POUR QUE LA TECHNIQUE NE SUPPLANTE PAS LA PEDAGOGIE INTEGRATION DES TICE DANS LES PRATIQUES D’ENSEIGNEMENT DES LANGUES Johannesburg, février 2013 Eric Maillot, IA-IPR académie de Rennes POUR QUE LA TECHNIQUE NE SUPPLANTE PAS LA PEDAGOGIE
Les problèmes de matériel Matériel fragile, maintenance à prévoir Risque de vol, de détérioration Oubli du matériel En l’absence d’Espace Numérique de Travail, l’activité de mise à disposition des élèves de fichiers son et vidéo est relativement lourde et difficile à mettre en œuvre Problèmes liés aux fichiers son libres de droits Etc.
Les contraintes liées à l’outil Exige une préparation rigoureuse en amont Exige une gestion du groupe rigoureuse Prévoir une issue en cas de panne Obligation de « pister », « personnaliser/numéroter » chaque clef (UBS, MP3, MP4) si elle fait l’objet d’un prêt Obligation de créer une charte de l’utilisateur pour responsabiliser l’élève Exige un planning et une rotation équilibrée des occupants
Les contraintes liées à l’outil En salle multimédia, exige, en cas de groupe classe important, une salle de classe « ordinaire » à proximité ou conjointe à la salle multimédia ; si conjointe cette salle devra être équipée d’un mur vitré Nombre limité de postes, de lecteurs MP3, etc. Très lourd investissement financier (salle multimédia) Exige une formation des professeurs (et une utilisation régulière pour en garder les acquis)
Les dérives pédagogiques: Pour le professeur : Modification du temps de travail et des modalités de préparation : recherche et retouche éventuelle des documents, vigilance quant aux sources et aux droits, récupération et écoute des travaux des élèves et enfin, gestion du matériel oublié, déchargé voire désynchronisé Tentation aux facilités pédagogiques Faible modularité pédagogique : par ex, en salle multimédia Plages de temps pour mutualiser et ressouder les groupes éclatés non prévue (ces « plages » ou « phases » sont fondamentales) Phase d’installation envahissante : c’est le professeur qui parle et l’élève qui bavarde Salle multimédia qui devient un prétexte pour ne pas « faire cours » effectivement
Les dérives pédagogiques: Pour le professeur : Occupation du temps, absence de rentabilité Abus d’exercices téléchargés et excès de « menus déroulants » Perte de temps, d’efficacité si le travail est insuffisamment cadré Absence de suivi des productions écrites et orales Gadgétisation du projet de cours Renforcement de la posture frontale du professeur Le professeur perd le contact visuel avec la classe en se focalisant sur la manipulation des outils. Perte de sa place « naturelle » Le professeur a construit des exercices de même nature (substitution/appariement). Caractère répétitif des activités proposées Le TBI est utilisé comme une « récompense » pour l’élève qui a « bien répondu » L’outil est manipulé par quelques élèves, tandis que les autres demeurent observateurs Nécessité de soigner l’articulation travail dans et hors la classe
Les dérives pédagogiques: Pour l’élève : Risque de copier/coller pour les informations attendues, donc les capacités à synthétiser, organiser de l’information, rendre compte ne sont pas travaillées « Solitude » de l’élève devant l’écran, isolement Une neutralisation de l’activité cognitive de l’élève (l’enseignant fournit grâce à l’outil un produit fini, préconstruit et rigide) : l’élève applique un schéma.
Conclusion On ne demande pas au professeur d’être un expert en TICE, il est avant tout un pédagogue qui se doit de mettre l’outil au service des apprentissages de l’élève de façon pertinente. Deux questions se posent Comment échapper à la gadgétisation des procédures de communication en classe ? Comment dépasser les contingences matérielles pour que les TICE servent effectivement la cohérence du projet pédagogique ?