une société de l’information (ENST - CNAM - EHESS - LATAPSES) Séminaire GDR TICS (31 janvier 2003) Michel Gensollen

2 Séminaire GDR TICS – Économie des communautés médiatées – 31 janvier 2003 Plan Le cadre du programme d'études La problématique de recherche Les recherches engagées  Axes d'analyse  Typologie des communautés médiatées  Travaux en cours  Développements ultérieurs

3 Séminaire GDR TICS – Économie des communautés médiatées – 31 janvier 2003 Le cadre général I Alors qu'on s'attendait plutôt à ce que Internet forme de nouvelles relations  B to C (CRM) ou B to B (places de marché, extranets) C to C  ce sont les relations C to C qui changent le fonctionnement des marchés On a d'abord cru ("nouvelle économie") que les TIC modifieraient les marchés en imitant les procédures des marchés réels  magasins virtuels, paiements en ligne, etc.  dans le cas des communautés: sites d'achats groupés, CRM "tribal",.. procédures d'échange d'information alors que les TIC modifient les procédures d'échange d'information en induisant une nouvelle socialité : interactions sur des sites d'échange  d'informations de type contenu (fichiers)  d'informations générales ou phatiques (forums, chats)  d'informations préparatoires à l'achat (avis des premiers consommateurs)  d'informations préparatoire à l'usage (conseils des usagers chevronnés) Analyse d'exemples concrets :  Amazon.com, eBay, Kazaa, User List,..

4 Séminaire GDR TICS – Économie des communautés médiatées – 31 janvier 2003 Le cadre général II Comment ces construits d'interaction se forment-ils (et s'entretiennent-ils)?  reposent-ils sur l'altruisme ?  pourquoi le free-riding ne les fait pas disparaître ?  quel type de gouvernance ?  quelle dynamique d'interaction ?  quels rapports entre cette dynamique et les communityware utilisés A quoi peuvent-ils servir ?  quelles sont les conséquences de leur existence ?  comment modifient-ils le fonctionnement des marchés ?  comment entrent-ils en compétition avec les régulations antérieures ?

5 Séminaire GDR TICS – Économie des communautés médiatées – 31 janvier 2003 Les laboratoires concernés ENST ENST  Economie – Gestion :  Michel Gensollen, Marc Bourreau, Claire Charbit, Valérie Fernandez  Sociologie :  Nicolas Auray  Informatique :  Laurent Pautet CNAM CNAM  Nicolas Curien, François Moreau, Gilbert Laffond, Jean Lainé LATAPSES LATAPSES  Richard Arena, Stéphane Ngo Mai, Alain Raybaut, Dominique Torre, Éric Darmon  Christian Longhi, Ludovic Ragni EHESS EHESS  Bernard Conein, Sébastien Delsalle

6 Séminaire GDR TICS – Économie des communautés médiatées – 31 janvier 2003 Le déroulement du programme La proposition porte sur trois ans  le CNRS a financé la première phase 1,5 an  et renvoyé l'approbation de la seconde phase aux résultats de la première Début du programme : début 2002  Premiers échanges entre les laboratoires : janvier – février 2002  Réunion de lancement du projet : 21 mars 2002  Séminaire à mi-parcours : 7 et 8 octobre 2002 (confrontation des démarches)  Séminaire phase 1 : 3-4 avril 2003 (relecture des papiers)  Rapport phase 1 et proposition phase 2 : juin 2003

7 Séminaire GDR TICS – Économie des communautés médiatées – 31 janvier 2003 La problématique de la recherche Les marchés se caractérisent de plus en plus par leurs processeurs d'information  les informations à traiter sont de plus en plus nombreuses et complexes  les biens se renouvellent rapidement (progrès technique)  ils sont très nombreux et divers en raison même du succès de la concurrence monopolistique  ils sont d'usage complexe (apprentissage) et paramétriques (à adapter) les TIC permettent de nouveaux traitements informationnels Les TIC (et Internet) font passer Les TIC (et Internet) font passer  d'un modèle d'information diffusée (publicité)  unidirectionnel : Émetteur – Récepteurs  les phases d'innovation technique, d'apprentissage des usages, étant hors marché  auquel correspond la concurrence monopolistique  à un modèle d'échange d'informations  échange plus symétrique  auquel correspond quel nouveau type de concurrence ?

