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L’histoire.

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1 L’histoire

2 Les différents significations du concept :
L’histoire comme récit fictif ou véridique L’histoire comme discipline : l’étude du passé humain L’Histoire ou la réalité historique : l’évolution et le devenir des sociétés humaines L'histoire (le travail des historiens) fabrique des histoires (des récits) de l'Histoire (du devenir historique déjà réalisé).

3 3 questions : • les usages de l’Histoire : à quoi sert la discipline historienne ? • Histoire et vérité : l’historien peut-il être objectif comme un scientifique ? • Histoire et humanité : l’Histoire humaine a-t-elle un sens ?

4 Fonction pratique : justifier une décision, une action
I- pourquoi s’intéresser au passé ? Distinguer intérêt pratique : ce qu’on peut en tirer pour l’action, notamment collective. Intérêt théorique : purement intellectuel Fonction théorique : Justifier des idées v/f La raison = Capacité de justifier Fonction pratique : justifier une décision, une action b/m

5 tirer des leçons de l’histoire ?
A - intérêt pratique ? tirer des leçons de l’histoire ? - les échecs (ex : politique allemande depuis 45) - les réussites (ex : politique de relance keynésienne promue par la gauche depuis 2009) Des expériences du passé on pourrait - induire des règles générales (dans toute situation S, si on fait x il s’ensuit y) - appliquer ces règle à la situation présente (cette situation est S, donc…) Histoire militaire dans les écoles d’officier. (ex : politique allemande depuis 1945 : lutte allemande contre la xénophobie; politique monétaire pour maîtriser l’inflation)

6 "On dit aux gouvernants, aux hommes d'Etat, aux peuples de s'instruire principalement par l'expérience de l'histoire. Mais ce qu'enseignent l'expérience et l'histoire, c'est que peuples et gouvernements n'ont jamais rien appris de l'histoire et n'ont jamais agi suivant des maximes qu'on en aurait pu retirer. Chaque époque, chaque peuple se trouve dans des conditions si particulières, constitue une situation si individuelle que dans cette situation on ne peut et on ne doit décider que par elle. Dans ce tumulte des événements du monde, une maxime générale ne sert pas plus que le souvenir de situations analogues qui ont pu se produire dans le passé, car une chose comme un pâle souvenir, est sans force dans la tempête qui souffle sur le présent ; il n'a aucun pouvoir sur le monde libre et vivant de l'actualité. A ce point de vue, rien n'est plus fade que de s'en référer aux exemples grecs et romains, comme c'est arrivé si fréquemment chez les Français à l'époque de la Révolution. Rien de plus différent que la nature de ces peuples et le caractère de notre époque L’opinion de Hegel:

7 → pas de lois de l’histoire, de règle générale
Chaque situation est singulière, singularisée par un ensemble de traits propres à l’état de la société à cette époque précise →l’action, individuelle ou politique, n’est pas une science : c’est plus un art.

8 L’acteur peut s’inspirer des règles déjà suivies.
Austerlitz et Bonaparte choisit délibéremment de ne pas suivre la règle d’usage en stratégie militaire. L’acteur peut s’inspirer des règles déjà suivies. Mais doit savoir s’en écarter Aristote : Vertu de « Prudence » (prudentia) - capacité de déterminer la singularité de chaque situation - selectionner le type de règles qui peut convenir - Savoir s’en écarter si nécessaire pour trouver une solution adaptée La politique et la guerre sont comme la navigation des arts (technè) pas des sciences ‘Aristote, Hegel) • •

9 • mémoire et « identité nationale »
2. la mémoire collective • mémoire et « identité nationale » la nation : groupe humain caractérisée par une identité forte. → identité objective d’une nation : ses traits distinctifs : patrimoines, territoire, etc. → identité subjective d’une nation : conscience d’être la même Nation → animée d’une conscience commune de valeurs (voire de projets) communs d’une mémoire commune Goya, Tres de Mayo, commémore la répression sanglante des troupes napoléonnienne suite à la révolte du 2 mai 1808

