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Partie 1 : L’analyse de la nature et des formes du capitalisme (12h)

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1 Partie 1 : L’analyse de la nature et des formes du capitalisme (12h)

2 Chapitre 1 : Les débats entre capitalisme et socialisme Les débats entre capitalisme et socialisme

3 Introduction Un débat longtemps central en économie Aujourd’hui oublié depuis la chute de l’URSS Il permet une première appréhension du rôle des institutions et de l’analyse comparative des systèmes

4 Introduction I. Le marxisme et l’analyse du capitalisme et du socialisme II. Les débats historiques sur la concurrence entre capitalisme et socialisme III. La nature du « socialisme réel »

5 I. Le marxisme et l’analyse du capitalisme et du socialisme A. Matérialisme historique et systémique Le matérialisme historique de Marx : analyse le changement social De façon quasi-systémiste Articule social, politique et économie Concept central de Modes De Production (MDP) et des rapports sociaux (=institutions) pour analyser les systèmes

6 La dialectique : Marx héritage de la dialectique de Hegel Chez Hegel, désigne le mouvement de la pensée, qui surmontant le jeu des contradictions (thèse, antithèse, synthèse), se réalise. Ainsi, l’Histoire est l’Histoire des idées, et l’Etat la fin de l’Histoire. Ici, le Réel (et la matière) sont le produit de la pensée Marx remet « la dialectique sur ses pieds »: matérialisme. Il s’agit de révéler les lois générales du mouvement de la Nature et de la société, en analysant comment la Réalité matérielle, travaillée par des contradictions, les dépasse en se transformant

7 Il y a une similitude avec la systémique : – Les contradictions et la dialectique font référence à des boucles de rétroactions ou des interactions – Il s’agit d’étudier des processus d’organisation (transformation ; téléologie) et de régulation (dépassement temporaire des contradictions) – On étudie le monde (ou l’Histoire) comme unité complexe, inséparable – Étude de processus/mouvements dynamiques et non d’un état

8 Le « modèle » de Marx, le matérialisme historique : une explication économique et sociale du changement des MDP –L’objet de Marx est le changement des sociétés –Les sociétés s’organisent en classes; une classe est déterminée par sa position dans les rapports de production –Dans chaque MDP, une classe est obligée de travailler pour le compte d’une autre au-delà du temps nécessaire à sa propre reproduction (sociale). La classe dominante exploite la classe dominée. Le contrôle des moyens de production et la forme de la propriété caractérisent les rapports de production et la position de classe –La combinaison des rapports de production et des forces productives est ce qu’on appelle les « infrastructures », la base matérielle et économique de la société –Un MDP est la combinaison des rapports de production, des forces productives, des classes et superstructures ; –Les « superstructures » (droit, famille, Etat, idéologies, religion, valeurs etc…) sont « déterminées en dernière instance » par les infrastructures et participent à la reproduction du mode de production. Les superstructures découlent des infrastructures, mais il y a une rétroaction des superstructures vers les infrastructures

9 Dans la production sociale de leur existence, les hommes entrent en des rapports déterminés, nécessaires, indépendants de leur volonté, rapports de production qui correspondent à un degré de développement déterminé de leurs forces productives matérielles. L’ensemble de ces rapports de production constitue la structure économique de la société, la base concrète sur laquelle s’élève une superstructure juridique et politique et à laquelle correspondent des formes de conscience sociales déterminées. Le mode de production de la vie matérielle conditionne le processus de vie social, politique et intellectuel en général. Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur être ; c’est inversement leur être social qui détermine leur conscience. À un certain stade de leur développement, les forces productives matérielles de la société entrent en contradiction avec les rapports de production existants, ou, ce qui n’en est que l’expression juridique, avec les rapports de propriété au sein desquels elles s’étaient mues jusqu’alors. De formes de développement des forces productives qu’ils étaient ces rapports en deviennent des entraves. Alors s’ouvre une époque de révolution sociale. Le changement dans la base économique bouleverse plus ou moins rapidement toute l’énorme superstructure. Marx (Préface à la Critique de l’économie politique)

