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Lexpérience de la 2 e génération au Québec : les jeunes dorigine haïtienne Conférence dans le cadre de la série Brown Bag Métropolis Ottawa, le 13 novembre.

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1 Lexpérience de la 2 e génération au Québec : les jeunes dorigine haïtienne Conférence dans le cadre de la série Brown Bag Métropolis Ottawa, le 13 novembre 2008 Maryse Potvin, Ph.D. sociologie, Professeure, Faculté déducation, Université du Québec à Montréal (UQAM) Directrice du pôle « discriminations et insertion » du Centre détudes ethniques des universités montréalaises (CEETUM) Chercheure au Centre Métropolis du Québec

2 Plan de présentation Jeunes 2 e génération : un vieux débat mais des données récentes au CanadaJeunes 2 e génération : un vieux débat mais des données récentes au Canada Lexemple des jeunes dorigine haïtienne au Québec :Lexemple des jeunes dorigine haïtienne au Québec : –Une expérience sociale spécifique ? –Différents des autres jeunes Québécois ? –Première et seconde génération –Laction de différents pôles identitaires (dont : haïtianité, québécitude, blackness). –Rôle du racisme : tension entre les pôles –Pistes dactions

3 La 2 e génération : un vieux débat Début XXème siècle aux USA : École de Chicago, maintien de lethnicitéDébut XXème siècle aux USA : École de Chicago, maintien de lethnicité Consensus relatif : enfants nés dans la « pays daccueil » de parents immigrants (Gans, 1992; Portes, 1996; Waters, 1996; Perlmann et Waldinger, 1997; Zhou, 1997; Portes et Rumbaut, 2000).Consensus relatif : enfants nés dans la « pays daccueil » de parents immigrants (Gans, 1992; Portes, 1996; Waters, 1996; Perlmann et Waldinger, 1997; Zhou, 1997; Portes et Rumbaut, 2000). Certains incluent dans la «2e génération» les enfants dimmigrants arrivés en bas âge (moins de 5, 7 ou 10 ans) (Portes, Zhou,Jensen).Certains incluent dans la «2e génération» les enfants dimmigrants arrivés en bas âge (moins de 5, 7 ou 10 ans) (Portes, Zhou,Jensen). Rumbaut et Ima suggèrent le concept de «génération 1.5» pour désigner les jeunes nés à létranger mais socialisés et éduqués principalement aux E-U.Rumbaut et Ima suggèrent le concept de «génération 1.5» pour désigner les jeunes nés à létranger mais socialisés et éduqués principalement aux E-U. Ce concept : présomption dune expérience sociale spécifique et comparaison avec dautres groupes (dont la 1ère génération).Ce concept : présomption dune expérience sociale spécifique et comparaison avec dautres groupes (dont la 1ère génération).

4 La 2 e génération : données récentes au Canada Pour Statistiques Canada, la deuxième génération = née au Canada (question sur pays de naissance des parents réintroduite en 2001)Pour Statistiques Canada, la deuxième génération = née au Canada (question sur pays de naissance des parents réintroduite en 2001) Les jeunes issus de limmigration= nés au Canada ou immigrants. jusquoù remonter ? (Boyd)Les jeunes issus de limmigration= nés au Canada ou immigrants. jusquoù remonter ? (Boyd) Ne tient pas compte de lâge des parents au moment de leur migration. Peuvent être de 2e génération, selon la définition adoptéeNe tient pas compte de lâge des parents au moment de leur migration. Peuvent être de 2e génération, selon la définition adoptée LEnquête canadienne sur la diversité ethnique (CIC) = a montré les spécificités de lexpérience de la 2e génération de plusieurs minorités visibles, mais aussi son hétérogénéïté (variabilité selon les origines, le sexe, etc. : Boyd, 2008).LEnquête canadienne sur la diversité ethnique (CIC) = a montré les spécificités de lexpérience de la 2e génération de plusieurs minorités visibles, mais aussi son hétérogénéïté (variabilité selon les origines, le sexe, etc. : Boyd, 2008). Plusieurs indicateurs: chômage, salaires moindres, réussite scolaire et scolarité élevées, multilinguisme, perceptions similaires sur discriminations et sentiment de victimisation élevé (« droits acquis »), etc. (Reitz et Banerjee, 2007).Plusieurs indicateurs: chômage, salaires moindres, réussite scolaire et scolarité élevées, multilinguisme, perceptions similaires sur discriminations et sentiment de victimisation élevé (« droits acquis »), etc. (Reitz et Banerjee, 2007).

5 La 2 e génération : données récentes au Canada Les jeunes de 2e génération issue des minorités visibles sestiment davantage victimes de discriminations, parce quen tant que natifs du Canada, ils sattendent à ce que leurs droits de citoyens et légalité sociale soit respectés.Les jeunes de 2e génération issue des minorités visibles sestiment davantage victimes de discriminations, parce quen tant que natifs du Canada, ils sattendent à ce que leurs droits de citoyens et légalité sociale soit respectés. Les études, dans le dernier numéro de la Revue Diversité Canadienne, montrent toutes que le moment crucial de prise de conscience : transition vers lemploi/entrée sur le marché du travail.Les études, dans le dernier numéro de la Revue Diversité Canadienne, montrent toutes que le moment crucial de prise de conscience : transition vers lemploi/entrée sur le marché du travail. Au Québec, études des années 1980 et 90 ne distinguaient pas 1ère-2ème générations.Au Québec, études des années 1980 et 90 ne distinguaient pas 1ère-2ème générations.

