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CULTURE GÉNÉRALE 2 CONFÉRENCES D'ACTUALITÉ Université de Montpellier Département de science politique Licence 2 – Semestre 4 Julien BOYADJIAN –

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1 CULTURE GÉNÉRALE 2 CONFÉRENCES D'ACTUALITÉ Université de Montpellier Département de science politique Licence 2 – Semestre 4 Julien BOYADJIAN – julien.boyadjian@umontpellier.fr

2 SOMMAIRE DU COURS PREMIÈRE PARTIE. LA QUESTION SOCIALE AUJOURD’HUI Chapitre 1. L’évolution du salariat Chapitre 2. Permanence et transformation des classes sociales Chapitre 3. La mobilité sociale Chapitre 4. La spatialisation de la question sociale DEUXIÈME PARTIE. DÉBATS ECONOMIQUES CONTEMPORAINS Chapitre 5. L’évolution des inégalités économiques sur le long terme Chapitre 6. Comprendre la crise financière TROISIÈME PARTIE. ACTUALITÉS POLITIQUES Chapitre 7. La démocratie participative Chapitre 8. La politisation de la question écologique

3 Chapitre 6. Comprendre la crise financière Introduction I. La globalisation financière A. Les marchés financiers et leurs produits B. Les « 3D » : déréglementation, désintermédiation et décloisonnement C. Les acteurs de la globalisation financière II. La crise financière et économique de 2007-2008 A. Le contexte économique et financier des années 2000 B. La crise des subprimes (2007-2008) C. A partir de 2008, la crise financière impacte l’économie réelle D. La crise des dettes souveraines (2010-2013)

4 Chapitre 6. Comprendre la crise financière Introduction Depuis quelques mois, un certain nombre d’économistes et de spécialistes alertent l’opinion sur les risques d'une nouvelle crise financière mondiale qui pourrait être encore plus violente que celle de 2008 La déréglementation du secteur financier est perçue comme la principale cause des problèmes de l’économie mondiale Pourtant, la globalisation financière, initialement, devait rendre le système financier plus efficace, plus transparent, assurer une meilleure gestion et une meilleure répartition des risques Qu’est-ce que la globalisation financière et quel a été son rôle dans la crise économique mondiale de la fin des années 2000 ?

5 Chapitre 6. Comprendre la crise financière Introduction I. La globalisation financière A. Les marchés financiers et leurs produits B. Les « 3D » : déréglementation, désintermédiation et décloisonnement C. Les acteurs de la globalisation financière II. La crise financière et économique de 2007-2008 A. Le contexte économique et financier des années 2000 B. La crise des subprimes (2007-2008) C. A partir de 2008, la crise financière impacte l’économie réelle D. La crise des dettes souveraines (2010-2013)

6 Chapitre 6. Comprendre la crise financière I. LA GLOBALISATION FINANCIÈRE Le concept de globalisation financière désigne le double processus d’intégration des différents marchés de capitaux d’une part et d’ouverture des marchés nationaux à l'international d’autre part, aboutissant à la création d’un marché mondial unique des capitaux La globalisation financière est le résultat du développement des innovations financières et des nouvelles technologies dans un contexte général de déréglementation A. Les marchés financiers et leurs produits B. Les « 3D » C. Les acteurs de la globalisation financière

7 Chapitre 6. Comprendre la crise financière A) Les marchés financiers et leurs produits Au sens large, les marchés financiers désignent des marchés où peuvent être émises, achetées ou vendues des valeurs mobilières de toute nature Ces marchés assument un rôle de financement des entreprises, à court, moyen ou long terme Pour répondre à ces besoins de financement, il existe donc plusieurs types de marchés financiers, certains consacrés aux financements à long terme et d’autres dédiés aux financements à court et moyen terme Il existe également des marchés spécifiques pour certains types d’instruments financiers, comme les devises ou les produits dérivés

