La présentation est en train de télécharger. S'il vous plaît, attendez

La présentation est en train de télécharger. S'il vous plaît, attendez

L’homme est-il un animal comme les autres ?

Présentations similaires


Présentation au sujet: "L’homme est-il un animal comme les autres ?"— Transcription de la présentation:

1 L’homme est-il un animal comme les autres ?
la culture : L’homme est-il un animal comme les autres ? 1

2 I. L’homme, un être à part dans la nature ?
1. La conception traditionnelle de l’homme : le créationnisme Le créationnisme Le créationnisme est le courant de pensée qui se base exclusivement sur le texte biblique de la Genèse pour penser quand et comment se sont formés l’univers, la terre, et les êtres vivants. Le 1er chapitre de la Genèse raconte comment Dieu a créé le monde, puis les animaux, avant de dire, à la fin du sixième et dernier jour : « Faisons l’homme à notre image, à notre ressemblance! Qu’ils aient autorité sur les poissons de la mer et sur les oiseaux des cieux, sur les bestiaux, sur toutes les bêtes sauvages et […] sur tout vivant qui remue sur la terre! » (I, 2-6) … la terre et l’univers aurait approximativement 4000 ans. ... Le monde minéral, le monde vivant et l’homme aurait été crée en 6 jours … tous seraient présents dès l’origine. Ainsi, les dinosaures et les hommes ont forcément cohabité. Le seul critère de vérité des créationnistes est la Bible et/ou le Coran, dont ils pensent qu’il doit contenir toute vérité, y compris concernant le monde naturel. L'entrée dans l'Arche de Noé. Enluminure de Jacquemard de Hesdin, XVe s., France. 2

3 Créationnisme : théorie se basant exclusivement sur le texte biblique de la Genèse (ou ses reprises coraniques) pour penser quand et comment se sont formés l’univers, la terre, les êtres vivants, l’homme. Datations Fixisme

4 La scala naturae : représentation classique de l’ordre de la création, hiérarchique et immuable
Gravure de 1579 4

5 Les naturalistes au XVIIIe siècle sont créationnistes et fixistes
« Il y a autant d’espèces différentes que l’Être infini en a créées au départ » Buffon von Linné 5

6 2. La filiation homme/animal: l’évolutionnisme de Darwin
Charles Darwin (1859) 6

7 « Le voyage à bord du Beagle (1831-1836 ) »
- observations en Argentine observation en Argentine : similitudes entre espèces fossiles disparues et les espèces présentes sur le même continent et seulement là. observation des Galápagos : similitudes et variations entre les espèces de Pinsons. Chaque espèce est adaptée à son milieu. (gros bec grosses graines) observation des Galápagos : chaque espèce de pinçon est adaptée à son milieu 7

8 La sélection naturelle
Les grands principes de la théorie de Darwin Le rôle du hasard La sélection naturelle La transmission héréditaire « Si, au milieu des conditions changeantes de la vie, les êtres organisés offrent, dans toutes les parties de leur conformation, des différences individuelles, fait qu’on ne saurait contester; si la raison géométrique de son augmentation expose chaque espèce à une lutte sévère pour l’existence, à un âge, une saison, ou une période quelconque de sa vie, point qui n’est pas moins certainement incontestable ; alors, en tenant compte de la complexité infinie des relations réciproques qu’ont entre eux et avec leurs conditions d’existence tous les êtres organisés, causes déterminantes d’une diversité infinie de constitutions, de conformations et de mœurs qui peuvent leur être avantageuses, il serait extraordinaire qu’il ne dût jamais survenir de variations utiles à leur prospérité, comme il s’en est tant présenté que l’homme a utilisées. Si des variations utiles à un être organisé apparaissent, les individus affectés doivent assurément avoir une meilleure chance de l’emporter dans la lutte pour l’existence, de survivre et, en vertu de l’hérédité, de produire des descendants semblablement caractérisés. C’est ce principe de conservation, de survivance du mieux adapté, que j’appelle sélection naturelle. Il conduit à l’amélioration de chaque être dans ses rapports avec les conditions organiques et inorganiques dans lesquelles il vit et, par conséquent, vers ce qu’on peut, dans la majorité des cas, considérer comme un état progressif d’organisation. Néanmoins, des formes inférieures et simples pourront durer longtemps, lorsqu’elles seront bien adaptées aux conditions peu complexes de leur existence… » Darwin, L’Origine des espèces au moyen de la sélection naturelle, ou la lutte pour l’existence dans la nature, p. 148. 8

9 Les variétés sont des espèces naissantes!

10 10 Similitudes et variations entre les espèces proches
Proailurus, ancêtre le plus probable des félins, vivait il y a 25 millions d’années 10