6 Intérêts et intuitions de recherche Années 1980 et 1990, ces jeunes des minorités « visibles »:Années 1980 et 1990, ces jeunes des minorités « visibles »: –Population dorigine haïtienne: autour de 150 000. La moitié = née au Québec –Indicateurs négatifs: monoparentalité forte, pauvreté, crise dautorité parentale, taux de chômage (données par quartier + stat Can et Consortium de McGill). –Jeunes au centre de débats publics et de discours alarmistes sur lintégration, léchec scolaire, la violence urbaine, dans les médias, les milieux associatifs et intellectuels et les officines gouvernementales. –Phénomènes identitaires : Blackness, Malcolm X, Islam, rap, etc.

7 Ces jeunes, au centre des débats Dépeints comme problèmes et/ou victimes, sous langle de la « pathologie sociale » et dun conflit culturel propre à la deuxième génération.Dépeints comme problèmes et/ou victimes, sous langle de la « pathologie sociale » et dun conflit culturel propre à la deuxième génération. –Catégorie «problème», aliénée, anomique, prise entre deux systèmes culturels présumés inconciliables ou antagonistes. –Associés à : gangs de rues criminalisés, pauvreté, demandes daccommodements raisonnables –Le concept leur semble « réservé »

8 Ces jeunes, au centre des débats –Image de crise : associée aux jeunes minoritaires les plus insérés dans la culture majoritaire et dans le champ des rapports sociaux de la société«daccueil». –Insertion culturelle forte vs insertion sociale affaiblie (néoracisme /discriminations) –Il leur est demandé dincarner, plus que les autres citoyens, les réussites du « modèle dintégration » (et du « Nous inclusif ») et dattester par là du bon fonctionnement des décisions politiques prises à leur égard, de la « cohésion sociale » et de lordre dominant.

9 Ces jeunes, au centre des débats Leurs dits « problèmes » nous renseignent plus sur les sociétés daccueil elles-mêmes, et ses rapports majoritaires-minoritaires.Leurs dits « problèmes » nous renseignent plus sur les sociétés daccueil elles-mêmes, et ses rapports majoritaires-minoritaires. –Ex. Quartiers défavorisés de Montréal-Nord et St-Michel, souvent comparés à des ghettos et aux banlieues françaises. Refus au Québec de parler de ghettos mais de facto, une partie de ces jeunes constitue un « nouvelle classe urbaine marginale ». Ils mettent en cause le « modèle dintégration » et dégalité de la société dite daccueil ; « […] lon découvre les « deuxièmes générations » quand les enfants semblent moins bien traités que leurs aînés ou quand ils nacceptent plus dêtre aussi mal traités » (préface de Dubet, 2007 : 7)Ils mettent en cause le « modèle dintégration » et dégalité de la société dite daccueil ; « […] lon découvre les « deuxièmes générations » quand les enfants semblent moins bien traités que leurs aînés ou quand ils nacceptent plus dêtre aussi mal traités » (préface de Dubet, 2007 : 7)

10 Ces jeunes, au centre des débats Ils connaissent une assimilation segmentée (Zhou, 1997), même si certains réussissent scolairement et professionnellement (ex. Gouverneure générale), quittent les quartiers ethniques et échappent ainsi au statut de « deuxième génération ».Ils connaissent une assimilation segmentée (Zhou, 1997), même si certains réussissent scolairement et professionnellement (ex. Gouverneure générale), quittent les quartiers ethniques et échappent ainsi au statut de « deuxième génération ». « Pour lessentiel, le thème de la seconde génération apparaît quand sinterrompt le processus migratoire, quand les enfants et les petits enfants des premiers venus ne sont plus des immigrés et ne sont pas devenus non plus, malgré le temps, des Français ou des Québécois comme les autres » (Dubet, Ibid).

11 Notre recherche sur les jeunes dorigine haïtienne Série dinterventions sociologiques (années 1990-début 2000)Série dinterventions sociologiques (années 1990-début 2000) –Processus de réflexion collective sur plusieurs semaines avec chaque groupes (5 groupes de 10 personnes: 50) –Reproduction de relations sociales «en laboratoire » –Autres informateurs clés (entrevues individuelles: 40) –Participation à des événements et émissions de radio Séances avec des jeunes de 2e génération dorigine haïtienne, de milieux défavorisés et aisés (diversité : sexe, âge, quartiers, situation professionnelle…)Séances avec des jeunes de 2e génération dorigine haïtienne, de milieux défavorisés et aisés (diversité : sexe, âge, quartiers, situation professionnelle…) Première et 2e générations: similitudes et différences, réciprocité des regards et attentes mutuellesPremière et 2e générations: similitudes et différences, réciprocité des regards et attentes mutuelles Potvin, 1997, 1999, 2000, 2001, 2002, 2007a,b, 2008