8 Chapitre 6. Comprendre la crise financière A) Les marchés financiers et leurs produits 1) Les marchés de capitaux à court terme a) Le marché interbancaire Le marché interbancaire est réservé aux banques pour échanger entre elles des actifs financiers et emprunter/prêter à court terme La banque centrale intervient également sur ce marché pour apporter ou reprendre des liquidités : c’est de cette façon qu’elle gère la masse monétaire et qu’elle contrôle l’inflation C'est sur ce marché que s'établissent les taux d'intérêt à court terme

9 Chapitre 6. Comprendre la crise financière A) Les marchés financiers et leurs produits 1) Les marchés de capitaux à court terme b) Le marché monétaire Le marché monétaire est un marché de capitaux à court et moyen terme qui permet aux institutions financières (les Trésors nationaux, banques centrales, banques, gestionnaires de fonds, assureurs, etc.) et aux grandes entreprises de placer leurs avoirs à court terme ou de se procurer des financements à court terme (moins d’un an) C’est sur ce marché que sont émis par les Etats les bons du Trésor : des titres obligataires (c'est-à-dire des titres d'emprunts) émis par l'État, par l'intermédiaire du Trésor Public

10 Chapitre 6. Comprendre la crise financière A) Les marchés financiers et leurs produits 2) Les marchés de capitaux à long terme a) Le marché des actions Les marchés des actions sont des marchés où sont émises et échangées les actions des sociétés cotées en bourse Une action est un titre de propriété sur une partie du capital d’une entreprise : le titulaire d’une action peut voter aux assemblés générales et recevoir des dividendes Chaque action émise sur le marché est cotée, en fonction de l’offre et de la demande L’indice boursier est un indicateur qui permet de mesurer l’évolution de l’ensemble des cotations des titres d’un marché (en France le CAC 40)

11 Chapitre 6. Comprendre la crise financière A) Les marchés financiers et leurs produits 2) Les marchés de capitaux à long terme b) Le marché des obligations Le marché obligataire est un marché où sont émises et échangées les obligations des entreprises, des institutions publiques ou de l’Etat Contrairement à un actionnaire, le détenteur d’une obligation ne possède pas de part dans le capital de l’entreprise, il ne peut pas intervenir dans sa gestion, il n’a pas de droit de vote et ne perçoit pas de dividendes Il reçoit en revanche des intérêts réguliers, des intérêts qui ne dépendent pas des bénéfices de l’entreprise

12 Chapitre 6. Comprendre la crise financière A) Les marchés financiers et leurs produits 3) Les marchés financiers spécifiques a) Le marché des changes C’est un marché mondial, qui est essentiellement interbancaire, sur lequel s’achètent et se vendent les devises des différents pays, c’est-à-dire les monnaies étrangères convertibles La confrontation de l’offre et de la demande de devises permet la détermination du prix d’une devise par rapport à une autre, c’est-à-dire le cours du change d’une devise (de l’euro par rapport au dollar par exemple) Le marché des changes n’a pas de frontière, n’a pas de localisation géographique précise : c’est un marché planétaire, on appelle ce marché Forex, pour Foreign Exchange

13 Chapitre 6. Comprendre la crise financière A) Les marchés financiers et leurs produits 3) Les marchés financiers spécifiques b) Les marchés dérivés Ce sont les marchés où s’échangent les produits financiers dérivés Acheter un produit dérivé donne le droit ou l’obligation d’acheter ou de vendre un produit dit « sous-jacent » (une action, une devise, une matière première) à une date ultérieure et à un prix fixé aujourd’hui L’acheteur d’un produit dérivé souhaite se couvrir contre un risque (l’augmentation du cours du blé) et transfère ce risque sur celui qui y voit une opportunité de profit, le vendeur du produit dérivé

14 Chapitre 6. Comprendre la crise financière A) Les marchés financiers et leurs produits 3) Les marchés financiers spécifiques b) Les marchés dérivés Il existe deux grands types de produits dérivés : les options et les contrats à termes (« future », « swap », CDS, etc.) Une option est un droit, et non une obligation, d’acheter ou de vendre, à un prix convenu à l’avance, une certaine quantité d’un actif en contrepartie du paiement d’une prime Un « future » est un contrat à termes fermes : à la différence d’une option, un « future » oblige l’acheteur du titre à honorer le contrat, quelle que soit l’évolution du cours du produit « sous-jacent »