11 entre les espèces éloignées :
L’archeopteryx 11

12 Toutes les espèces vivantes sont parentes
À l’année de la publication de De l’origne des espèces, on ignorait la nature du support des caractères morphologiques héréditaires. On ignorait également la cause des variations morphologiques aléatoires postulées dans le principe de variation. La découverte de Mendel (1865) des lois de l’hérédité répondit à la question des principes gouvernant la transmission des caractères morphologiques héritables. Il fallu toutefois attendre les travaux de  Watson et Crick (1953) pour savoir que le support des caractères héréditaires (les gènes) sont de grosses molécules (molécules d’ADN) logées sur les chromosomes. Les facteurs susceptibles d’engendrer des mutations (modifications des chaînes d’ADN) sont : (1) les erreurs dans la duplication de la molécule d’ADN ; (2) les agents chimiques ; (3) les agents radiologiques. La théorie synthétique de l’évolution La théorie synthétique de l’évolution, appelée aussi « théorie moderne de l’évolution » ou « néo-darwinisme », a été élaborée dans les années 1970 sur la base de la théorie de l’évolution de Darwin en y ajoutant et intégrant les connaissances acquises depuis en génétique, en génétique des populations, en biologie moléculaire, en écologie et en éthologie. Trois principes forment l’ossature de cette théorie : 1. Principe de variation Dans toute population, il se produit des mutations génétiques aléatoires, pouvant s’exprimer par des traits phénotypiques particuliers chez les individus porteurs de ces gènes mutants. 2. Principe de sélection Les individus porteurs de traits favorables par rapport au milieu de vie bénéficient d’un plus grand succès reproducteur au sein de leur population. 3. Principe de spéciation La scission d’une population en deux sous-populations isolées conduit au fil des générations à l’incompatibilité sexuelle entre ces sous-populations. (Donnant ainsi naissance à une nouvelle espèce.) 12

13 l’homme n’a pas de place singulière dans l’ordre de la « création »
Il n’est qu’un moment dans une évolution contingente Contingent : qui pourrait être autrement qu’il n’est / qui pourrait ne pas exister C’est dans son ouvrage La descendance de l’homme et la sélection sexuelle (1871) que Darwin affirme explicitement que l’homme serait une espèce parmi les autres qui entretiendrait avec ces dernières des liens de parenté qui remonterait ultimement à une forme de vie primitive. Cette affirmation a des conséquences philosophiques considérables : l’homme dans son état actuel serait une forme de vie résultante des principes aveugles de la variation et de la sélection ; son espèce ne serait ni meilleure ni pire que les autres, dans la mesure où toutes les espèces actuelles seraient les termes adaptés d’un vaste processus évolutif régi par les lois de sélection naturelle. Théorie de Darwin confirmée ensuite par les progrès de la génétique récuse définitivement les conceptions polygénistes à la base du racisme. Tous les être humains appartiennent à une même espèce (monogénisme) La filiation de l'homme (1871) 13

14 « On ne peut plus croire que l'homme soit l'œuvre d'un acte séparé de création »
« avec toutes ses capacités sublimes, l'homme porte toujours dans sa construction corporelle l'empreinte indélébile de sa basse origine. » Extraits de La filiation de l’homme, 1871 14

15 Conséquence : l’idée d’une supériorité de l’homme
n’a plus de sens en biologie est contestée en ϕ On ne peut pas ériger en critère de hiérarchisation des espèces une faculté spécifiquement humaine (capacité technique / conscience de soi…) : le choix du critère est arbitraire. Chaque espèce est adaptée à son milieu : nous ne vivons pas dans les mêmes milieux : d’autre part, si l’homme a fait preuve d’une maîtrise de son milieu, ce qui s’est présenté jusqu’au Xxème siècle comme un avantage sélectif peut être maintenant considéré comme un désavantage sélectif (destruction de l’ecosystème) 15