12 Jeunes dorigine haïtienne Objectifs Comprendre comment les processus sociologiques de production des inégalités, des discriminations et des frontières, à lœuvre dans le quotidien de ces jeunes, agissent sur la construction de leur identité et, plus largement, de leur « expérience sociale ».Comprendre comment les processus sociologiques de production des inégalités, des discriminations et des frontières, à lœuvre dans le quotidien de ces jeunes, agissent sur la construction de leur identité et, plus largement, de leur « expérience sociale ». Mettre au jour le caractère pluriel et variable des processus et modalités de participation et dappartenance, mais aussi les stratégies de résistance, dopposition et de négociation de la seconde génération, tout en replaçant ces processus dans les rapports sociaux de leur société.Mettre au jour le caractère pluriel et variable des processus et modalités de participation et dappartenance, mais aussi les stratégies de résistance, dopposition et de négociation de la seconde génération, tout en replaçant ces processus dans les rapports sociaux de leur société. En quoi ces jeunes se distinguent des autres jeunes natifs du groupe «majoritaire» et de la première génération qui a immigré ?En quoi ces jeunes se distinguent des autres jeunes natifs du groupe «majoritaire» et de la première génération qui a immigré ? Une expérience sociale spécifique aux 2e générations ou une expérience propre aux groupes racialisés, ethnicisés, défavorisés ?Une expérience sociale spécifique aux 2e générations ou une expérience propre aux groupes racialisés, ethnicisés, défavorisés ?

13 Jeunes dorigine haïtienne Différences et similitudes avec les autres jeunes Québécois ? Processus dinsertion socio-culturelle qui, par la consommation de masse, lécole, les médias et la culture des pairs, les rendent indifférenciables culturellement des autres jeunes, ce qui nexclut pas, mais ne signifie pas non plus, une intégration parallèle dans une culture et des réseaux « ethniques ».Processus dinsertion socio-culturelle qui, par la consommation de masse, lécole, les médias et la culture des pairs, les rendent indifférenciables culturellement des autres jeunes, ce qui nexclut pas, mais ne signifie pas non plus, une intégration parallèle dans une culture et des réseaux « ethniques ». Cheminement et réussite scolaires (McAndrew et al., 2005) Plusieurs variables considérées : fortes distinctions selon langue maternelle, naissance au Québec, EHDAA, milieu social…Plusieurs variables considérées : fortes distinctions selon langue maternelle, naissance au Québec, EHDAA, milieu social… Très fortement issus de milieux défavorisés correspondant à des déciles supérieurs de lindice socio-économique, ils sont, à plus de 60 %, nés à lextérieur du pays et connaissent un profil de scolarisation plutôt éclaté.Très fortement issus de milieux défavorisés correspondant à des déciles supérieurs de lindice socio-économique, ils sont, à plus de 60 %, nés à lextérieur du pays et connaissent un profil de scolarisation plutôt éclaté. Plus de 40 % dentre eux nintègrent le système scolaire québécois quau secondaire.Plus de 40 % dentre eux nintègrent le système scolaire québécois quau secondaire.

14 Jeunes dorigine haïtienne Au secteur français, près du quart intègre le secondaire avec 2 ans de retard ou plus, et continue den accumuler en secondaire 3. Cest le cas du tiers des élèves arrivés à lâge normal et de plus des deux tiers des élèves arrivés en retard.Au secteur français, près du quart intègre le secondaire avec 2 ans de retard ou plus, et continue den accumuler en secondaire 3. Cest le cas du tiers des élèves arrivés à lâge normal et de plus des deux tiers des élèves arrivés en retard. Après 5, 6 ou 7 ans détudes: taux de diplomation inférieurs à ceux de lensemble de la population (écart après sept ans de 17,2 %) ou même de lensemble des élèves issus de limmigration (écart après sept ans de 5,6 %). Les taux daccès et de diplomation collégiale sont à lavenant.Après 5, 6 ou 7 ans détudes: taux de diplomation inférieurs à ceux de lensemble de la population (écart après sept ans de 17,2 %) ou même de lensemble des élèves issus de limmigration (écart après sept ans de 5,6 %). Les taux daccès et de diplomation collégiale sont à lavenant. Aux épreuves de secondaire 4 et 5, leurs résultats, bien que plus faibles que ceux de la population dans son ensemble, sauf en anglais écrit langue seconde, sont globalement positifs. Les élèves diplômés du secondaire poursuivent leurs études collégiales.Aux épreuves de secondaire 4 et 5, leurs résultats, bien que plus faibles que ceux de la population dans son ensemble, sauf en anglais écrit langue seconde, sont globalement positifs. Les élèves diplômés du secondaire poursuivent leurs études collégiales. La situation des créolophones et des anglophones originaires des Antilles: plus négative que celles des autres groupes.La situation des créolophones et des anglophones originaires des Antilles: plus négative que celles des autres groupes. Francophones, originaires des Antilles ou de lAfrique, se distinguent positivement. Ces derniers ont, à certains indicateurs, des résultats plus favorables que lensemble des élèves issus de limmigration et, parfois, de lensemble de la population scolaire.Francophones, originaires des Antilles ou de lAfrique, se distinguent positivement. Ces derniers ont, à certains indicateurs, des résultats plus favorables que lensemble des élèves issus de limmigration et, parfois, de lensemble de la population scolaire.