15 Chapitre 6. Comprendre la crise financière A) Les marchés financiers et leurs produits 3) Les marchés financiers spécifiques b) Les marchés dérivés Les « swaps » permettent d’échanger des dettes à taux fixes contre des dettes à taux variables (swap d’intérêts), ou des dettes en euros contre des dettes en dollars (swap de devises) Le CDS (Credit default swap) est un contrat d’assurance qui permet à un investisseur financier de se protéger contre le risque de non-remboursement d’un de ses débiteurs Le marché des CDS a connu un boom sans précédent dans les années 2000 (représente 6 000 milliards de dollars en 2004 et 60 000 milliards en 2008)

16 Chapitre 6. Comprendre la crise financière A) Les marchés financiers et leurs produits 3) Les marchés financiers spécifiques b) Les marchés dérivés L’ensemble de ces produits financiers dérivés se vendent :  soit de gré à gré (un contrat scellé entre deux parties)  soit sur des marchés organisés et encadrés par les autorités financières Une grande partie des transactions se fait de gré à gré, en dehors des marchés, ce qui ne permet pas d’avoir une grande visibilité sur l’état de la finance

17 Chapitre 6. Comprendre la crise financière B) Les « 3D » : déréglementation, décloisonnement, désintermédiation  La globalisation financière a été pensée comme une solution permettant d’améliorer et de faciliter le financement des agents économiques en fluidifiant les échanges mais aussi comme une manière de diminuer le risque financier  Cette globalisation ne s’est pas faite « dans le dos » des Etats : ce sont d’abord des politiques publiques décidées et mise en place par les Etats qui sont à l’origine de cette globalisation  La formule des « 3D » synthétise les principes de cette globalisation : déréglementation, décloisonnement, désintermédiation

18 Chapitre 6. Comprendre la crise financière B) Les « 3D » 1) La déréglementation de la finance La déréglementation a comme objectif de diminuer, voire de supprimer les réglementations qui encadrent l’activité financière afin de faire du système financier un lieu de concurrence élargissant les opportunités de placement et de financement des agents économiques Exemple de dérèglementation : la levée du contrôle des changes dans les années 1990 qui a favorisé la circulation internationale des capitaux et le développement d’innovations financières Ce mouvement de déréglementation a également mis fin aux « prêts bonifiés » et a accentué la concurrence entre les banques sur tous les segments du marché du crédit

19 Chapitre 6. Comprendre la crise financière B) Les « 3D » 2) Le décloisonnement de la finance Premier principe du décloisonnement : la suppression de l’encadrement réglementaire des banques et des établissements financiers (banque de dépôt VS banque d’investissement) Second principe : suppression des frontières entre les marchés de capitaux des différents pays, notamment avec l’abolition du contrôle des changes La conséquence du décloisonnement a été une circulation internationale des capitaux et une mondialisation des banques et des établissements financiers

20 Chapitre 6. Comprendre la crise financière B) Les « 3D » 3) La désintermédiation de la finance La désintermédiation désigne l’accès direct des entreprises aux financements par émission de titres plutôt que par endettement auprès des acteurs institutionnels (les banques) Elle signifie donc la progression de la finance directe par rapport à la finance indirecte La finance directe désigne le processus par lequel les agents en besoin de financement d’un côté, et en capacité de financement de l’autre, se rencontrent directement sur les marchés financiers, sans l’intermédiaire des banques

