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La prévention du décrochage scolaire : l’école en tensions

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1 La prévention du décrochage scolaire : l’école en tensions
9 avril 2014 CEMEA Amiens Maryse Esterle Université d’Artois, CESDIP-CNRS

2 Les élèves transparents, Presses universitaires du Septentrion,
Deux enquêtes Une recherche : Les arrêts de scolarité avant 16 ans, étude des processus sur la ville de Roubaix Une étude Etat des lieux des dispositifs relais, en vue de la mise en place d’une cellule de veille éducative, Les élèves transparents, Presses universitaires du Septentrion, Villeneuve d’Ascq, 2007. Deux recherches action : Pour la prévention de l’absentéisme et du décrochage scolaire dans des lycées parisiens, , Maryse Esterle, Etienne Douat Suivi de l’accueil réussite éducative Pelleport Paris 20e , Maryse Esterle, Thomas Pierre

3 Quelques définitions ABSENTÉISME : absences répétées (4 ½ journées dans le mois) et non justifiées. DÉCROCHAGE SCOLAIRE : Situation de jeunes sortis du système scolaire sans diplôme de niveau V ou supérieur environ ) Processus de sortie plus ou moins long et multifactoriel qui n’est pas nécessairement marqué par une information explicite entérinant la sortie de l’institution. DÉMISSION : départ volontaire de l’élève, après l’âge de 16 ans. DÉSCOLARISATION : situation de jeunes de moins de 16 ans hors du système scolaire. EXCLUSION : « acte par lequel une autorité reconnue vous démet de vos fonctions ».

4 Le poids des mots Décrocheurs, absentéistes, des catégories construites qui regroupent des situations et des motivations très différentes, Risque de nommer ainsi des élèves qui rencontrent des difficultés diverses et d’organiser en quelque sorte ces difficultés autour du « décrochage », Notion de responsabilité unique du sujet. Prédiction : ex : les « pré-décrocheurs ». Elèves « à risque » ou situations à risque ? Le contexte agit sur le processus de décrochage

5 Un contexte en évolution
Depuis les années 1960 Développement de la société de consommation et du crédit (quasi plein emploi), mais aussi du chômage et de la précarité (années 1970) Nouvelle place des jeunes dans la société française et sur le marché (adolescents, baby boom), Evolution des formes familiales et de l’autorité (du père au couple), Décolonisation et arrivée de nouvelles vagues migratoires, Développement d’une petite délinquance de proximité. Massification de l’enseignement.

6 ENQUÊTE PISA 2012 En France, le poids des origines sociales sur la réussite scolaire est particulièrement fort. 22 % des jeunes les plus défavorisés « confinent à l'excellence », contre 26 % en moyenne dans l'OCDE. Les élèves issus des immigrations sont plus nombreux parmi les élèves « peu performants » (avec des nuances liées à l’ancienneté de la présence). D’après cette enquête, en France, le système d’éducation est plus inégalitaire qu’il ne l’était 9 ans auparavant. En d’autres termes, lorsqu’on appartient à un milieu défavorisé, on a aujourd’hui moins de chance de réussir en France qu’en 2003.

7 LA PLACE DE L’ÉCOLE Le niveau scolaire général des jeunes s’est élevé,
Mais les difficultés scolaires ont un impact plus important qu’auparavant sur l’avenir social et professionnel, Et tandis que se maintient l’illusion d’une égalité de chances, l’échec scolaire devient un échec personnel.

8 LES OBJECTIFS DE L’ÉCOLE
Adapter l’élève au monde du travail (paradigme dit « industriel ») ou Privilégier son développement personnel (paradigme « existentiel ») ? Bertrand et Valois, 1992, Ecole et sociétés, Ottawa, Editions Agence d’Arc.

9 “Echec scolaire” ou décrochage, l’école pour tous ?
Décalage entre le “capital culturel ” des familles (diplôme des parents, pratiques en adéquation avec l’école, ambition scolaire, confiance en l’école…) et la culture scolaire/savante (Bourdieu, Passeron) Ce décalage, plus important en milieu populaire, induit des processus de sélection. Cette sélection sociale ne dit pas son nom, mais est “naturalisée” : les meilleurs seront “les plus doués”, “les plus motivés”, les plus “méritants”.