10 Autrement dit, c’est une lecture économique et sociale de l’Histoire Les hommes agissent dans le cadre de rapports de production, qui contraignent leur comportement. C’est la structure sociale qui détermine les comportements individuels…mais cette même structure est le produit comportements collectifs Ex : le prolétaire est obligé de vendre sa force de travail pour vivre ; le capitaliste est contraint d’exploiter la force de travail, d’améliorer la technologie etc s’il ne veut pas faire faillite dans la concurrence. Mais en s’organisant face à l’exploitation, les exploités peuvent transformer les rapports de production Un MDP entre crise lorsque les rapports de production entrent en contradiction avec le développement des forces productives. Les rapports de production sont travaillés par des contradictions internes : l’Histoire est dialectique Ces contradictions impriment la dynamique au MDP et son propre dépassement : Ex : à chaque crise, le capitalisme se transforme et Le changement de MDP est la conséquence de la lutte des classes et des transformations des infrastructures (changement technique, nouveaux modes d’organisation du travail, montée des inégalités et des conflits du travail, …) Dans l’Histoire, plusieurs MDP se sont succédés

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13 B. L’analyse marxiste du mode de production capitaliste (MPC) Caractéristiques : – Propriété privée des moyens de production – Large développement du marché – Le travailleur est libre mais n’a que sa force de travail à vendre: La force de travail est une marchandise – La recherche du profit est le motif principal de la production – L’Etat – La concurrence sert de régulateur ; mode de production « anarchique » (coordination décentralisée).

14 « La concurrence impose les lois immanentes de la production capitaliste comme lois coercitives à chaque capitaliste individuel » (Marx, 1867, p.1096) => c’est le fonctionnement du capitalisme qui pousse le capitaliste à recherche le profit maximum, à augmenter les cadences, à développer les machines etc… Le capitaliste est tout aussi aliéné que le salarié

15 Le MPC (comme tout MDP) est travaillé par un certain nombre de contradictions : –Entre production collective et appropriation privée (séparation producteurs/moyens de production) –Entre « l’anarchie » du marché & la socialisation de la production (firme, coopération, division du travail, « despotisme » d’usine, développement des SA, du crédit etc) –Entre travail et capital Ces contradictions sont à la source des crises et des transformations du capitalisme

16 Les crises : –La loi de la baisse tendancielle du taux de profit et les crises de surproduction : la concurrence pousse au progrès technique et à la substitution du capital variable par du capital constant, amenant la hausse de la composition organique du capital et la baisse du taux de profit –Le MPC s’ajuste via les crises qui entraînent centralisation/socialisation/dévalorisation du capital, ce qui l’amène à être de plus en plus socialisé –…mais ce dépassement du capitalisme par lui- même butera toujours (selon Marx) sur sa contradiction fondamentale (la propriété privée) qui l’amènera à sa chute

17 Il existe chez Marx des « contre-tendances » à la baisse tendancielle du taux de profit Ces contre-tendances sont ce qu’on appelle aujourd’hui des régulations Les « contre-tendances » : – Hausse du taux d’exploitation (baisse des salaires, gains de productivité, augmentation de la durée du travail…) – L’internationalisation (baisse des salaires, développement de nouveaux marchés) – Développement des sociétés anonymes – Baisse de la valeur du capital constant Tendanciellement, le capitalisme se transforme pour dépasser ses contradictions et s’étend à d’autres territoires, d’autres formes sociales

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19 Marx souligne déjà que le capitalisme est marqué par différents processus de socialisation : crédit, grandes entreprises etc On ne peut pas le réduire à une pure économie de marché : –L’entreprise est marquée par un rapport « despotique » (hiérarchique) et c’est une forme de planification privée –La monnaie et le crédit ne sont pas des rapports purement marchands –Les sociétés anonymes sont une forme de socialisation capitaliste, qui amène la séparation entre propriété et gestion –Le marché capitaliste ne peut exister sans l’Etat