21 Chapitre 6. Comprendre la crise financière C) Les acteurs de la globalisation financière 1) La transformation du rôle des banques La banque remplit traditionnellement deux fonctions :  Elle collecte et gère les dépôts des épargnants et leur fournit des moyens de paiement (CB, chéquier, etc.)  Elle finance les projets d’investissements des entreprises et des ménages Traditionnellement on distinguait deux types de banque :  Les banques de dépôt qui collectent des dépôts et créée de la monnaie en accordant des crédits à des particuliers et des petites et moyennes entreprises  Les banques d’investissement qui font du conseil, notamment en fusion-acquisition auprès des très grandes entreprises, organisent les augmentations de capital, les introductions en bourse, le lancement d’emprunts obligataires et réalisent des placements financiers pour ses clients

22 Chapitre 6. Comprendre la crise financière C) Les acteurs de la globalisation financière 1) La transformation du rôle des banques Avec la globalisation financière, la frontière entre banque de dépôt et banque d’investissement est devenue plus floue Avec le décloisonnement des activités, les banques ont rencontré une triple difficulté : 1. L’arrivée de nouveaux concurrents issus d’autres pays et surtout d’autres secteurs (assurances) 2. La fuite des clients vers les marchés financiers (finance directe) 3. L’obligation de trouver de nouvelles sources de financement, plus coûteuses Avec la désintermédiation, les banques n’ont pas disparu, mais leur fonction traditionnelle de crédit évolue vers un rôle de placement sur les marchés financiers

23 Chapitre 6. Comprendre la crise financière C) Les acteurs de la globalisation financière 2) Les investisseurs institutionnels (les « zinzins ») Les investisseurs institutionnels sont des organismes qui collectent l'épargne des particuliers et placent cette épargne sur les marchés financiers pour la faire fructifier Un fonds d'investissement, ou fond spéculatif (hedge found) est un organisme qui collecte l’épargne de ses clients et l’investit en capital dans des projets d'entreprises correspondant à ses spécialités En France, ces fonds prennent la forme d’OPCVM (organisme de placement collectif en valeur mobilière) Les sociétés d’investissement à capital variable (SICAV) Les Fonds communs de placement (FCP)

24 Chapitre 6. Comprendre la crise financière C) Les acteurs de la globalisation financière 2) Les investisseurs institutionnels (les « zinzins ») L’action des fonds d’investissement est plus ou moins encadrée : Certains fonds privilégient des placements sûrs et de long terme dans des entreprises qu’ils choisissent en fonction de certains critères économiques, parfois éthiques D’autres fonds sont plus spéculatifs et mettent en œuvre des stratégies d’investissements relativement libres, sans tenir comptes des actifs investis (actions ou produits dérivés), de la nature et des critères de l’entreprise, de la durée d’investissement et de l’impact de l’investissement ou du désinvestissement sur la vie de l’entreprise

25 Chapitre 6. Comprendre la crise financière C) Les acteurs de la globalisation financière 2) Les investisseurs institutionnels (les « zinzins ») Un fonds de pension (ou fonds de retraite) est un fonds d'investissement spécifique à la retraite par capitalisation Le fonds souverain est un fonds de placements financiers (actions, obligations, etc.) détenu par un État et alimenté le plus souvent par les surplus de la balance des paiements, les surplus budgétaires ou les recettes d’exportations de matière comme première, comme les pays du Golfe avec les pétrodollars

26 Chapitre 6. Comprendre la crise financière Introduction I. La globalisation financière A. Les marchés financiers et leurs produits B. Les « 3D » : déréglementation, désintermédiation et décloisonnement C. Les acteurs de la globalisation financière II. La crise financière et économique de 2007-2008 A. Le contexte économique et financier des années 2000 B. La crise des subprimes (2007-2008) C. A partir de 2008, la crise financière impacte l’économie réelle D. La crise des dettes souveraines (2010-2013)

27 Chapitre 6. Comprendre la crise financière A) Le contexte économique et financier des années 2000 1) Des taux d’intérêt historiquement bas et une abondance de liquidité L’éclatement de la bulle internet aux Etats-Unis en l’an 2000 a entraîné une forte décélération de la croissance économique et une hausse du chômage Pour faire face à ces difficultés économiques, la FED a abaissé ses taux directeurs, pour rendre plus accessible le crédit, afin de relancer la consommation des ménages et l’investissement des entreprises Le taux directeur passe de plus de 6% en l’an 2000 à 1% en 2003, soit, si l’on tient compte de l’inflation, un taux réel presque nul, proche de 0% Mais cette abondance de liquidité sur les marchés n’a pas suffit à faire baisser le chômage