10 La mémoire collective : quelles fonctions ? sociale : solidarité
politique La France est une personne. La personnalité, l’unité, c’est par là que l’être se place haut dans l’échelle des êtres. Je ne puis me faire comprendre qu’en reproduisant le langage d’une ingénieuse physiologie. Chez les animaux d’ordre inférieur, poissons, insectes, mollusques et autres, la vie locale est forte. (…) Dans les animaux composés (…), la centralisation est plus complète, à mesure que l’animal monte dans l’échelle . Les nations peuvent se classer comme les animaux. (…) La solidarité des parties entre elles, la réciprocité de fonctions qu’elles exercent l’une à l’égard de l’autre, c’est là la supériorité sociale. C’est celle de la France, le pays du monde où la nationalité, où la personnalité nationale, se rapproche le plus de la personnalité individuelle. Le peuple le mieux centralisé est aussi celui qui par son exemple, et par l’énergie de son action, a le plus avancé la centralisation du monde. Cette unification de la France, cet anéantissement de l’esprit provincial est considéré fréquemment comme le simple résultat de la conquête des provinces. La conquête peut attacher ensemble, enchaîner des parties hostiles, mais jamais les unir. La conquête et la guerre n’ont fait qu’ouvrir les provinces aux provinces, elles ont donné aux populations isolées l’occasion de se connaître (…) Ainsi s’est formé l’esprit général, universel, de la contrée. L’esprit local a disparu chaque jour ; l’influence du sol, du climat, de la race, a cédé à l’action sociale et politique.(…) Le Français du Nord a goûté le Midi, s’est animé à son soleil ; le Méridional a pris quelque chose de la ténacité, du sérieux, de la réflexion du Nord. La société, la liberté, ont dompté la nature, l’histoire a effacé la géographie.(… ) la société tend à s’affranchir sans cesse des misères de l’existence locale, à atteindre la haute et abstraite unité de la patrie. Plus on s’enfonce dans les temps anciens, plus on s’éloigne de cette pure et noble généralisation de l’esprit moderne. Les époques barbares ne présentent presque rien que de local, de particulier, de matériel. L’homme tient encore au sol, il y est engagé, il semble en faire partie. L’histoire alors regarde la terre, et la race elle même, si puissamment influencée par la terre. Peu à peu la force propre qui est en l’homme le dégagera, le déracinera de cette terre. Il en sortira, la repoussera, la foulera ; il lui faudra, au lieu de son village natal, de sa ville, de sa province, une grande patrie, par laquelle il compte lui-même dans les destinées du monde. L’idée de cette patrie, idée abstraite qui doit peu aux sens, l’amènera par un nouvel effort à l’idée de la patrie universelle. Michelet, Tableau de la France

11 l’inscription de l’action collective dans une évolution historique
• mémoire et politique l’inscription de l’action collective dans une évolution historique Problème : mémoire et histoire sont différentes, voire exclusive. intérêt pratique ≠ intérêt théorique Le front national célèbre Jeanne d’Arc le 1ermai, transformant la pucelle d’Orléans en fondatrice de la nation française – ce qui est historiquement plus que discutable

12 « En cette fin de millénaire, les Européens, et tout particulièrement les Français, sont obsédés par un nouveau culte, celui de la mémoire. Comme s'ils étaient saisis de nostalgie pour un passé qui s'éloigne irrévocablement, ils s'adonnent avec ferveur à des rites conjuratoires, censés le maintenir vivant […] Il faut d'abord noter que la représentation du passé est constitutive non seulement de l'identité individuelle – la personne présente est faite de ses propres images d'elle-même –, mais aussi de l'identité collective. Or qu'on le veuille ou non, la plupart des êtres humains ont besoin de ressentir leur appartenance à un groupe : c'est qu'ils trouvent là le moyen le plus immédiat d'obtenir la reconnaissance de leur existence, indispensable à tout un chacun. Je suis catholique, ou berrichon, ou paysan, ou communiste : je ne suis pas personne, je ne risque pas d'être englouti par le néant. […] Une autre raison pour se préoccuper du passé est que cela nous permet de nous détourner du présent, tout en nous procurant les bénéfices de la bonne conscience. Qu'on nous rappelle aujourd'hui avec minutie les souffrances passées nous rend peut-être vigilants à l'égard de Hitler et de Pétain, mais nous fait aussi d'autant mieux ignorer les menaces présentes – puisqu'elles n'ont pas les mêmes acteurs ni ne prennent les mêmes formes. Dénoncer les faiblesses d'un homme sous Vichy me fait apparaître comme un vaillant combattant de la mémoire et de la justice, sans m'exposer à aucun danger ni m'obliger d'assumer mes éventuelles responsabilités face aux détresses actuelles. Commémorer les victimes du passé est gratifiant, s'occuper de celles d'aujourd'hui dérange […]. » Tsvetan Todorov