20 Mais Marx décrit peu comment fonctionnerait le socialisme/communisme. Marx se refuse à proposer toute recette si ce n’est des grands principes. Il se contente de montrer que les sociétés changent par la lutte des classes et encourage seulement le prolétariat à prendre conscience de sa condition pour s'émanciper. Il préfère laisser le prolétariat construire sa propre société (le communisme) qui devra être sans classe et sans Etat « Ce sont les hommes qui font l'Histoire, mais ils ne savent pas quelle histoire ils font » Sa position a changé avec le temps : au départ, plutôt une forme d’organisation très démocratique comme la Commune de Paris…mais face à l’écrasement de la Commune par l’Etat, Marx prédit que la Révolution se traduira nécessairement pendant la période révolutionnaire par une dictature du prolétariat, par la prise du pouvoir d'Etat par les prolétaires pour imposer l'abolition des classes et la suppression de la propriété des moyens de production

21 Quelques définitions du communisme chez Marx…pas de description précise du mode de production « le communisme n'est pas un état de choses qu’il convient d’établir, un idéal auquel la réalité devra se conformer. » « Le communisme le mouvement réel qui abolit l'état actuel des choses. Les conditions de ce mouvement résultent des données préalables telles qu’elles existent actuellement. » « association dans laquelle le libre développement de chacun est la condition pour le libre développement de tous » « Dans une phase supérieure de la société communiste, quand auront disparu l'asservissante subordination des individus à la division du travail et, avec elle, l'opposition entre le travail intellectuel et le travail manuel; quand le travail ne sera pas seulement un moyen de vivre, mais deviendra lui-même le premier besoin vital; quand, avec le développement multiple des individus, les forces productives se seront accrues elles aussi et que toutes les sources de la richesse collective jailliront avec abondance, alors seulement l'horizon borné du droit bourgeois pourra être définitivement dépassé et la société pourra écrire sur ses drapeaux : « De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ! » »De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins

22 Communisme = abolition de l’Etat « il n’y aura plus de pouvoir politique proprement dit, puisque le pouvoir politique est précisément le résumé officiel de l’antagonisme dans la société civile » (Misère de la philosophie) et « le pouvoir public perd[ra] son caractère politique. Le pouvoir politique, à proprement parler, est le pouvoir organisé d’une classe pour l’oppression d’une autre " (Manifeste communiste).

23 Economie basée sur les coopératives ou la planification centrale? Dans la critique du programme de Gotha: « de la société coopérative basée sur la copropriété des moyens de production » (P. 22) et « des conditions matérielles de la production » étant « la propriété coopérative des ouvriers eux-mêmes » (P. 25)

24 C. Critiques du matérialisme historique Les limites d’une explication « purement » économique de l’Histoire Limites du matérialisme strict : idées et les institutions influencent aussi les comportements (ce que reconnaît Marx d’ailleurs) Les MDP et les classes sont décrits parfois de façon beaucoup trop simplifiées. Ex : les travaux archéologiques et historique sur l’Antiquité montrent le multiplicité des statuts de l’esclavage qui n’en font pas une classe très homogène ; MDP antique beaucoup plus marchand que ne le pensait Marx etc… Vision déterministe mais surtout téléologique Marx a sous-estimé les capacités de régulation et transformations du capitalisme et surestimé les possibilités pratiques du socialisme et du communisme La Révolution eut lieu d’abord en Russie, dans une économie « arriérée » où le servage était encore pratiqué dans certains endroits L’URSS et tous les régimes dits « socialistes » ont donné lieu à une nouvelle forme d’exploitation

25 Ce qu’il faut retenir du matérialisme historique Ce qu’il faut retenir du matérialisme historique: – Intéressant et nécessaire de caractériser les sociétés par leurs institutions (« rapports sociaux », « rapports de production », « superstructures »), les conflits de classes qui les traversent et le concept de MDP – Les dynamiques / la dialectique, à condition d’abandonner la téléologie stricte de l’Histoire – Il est important de lire les changements par l’économie et les conflits sans pour autant être réductionniste – Ne pas défendre bec et ongle la taxonomie de Marx. Lui- même avait remarqué les limites de sa propre analyse (ex: MDP « asiatique »). Etudier et comprendre les systèmes économiques et leur dynamique réelle, sans chercher à forcer les catégories – Les « lois économiques » sont toujours à contextualiser