8 Séminaire GDR TICS – Économie des communautés médiatées – 31 janvier 2003 Objet d'étude Objet d'étude :  quels construits sociaux nouveaux ? / pour quelle concurrence ? Ces construits sociaux sont à la fois: Ces construits sociaux sont à la fois: des méta-marchés des méta-marchés  parce qu'ils permettent le fonctionnement des marchés dans leur double rôle:  réaliser une allocation efficace  obliger les B et les C à découvrir et inventer (Hayek): usages / innovations  parce qu'ils partagent avec eux certaines caractéristiques  échanges (non marchands) de certaines ressources  lien social sans lien personnel des communautés médiatées des communautés médiatées  communautés: parce qu'il s'agit d'interaction entre consommateurs  médiatées  par des moyens techniques (réseaux, plateformes, logiciels,..)  parce que les échanges se font sont au travers de la construction collective d'un objet informationnel (utile au fonctionnement du marché primaire)

9 Séminaire GDR TICS – Économie des communautés médiatées – 31 janvier 2003 Les caractéristiques des communautés Les communautés médiatées se caractérisent par: Les communautés médiatées se caractérisent par: des lieux (+ ou – abstraits): ouverture moins des groupes fermés d'individus que des lieux (+ ou – abstraits): ouverture un objet informationnel commun (statuts des interactants +/- différenciés)  constitué par un petit nombre  utilisé par un plus grand nombre altruisme limité et forte réciprocité (homo reciprocans)  la contribution est utile au contributeur (reconnaissance)  l'utilisation est coûteuse en temps de recherche  d'où la nécessité d'un discipline collective à faire respecter de façon plus ou moins formelle le lien interpersonnel (jeux répétés entre deux personnes) est plutôt une nuisance les performances des échanges d'informations dépendent  moins des contenus (diffusé des entreprises vers les ménages: traitement symbolique)  que des structures d'interaction entre les ménages (au travers des logiciels fournis par les entreprises)

10 Séminaire GDR TICS – Économie des communautés médiatées – 31 janvier 2003 Communautés = Lieux : Structure du web Les structures sociales réelles Les structures sociales réelles forment un graphe de type small world  clusters  liens longs entre clusters (autocatalytic set) formant des liens faibles (au sens de Granovetter)  diamètre de l'ordre de 6  communautés : clusters (ensemble de nœuds fortement reliés: eux / nous) Le web Le web forme un graphe de type scale-free  vertex connectivities follow a scale-free power-law distribution (Faloutsos, Barabasi)  hubs importants (équipés de moteurs de recherche)  diamètre de l'ordre de 18  communautés : hubs (ensemble de contributeurs (avec des sites reliés) et ensemble d'utilisateurs : constitution d'un bien commun)

11 Séminaire GDR TICS – Économie des communautés médiatées – 31 janvier 2003 La rationalisation des communautés La rationalisation La rationalisation (Max Weber)  la rationalité s'impose dans tous les domaines: les rapports sociaux sont dépersonnalisés et universalisés  émergence de la médiation rationnelle:  bureaucratie (domination légale-rationnelle) à partir de la relation charismatique ou traditionnelle: non plus (i,j) à mais (i jouant le rôle a, j jouant le rôle b)  marché (relation dépersonnalisée) à partir de la relation (jeu répété) de marchandage: non plus (i,j) mais (i,marché,j), même si i est en contact avec j  désenchantement : la rationalisation conduit au recul du religieux et du magique; à une perte de sens. Les communautés virtuellessuivent une évolution semblable Les communautés virtuelles (i.e. sur Internet) suivent une évolution semblable:  le lien communautaire réel, transposé dans le monde virtuel, fait place à  une relation impersonnelle (même si intime) souvent asynchrone objet informationnel commun  i participe à la construction d'un objet informationnel commun  j exploite cet objet informationnel objet informationnel commun On analyse les communautés où cet objet informationnel commun sert au fonctionnement des marchés  mais il existe d'autres construits sur Internet  les communautés bureaucratiques réenchantées des jeux MMORPG