13 B- intérêt théorique : d’où venons-nous ? • conservation du passé
• compréhension du présent : « auto ethnologie »   • pbl du sens de l’évolution humaine (voir III) B- intérêt théorique : d’où venons-nous ? • la conservation du passé : sauver de l’oubli une forme d’humanité • la compréhension du présent. se faire l’ethnologue de notre propre culture suppose un détour par l’histoire • où allons-nous ? Le problème du sens de l’évolution humaine (voir III)

14 II- l’histoire est-elle une science ou n’est-elle faite que d’interprétations ?
« Définition » science : Pratique humaine visant à établir une connaissance certaine d’une partie du réel. Idéal d’objectivité et de vérité prouvée. Modele : sciences de la nature interprétation : mettre en évidence le sens d’une action, œuvre, ou texte. Semble subjective. Opposition entre deux courants : Conception positiviste : l’histoire peut être une science si elle suit le modèle des sciences de la nature Conception herméneutique : l’histoire a une forme d’objectivité différente : car elle porte sur des sujets humains.

15 A- éléments pour une conception « positiviste » de l’histoire : la science contre l’interprétation
Les faits objectifs contre les opinions subjectives • la mémoire manque d’objectivité. → plus interprétation que restitution des faits • interprétation suggère subjectivité et pluralité des versions possibles • contre cela il y a les faits, que l’historien n’invente pas ≠ négationnisme

16 • reconstituer (mentalement) les faits passés :
- par les vestiges, traces, et autres indices matériels - monnaies, tableaux, gravures, etc. - les témoignages des contemporains « L'an du Seigneur 1348, en France et presque partout dans le monde, les populations furent frappées par une autre calamité que la guerre et la famine : je veux parler des épidémies. (...) Ledit fléau, à ce que l'on dit, commença chez les mécréants [en fait en Asie centrale, dans l'empire mongol], puis vint en Italie ; traversant les monts, il atteignit Avignon, où il frappa quelques cardinaux et enleva tous leurs domestiques. Puis, peu à peu, (...) de ville en ville, de bourg en bourg, finalement de maison en maison, de personne à personne, (...) parvint jusqu'en Allemagne, moins terrible pourtant là-bas que chez nous. » (…) JEAN DE VENETTE, Chronique latine (1368) Un charnier à Toulouse datant du XIVeme siecle : victimes de la peste noire Jean de Venette (né à Venette vers 1307 et mort après 1368) est un chroniqueur français du XIVe siècle1. D'origine paysanne, il devient prieur en 1339, au couvent de l’Ordre du Carmel qui se trouve sur la place Maubert à Paris et devient supérieur de cet ordre pour la France de 1341 à 1366. Ses Chroniques latines, couvrant les années 1340 à 1368, sont publiées par Achery (Spicilegium, vol. iii), comme suite des chroniques de Guillaume de Nangis. Homme du peuple, il a de la sympathie pour les paysans et est assez hostile aux nobles et aux Anglais ; pour cette raison, il est particulièrement opposé, dans ses chroniques, aux prétentions d'Edouard III au trône de France. Par ailleurs, il a été un témoin important de la peste qui s'est abattue en 1348 en France. Il décrit de manière précise les aspects de la maladie dans ses chroniques. Illustration de la peste noire tirée de la bible de Toggenburg (1411)

17 Remarque : on parle parfois d’interprétation des données
Distinguer : INTERPRETATION -Remonter de l’effet observé à la cause objective. -une seule version vraie -Équivocité initiale doit être remplacée par un sens unique -Remonter d’une œuvre, action ou texte à sa signification pour l’auteur, l’acteur, locuteur. -Plusieurs versions possibles

18 Le bon historien n'est d'aucun temps ni d'aucun pays
Le bon historien n'est d'aucun temps ni d'aucun pays. Quoiqu'il aime sa patrie, il ne la flatte jamais en rien. L'historien français doit se rendre neutre entre la France et l'Angleterre. Il doit louer aussi volontiers Talbot que Duguesclin. Il rend autant de justice aux talents militaires du Prince de Galles qu'à la sagesse de Charles V. Fénelon ( )