15 Jeunes dorigine haïtienne Lélève à risque: garçon créolophone ou anglophone dorigine antillaise, né à létranger, arrivé en secondaire en cours de scolarité secondaire et fréquentant une école de la région de Montréal.Lélève à risque: garçon créolophone ou anglophone dorigine antillaise, né à létranger, arrivé en secondaire en cours de scolarité secondaire et fréquentant une école de la région de Montréal. Sil accumule du retard supplémentaire avant le secondaire 3, ses chances dobtenir un diplôme secondaire passent de faibles à extrêmement limitées, alors que le retard quil aurait pu accumuler au secondaire semble moins opérant.Sil accumule du retard supplémentaire avant le secondaire 3, ses chances dobtenir un diplôme secondaire passent de faibles à extrêmement limitées, alors que le retard quil aurait pu accumuler au secondaire semble moins opérant. Ce qui les distinguerait : le racisme. Néo-racisme différentialiste, exacerbé à légard de cette seconde génération, située à la fois dedans et dehors. Ces jeunes, qui incarnent simultanément « lAutre » (létranger) et le « Même » (le natif), brouillent la catégorisation Nous-Eux du groupe majoritaire.Ce qui les distinguerait : le racisme. Néo-racisme différentialiste, exacerbé à légard de cette seconde génération, située à la fois dedans et dehors. Ces jeunes, qui incarnent simultanément « lAutre » (létranger) et le « Même » (le natif), brouillent la catégorisation Nous-Eux du groupe majoritaire.

16 Jeunes dorigine haïtienne Première et seconde générationPremière et seconde génération –Trois vagues migratoires dhaïtiens, depuis les années 60. Des profils et modalités dintégration différents. –Des rapports inter-vagues et intergénérationnels ambivalents: reprochent à la première vague dimmigrants des années 1960-1970, de navoir « rien léguée » en termes de ressources communautaires. –La construction « communautaire » : fin du mythe du retour, invisibilité des jeunes, engagement différent, prise de conscience de lancrage au Québec, préoccupations qui changent. Jeunes = au centre de ces préoccupations – alarmisme. –Réciprocité des regards et attentes mutuelles –Lhistoricité « québécoise » et distinctions générationnelles : police, actions collectives, médias, transnationalisme des repères culturels, musique, héros Noirs, afrocentrisme….

17 Jeunes dorigine haïtienne Laction de différents pôles identitaires : entre haïtianité, québécitude et blackness Pour ces jeunes, il nexiste pas «dailleurs» (auquel ils sont souvent renvoyés). Ils ne sont pas des immigrés.Pour ces jeunes, il nexiste pas «dailleurs» (auquel ils sont souvent renvoyés). Ils ne sont pas des immigrés. Ne trouvent pas « refuge » dans la communauté haïtienne à Montréal, perçue comme un espace minoritaire créé par et pour la «première génération», offrant des services aux nouveaux arrivants et un tremplin politique à une élite constituée + que des outils dinsertion à ces jeunes.Ne trouvent pas « refuge » dans la communauté haïtienne à Montréal, perçue comme un espace minoritaire créé par et pour la «première génération», offrant des services aux nouveaux arrivants et un tremplin politique à une élite constituée + que des outils dinsertion à ces jeunes. Naviguent entre différents « pôles » identitaires, parfois difficilement et parfois non, afin de trouver des ressources positives pour donner sens à leur expérience fragmentée par le racisme.Naviguent entre différents « pôles » identitaires, parfois difficilement et parfois non, afin de trouver des ressources positives pour donner sens à leur expérience fragmentée par le racisme.

18 Jeunes dorigine haïtienne Circulent principalement entre trois pôles dappartenance, qui sont des lieux de participation significatifs, conduisant à des actions normatives, stratégiques ou éthiques chez les jeunes, qui vont varier selon les situations et relations sociales :Circulent principalement entre trois pôles dappartenance, qui sont des lieux de participation significatifs, conduisant à des actions normatives, stratégiques ou éthiques chez les jeunes, qui vont varier selon les situations et relations sociales : –une communauté haïtienne minoritaire (pôle haïtien), léguée par la première génération au Québec et constituant un faible support concret et matériel à leur expérience (ressources, réseaux, capital social et complétude institutionnelle); –un espace sociétal québécois (pôle québécois), qui les intègre culturellement et les rejette socialement tout à la fois, pour un grand nombre dentre eux ; –une communauté Black (pôle Black), symbolique, diasporique et transcendante, qui agit comme support dun méta-récit universalisé, transnational et historicisé donnant un sens à leur expérience du racisme au Québec.