16 Toutes les espèces d’ hominidés ont eux-mêmes un ancêtre commun avec tous les primates, dont font partie les actuels singes. L’évolution humaine Selon l’anthropologie physique contemporaine, l’espèce humaine actuelle (Homo sapiens sapiens) est apparue il y a seulement 100,000 ans environ (± 50,000 ans). Elle appartient à la lignée des hominidés, formée des genres Homo et Australopithecus, qui sont les primates bipèdes fossiles et actuels. Homo sapiens sapiens ne représente plus que la seule espèce de cette lignée. Le genre Homo dérive du genre Australopithecus, qui comportait plusieurs espèces, dont A. afarensis constitue vraisemblablement le tronc commun. L’apparition du genre Homo remonterait à deux millions d’années environ, à l’est du grand rift africain. L’arbre généalogique ci-dessous, très simplifié, est toujours en cours d’élaboration et des incertitudes demeurent, tellement les découvertes s’accumulent rapidement. On constate de toutes façons l’effarant développement de la culture chez Homo sapiens sapiens. Depuis que nous existons, hommes et femmes Homo sapiens sapiens, notre évolution est culturelle et non biologique. (N.B. : Les temps sont approximatifs et les volumes cérébraux sont moyens.) (Problème) Comment expliquer les différences entre les humains s’ils possèdent tous la même nature biologique? Le problème du biologisme est de considérer chaque individu comme entièrement déterminé par son état biologique, alors qu’il l’est au moins autant par son histoire. Un grand nombre de facteurs de différenciation sont acquis, c’est-à-dire semblent dépendre de ce que l’on apprend : n’importe quel être humain éduqué dans un certain contexte peut apprendre une langue comme n’importe quel autre système culturel. La diversité humaine ne peut s’expliquer en termes biologiques mais seulement en termes culturels. 16

17 3.comportements et sociétés humains s’expliquent-ils par la biologie évolutionniste ?
Notre cerveau est hérité de nos ancêtres cause physique immédiate de nos comportements Donc des comportements en commun avec nos ancêtres Donc avec nos parents les animaux. a- le « darwinisme » social de H. Spencer •Individus et sociétés humaines évolueraient comme les êtres vivants. la lutte pour la vie est l'état naturel des relations sociales. elle est source des progrès de l'être humain. •de la théorie à l’idéologie politique : au sein des sociétés : supprimer les institutions et comportements qui font obstacle à l’élimination des « moins aptes » et à la sélection « des plus aptes ». entre les sociétés : la compétition entre les groupes humains, la lutte entre les « races » est le moteur de l’histoire. 17

18 Comportements d’agression / réaction
→ une origine naturelle de la violence Comportements empathiques → une origine naturelle de l’attachement

19 Certains cptms peuvent s’expliquer par la biologie.
Mais tous ? … Darwin VS Spencer

20 le « darwinisme » social de H. Spencer
•Individus et sociétés humaines évolueraient comme les êtres vivants la lutte pour la vie le progrès •de la théorie à l’idéologie politique : au sein des sociétés entre les sociétés

21 Darwin : le processus de civilisation distingue l’homme du régime des autres espèces.
Bien que l’homme soit le résultat de l’évolution, une rupture s'établit chez l’homme Nous autres hommes civilisés, au contraire, faisons tout notre possible pour mettre un frein au processus de l'élimination [des plus faibles]; nous construisons des asiles pour les idiots, les estropiés et les malades ; nous instituons des lois sur les pauvres … » Extraits de la filiation de l’homme 21

22 Si importante qu'ait été, et soit encore, la lutte pour l'existence, cependant, en ce qui concerne la partie la plus élevée de la nature de l'homme, il y a d'autres facteurs plus importants. Car les qualités morales progressent, directement ou indirectement, beaucoup plus grâce aux effets de l'habitude, aux capacités de raisonnement, à l'instruction, à la religion, etc., que grâce à la Sélection Naturelle ; et ce bien que l'on puisse attribuer en toute assurance, à ce dernier facteur les instincts sociaux, qui ont fourni la base du développement du sens moral. La sélection naturelle explique l’apparition de l’espèce humaine et même des instincts sociaux (tendance de l’homme à entrer en relation avec ses semblables). Mais de ces relations sociales émergent de nouvelles aptitudes. Darwin insiste sur le « sens moral ». 22

23 II. L’Homme est un être doué de culture
1. L’Homme est un « animal social » (Aristote) « Il est manifeste, (…), que l'homme est par nature un animal politique, et que celui qui est hors cité, naturellement bien sûr et non par le hasard des circonstances, est soit un être dégradé soit un être surhumain » Les Politiques, I,1 Un homme, biologiquement parlant, qui vivrait isolé de tout autre membre de son espèce resterait à l’état animal et ne pourrait être considéré comme humain. Lorsque Aristote affirme que « l’homme est par nature un animal politique » et que celui qui par nature n’appartient à aucune cité est soit « une créature dégradée », une brute, soit un dieu, il met en avant le caractère proprement culturel de l’homme. C’est par la vie en société, l’utilisation du langage, la distinction du juste et de l’injuste, que l’homme se distingue des autres animaux et acquiert son humanité. Le concept d’humanité irréductible à une définition purement biologique Hominisation : désigne le passage du non-humain à l’humain dans l’histoire des espèces Humanisation : désigne le processus éducatif permettant au nourrisson de devenir adulte et de réaliser son humanité. L’hominisation a produit un être qui devra s’humaniser. Aristote ( ) 23