26 A. Les débats de l’entre-deux guerres : marché contre planification centralisée Analyse néoclassique du problème du calcul économique : Ensemble des critères et méthodes de choix entre différentes utilisations alternatives de ressources rares pour parvenir au résultat optimum La question : quel est le système le plus apte à la coordination des actions et au calcul économique ? II. Les débats historiques sur la concurrence entre capitalisme et socialisme

27 Pour les marxistes, le prix représente mal la valeur d’un bien, qui devrait converger vers la quantité de travail socialement nécessaire à sa production. Dès lors, si on connaît les quantités de travail nécessaires, il suffirait d’allouer les ressources aux différentes branches de façon centralisée, sans avoir recours au marché et à la monnaie Ludwig Von Mises A l’origine du débat : La monnaie et le marché permettent le calcul économique rationnel par l’évaluation (valeur d’échange, problème de la commensurabilité) et le contrôle (sélection, efficacité des techniques) (von Mises 1920). Sans marché, impossible de déterminer selon lui la valeur des biens capitaux. Or selon von Mises : -Pas de calcul sans mécanisme de prix -Pas de mécanisme de prix sans marché -Pas de marché sans propriété privée Donc le système de propriété et le système de coordination sont indissociables : le calcul économique est impossible dans un système planifié, car sans connaître la valeur relative des biens, l’autorité fera des choix irrationnels

28 Début des années 30, Taylor et Dickinson montrent la possibilité théorique de calcul de l’équilibre (Bureau de planification et commissaire priseur) et calculer la quantité des biens capitaux « à rebours » Réplique de Hayek : calcul théoriquement possible mais pas en pratique, problème de l’information O. Lange : il suffit d’introduire dans l’EG walrassien un processus de décentralisation des décisions: démonstration de la possibilité du socialisme « par le point de vue de l’ennemi » L’équilibre suppose : -Des règles de calcul économique qui peuvent être imposées par le bureau de planification (min coût moyen, règle du coût marginal…) -Un système de prix déterminé par la loi de l’offre et de la demande (le bureau ajuste par tâtonnement) = « the market socialism »…différent de la planification soviétique

29 Réponse de Hayek : le problème de l’information n’est pas celui du tâtonnement pour un équilibre statique, mais celui de sa transformation dans une perspective dynamique -Évolution des conditions économiques, rôle actif des entreprises dans la recherche d’information et l’exploitation des informations asymétriques -Production permanente d’informations nouvelles ; incitations à révéler l’information -Supériorité du système de prix, sélection et décision Incapacité du système de planification à faire face au changement : l’entrepreneur innovateur, profit pur et incitations Retour au problème de von Mises : incitations et propriété privée Des interprétations divergentes du débat : incitations comme problème sociologique (Lange) ou il ne peut y avoir d’information pertinente en dehors du marché (et donc de la propriété privée – Hayek). Les « autrichiens » critiquent l’EGC comme étant « constructiviste et planificateur »…vision plus systémiste, issue de la cybernétique et de la biologie évolutionniste

30 Par la suite, Hayek développera une conception de l’économie fondée sur le rôle du droit et de l’information. Hayek considère que la limitation de l’information et des connaissances est le cadre de référence des actions humaines Distinction entre « ordre spontané » (kosmos) et « ordre construit » (taxis) et entre règles de juste conduite (nomos) et règles du législateur (thesis) : Les ordres spontanés/kosmos sont le produit de l’action d’agents aux intentions différentes Les ordres construits/taxis sont des ordres finalisés et hiérarchiques qui visent à réaliser une action particulière. Ce sont des organisations Tout système économique mélange des ordres construits et des ordres spontanés, mais le système économique est un ordre spontané, complexe Les règles qui gouvernent un ordre spontanée sont des règles issus de la tradition, que les agents suivent plus ou moins consciemment ; elles sont sélectionnées progressivement par les habitudes, les traditions et le marché car ce sont celles qui sont le plus efficaces Au contraire, le législateur crée des lois (thesis), qui ne peuvent tenir compte de l’ensemble des situations possibles, et sont donc nécessairement imparfaites