19 2. l’explication par les causes
Expliquer le fait en le reliant à d’autres faits ou circonstances qui l’on produit. Il s’agit là de recherche de causes. Pourquoi des émeutes à Paris en juillet 1789 ? Augmentation du prix du blé. Pourquoi ? Hiver rigoureux… En ce sens, l’Histoire est faite de faits objectifs qui concernent la nature et l’homme, mais considéré en tant que simple être naturel. On étudie d’ailleurs en histoire des éléments naturels : événements physiques, études démographiques, évolution du climat. Prise de la Bastille

20 De fait, l’historiographie du XIXème siècle était positiviste :
d’établir les faits évidents, matériels : bataille, révolte… histoire événementielle de déterminer leur causes (d’autres faits antérieurs ou contigüs) de mettre en évidence leurs effets (faits consécutifs)

21 3. l’explication par les lois
• lois : terme équivoque : lois comme convention (droit) / lois comme régularité objective (loi de la gravité) • principe positiviste : l’explication par les causes est en fait une explication par des lois • utilisation - implicite de lois naturelles (ex : biologie humaine : besoins énergétiques → rôle dans les mouvements de population) - lois des autres sciences humaines (ex : économie : lois de l’offre et de la demande pour expliquer la hausse des salaires en GB suite à la grande peste) • la recherche de lois spécifiques de l’histoire ( ex : marxistes : lutte des classes)

22 Les faits sont « construits »
B. Éléments pour une conception « herméneutique » (« subjectiviste ») de l’histoire Les faits sont « construits » faits bruts ≠ faits artificiels « donnés »≠ « construits » « [au XIXème siècle, prévalait ] une conception strictement événementielle de l'histoire, comme était l'ancienne histoire politique ou militaire qui opérait sur ce qu'elle appelait des faits précis (avènements ou fins de règne, négociations diplomatiques ou traités, sièges ou batailles), sortes d'atomes de réalité historique isolés par la pensée, qu'on pouvait disposer commodément en séries enchaînées de causes et d'effets. Nous sommes devenus aujourd'hui extrêmement sensibles au caractère artificiel, construit, dérivé du « fait » historique ainsi conçu : loin d'y voir l'essence même de la réalité du passé, nous avons appris à y reconnaître le résultat d'un découpage, d'une sélection (légitime si elle est consciente et rationnellement justifiée) qui, dans le tissu complexe et continu du passé, détache le fragment que l'historien estime utile de placer sous l'objectif de son appareil de visée : dès lors il risque de devenir factice de traiter comme un phénomène distinct (un effet d'une cause) ce qui n'a peut-être pas eu d'existence autonome. […] Marrou, la connaissance historique

23 2- modèle interprétatif contre modèle explicatif
l’histoire ne se contentent d’expliquer les faits. Elle en cherche aussi le sens. Comprendre ce sens, c’est comprendre la pensée consciente, les représentations qui animent et motivent ces actions. Sens d’une action : idées et motifs Lorsque l’enquête scientifique porte sur une réalité humaine, sur des actes qui sont le produit de subjectivité, on parle de compréhension, pas seulement d’explication. Le philosophe allemand Dithey est à l’origine de la distinction entre expliquer et comprendre (erklären / verstehen), communément admise aujourd’hui en philosophie. Max Weber développe en histoire et sciences sociales des méthodes fondées sur la notion de compréhension.