10 LE MÉTIER D’ÉLÈVE* Assiduité et ponctualité,
Acceptation du travail demandé (la transgression en est le « refus de travail »), Comportement général et acceptation des exigences diverses : lever la main pour répondre, apporter le matériel et les tenues adéquates… * Philippe Perrenoud, Métier d’élève et sens du travail scolaire, ESF, 2004

11 Le décrochage scolaire est un phénomène multifactoriel
Il met en cause des facteurs externes et des facteurs internes à l’école, Il commence parfois très tôt dans la scolarité.

12 Les enjeux du décrochage scolaire
Risque d’arrêt de scolarité, Difficultés d’intégration socioprofessionnelle ultérieure ou intégration précaire, Les grossesses à l’adolescence, L’isolement des jeunes en famille, L’errance (perte de contacts familiaux et sociaux, rue), Les actes délinquants (participation à des groupes de pairs, bandes etc). Le sentiment d’inutilité sociale

13 L’expression des difficultés des élèves:
Absences Rapport aux savoirs Perturbations Démobilisation Décrochage …

14 L’élève, enfant/adolescent dans sa vie sociale

15 Des élèves quelquefois seuls pour gérer leur vie quotidienne
Les adolescents se couchent tard… Et ne se lèvent pas à temps le matin, Ils consomment quelquefois des produits psychotropes, Ils « traînent » entre eux ou chattent sur Internet… (attraction du groupe de pairs, déconcentration) Ils ne font pas toujours le lien entre leur comportement, leurs choix du moment et les conséquences ultérieures de ceux-ci.

16 Vivre au jour le jour Les élèves n’ont pas non plus conscience des enjeux de l’obtention du diplôme (« je trouve du travail quand je veux »), et de la raréfaction des emplois non qualifiés, « Trouver du travail » (occupation alimentaire), ce n’est pas avoir un métier sanctionné par une qualification professionnelle, Impact de la précarité sur le rapport au travail : de la stabilité au morcellement.

17 Des facteurs personnels/familiaux
Les horaires des parents/adultes ne sont pas toujours synchronisés avec ceux des enfants (travail tôt le matin ou tard le soir), Le jeune est peu suivi en encadré par ses parents/famille (faiblesse du contrôle parental) Il-elle prend en charge sa propre famille (frères et sœurs), Il-elle travaille (petits boulots), II-elle se sent en insécurité à l’EPLE (menaces, violences , etc.), Il-elle se sent découragé-e, voire déprimé-e, ….

18 L’élève, enfant/adolescent en milieu scolaire

19 C’est le rapport au savoir le plus courant.
A QUOI ÇA SERT L’ÉCOLE ? Quatre postures se dessinent : L’utilisation pragmatique au système scolaire : travailler pour passer, en vue d’un examen… C’est le rapport au savoir le plus courant. L’objectivation des savoirs Les savoirs permettent de comprendre le monde, produisant une réflexivité. Ils sont médiateurs entre le sujet et le monde. L’accrochage et le volontarisme : le travail scolaire est une conquête permanente, une issue de sortie, un objet de défi.

20 Distinction entre tâche et activité scolaire.
L’imbrication : la scolarité est vécue comme une série de contraintes, de tâches scolaires imposées par les maîtres, l’élève est très dépendant de la situation scolaire et essaye de se conformer à ce que dit l’enseignant. Ces élèves n’arrivent pas à faire ce qu’on leur demande et cherchent à se raccrocher à des situations concrètes. A l’école ou au collège, pour les élèves en difficultés, les disciplines sont perçues comme juxtaposées, sans sens. Distinction entre tâche et activité scolaire.

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22 Certains élèves en grande difficulté scolaire apparaissent comme « perturbateurs »
Les résultats faibles induisent un comportement « hors-normes », favorisé par un décalage déjà existant, Les élèves ne savent pas (ou ne peuvent pas) faire état de leurs difficultés, Injonction à « changer de comportement », en espérant ainsi les faire accéder aux apprentissages, Escalade de sanctions, stigmatisation, éviction, Retrait de l’élève (absentéisme) ou exclusion, affectation dans un autre établissement, répétition du processus. Maryse Esterle-Hedibel, Les élèves transparents, Presses universitaires du Septentrion, 2007.

23 Exemple de Jordan

24 D’autres sont plus en retrait
Les résultats scolaires peuvent être bons (ni échec massif ni retard), La source des difficultés réside à l’extérieur : prise de responsabilités familiales (filles), violences, pauvreté, absence d’échanges, Elles ne sont pas détectées ou prises en compte dans l’établissement scolaire ou à l’extérieur, L’élève ne perturbe pas les cours ou très peu, il s’éloigne de l’école (absences massives) vers l’arrêt de scolarité).