19 Jeunes dorigine haïtienne Chacun de ces pôles comporte une face sombre et une face lumineuse, des ressources positives et une dimension négative.Chacun de ces pôles comporte une face sombre et une face lumineuse, des ressources positives et une dimension négative. Chaque pôle est traversé par une tension, qui agit sur les représentations ambivalentes quont les jeunes de leurs appartenances et participation. En tension les uns avec les autres.Chaque pôle est traversé par une tension, qui agit sur les représentations ambivalentes quont les jeunes de leurs appartenances et participation. En tension les uns avec les autres. Cet équilibre instable caractérise leur expérience, donnant aux jeunes le sentiment de vivre une expérience bien « à eux » : celle de jeunes Black de deuxième génération haïtienne.Cet équilibre instable caractérise leur expérience, donnant aux jeunes le sentiment de vivre une expérience bien « à eux » : celle de jeunes Black de deuxième génération haïtienne. La spécificité de cette expérience commune : tension entre leur forte intégration culturelle et leur participation sociale et politique affaiblie.La spécificité de cette expérience commune : tension entre leur forte intégration culturelle et leur participation sociale et politique affaiblie.

20 Jeunes dorigine haïtienne Le pôle haïtien Espace daffectivité : filiation, extension de la vie familiale et « complétude institutionnelle » au Québec, mais aussi : expérience douloureuse dimmigration des parents, images négatives dans les médias et ruptures.Espace daffectivité : filiation, extension de la vie familiale et « complétude institutionnelle » au Québec, mais aussi : expérience douloureuse dimmigration des parents, images négatives dans les médias et ruptures. Leur paraît peu organisée, sans ressources, peu attirante et incapable de répondre aux besoins quils croient spécifiques à leur génération. Ils ne connaissent ni ses structures ni son évolution, et ne pensent pas continuer le travail des « anciens ».Leur paraît peu organisée, sans ressources, peu attirante et incapable de répondre aux besoins quils croient spécifiques à leur génération. Ils ne connaissent ni ses structures ni son évolution, et ne pensent pas continuer le travail des « anciens ». Lattachement au pays dorigine des parents : faible et symbolique. Plusieurs ny sont jamais allés.Lattachement au pays dorigine des parents : faible et symbolique. Plusieurs ny sont jamais allés. Ils peinent à sidentifier à un groupe minoritaire, extranéïsé et objet de préjugés défavorables de la part du groupe dominant. Statut minoritaire, faiblesse de ses structures associatives, de ses réseaux, de son pouvoir politique et économique.Ils peinent à sidentifier à un groupe minoritaire, extranéïsé et objet de préjugés défavorables de la part du groupe dominant. Statut minoritaire, faiblesse de ses structures associatives, de ses réseaux, de son pouvoir politique et économique. Ils désirent déborder de la communauté tout en sattendant à ce quelle « fasse quelque chose» pour les doter des ressources quils ne trouvent pas ailleurs.Ils désirent déborder de la communauté tout en sattendant à ce quelle « fasse quelque chose» pour les doter des ressources quils ne trouvent pas ailleurs.

21 Jeunes dorigine haïtienne Le « pôle » québécois : f ragmenté et mis en opposition avec les deux autres Lieu de références culturelles (école, télé, travail, quartier, amitiés, musique), mais leur sentiment dêtre rejetés sur la base de «différences» est aussi alimenté parLieu de références culturelles (école, télé, travail, quartier, amitiés, musique), mais leur sentiment dêtre rejetés sur la base de «différences» est aussi alimenté par –les images des médias, –la discrimination en emploi, –le traitement différentiel et « injuste » de la police, –leurs expériences douloureuses à lécole ou dans leur quartier, –leffritement progressif de leurs amitiés avec des Québécois francophones, –leur perception dun nationalisme « marginalisant » et leur difficulté à développer des actions communes et à affirmer leur citoyenneté. Perçus comme des « Haïtiens »: blocage de leur mobilité et restent fixés en bas de la société sans être pour autant des immigrés.Perçus comme des « Haïtiens »: blocage de leur mobilité et restent fixés en bas de la société sans être pour autant des immigrés. En dépit dun accès à la scolarité et à la formation, ces jeunes ne parviennent pas à surmonter la cristallisation des handicaps sociaux associés aux catégories populaires ou défavorisées et attribuées, souvent indûment, à « limmigrant du Tiers-Monde ».En dépit dun accès à la scolarité et à la formation, ces jeunes ne parviennent pas à surmonter la cristallisation des handicaps sociaux associés aux catégories populaires ou défavorisées et attribuées, souvent indûment, à « limmigrant du Tiers-Monde ».

22 Jeunes dorigine haïtienne Le « pôle » québécois (suite) En dépit aussi dune politique dimmigration sélective, les rapports inégaux entre le Nord et le Sud continuent dalimenter un certain « imaginaire » collectif infériorisant qui affecte ces descendants dimmigrants, même parmi les plus scolarisés.En dépit aussi dune politique dimmigration sélective, les rapports inégaux entre le Nord et le Sud continuent dalimenter un certain « imaginaire » collectif infériorisant qui affecte ces descendants dimmigrants, même parmi les plus scolarisés. Ils estiment que le marché du travail fonctionne sur des préjugés, dévalorise leurs « différences » (quils voient comme des atouts), les exploite et les exclut parce quils appartiennent à un groupe minoritaire qui na pas le poids du nombre pour établir un rapport de force ou se construire un marché « parallèle ».Ils estiment que le marché du travail fonctionne sur des préjugés, dévalorise leurs « différences » (quils voient comme des atouts), les exploite et les exclut parce quils appartiennent à un groupe minoritaire qui na pas le poids du nombre pour établir un rapport de force ou se construire un marché « parallèle ». Le fait que certains dentre eux « sen sortent » accentue la frustration et le sentiment dexclusion des autres (trahison, abandon…).Le fait que certains dentre eux « sen sortent » accentue la frustration et le sentiment dexclusion des autres (trahison, abandon…). Leurs problèmes seraient mal traduits par le discours dominant et ne correspondraient pas à la division « classique » souverainistes/ fédéralistesLeurs problèmes seraient mal traduits par le discours dominant et ne correspondraient pas à la division « classique » souverainistes/ fédéralistes