24 Le cas des « enfants sauvages » semble venir confirmer cette idée :
Dans un livre intitulé Les enfants sauvages, Lucien Malson  recense et étudie les différents cas d’enfants qui ont survécu en situation d’extrême isolement. Il faut d’abord préciser que sur le nombre d‘enfants qui ont dû être perdus ou abandonnés, on n’a recensé depuis le XIV siècle et sur toute la planète seulement 52 cas d’individus ayant survécu en situation d’extrême isolement.  Les enfants que l’on a pu découvrir seuls dans la nature étaient assez peu humain de par leur comportement. Victor de l’Aveyron par exemple, a été trouvé à l’âge de 6 ans par des chasseurs près d’un village. Il avait vécu comme un jeune animal dans les bois. Sa gorge n’émettait qu’un cri rauque, il cherchait constamment à fuir, il était indifférent aux mauvaises odeurs, à l’hygiène en général, il ne reconnaissait même pas son image dans un miroir. Il faisait le tour du miroir pour savoir qui était caché derrière. C'était une sorte de petit animal farouche. En bref, il ne semblait manifester aucune des caractéristiques « humaines » : le langage articulé, la sociabilité, la connaissance réflexive de soi, jusqu'à la station debout. Était-ce normal?     Devant un cas d’école de ce type, suivant la représentation de la nature humaine qui sert de point de départ, on peut prendre deux positions extrêmes (cf. texte 1 de Lucien Malson) :     1) soit partir du principe qu’il existe une nature humaine innée, douée du langage de la sociabilité etc. et confronter l’idée de la nature humaine avec tel ou tel cas. Comme l’enfant sauvage ne semble pas posséder les traits caractéristiques de la nature humaine, on aura tendance à penser que l’enfant est déficient, parce qu’il devrait les posséder, puisqu’elles sont innées. Le premier psychiatre à avoir examiné Victor, Pinel, prit ce parti. Victor ressemblait par son comportement aux idiots de naissance que l’on tente de soigner en psychiatrie. Pinel conclut que cet enfant devait être idiot et pour cette raison devait avoir été abandonné par ses parents.     2) soit partir du principe qu’il n’y a pas vraiment de nature humaine qui soit proprement innée, les éléments de la nature humaine étant plutôt acquis en société. Si Victor est privé de la sociabilité, du langage, de la connaissance réflexive de soi, ce n’est pas parce qu’il est idiot, mais parce qu’il ne les a pas appris, n’ayant pas été mis en contact avec ses semblables dans une société. Le second médecin le docteur Itard adopta ce point de vue. Cette divergence de point de vue nous conduit à nous poser la question de la définition de l’humain. A travers sont étude sur les enfants sauvages, Lucien Malson en arrive à conclure que dans le cas de l’homme, l’absence ou la présence des autres a toujours un impact déterminant dans le développement des caractéristiques propres de l’humain. Victor de l’Aveyron 24

25 les caractéristiques proprement humaines se développent-elles naturellement, indépendamment de tout contact avec ses semblables, même dans un isolement strict ? Le cas des enfants sauvages semblent venir contredire cette idée, et tend à montrer que la nature humaine et ce par quoi elle se définit habituellement ne peut se développer qu’au contact de ses semblables, à travers des formes d’apprentissage. Le cas des enfants sauvages est la démonstration vivante de l’incapacité à s’humaniser hors du contact avec leurs semblables. Pour devenir humain, le petit d’homme doit donc être humanisé. Les conditions de son humanisation passent par son appartenance à une culture et à l’éducation qui lui sera inculquée. Dans ce sens, l’homme peut bien être défini d’abord comme un « être de culture ». 25

26 Photos extraites du film de François Truffaut, L’Enfant Sauvage
Texte 2 : Lucien Malson, Les enfants sauvages, p.8-9 « La vérité est que le comportement, chez l’homme, ne doit pas à l’hérédité spécifique ce qu’il lui doit chez l’animal. Le système de besoins et de fonctions biologiques, légué par le génotype, à la naissance apparente l’homme à tout être animé sans le caractériser, sans le désigner comme membre de l’ « espèce humaine ». En revanche cette absence de déterminations particulières est parfaitement synonyme d’une présence de possibles indéfinis. A la vie close, dominée et réglée par une nature donnée, se substitue ici l’existence ouverte, créatrice et ordonnatrice d’une nature acquise. Ainsi, sous l’action des circonstances culturelles, une pluralité de types sociaux et non un seul type spécifique pourront-ils apparaître, diversifiant l’humanité selon le temps et l’espace. Ce que l’analyse même des similitudes retient de commun chez les hommes, c’est une structure de possibilités, voire de probabilités qui ne peut passer à l’être sans contexte social, quel qu’il soit. Avant la rencontre d’autrui, et du groupe, l’homme n’est rien que des virtualités aussi légères qu’une transparente vapeur. Toute condensation suppose un milieu, c’est-à-dire le monde des autres ». Photos extraites du film de François Truffaut, L’Enfant Sauvage 26