24 ... Les acteurs secondaires
les événements ont un sens, en fonction des croyances et intentions des acteurs historiques. Ex : Pourquoi la campagne de Russie a-t-elle échouée ? l’échec de l’entreprise doit être pensé aussi à partir ...des intentions et croyances des grands hommes historiques : la volonté d’Hitler était déjà un projet délirant ; il a cru qu’il pourrait faire mieux que Napoléon parce que lui avait lu Clausewitz, etc. ... Les acteurs secondaires ... le moral des troupes : comment les soldats perçoivent leur situation ? Opération barbarossa: les motivations allemandes pour attaquer sont triples. ... Motivation historique (réparer l'humiliation de la défaite non reconnue de la Première Guerre Mondiale face à l'alliance russo-franco-britannique de 1914), ...motivation stratégique car l'existence même de l'Union soviétique fait peser une menace sur les plans de domination globale du Troisième Reich, ... motivation idéologique et xénophobe car à la lecture de Mein Kampf d'Adolf Hitler, les projets allemands apparaîssent explicites s'agissant des ressortissants de la Russie soviétique. Les vastes espaces de l'Union soviétiques sont destinés à être le Lebensraum, l'espace vital allemand, une fois débarrassé de ses populations. L'idéologue du parti nazi Alfred Rosenberg a déjà prévu le découpage du territoire à conquérir. Du fait de son caractère éminemment politique, l'opération est principalement une création d'Hitler. L'état-major de la Wehrmacht est alors réticent car il craint de devoir combattre sur deux fronts simultanément (un front terrestre contre la Russie, un front maritime et aérien contre la Grande-Bretagne). Mais le Führer, auréolé du prestige des victoires fulgurantes en Pologne et surtout en France, croit en son génie politique et militaire et refuse de leur prêter l'oreille. Plan de l’opération Barbarossa

25 (T) Les « sciences de la nature » sont radicalement distinctes des sciences de l’homme.
(Argument) Le positivisme méconnaît la différence entre le monde physique et le monde psychique. Dilthey refuse ainsi l'unité de la méthode scientifique et distingue deux « objets » radicalement différents qui ne peuvent à l'évidence relever de la même méthode de connaissance : la Natur et le Geist. wilhelm Dilthey ( ) (Distinction) Natur et Geist Natur : La région de la nature est celle des objets offerts à l'observation scientifique et soumis, depuis Galilée, à une entreprise de mathématisation et, depuis Stuart Mill, aux canons de la logique inductive. Geist :La région de l'esprit est celle des individualités psychiques dans lesquelles chaque psychisme est capable de se transporter. Question : comment les sciences de l’esprit sont-elles possibles ? Méthode : toute science de l’esprit présuppose une capacité primordiale : se transposer dans la vie psychique d’autrui (= compréhension)

26 Une connaissance objective du psychisme d’autrui est possible parce que l'intérieur se donne dans des signes extérieurs qui peuvent être perçus et compris en tant que signes d'un psychisme étranger. « Nous appelons compréhension le processus par lequel nous connaissons quelque chose de psychique à l'aide de signes sensibles qui en sont la manifestation. »

27 • parce que l’objet historique est constitué de subjectivité que la connaissance de l’historien n’est pas simplement une connaissance objective. Paul Ricœur

28 3. l’engagement de l’historien et le modèle de la traduction
•ne peut pas complètement s’effacer devant l’objet d’étude, ne peut pas mettre entre parenthèse sa subjectivité : pour comprendre les représentations d’un acteur historique ou social, il faut pouvoir soi-même avoir des représentations analogues aux siennes. La connaissance de l’homme est une relation de sujet à sujet

29 Avec notre tournure « tu ne dois pas... »
• La compréhension est engagée : pour comprendre une culture humaine, passée ou étrangère, nous devons la comparer à la notre : comme traduire les discours étrangers, c’est traduire dans notre langue, donc dans la forme de vie sociale qui la soutend. Par exemple, supposons que nous exprimions la règle morale des protestants en français « tu ne dois pas consommer le fruit de ton travail », La traduction est une certaines transformation. Elle peut être une déformation: ... chaque terme est traduit et donc transformé (de « Beruf » à travail) ... c’est exprimé dans le « style » (à la manière de) et dans la forme de nos règles morales. Avec notre tournure « tu ne dois pas... » Nous ne pouvons pas faire autrement que de traduire. La qualité du travail d’interprétation dépendra donc de la qualité de la traduction. Nous pouvons faire une bonne traduction. Mais toute traduction se fait dans notre langue : elle se fait du point de vue de notre culture. Les concepts historiographiques selon Veyne : des concepts ordinaires de la culture : parti; bataille; charrue; esclavage des concepts forgés par les sciences humaines, y compris l’histoire (capitalisme; Etat; révolution…) des concepts universels en historiographie : événements; époques; histoire Louis Dumont pense l’ethnologie comme une traduction de leur formes de vie dans nos formes de vie. Voir la préface des Essais sur l’individualisme.