31 –Rationalité limitée => un ordre construit/planifié est forcément dédié à des objectifs très simples et unique; l’ordre spontané permet lui d’assurer des objectifs multiples alors que chaque agent ne recherche que son seul objectif –Le marché est le seul à pouvoir assurer cette synthèse de l’information et donc il s’autorégule et s’auto-organise ; le planificateur n’a jamais toute l’information ni peut la traiter entièrement ; au mieux, le plan fait aussi bien que le marché –Le prix est un signal, qui indique un degré relatif de rareté, et qui incite/coordonne les actions des agents de manière dynamique –Le droit de la propriété et le régime juridique de common law sont fondamentaux car ils permettent d’adapter par apprentissage et incorporation des traditions. Dans ce régime, le juge est un élément de l’ordre spontané, qui intervient pour faire appliquer le nomos –Toute intervention « planificatrice » de l’Etat (keynésienne…) est le premier pas vers le totalitarisme, car elle oblige l’ensemble de la société à suivre la même direction

32 Conséquence théorique : l’équilibre général est-il un modèle de marché? Le modèle d’EG permet de montrer l’existence d’un optimum et d’un équilibre concurrentiel… …mais quel type de système économique est décrit dans ce modèle? Il est souvent présenté comme la « démonstration » de la main invisible…est-ce vrai?

33 Le cadre institutionnel du modèle : –Informations parfaites et hypo de nomenclature –système complet (et parfait) de marché –Rendements décroissants : une multitude de petites firmes, qui au final finissent par avoir la taille des ménages –« secrétaire de marché » bénévole qui centralise les O et D et « crie » les prix –Interdiction d’échanges hors équilibre, donc suppose qu’une entité contrôle cela –Pas de monnaie –Hypo de « survie du consommateur » –Il n’y a pas de monnaie (la chambre des compensations de Walras) => est-on plus près du Gosplan ou du marché capitaliste?

34 Les « résultats » du modèle : –Théorèmes de l’éco. du bien être –Mais aussi théorème de Sonnenschein-Mantel- Debreu : « les fonctions de demandes nettes du modèle Arrow-Debreu peuvent avoir n’importe quelle forme » => convergence et unicité de l’équilibre ne sont pas garanties –Théorème de Grossman et Stiglitz : impossibilité logique de l’efficience informationnelle du marché => questionne la thèse hayekienne et remet en cause l’hypothèse de Fama

35 Les enseignements du débat : -Quels liens entre mécanismes de coordination et formes de propriété ? -Convergence historique vers un système de propriété privée ? -Rôle central de l’information et des institutions dans le système économique -Le plan, le marché et la bureaucratie existent (ou peuvent exister) aussi bien dans le capitalisme que dans le socialisme…la question est plutôt de savoir quelles relations existent entre les « ordres construits » et les « ordres spontanés » : une variété de cas possibles -La sous-optimalité et le déséquilibre sont la règle, dans tout système économique : il faut s’intéresser au processus autant qu’aux états d’équilibre

36 B. La thèse de la convergence des deux systèmes et le problème de l’économie « mixte » Schumpeter (1942): –Le capitalisme est dominé par de grandes entreprises, où l’innovation devient routinière et organisée par une technostructure (cadres, managers, bureaucrates etc…). Ce n’est plus l’entrepreneur-innovateur qui domine ; il y a un risque pour le capitalisme de se scléroser –Le niveau de vie augmentant, le niveau d’éducation augmente, amenant une surproduction d’intellectuels –Ces derniers gagnent mal leur vie (trop nombreux), ce qui les amènent à se liguer avec les pauvres contre le capitalisme –Cela amène une hostilité générale des masses face aux grandes firmes, et au capital –Cela pousse l’Etat à intervenir de plus en plus, via l’Etat-Providence et la planification