25 Au lycée professionnel
Contrainte de la forme scolaire (la classe, les cours, les disciplines), Déception dans la découverte de la filière ou orientation subie, Confrontation à l’erreur, voire à la faute, Apprendre à apprendre : des lacunes accumulées, absence de méthodologie, Recherche de références parmi les enseignants, Contrainte du règlement, « infantilisation ». « L’école c’est pas la vraie vie ! »

26 Un seul des facteurs cités ne suffit pas à expliquer le passage d’absences vers l’arrêt de scolarité sans diplôme.

27 C’est le croisement de plusieurs facteurs qui peut y mener,
d’autant plus Si les personnels scolaires et les familles ne les perçoivent pas comme facteurs de risque et sujets de prévention, Et si les élèves manquent de guides, de points de repères et d’interlocuteurs.

28 Des points d’appui pour prévenir le décrochage scolaire

29 Le climat scolaire Le climat de travail : motivation des élèves et des enseignants, dynamisme pédagogique, de gestion et d’administration, de la vie scolaire, travail d’équipe, partenariats. Le climat relationnel et éducatif : relations entre les différentes catégories en présence, ambiance générale dans l’établissement ; sentiment de sécurité, attention portée aux élèves en difficultés. Le climat organisationnel et de justice : cohérence des règles, cadre posé, sanctions claires ou non, appliquées ou pas ; le cadre et le projet du lycée : ce qui est normal et ce qui ne l’est pas (absences, décrochage).

30 LE CLIMAT DE TRAVAIL

31 La motivation La motivation « est liée à une situation de tension. L’individu perçoit la situation actuelle comme non satisfaisante et peut imaginer une situation future dans laquelle la situation serait devenue satisfaisante » (obtenir un diplôme par ex). Raynal, Rieunié, 238.

32 Soutenir la motivation
Le besoin de compétence (signifiant se sentir capable de), Le besoin d’autonomie (signifiant se sentir à l’initiative de ses actes), Le besoin de lien (signifiant se sentir soutenu, aidé par les autres).  Filisetti et al., 2006, Les buts sociaux de l’élève, leurs causes et leurs conséquences à l’école, Revue française de pédagogie n° 155, p

33 Climat de travail - préconisations
Développer le travail en équipe Renforcer les apprentissages, Travailler la méthodologie, Diversifier les pédagogies, Travailler les aspects de la motivation, Organiser l’aide aux élèves en difficultés,

34 Une réflexion sur la pédagogie
Le travail d’équipe entre enseignants permet de mettre en commun les difficultés rencontrées, d’aider les débutants, de réfléchir à l’évolution des élèves, à « ce qui marche » et « ce qui ne marche pas »… Il permet de lutter contre le découragement, le sentiment d’impuissance, voire le décrochage des professeurs… Il permet de modifier collectivement la forme des enseignements (durée des séquences, travail en binôme…).

35 LE CLIMAT RELATIONNEL ET ÉDUCATIF

36 Un établissement où il fait bon vivre ?

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40 L’effet Pygmalion Les progrès sont meilleurs quand les attentes sont plus élevées, Pour qu’un élève réussisse, il faut que le professeur « y croie ».

41 L’attention bienveillante
Plus la relation avec les élèves est chaleureuse et encourageante, moins le risque de décrochage est présent*, Donner un statut à l’erreur comme étape dans les apprentissages et non pas comme « faute », permet de relativiser « l’échec » et la perte de confiance en soi qui en résulte. *(Fotinos, Janosz et Leblanc)

42 Développer le sentiment d’appartenance
Plus un individu a un fort sentiment d’appartenance à un groupe, plus il a tendance à adopter les valeurs, les normes et les règles de conduite de ce groupe. ( Boucher L.P., Morose J., Responsabilisation et appartenance : la dynamique d’un projet éducatif, Revue des Sciences de l’Éducation, 16, 3, , 417).

43 Et le plaisir de vivre ensemble

44 Climat relationnel et éducatif- préconisations
Développer les relations adultes-élèves, apaiser les relations ; Mettre en place un tutorat (relations individualisées) ; Développer des espaces de convivialité et des espaces périscolaires

45 LE CLIMAT ORGANISATIONNEL ET DE JUSTICE

46 Une gestion des absences qui encourage l’assiduité ?*
Des logiciels variés et des comptabilisations aléatoires, Des retards considérés comme des absences, Une heure d’absence équivaut à une demi-journée dans les logiciels de gestion des absences, Des élèves en retard non accueillis dans l’établissement, Une appréciation subjective des absences par la Vie scolaire. *Cereq n° 305, janvier 2013, Gestion de l’absentéisme en LP : de la règle à la pratique.