27 … au moins deux notions de l’humain :
•être humain au sens biologique : avoir une certaine nature •être humain au sens « moral » : avoir acquis certaines manières d’agir : une culture

28 « on ne naît pas homme, on le devient »
2. la notion de « culture » : un terme équivoque 1/Ce qui rend un être cultivé → Processus de formation de l’esprit humain, par lequel celui-ci accède à une forme de vie plus élevée → connaissances (scientifiques, historiques, artistiques…) « Un champ, si fertile soit-il, ne peut être productif sans culture, et c’est la même chose pour l’âme sans enseignement » - Qu’est-ce que « se cultiver » dans ce sens ? C’est un processus de formation de soi qui ne peut se confondre avec le simple engrangement de connaissances positives (inanité d’une conception « quantitative » de la culture, « la tête bien pleine »), le simple travail d’érudition et qui trouve son modèle dans l’exigence socratique du « connais-toi toi-même » ; c’est dans cette tradition antique que naît pour la première fois ce projet de « culture ». Ce projet de formation de soi, de « culture de l’âme » pourra être confondu avec ce que Cicéron appelle « humanitas » : cela même que les grecs avaient nommé paideia, terme qui désigne « le traitement à appliquer aux enfants » et qui avait pour vocation la réalisation en l’homme de son humanité. (Projet alors réservé aux hommes « libres »). Tradition qui perdure tout au long du moyen-âge et de la renaissance (l ’humanisme, cf. Erasme, etc. « L'homme ne naît pas homme il le devient »). Evoquer l’idée de perfectibilité de l’homme dans la perspective des lumières (Condorcet) « La perfectibilité de l'homme est réellement indéfinie [...]; les progrès de cette perfectibilité, désormais indépendants de toute puissance qui voudrait les arrêter, n'ont d'autre terme que la durée du globe où la nature nous a jetés. » Condorcet, Esquisse d'un tableau des progrès de l'esprit humain, 1795 « on ne naît pas homme, on le devient » Cicéron (Ier s. a.v.J.C.) Erasme Cicéron ( av. J.-C. 28

29 2/ la culture d’une société peut désigner son patrimoine matériel ou immatériel :
ce qu’elle a crée en termes d’arts, de techniques, etc. dans son histoire.

30 3/ mode de vie et manières de penser acquis par l’individu en société (sens ethnologique)
les croyances Les savoirs La langue Les savoir-faire et les arts Les techniques de production et le commerce Les mœurs, les coutumes Le droit et la morale

31 c’est l’ensemble des « faits sociaux » (Durkheim),
les manières d’agir et de penser qui préexistent à l’individu qui s’imposent à lui. Exemple de fait social : le mariage, la grammaire, … 31

32 3- l’homme répond à ses besoins naturels d’une manière culturelle
• la nature de l’homme. Équivoque. les caractéristiques que nous ne pouvons pas changer l’ensemble des caractéristiques qui définissent un homme (syn : essence) l’ensemble des caractéristiques que nous tenons de l’hérédité biologique : l’innée. → nous avons de besoins naturels

33 • mais l’homme répond à ses besoins naturels d’une manière variable selon sa société
→ culture différente / nature uniforme

34 Ex : étude de la famille ou « lien de parenté » par LS
• Concept° ordinaire : la famille est une entité naturelle, car: « liens de sang » - F° naturelle (reproduct° et survie des enfants).

35 • ethnologie : les structures familiales et rôles assignés à chacun des membres varient d’une société à une autre. famille eskimo = famille occidentale.

36 ≠ Système « hawaïen » Système « iroquois » type hawaïen : frères et sœurs des parents = parents ; tous leurs enfants = frères et sœurs. Système iroquois : le frère de la mère et la sœur du père n’ont pas le même statut que le frère du père et la sœur de la mère (ce qui se répercute sur la génération suivante: leurs enfants ne sont que des cousins). Congo : sœurs et frères de la mère sont « mères » (« Ma Jean-Paul »), sœurs et frères du père sont « pères » (« Pa 36