37 Galbraith (1967 ): –Ce sont des technostructures (managers) qui dominent les grandes entreprise, pas des capitalistes –Domination des grands oligopoles –Filière inversée : ce sont les firmes qui organisent les goûts des consommateurs, en créant de nouveaux besoins par la publicité, le marketing… Les grands oligopoles contrôlent les marchés –L’Etat est amené à intervenir pour garantir le plein emploi, et parce que les entreprises bénéficient des commandes publiques

38 L’économie mixte Désigne un système où coexistent marché, plans/intervention de l’Etat Plusieurs formes possibles a priori : Economie de marché avec de larges interventions étatiques, quelques entreprises publiques Socialisme de marché : propriété étatique des moyens de production mais maintien d’un marché des produits Socialisme autogestionnaire : entreprises appartiennent aux travailleurs/coopérateurs, avec maintien d’un marché des produits, éventuellement avec un Etat qui intervient

39 Von Mises et Hayek Point de vue contradictoire de Von Mises: Une économie “mixte” est une économie de marché, car elle fonctionne sur des mécanismes de prix et de marchés, car les entreprises publiques sont soumises aux mécanismes de prix Mais les “économies mixtes” (keynésianisme et certains secteurs nationalisés) des 30 glorieuses sont socialistes !? Hayek : L’économie combine ordres construits et ordres spontanés Mais l’économie dans son ensemble est un ordre spontané, auquel les ordres construits doivent s’adapter Mais : le keynésianisme est le premier pas vers le totalitarisme

40 CapitalisteAutogérée/coopérative Propriété/contrôleActionnaires ; une action, une voix Travailleurs ou travailleurs, consommateurs et fournisseurs ; un homme, une voix AvantagesAccès au financement, centralisation du capital, recherche du profit comme incitation à la productivité et à l’innovation ; incitation à travailler via le marché du travail et la surveillance du capitaliste Faibles coûts de surveillances, partage des connaissances et incitation à travailler permettant l’innovation InconvénientsConflits capital/travail ; difficulté de l’intéressement au travail ; coûts de surveillance du travail et des managers ; concurrence limite le partage des connaissances Risques de sous- investissement (préférence pour le salaire) ; licenciement ; financement Environnement le plus favorable Environnement capitalisteSocialisme de marché (financement par Etat)

41 III. La nature du « socialisme réel » Très tôt, certains marxistes ont interrogé la nature réelle du système qui se mettait en place en URSS Le débat : –Est-ce un socialisme, un capitalisme d'Etat ou autre chose? –Une société sans classe et sans exploitation ou une classe bureaucratique (cadres, nomenklatura etc) qui exploite les travailleurs?

42 A. Les analyses marxistes du système soviétique Il y eut dès le départ en Russie un débat sur la nature que devait prendre le régime entre mencheviks et bolchéviks, les premiers préférant d'abord avoir la démocratie puis ensuite le socialisme avec un parti de masse, tandis que les seconds préféraient un parti de cadres Marx prévoyait la révolution dans un pays avancé, pas arriéré De plus les soviets, véritables organisations autogérées, furent dépouillées de leur pouvoir par le régime dictatorial bolchévique et Lénine très tôt (1917), amenant à mettre en place « un communisme de guerre » pendant la période de guerre civile contre les blancs et leurs alliés européens : nationalisations organisation militaire de l'économie Réquisition agricoles => famines Monopole de l’Etat sur les marchés intérieurs et extérieurs