12 Séminaire GDR TICS – Économie des communautés médiatées – 31 janvier 2003 Axes d'analyse micro constitution 1 - Analyse micro de la logique de constitution de l'objet informationnel  pourquoi les contributeurs participent à la création du bien commun ?  coûts / rétributions individuels & évolution de populations de "reciprocans" microd'utilisation 2 - Analyse micro de la logique d'utilisation de l'objet informationnel commun  comment les consommateurs utilisent l'objet commun ?  coûts / avantages de la recherche / compréhension des informations méso 3 - Analyse méso de la dynamique (création/entretien) de l'objet informationnel  amorçage, régime permanent  rôle des procédures formelles d'interaction (institutions / logiciels) méso conséquences 4 - Analyse méso des conséquences du métamarché sur le marché primaire  selon le type de fonctionnement des communautés  quelles conséquences sur les performances du marché primaire correspondant constitution 5 - Analyse du processus de constitution des communautés virtuelles  constitution à partir de communautés réelles transposées (par rationalisation du lien social)  constitution à partir d'un lieu virtuel (logiciel)  constitution autour d'un projet (leader)

13 Séminaire GDR TICS – Économie des communautés médiatées – 31 janvier 2003 Typologie des méta-marchés Typologie des communautés selon le type de marché primaire régulé  quels sont les marchés primaires très demandeurs en échanges informationnels ? biens d'expérience  marché de biens d'expérience : U non connue a priori biens complexes  marché de biens complexes : l'utilisation demande des capacités de représentation nouvelles que les consommateurs doivent acquérir biens numérisés  marché de biens numérisés (dématérialisation) : il peut y avoir confusion entre  l'information (qualité variable, échantillon,..) et  la méta-information (elle-même feuilletée: avis sur les avis, etc.) Ces méta-marchés correspondent à des communautés aux fonctionnements différents :  communautés d'expérience (rapports entre early adopters et suiveurs)  communautés épistémiques (rapports entre experts et apprentis)  communautés d'échange (troc de fichiers, d'informations,..) Mais, dans tous les cas  certains disposent d'informations duplicables / diffusables sans coûts, dont ils font profiter les autres (moteur des gains de productivité dans une société d'information)  déplacement de la valeur, des biens (numérisés) vers la méta-information

14 Séminaire GDR TICS – Économie des communautés médiatées – 31 janvier 2003 Types de communautés Communautés de duplication Communautésd'expérienceCommunautésépistémiques Type Echange : Chacun donne accès à ses informations, que les autres copient Marchés d'occasion avec incertitude sur le vendeur Biens d'expérience qualité inconnue a priori Biens culturels Biens paramé- triques ExemplesNapsterKazaaeBayAmazonJeux Pages perso Weblog Debian Ce qui est échangé des octets (fichiers) des informations (sens) sur une expérience passée confrontation de représentations (savoir algorithmique)

15 Séminaire GDR TICS – Économie des communautés médiatées – 31 janvier 2003 Communautés d'expérience Communautés de constitution d'un corpus critique raisonné  expérience simple (qualité verticale: eBay): honnêteté  expérience complexe (qualité horizontale: Amazon): goûts L'institution (règles de constitution du corpus) est formée de  moyens de focaliser l'attention sur certains items (topologie dans l'espace des biens)  critiques (plus ou moins éditées)  avis sur les critiques (notes sur leur utilité)  de moyens de connaître l'émetteur: intimité instrumentale (page)  qui il est  les autres critiques qu'il a déjà écrites Quelle motivation à participer ?  coûts/avantages d'écriture et de lecture des critiques  le rôle du nom ou du pseudo et de la "face à garder" Quelles conséquences sur le marché (à court terme et à long terme) ?  mise en cause du modèle diffusé  plus de variété des biens ?  plus de différenciation des goûts ?