23 Jeunes dorigine haïtienne Sont conscients des rôles sociaux quils ont intériorisés, des valeurs civiques de la société québécoise, mais refusent simultanément dadopter une logique strictement normative (hypocrisie du « Merit System »).Sont conscients des rôles sociaux quils ont intériorisés, des valeurs civiques de la société québécoise, mais refusent simultanément dadopter une logique strictement normative (hypocrisie du « Merit System »). De même, ils adhèrent à la défense de leurs intérêts sur des marchés, (scolaires et du travail), mais demeurent critiques à légard dune logique purement instrumentale et marchande, perçue comme un piège néolibéral de responsabilisation individuelle des « échecs » (doivent se solidariser pour contrer lexclusion dont ils se sentent victimes).De même, ils adhèrent à la défense de leurs intérêts sur des marchés, (scolaires et du travail), mais demeurent critiques à légard dune logique purement instrumentale et marchande, perçue comme un piège néolibéral de responsabilisation individuelle des « échecs » (doivent se solidariser pour contrer lexclusion dont ils se sentent victimes). La tension entre ces logiques indique un espace de subjectivité. Permet aux sujets de prendre leur distance et dêtre critique à légard des rôles et des stratégies, à partir dune conception éthique de leur propre vie.La tension entre ces logiques indique un espace de subjectivité. Permet aux sujets de prendre leur distance et dêtre critique à légard des rôles et des stratégies, à partir dune conception éthique de leur propre vie. Cette logique de subjectivation est alimentée par lexpérience du racisme : en se sentant différenciés et infériorisés, ces jeunes vivent une tension plus forte entre les normes sociales (légalité, le mérite, la compétence, lutilité, etc., qui participeraient à une sorte « dhypocrisie » sociale) et leurs stratégies pour défendre leurs intérêts, mettant en conflit leurs différents pôles identitaires.Cette logique de subjectivation est alimentée par lexpérience du racisme : en se sentant différenciés et infériorisés, ces jeunes vivent une tension plus forte entre les normes sociales (légalité, le mérite, la compétence, lutilité, etc., qui participeraient à une sorte « dhypocrisie » sociale) et leurs stratégies pour défendre leurs intérêts, mettant en conflit leurs différents pôles identitaires.

24 Jeunes dorigine haïtienne Le pôle Black Ne donne pas de ressources matérielles ou pratiques mais joue le rôle dintermédiaire symbolique entre leur québécitude et leur haïtianité.Ne donne pas de ressources matérielles ou pratiques mais joue le rôle dintermédiaire symbolique entre leur québécitude et leur haïtianité. Agit à la fois comme réponse culturelle aux problèmes dinsertion sociale et comme politisation de lidentité qui les démarque de la 1ère génération et des autres jeunes.Agit à la fois comme réponse culturelle aux problèmes dinsertion sociale et comme politisation de lidentité qui les démarque de la 1ère génération et des autres jeunes. Pour ces jeunes, lidentité Black, syncrétique, exprime beaucoup plus leur sentiment de partager une «expérience» et un destin communs permettant darticuler une identité, une opposition et une historicité.Pour ces jeunes, lidentité Black, syncrétique, exprime beaucoup plus leur sentiment de partager une «expérience» et un destin communs permettant darticuler une identité, une opposition et une historicité. Le pôle Noir donne une continuité, un sens et un ancrage historique en Amérique du Nord, à la fois plus large, plus intégré à leur expérience et plus « moderne » que les quelques bribes dhistoire dHaïti quils possèdent. Il permet une appartenance symbolique à diverses cultures, histoires, héros, courants de pensées, modes et mouvements de lutte.Le pôle Noir donne une continuité, un sens et un ancrage historique en Amérique du Nord, à la fois plus large, plus intégré à leur expérience et plus « moderne » que les quelques bribes dhistoire dHaïti quils possèdent. Il permet une appartenance symbolique à diverses cultures, histoires, héros, courants de pensées, modes et mouvements de lutte.

