ENTRAINEMENT ET PERFORMANCE Généralités Professorat de sport Ecrit 2 et 3 G. MOYNE A utiliser avec le document Word ci-joint
INTRODUCTION : QUELQUES CONSTATS CONCERNANT L’EVOLUTION ACTUELLE DU SPORT DE COMPETITION - A PROPOS DES RESULTATS SPORTIFS - A PROPOS DES ENJEUX FINANCIERS ET MEDIATIQUES TOUJOURS PLUS IMPORTANTS - A PROPOS DU SYSTEME DES COMPETITIONS - A PROPOS DES VOLUMES D’ENTRAINEMENT QUI ONT CONSIDERABLEMENT AUGMENTE …. Pour vous aider à contextualiser.
1°) ENTRAINER : Une tache complexe. COMPLEXITÉ ? - La caractéristique d’un sujet qui fait qu’il est difficile à cerner, à appréhender, à comprendre. - La complexité d’un système ou d’un problème dépend du nombre d’éléments (variables, paramètres, facteurs, inconnues…) qui le compose, de leur variabilité, ainsi que des rapports (interactions, contradictions, interférences, effets de sommations …) qu’ils entretiennent (approche systémique).
2°) LES FACTEURS DE LA PERFORMANCE : La «boite noire » :
Modélisation de la performance : Un outil d’étude de processus ou de phénomènes complexes. Une représentation simplifiée et fonctionnelle d’une réalité ou d’un système Une simulation du réel. Une simplification qui nécessite de faire des choix entre ce qui est considéré comme fondamental et ce qui paraît accessoire. Une modélisation est donc réductrice dans le sens ou elle limite le nombre de facteurs ou de paramètres mis en jeu. Toute modélisation repose donc sur des choix, des parti pris, ou des éclairages théoriques particuliers propres à tel ou tel domaine scientifique. Ainsi, face à un même objet d’étude chaque auteur apportera son propre éclairage en fonction de sa sensibilité, de ses préoccupations, de ses connaissances, de son expérience…
Évolution des modèles explicatifs de la performance. Les années 70….
Évolution des modèles explicatifs de la performance (2)
Évolution des modèles explicatifs de la performance (3)
Évolution des modèles explicatifs de la performance (4)
Exigences du Rugby Habiletés tactiques individuelles Qualité de l’entraîneur dans les choix stratégiques Habiletés techniques individuelles Stratégies et plan de match Imposer son jeu ou s’adapter au jeu adverse Habiletés tactiques d’équipe Accompagnement psychologique Nutrition Qualités Morpho- logiques Qualités motrices Motivation. Dynamique de groupe Exigences du Rugby Compétence du préparateur physique Qualités musculaires Filières énergétiques Habiletés individuelles Développement cognitif Santé : compétence du médecin Développement de la maîtrise de soi et Capacités mentales Récupération : contrôle biologique Modèle des facteurs déterminants de la performance (inspiré de Cardinal et Roy, 2004; Wenger, 2004).
Évolution des modèles explicatifs de la performance (Synthèse) - Pour tenter d’appréhender l’ensemble des problèmes posés, de très nombreux auteurs proposent des schémas, des modèles qui se présentent comme des systèmes explicatifs de la performance. - Chaque auteur a sa propre perception du sujet en fonction de sa sensibilité ou de ses préoccupations. Par ailleurs, on peut constater que ces modèles évoluent dans le temps en fonction des connaissances scientifiques disponibles. - Une évolution qui va dans le sens d’une complexification croissante : - un nombre croissant de facteurs sont pris en compte. - chaque facteur n’est plus envisagé isolément mais dans ses relations avec les autres facteurs.
Détermination des profils d’exigence (1) Il s’agit de déterminer l’ensemble des qualités nécessaires à la réussite dans une activité sportive donnée. Plusieurs approches ont pu être utilisées : - Étude des contraintes des épreuves de compétition par une analyse des différentes séquences à partir de recueil de données (chiffrées ou non, résultant d’observations, d’approches statistiques, vidéo, vidéo numériques, etc.) -Approche scientifique par l’étude des mécanismes biologiques et mentaux qui sous-tendent la performance. -Analyse statistique des profils individuels (analyse factorielle) : Études de Fleishmann et coll. dans les années 50-60, mais aussi plus récemment en escalade, en ski alpin…
Détermination des profils d’exigence (2)
Des déterminants endogènes et exogènes :
3°) LES ADAPTATIONS DE L’ORGANISME Données générales : Les processus d’adaptation de l’organisme peuvent être influencés par de nombreux facteurs.