16 Séminaire GDR TICS – Économie des communautés médiatées – 31 janvier 2003 Communautés épistémiques Communautés de constitution d'un savoir réparti  expertise reconnue de façon plus ou moins formelle  codification du savoir minimal pour participer (par exemple, dans des FAQ) L'institution (règles de constitution du corpus) est formée de:  de fils de discussion variés (type: requêtes – réponses)  de règles d'interaction et de procédures pour les faire respecter (flaming)  de règles de cooptation (developer, core-developer,..) Quelle motivation à participer ?  pour les utilisateurs: résoudre un problème concret  pour les experts (dans leurs rapports avec les utilisateurs)  aider la diffusion de leur produit  améliorer les produits pour tenir compte des usages  problème central: la rareté de l'attention des experts (comment trouver les bonnes questions ? ce sont celles qui paraissent stupides qui révèlent un conflit de représentation)  pour les experts entre eux : planifier les travaux Quelles conséquences sur le marché (à court terme et à long terme) ?  diffusion des biens complexes dans le grand public ?  innovation "endogène" micro-orientée par les utilisateurs

17 Séminaire GDR TICS – Économie des communautés médiatées – 31 janvier 2003 Communautés d'échange Communautés de constitution d'un corpus numérique (fichiers)  ensemble de fichiers répartis accessibles par tous (par exemple, les MP3)  indexation (sincère) des fichiers et des qualités d'accès L'institution (règles de constitution du corpus) est formée de  un logiciel permettant la localisation des fichiers (sans site central : sécurité)  des règles (implicites) de participation réciproque (contenu du directory public)  des moyens de relation pendant le chargement (e-mail spécifique par ex.) Quelle motivation à participer ?  coûts très faible d'offrir un fichier en copie (occupation de la bande)  problème d'amorçage, d'encombrement (les titres les plus demandés)  risque juridique faible Quelles conséquences sur le marché (à court terme et à long terme) ?  mise en cause du modèle éditorial actuel  plus de variétés des biens ? plus de différenciation des goûts ?  développement d'une production intermédiaire entre professionnelle et amateur ?

18 Séminaire GDR TICS – Économie des communautés médiatées – 31 janvier 2003 Les recherches engagées Comment fonctionnent les communautés épistémiques ? Comment fonctionnent les communautés épistémiques ?  communautés épistémiques : connaissances (? # information) situées et réparties (échange, élaboration commune..), ex Debian  EHESS & ENST  communautés d'expérience : logique de participation (apport, utilisation) de l'objet informationnel commun, ex Amazon  ENST & EHESS Sources des gains de productivité épistémiques Sources des gains de productivité épistémiques  pourquoi se regrouper ? division du travail (cas classique) mais aussi recherche d'une méta-solution et reproduction sans coûts de la solution  CNAM Rôle des méta-marchés comme régulateurs des marchés Rôle des méta-marchés comme régulateurs des marchés  relations entre la forme du méta-marché et la nature de l'équilibre  LATAPSES  concurrence entre méta-marché et système d'information diffusé  ENST Usages communautaires du Net et dynamique d'apprentissage Usages communautaires du Net et dynamique d'apprentissage  rapports entre communautés virtuelles et réelles: amorçage / prolongement..  ENST

19 Séminaire GDR TICS – Économie des communautés médiatées – 31 janvier 2003 Développements ultérieurs La formation de la valeur dans les communautés (méta-marchés)  les contributions et les consommations ne sont pas marchandes  mais comment se réalise l'arbitrage entre l'utilisation des diverses ressources  les temps de repérage (attention) et de contribution  selon les divers types de communautés Convergence de représentations et innovation  dans le cas des logiciels libres, les développeurs  aident les consommateurs  apprennent à partir des incompréhensions des utilisateurs ce qu'il faudrait améliorer  un tel modèle est-il généralisable comme moyen de piloter l'innovation ?  pré-marché : quel dialogue entre une demande non formée et une offre non définie ? Le cas des marchés intermédiaires et des entreprises  est-ce que les résultats sur les marchés finals s'étendent aux marchés intermédiaires ?  au niveau de "communautés d'entreprises" ?  ou plutôt au niveau de communautés de pratiques et de métiers qui modifient les types de rapports ?  entre les entreprises  entre les entreprises et leurs employés