47 Climat organisationnel et de justice - PRÉCONISATIONS
Revoir le règlement intérieur comme une charte de vie, Réfléchir collectivement au traitement des retards et des absences (travail d’équipe, communauté éducative). Revoir les sanctions contre-productives (exclusions),

48 Prévoir une gradation de traitement entre mineurs et majeurs (et enfants- adolescents),
Se mettre d’accord entre professionnels sur un règlement applicable, Expliciter les règles de vie et prévoir des sanctions « tenables ».

49 Les facteurs externes Organiser des actions de prévention à long terme sur : Les rythmes jour/ nuit (sommeil) L’alimentation (en prévoyant des points de restauration dans l’établissement), Les substances psychotropes (alcool, drogues etc.), Les écrans (internet, télé, smartphones, etc.)

50 La relation avec les familles
Renforcer la relation avec les parents/familles : faciliter leur venue à l’école (horaires, disponibilités), Expliciter le sens et les modalités de la scolarité, Développer les moments festifs, rituels de début ou de fin d’année permettant aussi de rencontrer les familles / parents, Faire venir les parents quand l’élève fait des progrès !

51 Utiliser les ressources existantes
Elles sont nombreuses !

52 A partir des établissements scolaires
Equipes relais, Commissions éducatives, Dispositifs relais (classes et ateliers), Inspecteurs, cellule absentéisme du rectorat, Parcours personnalisé de réussite éducative (PPRE) Groupes de prévention du décrochage scolaire (GPDS), CIO, Conseillers d’orientation psychologues, Mission de lutte contre le décrochage scolaire (MLDS), …..

53 Assurer la continuité Une question cruciale : celle du retour dans les établissements des élèves qui vont dans des dispositifs alternatifs. Maintenir les liens avec les élèves pendant leur séjour dans le dispositif et organiser les conditions de leur retour est une garantie pour leurs possibilités d’évolution.* *Esterle, recherche action accompagnement AREP, 2012.

54 Le travail en partenariat
Développer les relations avec les ressources locales : associations d’éducateurs, travailleurs sociaux, Points écoute jeunes, associations de quartiers, dispositifs de réussite éducative, etc.

55 Une méthode… Quel que soit le dispositif ou la démarche adoptés, c’est plus la mise en œuvre qui est prépondérante que la forme du dispositif lui- même : travail d’équipe, attention bienveillante aux élèves, droit à l’erreur, implication des parents, action dans la durée…

56 Ce que nous apprennent les élèves en décrochage
L’école n’est pas une évidence pour tout le monde, Ce qu’un élève ne comprend pas, il ne le fait pas, ou il le fait mécaniquement et cela ne marche pas, Les élèves sont aussi des enfants, des adolescents ou des jeunes adultes, Le décrochage et son traitement révèlent des objectifs et des fonctionnements de l’institution, Tous les professionnels ne partagent pas les mêmes analyses sur la question, A processus multifactoriel, réponses multiples et croisées, Les processus de changement sont longs et interactifs…

57 Repères bibliographiques
Douat Etienne, L’école buissonnière, Paris, la Dispute, 2011 Esterle Hedibel Maryse, Les élèves transparents, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2007 Esterle Maryse, Etienne Douat, Synthèse de la recherche action Pour la prévention de l’absentéisme et du décrochage scolaire dans des lycées parisiens, Glasman Dominique, Oeuvrard Françoise (dir), La déscolarisation, Paris, La Dispute, 2011 Goémé Ph., Hugon M.A., Taburet Ph., 2012, Le décrochage scolaire, des pistes pédagogiques pour agir, Scéren, CNDP, CRDP, Collection « Repères pour Agir ». Huerre Patrice (dir), L’absentéisme scolaire, du normal au pathologique, Paris, Hachette, 2006 Jellab Aziz, 2008, Sociologie du lycée professionnel., Toulouse, Presses universitaires du Mirail Longhi Gilbert, Guibert Nathalie, Décrocheurs d’école, Paris, La Martinière, 2003 Millet Mathias, Thin Daniel, Ruptures scolaires, Paris, Presses universitaires de France, 2005


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