25 Jeunes dorigine haïtienne Le pôle Black Fournit : images de « réussite » et de résistance, ancrage historique, fragments de mémoire, sentiment dune expérience commune et foi (par lIslam, pour certains jeunes convertis). Par sa dimension symbolique, lidentité Black « leur appartient » : adaptée à leur vie «moderne » et urbaine, dote de capacités créatrices et critiques (ex. musique).Fournit : images de « réussite » et de résistance, ancrage historique, fragments de mémoire, sentiment dune expérience commune et foi (par lIslam, pour certains jeunes convertis). Par sa dimension symbolique, lidentité Black « leur appartient » : adaptée à leur vie «moderne » et urbaine, dote de capacités créatrices et critiques (ex. musique). Elle agit comme support dune action libératrice et solidaire, qui permet une construction des appartenances plutôt quune soumission à des appartenances.Elle agit comme support dune action libératrice et solidaire, qui permet une construction des appartenances plutôt quune soumission à des appartenances. Transclassiste et transnationale, unifie les expériences des Noirs à travers le monde, médiatise les identités noires.Transclassiste et transnationale, unifie les expériences des Noirs à travers le monde, médiatise les identités noires. Permet de se poser contre la domination : retrouver ses racines, sautodéfinir, se «libérer le cerveau» des chaînes posées par le rapport aux « Blancs », etc.Permet de se poser contre la domination : retrouver ses racines, sautodéfinir, se «libérer le cerveau» des chaînes posées par le rapport aux « Blancs », etc.

26 Jeunes dorigine haïtienne Le pôle Black Le racisme devient une «catégorie cognitive » qui recompose lidentité autour de la « diaspora noire » et dune mémoire «mondialisée » (mouvements noirs et cultures Black), leur permettant de faire lanalogie entre leur situation et celles des populations noires dans le monde.Le racisme devient une «catégorie cognitive » qui recompose lidentité autour de la « diaspora noire » et dune mémoire «mondialisée » (mouvements noirs et cultures Black), leur permettant de faire lanalogie entre leur situation et celles des populations noires dans le monde. Les figures des luttes américaines, comme Malcolm X ou Luther King, permettent, par leur plasticité postmoderne, de concilier le procès dindividuation avec lappartenance à une entité collective.Les figures des luttes américaines, comme Malcolm X ou Luther King, permettent, par leur plasticité postmoderne, de concilier le procès dindividuation avec lappartenance à une entité collective. Par ses ressources culturelles, les jeunes estiment appartenir à cette «communauté de sentiments » aux référents historiques non nationaux.Par ses ressources culturelles, les jeunes estiment appartenir à cette «communauté de sentiments » aux référents historiques non nationaux. Mais le pôle Black nest pas non plus sans ambiguïté : la couleur de la peau les restreint dans leur liberté comme sujet et cette Blackness ne leur donne pas de ressources pratiques dinsertion sociale, capables de répondre aux besoins quotidiens.Mais le pôle Black nest pas non plus sans ambiguïté : la couleur de la peau les restreint dans leur liberté comme sujet et cette Blackness ne leur donne pas de ressources pratiques dinsertion sociale, capables de répondre aux besoins quotidiens.

27 Conclusion Variations de lexpérience selon origines ethniques, sexe, classe.Variations de lexpérience selon origines ethniques, sexe, classe. Sentiment toutefois de vivre une expérience semblable & spécifique: pour eux, les jeunes noirs de 2e génération ont « les mêmes problèmes » dinjustice mais narrivent pas à se positionner comme acteur au sein dun rapport de force.Sentiment toutefois de vivre une expérience semblable & spécifique: pour eux, les jeunes noirs de 2e génération ont « les mêmes problèmes » dinjustice mais narrivent pas à se positionner comme acteur au sein dun rapport de force. Ils doivent concilier plusieurs pôles dappartenances identitaires pour se faire une place au sein de leur sociétéIls doivent concilier plusieurs pôles dappartenances identitaires pour se faire une place au sein de leur société Ils se disent impuissants pour se rassembler, se construire des réseaux, revendiquer collectivement la reconnaissance de leurs droits (et de leurs problèmes) et faire contrepoids aux situations discriminatoires.Ils se disent impuissants pour se rassembler, se construire des réseaux, revendiquer collectivement la reconnaissance de leurs droits (et de leurs problèmes) et faire contrepoids aux situations discriminatoires.

28 Conclusion Lidentité circule difficilement entre ces pôles. Elle se conçoit à travers un rapport de domination, dérive parfois vers une obsession de lauthenticité, une essentialisation de la couleur et un rejet du « Blanc » pour sassumer individuellement et collectivement.Elle se conçoit à travers un rapport de domination, dérive parfois vers une obsession de lauthenticité, une essentialisation de la couleur et un rejet du « Blanc » pour sassumer individuellement et collectivement. Elle vise aussi lintégration des jeunes Noirs à une société qui les prive dune fonction sociale correspondante aux attentes quelle suscite.Elle vise aussi lintégration des jeunes Noirs à une société qui les prive dune fonction sociale correspondante aux attentes quelle suscite. Ces divers modes de définition de soi renvoient aux différents héritages qui les constituent et à des modes de participation variés.Ces divers modes de définition de soi renvoient aux différents héritages qui les constituent et à des modes de participation variés. Selon les relations sociales et les interlocuteurs quils rencontrent, lidentité ou le «Nous » des jeunes prend un sens différent pour sopposer, saffirmer, se distinguer, exister ou se comprendre : devant la première génération, ils mettent souvent de lavant leur «québécitude », leur individualité, leur Blackness ou leurs « racines africaines » ; devant les flics, ils sont dominés, jeunes, Noirs et immigrés ; devant les institutions ou les militants antiracistes, ils font valoir leur «haïtianité » ou leur Blackness.Selon les relations sociales et les interlocuteurs quils rencontrent, lidentité ou le «Nous » des jeunes prend un sens différent pour sopposer, saffirmer, se distinguer, exister ou se comprendre : devant la première génération, ils mettent souvent de lavant leur «québécitude », leur individualité, leur Blackness ou leurs « racines africaines » ; devant les flics, ils sont dominés, jeunes, Noirs et immigrés ; devant les institutions ou les militants antiracistes, ils font valoir leur «haïtianité » ou leur Blackness.