37 4- L’homme, un « animal symbolique »
L'homme a, pour ainsi dire, découvert une nouvelle méthode d'adaptation au milieu. Entre les systèmes récepteur et effecteur propres à toute espèce animale existe chez l'homme un troisième chaînon que l'on peut appeler système symbolique. Ce nouvel acquis transforme l'ensemble de la vie humaine. Comparé aux autres animaux, l'homme ne vit pas seulement dans une réalité plus vaste, il vit, pour ainsi dire, dans une nouvelle dimension de la réalité. Entre les réactions organiques et les réponses humaines existe une différence indubitable. Dans le premier cas, à un stimulus externe correspond une réponse directe et immédiate ; dans le second cas, la réponse est différée. Elle est suspendue et retardée par un processus lent et compliqué de la pensée. Le bénéfice d'un tel délai peut sembler à première vue bien contestable. (…) Il n'existe pourtant aucun remède contre ce renversement de l'ordre naturel. L'homme ne peut échapper à son propre accomplissement. Il ne peut qu'accepter les conditions de sa vie propre. Il ne vit plus dans un univers purement matériel, mais dans un univers symbolique. Le langage, le mythe, l'art, la religion sont des éléments de cet univers. (…) L'homme ne peut plus se trouver en présence immédiate de la réalité ; il ne peut plus la voir, pour ainsi dire, face à face. La réalité matérielle semble reculer à mesure que l'activité symbolique de l'homme progresse. Loin d'avoir rapport aux choses mêmes, l'homme, d'une certaine manière, s'entretient constamment avec lui-même. Il s'est tellement entouré de formes linguistiques, d'images artistiques, de symboles mythiques, de rites religieux, qu'il ne peut rien voir ni connaître sans interposer cet élément médiateur artificiel. Essai sur l’homme Ernst Cassirer 37

38 • Voca. Symbole a ici un sens large : signification
Un mot a une signification Un tableau compose des significations Un rite religieux n’est pas fait pour rien : il a un sens • Le travail des sciences humaines est de dégager ces significations. Psychologie : actes individuels Sociologie : actes collectifs 38

39 • thèses 1 de Cassirer : le milieu de l’individu humain n’est pas directement le milieu naturel mais surtout le « milieu symbolique » de sa culture. ex : distinction des arbres en fonction des mots dont on dispose. notre langue nous fournit une classification naturelle qui conditionne nos perceptions. → L’homme perçoit le monde de manière médiate : à travers des concepts, des significations - ex : je ne satisfait aucun instinct de manière « sauvage », sans « manière », instinctive → l’homme agit généralement de manière intentionnelle, signifiante (poursuit un but en suivant des méthodes et des règles)

40 • thèse 1 de Cassirer : le milieu de l’individu humain n’est pas directement le milieu naturel mais surtout le « milieu symbolique » de sa culture. deux niveaux de signification – deux arguments

41

42

43 volailles gallinacée palmipède poule pintade faisan canard oie

44 Genre Genre genre Espèce 1 Espèce 2 Espèce 3 Espèce 4

45 Argument 1- Nous ne percevons/concevons notre environnement pas à partir de l’impression immédiate des objets sur nos organes sensoriels. Nous percevons à partir de concepts qui nous permettent d’identifier, de distinguer, de classer les objets Ces concepts sont notamment acquis par le langage.

46

47 L’outil n’est pas seulement une lance, ni n’est seulement utile » :
nous ne nous contentons pas d’identifier/ classer les objets (premier niveau de signification)… L’outil n’est pas seulement une lance, ni n’est seulement utile » : symboles de pouvoirs, objets artistiques, etc. Lance sumérienne décorée en l’honneur d’un roi, déposée dans un sanctuaire (2800 av JC)

48 Peintures corporelles (ici aborigènes) : le corps est porteur de symboles (adulte, guerrier, statut marital… )

49 La mort n’est pas simplement la fin de la vie naturelle : c’est un événement signifiant, passage à une nouvelle vie.

50 Argument 2 : nous donnons un second sens aux objets, selon le rôle qu’ils jouent dans nos pratiques culturelles. Sens esthétique Sens religieux Sens ludique …

51 • Thèse 2 de Cassirer : C’est l’esprit humain qui crée ces « symboles ». Il n’y est pas déterminé par son organisme. Liberté de l’esprit.

52 5- la culture semble s’incrire dans la continuité de la nature
• l’acquisition d’une culture est impossible sans une certaine nature appropriée certains organes (main, larynx, cerveau… ), donc un certain ADN • il existe d’autres espèces sociales et des « proto-cultures » - nombre d’espèces acquièrent des capacités par l’expérience (acquis) ≠ instincts (innés) - dans les espèces sociales, certains de ces acquis sont des acquis sociaux Proto- culture : première forme de culture présente dans le monde animal