30 4. question de la pluralité des interprétations : ses limites
• nombres de faits ne sont pas susceptibles d’une interprétation ex : shoah : un nombre objectif de mort • des interprétations différentes mais compatibles ex : la révolution française est une révolution bourgeoise la révolution française est une révolution populaire • des interprétations contradictoires : si l’une est vraie, alors l’autre est fausse Ex : les massacres des arméniens 1915 en Turquie (fait) = génocide ou non (interprétation juridique).

31 un fait historique et une époque historique peuvent être « lus » selon différents points de vue
Il y a plusieurs histoires. Histoire sociale Histoire économique Histoire des mentalités Histoire politique etc. Mais à chaque perspective son objectivité : la pluralité des interprétations n’est pas ici signe d’un désaccord : elles ne sont pas exclusives.

32 Conception positiviste Conception herméneutique Objet de recherche centraux Cause / effet Croyances, intentions / actions Fait brut Fait construit Lois Idéaux-types, concepts, tendance statistique Branche de l’histoire privilégié Histoire événementiel, politique et militaure Histoire sociale, histoire des mentalités Modèle de science Sciences de la nature Sciences sociales weberienne Conception de l’homme sousjacente L’homme peut être considéré de manière purement objective L’homme est une subjectivité, et ne peut être compris que comme tel

33 III- l’Histoire a-t-elle un sens ?
L’Histoire : le devenir historique Un : unique Sens : signification / direction / motivation Nous vivons dans l’histoire, que l’historien étudie dans son détail. Mais l’historien se spécialise dans une époque, et interprète les événements de manière à dévoiler les significations qu’ils revètent Problème : au-delà du détail de l’histoire, y a-t-il une logique qui œuvre. dans l’histoire, qui la mène dans une direction, voire qui la conduise vers une fin ? Y a-t-il une direction nécessaire ? Ou l’histoire est-elle contingente ? Enjeux : Renoncer à un sens, n’est-ce pas renoncer à un sens pour l’action présente?

34 A- l’Histoire suivrait une évolution et une direction nécessaire
1- Conception positiviste comtienne : le progrès des sciences et techniques • conception de Comte : voir cours sur la religion loi des trois états (Auguste Comte) : l'esprit humain, dans l’individu ou dans l’humanité, passe par 3 états successifs, progressifs État scientifique ou positif État métaphysique ou abstrait Etat théologique ou fictif

35 35353535 SENS ENFANCE de l’humanité DE L ‘ ADOLESCENCE HISTOIRE
L. H. Morgan, La Société Archaïque, p. 6-7 : « On trouve encore dans certaines parties de la famille humaine, des exemples si parfaits des institutions domestiques en usage aux périodes barbares et sauvages de l’humanité, que les différentes étapes de ce progrès, sauf pour la période strictement primitive, sont relativement bien conservées. […] On peut remarquer enfin que l’expérience de l’humanité a été acquise par des voies presque uniformes, que les besoins des être humains, placés dans des conditions identiques, ont été fondamentalement les mêmes, et que les opérations de l’intellect ont été uniformes en raison de l’identité spécifique du cerveau de toutes les races humaines. Les germes des principales institutions et des techniques nécessaires à la conservation de la vie se développèrent alors que l’homme était encore un sauvage. Dans une large mesure, les réalisations des périodes postérieures, celles de la barbarie et de la civilisation, n’ont fait que poursuivre le développement de ces conceptions originelles ». Analogie histoire de l’humanité / histoire de l’individu SENS DE L HISTOIRE ENFANCE de l’humanité ADOLESCENCE ÂGE ADULTE MATURITÉ 20/12/12

36 En étudiant ainsi le développement total de l’intelligence humaine dans ses diverses sphères d’activité, depuis son premier essor le plus simple jusqu’à nos jours, je crois avoir découvert une grande loi fondamentale, à laquelle il est assujetti par une nécessité invariable, et qui me semble pouvoir être solidement établie, soit sur les preuves rationnelles fournies par la connaissance de notre organisation, soit sur les vérifications historiques résultant d’un examen attentif du passé. Cette loi consiste en ce que chacune de nos conceptions principales, chaque branche de nos connaissances, passe successivement par trois états théoriques différents : l’état théologique, ou fictif ; l’état métaphysique, ou abstrait ; l’état scientifique, ou positif. En d’autres termes, l’esprit humain, par sa nature, emploie successivement dans chacune de ses recherches trois méthodes de philosopher dont le caractère est essentiellement différent et même radicalement opposé – d’abord la méthode théologique, ensuite la méthode métaphysique et enfin la méthode positive. De là, trois sortes de philosophies, ou de systèmes généraux de conceptions sur l’ensemble des phénomènes, qui s’excluent mutuellement : la première est le point de départ nécessaire6, de l’intelligence humaine ; la troisième, son état fixe et définitif ; la seconde est uniquement destinée à servir de transition. Auguste Comte