28 Chapitre 6. Comprendre la crise financière A) Le contexte économique et financier des années 2000 2) Les subprimes et la bulle immobilière Afin de relancer le crédit, les banquiers ont alors proposé des crédits immobiliers à des ménages « à risque », c’est-à-dire à des ménages peu solvables Le principe est que le taux d’intérêt accordé par la banque n’est pas fixe, mais variable (certains varient en fonction du taux directeur de la FED) Depuis les années 2000, les prix de l’immobilier ont augmenté de façon continue, année après année : il paraissait peu probable que le mouvement s’arrête Dès lors, même si un ménage se voyait dans l’impossibilité de rembourser son emprunt à la banque, la banque pouvait à tout moment saisir la maison, et la revendre à un meilleur prix que lors de l’achat initial, et en tirer une plus-value permettant de compenser la partie du crédit non remboursée

29 Chapitre 6. Comprendre la crise financière A) Le contexte économique et financier des années 2000 3) La titrisation et le développement des CDS La titrisation est une technique financière qui permet de transformer des actifs, comme des créances, en titre financier, que l’on peut émettre et échanger sur le marché des capitaux La banque peut ainsi transférer le risque à l’investisseur qui va acheter le titre financier : si le ménage n’est plus en capacité de rembourser le prêt, ce n’est plus la banque qui en adossera la responsabilité D’autre part, la titrisation permet de sortir le crédit des actifs dans le bilan de la banque, et donc de ne pas à avoir à financer cet actif

30 Chapitre 6. Comprendre la crise financière A) Le contexte économique et financier des années 2000 3) La titrisation et le développement des CDS Le produit « titrisé » comporte le plus souvent différentes couches d’actifs, plus ou moins risqués : cette technique permet de diluer la risque Le crédit à risque ne constituera qu’une couche du portefeuille, « caché » sous d’autres couches d’actifs plus sûrs : relative opacité des produits financiers « titrisés » Pour se prémunir contre le risque de défaut de paiement lié aux subprimes, les banques et les titulaires de créances « titrisées » peuvent contracter des CDS ou d’autres produits destinés à assurer contre le risque de défaut de paiement

31 Chapitre 6. Comprendre la crise financière B) La crise des subprimes (2007-2008) : d’une crise locale de l’immobilier à une crise financière mondiale 1) 2006-2007 : L’éclatement de la bulle immobilière aux Etats-Unis A partir de 2004, la FED s’inquiète d’une remontée de l’inflation, et pour prévenir le risque, relève progressivement ses taux d’intérêt : de 1% en 2004 à plus de 5% en 2006 Une grande partie des subprimes ont un taux d’intérêt qui varie en fonction du taux directeur de la FED : les ménages modestes se retrouvent alors « étranglés » avec la montée des taux Près de trois millions de foyers américains se trouvent en situation de défaut de paiement et doivent quitter leur bien immobilier qui sont revendus sur le marché Ce qui entraîne une augmentation de l'offre sur le marché immobilier, et fait baisser les prix : les établissements de crédit n’ont pu récupérer que partiellement la somme prêtée

32 Chapitre 6. Comprendre la crise financière B) La crise des subprimes (2007-2008) : d’une crise locale de l’immobilier à une crise financière mondiale 2) La propagation de la crise à l’ensemble du secteur financier mondial Les effets du dégonflement d'une bulle immobilière se limitent généralement à des faillites personnelles et à des pertes réduites pour les établissements financiers La crise de 2007-2008 est différente car les établissements de crédit n'ont pas conservé les créances immobilières dans leurs bilans mais les ont regroupées dans des portefeuilles de placement et les ont revendues Les titres liés aux subprimes vont perdre de la valeur avec la fin de la bulle immobilière, et, surtout, la complexité et l'enchevêtrement des portefeuilles de placement vont rendre très difficile l'estimation de leur valeur