29 Conclusion Par opposition à lexclusion, ils se dotent de ressources culturelles pour se construire une identité « à eux », identité qui nappartient ni aux « parents » immigrants, ni aux autres jeunes québécois.Par opposition à lexclusion, ils se dotent de ressources culturelles pour se construire une identité « à eux », identité qui nappartient ni aux « parents » immigrants, ni aux autres jeunes québécois. Lexpérience du racisme est en elle-même une source didentification et dexplication de leur expérience, qui décompose puis recompose lidentité du sujet.Lexpérience du racisme est en elle-même une source didentification et dexplication de leur expérience, qui décompose puis recompose lidentité du sujet. Cette «expérience » procède à la fois dune distance critique à légard de la communauté haïtienne au Québec et de lordre dominant, tout comme dune adhésion à ce quils nomment la diaspora et la Blackness (la Négritude de Césaire) dans laquelle ils puisent des ressources culturelles.Cette «expérience » procède à la fois dune distance critique à légard de la communauté haïtienne au Québec et de lordre dominant, tout comme dune adhésion à ce quils nomment la diaspora et la Blackness (la Négritude de Césaire) dans laquelle ils puisent des ressources culturelles.

30 Conclusion La seconde génération tend à négocier son rapport à la citoyenneté et à lethnicité selon des modes qui saccommodent bien mal des schèmes réducteurs à partir desquels les discours dominants lappréhendent.La seconde génération tend à négocier son rapport à la citoyenneté et à lethnicité selon des modes qui saccommodent bien mal des schèmes réducteurs à partir desquels les discours dominants lappréhendent. Les marqueurs ethniques mobilisés par ces jeunes, déployés en partie en réaction à lexclusion symbolique et matérielle, sont aussi producteurs de modèles identitaires alternatifs fondés sur la résistance, le métissage, le cumul des appartenances et lalternance des codes.Les marqueurs ethniques mobilisés par ces jeunes, déployés en partie en réaction à lexclusion symbolique et matérielle, sont aussi producteurs de modèles identitaires alternatifs fondés sur la résistance, le métissage, le cumul des appartenances et lalternance des codes. Cette expérience spécifique de la 2e génération est surtout révélatrice des problèmes de la société québécoise, des débats qui la traversent et des rapports sociaux qui lui donnent sens.Cette expérience spécifique de la 2e génération est surtout révélatrice des problèmes de la société québécoise, des débats qui la traversent et des rapports sociaux qui lui donnent sens.

31 Pistes daction Parler de ces problèmes en toute transparence dans les discours normatifs (prise en compte sérieuse au niveau politique)Parler de ces problèmes en toute transparence dans les discours normatifs (prise en compte sérieuse au niveau politique) En éducation : Prioriser un soutien scolaire maximal aux cours des deux premières années du secondaire au secteur Jeunes et, pour les années subséquentes, à léducation des adultes (de plus en plus nombreux : Potvin, en cours)En éducation : Prioriser un soutien scolaire maximal aux cours des deux premières années du secondaire au secteur Jeunes et, pour les années subséquentes, à léducation des adultes (de plus en plus nombreux : Potvin, en cours) Prioriser, en milieu scolaire, des interventions spécifiques à légard des jeunes noirs de milieux défavorisésPrioriser, en milieu scolaire, des interventions spécifiques à légard des jeunes noirs de milieux défavorisés Examiner de près les outils et processus de classements des élèves arrivés du Tiers-Monde (incohérence systémique actuelle = effets sur les trajectoires des jeunes).Examiner de près les outils et processus de classements des élèves arrivés du Tiers-Monde (incohérence systémique actuelle = effets sur les trajectoires des jeunes). Introduire une perspective antiraciste plus importante dans léducation à la citoyenneté au secteur scolaire francophone, avant den arriver à conclure aux bienfaits des écoles Afrocentristes…Introduire une perspective antiraciste plus importante dans léducation à la citoyenneté au secteur scolaire francophone, avant den arriver à conclure aux bienfaits des écoles Afrocentristes… Investir dans les modèles positifs, le mentorat en emploi, les jeunes médiateursInvestir dans les modèles positifs, le mentorat en emploi, les jeunes médiateurs Introduire des monitoring et indicateurs de cheminement et de réussite scolaires, et une plus grande imputabilité des milieux scolaires quant aux classements et aux soutiens des élèves (notamment ceux en grand retard scolaire).Introduire des monitoring et indicateurs de cheminement et de réussite scolaires, et une plus grande imputabilité des milieux scolaires quant aux classements et aux soutiens des élèves (notamment ceux en grand retard scolaire).


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