Des « vitesses » d’adaptation différentes…
Quantité d’entraînement et progrès Les progrès sont relativement rapides au début de l’entraînement. Ils sont ensuite plus lents et difficiles à obtenir. Progrès Quantité d’entraînement
Mise en jeu de mécanismes de compensation Effet de surcompensation Les mécanismes physiologiques de la réorganisation de l’organisme : Au départ un schéma très simple: Effets différés Effets immédiats Charge de travail Mise en jeu de mécanismes de compensation Effet de surcompensation
Suite…. L’ensemble des mécanismes a été décrit dans les cours de physiologie de l’exercice. On peut néanmoins rappeler le rôle fondamental du système nerveux central (surtout le système nerveux végétatif) qui réorganise en permanence l’activité des organes et des fonctions. Les charges d’entraînement sont considérées par certains auteurs comme des stimulations qui vont perturber l’équilibre interne de l’organisme (homéostasie), et vont donc le contraindre à mettre en action des mécanismes de compensations. Progressivement à force de répétitions, l’organisme va «mémoriser » cette capacité à faire face aux stimuli d’entraînement, et va ainsi développer des capacités supérieures de réactions aux agressions. Son niveau de performance s’améliore.
Des principes issus de l’ex URSS … Des recherches fondamentales dans le domaine de la biochimie des activités sportives. C'est à Leningrad que Yakovlev étudie la captation musculaire des différents substrats (essentiellement le glycogène) énergétiques en fonction de la durée d'effort et de son intensité. Ces mécanismes de surcompensation sont à la base de toute la théorie de l’entraînement. Voir article
2 paramètres à prendre en compte … Les facteurs de la surcompensation : - L’intensité du travail - La durée du travail
Une application simple, évidente… sans doute TROP!!! Répétitions de séquences d'entraînement Effet positif Répétition de séquences d'entraînement avec récupération suffisante Pour progresser ….
Répétition de séquences d'entraînement avec récupération insuffisante Pour régresser …. Répétitions de séquences d'entraînement Perte Répétition de séquences d'entraînement avec récupération insuffisante
De plus chaque filière « surcompense » à une vitesse qui lui est propre (Hétérochronisme)
Ce qui ouvre des perspectives en terme de planification
Ce qui n’est pas le cas avec des séances à objectifs multiples
TP : Quels seraient pour vous, les intérêts et les limites de séance à objectif ciblé et séance à objectifs multiples INTERETS LIMITES OBJECTIF CIBLE OBJECTIFS MULTIPLES
DES PRUDENCES À AVOIR PAR RAPPORT À CETTE THÉORIE… Henry VANDEWALLE dans un article intitulé « Au-delà du principe de surcompensation » fait un panorama historique de cette théorie et aborde une certain nombre de critiques à son égard notamment en ce qui concerne sa validation scientifique (cahiers de l’INSEP n°27 (2000) « Sport de Haut Niveau et récupération ). D’autres critiques peuvent être émises. Ainsi, en fonction des auteurs, on peut relever de grandes différences en ce qui concerne les vitesses de surcompensation pour chacune de ces filières : - En aérobie entre 24h et 36h - En anaérobie lactique entre 36h et 56h - En anaérobie alactique entre 12h et 24h
Ces valeurs sont à relativiser en fonction d’autres facteurs… De l’intensité et de la durée du travail réalisé, du nombre de répétitions (grandeur de la charge externe) De l’état de forme du sportif (charge interne) De sont état d’entraînement (un athlète entraîné surcompense 2 fois plus vite qu’un novice) De son hygiène de vie, de son alimentation, et des moyens de récupérations qu’il utilise (sauna, massages, autres ? ? ?)
Mais surtout de la nature plus ou moins complexe de la sollicitation. RECUPERER CE N’EST PAS QUE RESTAURER LES STOCKS ENERGETIQUES ! ! ! On doit aussi envisager le problème sur le plan psychologique, nerveux, métabolique, hormonal, musculaire (travail en contraction excentrique), ostéoarticulaire, etc.… Voir les articles :
D’autres auteurs évoquent aussi à leur manière de ces effets différés de l’entraînement et l’évolution ondulatoire de la performance et de l’état de forme Gilles COMETTI (CEP Dijon) parle d’effets immédiats, d’effets différés ou retardés et d’effets cumulés. Voir aussi le modèle de Thierry BUSSO
G. COMETTI parle lui aussi d’effets différés, mais d’une autre manière…
Les effets retardés correspondent à des effets d’un cycle de travail de 3 semaines
Chaque forme de travail a des effets retardés qui lui sont propres
sommation d’effets retardés Effets cumulés = sommation d’effets retardés
Performance stable et élevée Pour Bannister et coll 1980,1985,1986 Performance Aptitude Fatigue Performance stable et élevée = Aptitude élevée + Fatigue faible Période de préparation Période d’affûtage
Pour Thierry BUSSO : ∑ Aptitude Physique (+) Charge d’entraînement Physique, mentale Performance Fatigue (-) Physique, mentale
La période d'affûtage avant une compétition Référence : Le marathon F. Péronnet 2°édition p.323 Ed Decarie Vigot
En complément: Voir les articles de : T. BUSSO « Les modèles de fatigue » Denis RICHE dans la revue Sport et vie n° 35 « Tapering : la voix de la paresse » Inigo MUJIKA « Le repos : Comment optimiser les phases d’entraînement. »