33 Chapitre 6. Comprendre la crise financière B) La crise des subprimes (2007-2008) : d’une crise locale de l’immobilier à une crise financière mondiale 2) La propagation de la crise à l’ensemble du secteur financier mondial Une méfiance généralisée s’installe dans le secteur financier : qui à des actifs « pourris » ? Et à quelle hauteur ? L’opacité et la complexité des produits financiers empêchent d’avoir une vision claire de la situation et de la santé financière des acteurs du marché des capitaux Le 15 septembre 2008, Lehman Brothers, une banque d'investissement multinationale, fait faillite : alerte de l’opinion publique mondiale et panique des épargnants

34 Chapitre 6. Comprendre la crise financière B) La crise des subprimes (2007-2008) : d’une crise locale de l’immobilier à une crise financière mondiale 3) L’intervention des pouvoirs publics Quelques jours après la faillite de Lehman Brothers, ce sont plusieurs autres établissements financiers américains qui déclarent entrer en cessation de paiement La Réserve fédérale américaine et le gouvernement fédéral vont sauver in extremis certaines institutions, celles qu’elles estiment trop grosses pour couler (« too big to fail ») : AIG, Fannie Mae et Freddie Mac, etc. La crise de confiance généralisée entre établissements financiers assèche le marché interbancaire (crise de liquidité)

35 Chapitre 6. Comprendre la crise financière C) A partir de 2008, la crise financière impacte l’économie réelle 1) 2008 et 2009 : des années de récession sans précédent Les banques ne se prêtent plus d’argent entre elles, et n’en prêtent également plus aux entreprises et aux acteurs économiques réels : c’est le début de la crise économique La crise économique mondiale qui débute en 2008 est la plus grande période de récession jamais connue depuis la crise des années 1930 Les États-Unis ont été les premiers à entrer en récession : en 2008 le PIB recul de -0,8% et, en 2009, de -2,8% La France n'entre en récession qu'en 2009 : PIB en recul de -2,9%

36 Chapitre 6. Comprendre la crise financière C) A partir de 2008, la crise financière impacte l’économie réelle 2) La réponse politique : les plans de relance A partir de l’année 2008, la plupart des pays développés vont mettre en place des plans de relance pour essayer de relancer l’économie En France, Nicolas Sarkozy annonce en décembre 2008 un plan de relance de l’économie de 26 milliards d'euros afin d’« améliorer la trésorerie des entreprises », de relancer l’investissement (grands travaux : construction d'un deuxième EPR, construction de 4 nouvelles lignes ferroviaires LGV, etc.) et la consommation des ménages (baisse d’impôts, prolongement des indemnités chômage, prime d’activité, etc.) En 2009, Barack Obama lance également un programme de relance d’environ 789 milliards de dollar : financement massif de la recherche, baisse d’impôts, travaux et investissements publics, etc.

37 Chapitre 6. Comprendre la crise financière C) A partir de 2008, la crise financière impacte l’économie réelle 2) La réponse politique : les plans de relance A partir de l’année 2008, la plupart des pays développés vont mettre en place des plans de relance pour essayer de relancer l’économie En France, Nicolas Sarkozy annonce en décembre 2008 un plan de relance de l’économie de 26 milliards d'euros afin d’« améliorer la trésorerie des entreprises », de relancer l’investissement (grands travaux : construction d'un deuxième EPR, construction de 4 nouvelles lignes ferroviaires LGV, etc.) et la consommation des ménages (baisse d’impôts, prolongement des indemnités chômage, prime d’activité, etc.) En 2009, Barack Obama lance également un programme de relance d’environ 789 milliards de dollar : financement massif de la recherche, baisse d’impôts, travaux et investissements publics, etc.