53 La culture humaine s’est ainsi démarquée d’une simple proto-culture.
Le « milieu symbolique » a du s’insèrer progressivement dans notre milieu naturel, notamment par le langage. La culture humaine s’est ainsi démarquée d’une simple proto-culture. Cette pointe de lance en cuivre, aux dimensions imposantes, est inscrite et gravée de l'image d'un lion cabré. Celui-ci est réalisé dans un style caractéristique de la deuxième époque des dynasties sumériennes archaïques, entre 2800 et 2600 avant J.-C. Jadis munie d'une hampe en bois, cette lance constituait alors un objet votif de prestige, qui avait été déposé dans l'un des sanctuaires de la ville de Girsu. C'est un souverain de la cité de Kish qui l'y avait fait consacrer. Son nom et son titre figurent dans l'inscription gravée sur la lame, de manière hélas lacunaire : " Lugal..., roi de Kish ". Kish est alors la métropole de la région située immédiatement au nord du pays de Sumer, et peuplée en majorité par des Akkadiens. Il semble toutefois que ses souverains aient exercé, pendant toute une période, une forme de suprématie sur les cités-états sumériennes ; ce dont témoignent les dépôts votifs accomplis par certains d'entre eux dans les sanctuaires de Girsu. Lance sumérienne décorée en l’honneur d’un roi, déposée dans un sanctuaire (2800 av JC) 53

54 les aptitudes humaines spécifiques ont « émergé » à partir de l’animalité (Darwin)
Si importante qu'ait été, et soit encore, la lutte pour l'existence, cependant, en ce qui concerne la partie la plus élevée de la nature de l'homme, il y a d'autres facteurs plus importants. Car les qualités morales progressent, directement ou indirectement, beaucoup plus grâce aux effets de l'habitude, aux capacités de raisonnement, à l'instruction, à la religion, etc., que grâce à la Sélection Naturelle ; et ce bien que l'on puisse attribuer en toute assurance, à ce dernier facteur les instincts sociaux, qui ont fourni la base du développement du sens moral.

55 Caractéristiques et aptitudes biologiques
les aptitudes humaines spécifiques ont « émergé » à partir de l’animalité (Darwin) Mécanismes sociaux et historiques explique Aptitudes culturelles Caractéristiques et aptitudes biologiques « Instincts sociaux » Sélection naturelle explique

56 III- L’homme est l’animal qui « nie » sa nature
1- la thèse hégélienne : l’homme refuse sa propre animalité « Je pose en principe un fait peu contestable : que l'homme est l'animal qui n'accepte pas simplement le donné naturel, qui le nie. Il change ainsi le monde extérieur naturel, il en tire des outils et des objets fabriqués qui composent un monde nouveau, le monde humain. L'homme parallèlement se nie lui-même, il s'éduque, il refuse par exemple de donner à la satisfaction de ses besoins animaux ce cours libre, auquel l'animal n'apporte pas de réserve ». Mais si la culture est formation de soi, elle est aussi dans le même temps étymologiquement transformation de la nature, dénaturation. La « culture » recouvre alors tout ce par quoi l’existence humaine arrive à se hisser au-dessus de la pure animalité, et plus généralement, à travers elle, au dessus de la nature. L’homme est un animal dénaturé par la culture : par la culture et l’éducation l’homme nie la nature en lui et hors de lui (perspective anthropologique) Georges Bataille ( ) 56

57 Voca : négation (Hegel) : opposition. (logique dialectique)
L’esprit, de l’individu ou de la société (= l’homme, la personne ou la société) suit un mouvement « dialectique » : après s’être confondu avec la nature (thèse), il s’y oppose (antithèse), puis s’oppose à son état opposé et séparé; jusqu’à trouver une position de synthèse. « Je pose en principe un fait peu contestable : que l'homme est l'animal qui n'accepte pas simplement le donné naturel, qui le nie. Il change ainsi le monde extérieur naturel, il en tire des outils et des objets fabriqués qui composent un monde nouveau, le monde humain. L'homme parallèlement se nie lui-même, il s'éduque, il refuse par exemple de donner à la satisfaction de ses besoins animaux ce cours libre, auquel l'animal n'apporte pas de réserve ».

58 Nier sa nature, ce n’est pas se suicider : c’est au contraire la vie même de l’esprit.
Pour Hegel, le moteur du réel est toujours l’opposition à soi-même. C’est manifeste chez l’homme, qui progresse ainsi : voir par exemple la crise d’adolescence et son dénouement ; voir sinon certains cycles historiques. Que l’homme soit l’animal qui nie son animalité n’est donc que paradoxal, mais ce n’est pas réellement contradictoire.