43 Suite à la révolte des marins de Kronstadt, fut mis en place un « capitalisme d'Etat » avec la NEP entre 1921 et 1928 et en autorisant le marché libre pour l'agriculture et une industrialisation par l'Etat et acceptation de certaines entreprises privées. Cette politique fut initialement promue par Trotsky puis Lénine Pour les marxistes sociaux-démocrates comme Otto Bauer, c'est la preuve qu'il est nécessaire d'avoir une phase transitoire. Ce dernier pensait que la révolution russe ne pouvait qu'amener à un Etat bourgeois et un capitalisme d'Etat. Débats autour d'une « capitulation » La planification centralisée est rétablie à la mort de Lénine par Staline, qui élimine ses adversaires

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45 L'Etat est propriétaire de l'ensemble des moyens de production et planifie l'ensemble de l'économie Planification quantitative (quantités physiques), donc par coordination ex ante via le Gosplan et les plans quinquennaux Une banque unique est maintenue et la monnaie était conservée avec des prix administrés Maintien de coopératives agricoles (kolkhoze) mais création de fermes d’Etat (sovkhoze) : très inefficace Objectif : industrialisation. Objectif atteint, mais au prix de biens de consommation et d’échec agricole

46 B. Points communs et différences entre capitalisme et « socialisme réel » : monnaie, salariat et cadrisme Si le « socialisme » réel n'était pas capitaliste, il possédait des points communs avec le capitalisme Une structure de classes : capitalistes/cadres/salariés vs cadres-bureaucrates/salariés Capitalisme et « socialisme réel » sont des cadrismes et possédaient à des degrés très différents de la coordination hiérarchique (dans la firme pour le capitalisme+Etat ; coordination centralement hiérarchique pour le socialisme)

47 A la fin de la NEP, l'URSS était encore une économie largement agraire (presque 75% de la population active!) et rurale (82%!) La structure de classe de l'URSS : –Une classe dirigeante (Nomenklatura), avec en haut le secrétaire général, le Politburo et les chefs du Parti, contrôlant une classe de petits chefs d'entre 2 à 4 millions de personnes –En dessous, la classe des ouvriers, employés et paysans Il s'agissait donc bien d'une économie structurée en classes

48 Dans les deux systèmes : séparation entre travailleurs et moyens de production (les salariés ne sont pas propriétaires des moyens de production) Des marchés et des processus de marchandage existaient dans l'URSS (mais à très petite échelle) : marché noir, « marchandage du plan » Est-ce à dire que l'URSS était une forme de capitalisme? Non, les firmes étaient non marchandes (pas de profit ; sanctions hiérarchiques) et il y avait une planification centralisée (Gosplan)

49 Janos Kornaï introduisit la notion de « contrainte budgétaire lâche » pour comprendre le fonctionnement de l'économie soviétique Chaque firme avait des objectifs à atteindre. La coordination était centralisée, mais pas totalement. Les objectifs du Plan étaient négociés, les dirigeants possédaient des incitations en cas de non atteinte des objectifs de productivité La contrainte budgétaire était lâche, au sens qu'en cas de besoin, les entreprises pouvaient demander à la banque centrale ou à l'Etat de lui fournir des crédits/ressources supplémentaires. De plus, les entreprises avaient une garantie de vente, puisque l'Etat achetait la production. Les entreprises ne faisaient pas faillite De ce fait, les entreprises n'étaient pas soumises à l'objectif de profit Enfin, les prix n'avaient qu'un rôle faible de coordination (voire aucun)

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52 Il en a résulté une course à la quantité physique, plutôt qu'à la qualité et des manipulations de l'information (pas d’incitation à révéler l’info) Il en résultait une économie pénurique, notamment à cause de pénuries de main d'œuvre (substitution travail/capital du fait des problèmes d'approvisionnement) Si l'économie soviétique a été beaucoup moins efficace (voire très inefficace) que les économies capitalistes pour les biens d consommation, elle a eu cependant certaines réussites : armement, recherche fondamentale, industrie lourde, aéronautique et spatial Mais la course à l’armement a obligé à mobiliser les ressources qui auraient dû être utilisées pour satisfaire les biens de consommation Globalement, l’échec de l’URSS et l’analyse de ses maux soulignent que la question de l’information et de l’incitation (point de vue autrichien) a de la pertinence

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