38 Chapitre 6. Comprendre la crise financière D) La crise des dettes souveraines (2010-2013) La récession de l’économie, le renflouement des banques et les plans de relance de l’économie ont eu pour conséquence inévitable d’augmenter considérablement les déficits publics des Etats et donc in fine leur dette publique En France, le déficit public atteint un record de 7,5% du PIB en 2009 (3,3% en 2008, 2,7% en 2007, 2,3% en 2006) La dette publique s’est elle aussi envolée : 64,4% du PIB en 2007, 68,5% en 2008, 79,5% en 2009, 93,5% en 2013 Ce mouvement concerne presque tous les pays de la zone euro : la dette de l’Espagne a triplé de 2007 (36,3% du PIB) à 2013 (93,9%) ; celle de l’Irlande passe de 24,9% du PIB en 2007 à 123,7% en 2013 !

39 Chapitre 6. Comprendre la crise financière

40 D) La crise des dettes souveraines (2010-2013) A partir de 2010, les marchés financiers vont commencer à s’affoler face à l’envolée des dettes souveraines des Etats membres de la zone euro Jusqu’à la crise, les obligations émises par les Etats, et notamment les bons du trésor français, étaient perçues par les investisseurs comme des placements sûrs, peu risqués A partir de 2010, les taux d’intérêt des dettes européennes s’envolent : les investisseurs redoutent une explosion de la zone euro et un défaut de paiement de certains de ses membres La hausse des taux d’intérêt augmente les charges de la dette et donc in fine la dette : cercle vicieux

41 Chapitre 6. Comprendre la crise financière D) La crise des dettes souveraines (2010-2013) Concernant la hausse des intérêts des dettes souveraines, les agences de notation ont joué un rôle de premier plan (Fitch Ratings, Moody's et Standard & Poor's) Les agences de notation sont des institutions indépendantes qui sont chargées d’évaluer les produits financiers et les acteurs financiers en fonction de leur qualité et leur fiabilité Elles ont durant la crise abaissé les notes d’un certain nombre de pays (Grèce, France, Espagne, Italie, etc.) ce qui contribué à faire grimper les taux d’intérêt des dettes souveraines

42 Chapitre 6. Comprendre la crise financière D) La crise des dettes souveraines (2010-2013) Le climat de défiance envers les pays de la zone euro a été en partie alimenté par un certain nombre d’acteurs financiers qui ont parié et spéculé sur le défaut de paiement de certains Etats, et notamment la Grèce Des détenteurs de la dette grecque ont contracté des CDS (ou d’autres produits d’assurance) afin de se prémunir contre un possible défaut de paiement mais certains ont revenu ces titres sur le marché secondaire, à une valeur d’achat plus élevée Certains acteurs, pour gagner de l’argent, avaient alors tout intérêt à entretenir le doute sur un risque de défaut de paiement de la Grèce pour vendre plus chers leurs produits d’assurance Ce phénomène de spéculation a bien sûr aggravé le cercle vicieux de la dette

43 Chapitre 6. Comprendre la crise financière D) La crise des dettes souveraines (2010-2013) Au final, la situation n’a pu être stabilisée qu’en raison des interventions répétées (et totalement inhabituelles) de la BCE, qui a injecté des milliards d’euros pour sauver la zone euro Afin de regagner la confiance des investisseurs, et en contrepartie des aides de la BCE, les Etats de la zone euro ont par la suite adopté des politiques très strictes de rigueur budgétaire et de réduction des déficits

44 Chapitre 6. Comprendre la crise financière Conclusion Une fois la zone euro stabilisée, le débat public s’est déplacé non pas sur les mesures nécessaires à prendre pour réguler la finance et l’action des banques, mais sur la pertinence des politiques de rigueur à mener Le débat sur la réglementation du secteur financier s’est fait dans un cadre international et a été assez peu publicisé (« Bâle 3 » en 2010) Certains Etats, notamment les Etats-Unis, ont cependant pris des mesures au niveau national pour réglementer la finance : séparation des banques de dépôt et des banques d’investissement Les produits dérivés, la titrisation, les prêts à risque (crédits étudiants US) n’ont pour autant pas été remis en cause


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