59 a- L’homme nie la nature hors de lui par la transformation de son milieu
Négation de la nature hors de lui par la transformation de son milieu. L’homme ne fait pas que s’adapter à son environnement, il adapte celui-ci à ses propres besoins. Contrôle/maîtrise de ses conditions de vie. Nature/artifice. La culture est transformation du donné naturel. Par le travail, la technique ou l’art l’homme transforme la matière brute, l’humanise en lui imposant sa volonté, et crée un monde nouveau. La culture se présente comme l’autre de la nature (ce qui est donné, premier), comme l’artifice venant la remplacer. La culture est ce que l’homme ajoute à la nature. Cultures dans le Kansas cultures dans une zone désertiques entre l’Afrique du sud et la Namibie 59

60 Échangeur à L.A. 60

61 b- L’homme nie la nature en lui : le refus de l’animalité
•Mise à distance de la dimension animale du corps : Vêtements : fonction naturelle mais aussi fonction morale : pudeur 61

62 - transformation du corps : rite d’initiation et esthétisation quotidienne
Remarque: les réactions à la douleurs sont largement variables selon les groupes culturels considérés, voir l’étude de Marc Zborowski, « cultural components in responses of pain », cité par JMM, Médecine et sciences humaines. peinture corporelle chez les Aborigènes d’Australie / Rituels de scarification chez les Papous 62

63 •Maîtrise des instincts par l’intériorisation de règles
→ Négation de certains réflexes instinctifs → Contrôle des instincts : différer la satisfaction des besoins adopter une manière de les satisfaire 63

64 •apprentissage de pratiques qui sont entièrement « symboliques » (sans fonction naturelle)
Exemples : Les arts et le jeu Exemples : Les arts et le jeu : soumission à un ensemble de règles contraignantes sans utilité en termes de satisfaction des besoins biologiques. (fonction sociale, divertissement, …) L’homme, du point de vue de ses besoins et de ses comportements de base est un animal comme les autres. Mais l’homme apprend à se détacher des ses instincts animaux et à modifier ses comportements grâce à l’éducation et à l’intériorisation de règles. « Cette absence de règles semble apporter le critère le plus sûr qui permette de distinguer un processus naturel d’un processus culturel. Rien de plus suggestif à cet égard, que l’opposition entre l’attitude de l’enfant, même très jeune, pour qui tous les problèmes sont réglés par de nettes distinctions, plus nettes et plus impératives, parfois, que chez l’adulte, et les relations entre les membres d’un groupe simien, tout entières abandonnées au hasard et à la rencontre, où le comportement d’un sujet n’apprend rien sur celui de son congénère, où la conduite du même individu aujourd’hui ne garantit en rien sa conduite du lendemain. »  Lévi-Strauss, Les Structures élémentaires de la parenté L’éducation permet à l’homme de différer et de réorienter la satisfaction de ses besoins sous des formes réglées : l’homme donne une forme culturelle à la satisfaction de ses besoins naturels. Comme les autres animaux, c’est sur un fondement instinctif que les hommes construisent leurs comportements : l’instinct est là, qui les pousse à agir. Mais pour devenir véritablement des hommes, les jeunes enfants doivent recevoir une éducation qui passe par un véritable dressage de leurs instincts. Ce dressage permet de structurer ces tendances latentes en eux et de convertir leur comportement en autre chose que la simple satisfaction de besoins spontanés. Ce dressage permet de différer la satisfaction des besoins et de réorienter l’énergie instinctive vers des activités gouvernées par des règles. L’homme donne une forme culturelle à la satisfaction de ses besoins naturels. Ce dressage des instincts permet également d’entrer dans des activités qui n’ont pas la satisfaction des besoins naturels pour objet immédiat, signe de pratiques entièrement culturelles. 64

65 Conclusion : • identité homme/animal (sciences du vivant et Darwin) - l’homme est, sur le plan biologique, un animal. Le dualisme homme / animal est donc indéfendable. il fait partie des espèces sociales, animées par une tendance à la sociabilité, et aquiérant des aptitudes en société. • une différence animal humain / non humain : le « milieu symbolique » (Cassirer) En société, l’homme développe ses aptitudes mentales, notamment par le langage conséquences : il perçoit le monde à l’aide de significations ses actions ont du sens. • par la conscience qu’il a de lui-même, l’homme est l’être qui prend conscience de son animalité et qui la transforme, voire la refuse (Hegel). cela ne l’empêche pas d’être un animal (contre Hegel), un animal paradoxal.

66 Facteurs individuels ( ψ individuelle) Facteurs culturels
Appendice : 3 sortes de facteurs dans les comportements humains Facteurs individuels ( ψ individuelle) Facteurs culturels Arts, religion Jeux de hasard suicide jeux , sports pratiques esthétiques préférences alimentaires alimentation, orientation sexuelle sexualité Préférences individuelles, désirs particuliers douleurs respiration digestion Facteurs naturels 66


Télécharger ppt "L’homme est-il un animal comme les autres ?"

Présentations similaires


Annonces Google