37 • critique de Lévi-strauss, dans Race et histoire : les peuples sauvages ont
une pensée parfaitement rationnelle selon leur système de croyance des techniques parfaites selon leurs standarts de vie une histoire qui leur est propre Claude Lévi-strauss Masque Fang, Gabon

38 Si l’on entend par technique l’ensemble des procédés dont se dotent les hommes, non point pour s’assurer la maîtrise absolue de la nature (ceci ne vaut que pour notre monde et son dément projet cartésien dont on commence à peine à mesurer les conséquences écologiques), mais pour s’assurer une maîtrise du milieu naturel adaptée et relative à leurs besoins, alors on ne peut plus du tout parler d’infériorité technique des sociétés pr­imitives : elles démontrent une capacité de satisfaire leurs besoins au moins égale à celle dont s’enorgueillit la société industrielle et technicienne. C’est dire que tout groupe humain parvient, par force, à exercer le minimum nécessaire de domination sur le milieu qu’il occupe. On n’a jusqu’à présent connaissance d’aucune société qui se serait établie, sauf par contrainte et violence extérieure, sur un espace naturel impossible à maîtriser : ou bien elle disparaît, ou bien elle change de territoire. Ce qui surprend chez les Eskimo ou chez les Australiens, c’est justement la richesse, l’imagination et la finesse de l’activité technique, la puissance d’invention et d’efficacité que démontre l’outillage utilisé par ces peuples. Il n’est d’ailleurs que de se promener dans les musées ethnographiques : la rigueur de fabrications des instruments de la vie quotidienne fait presque de chaque modeste outil une oeuvre d’art. Il n’y a donc pas de hiérarchie dans le champ de la technique, il n’y a pas de technologie supérieure ni inférieure ; on ne peut mesurer un équipement technologique qu’à sa capacité de satisfaire, en un milieu donné, les besoins de la société. Et, de ce point de vue, il ne paraît nullement que les sociétés primitives se montrèrent incapables de se donner les moyens de réaliser cette fin. Pierre Clastres, « la société contre l’Etat »

39 2- l’Histoire occidentale : le progrès de la liberté et de la raison ?
L’évolution humaine obéit à un mouvement général, inscrit au plus profond de leur être : ils sont guidés par le désir de Liberté, l’essence de la Raison humaine : la fin de la domination de l’homme par l’homme, un monde fait pour l’homme, par l’homme, dans lequel il se reconnaisse.

40 • La marche de l’esprit chez l’individu
L’homme est une être doué de liberté, animé par des besoins spirituels qui oriente son action individuelle, et collective . Il cherche à retrouver l’empreinte de la personne dans ce qui lui est étranger : dans la nature, puis dans la considération d’autrui.

41 • Le holisme hégélien

42 • la marche de l’Esprit dans l’histoire collective :
L’Histoire humaine est la marche de la civilisation (« l’Esprit » « la Raison »), qui conduit les sociétés vers la reconnaissance de la personne humaine par et dans les œuvres collectives → artistiques (œuvres d’art) →religieuses (pratiques et croyances) →économiques (forme de la production et de l’échange) →juridiques (les lois) →politique (le régime)

43 • les grandes étapes d’une Histoire mouvementée, violente
- Le « despotisme oriental » : la liberté d’un seul

44 La liberté dans la communauté : vie et mort de la « belle cité » grecque

45 l’avènement de le reconnaissance universelle de l’individu
Rome Le christianisme la Réforme Rembrandt, Christ sur la croix Luther

46 La montée de la bourgeoisie
Metsys, le Prêteur et sa femme (1514)

47 Le moment synthètique : la liberté individuelle et la liberté collective. La république moderne
La révolution française : … la liberté consacrée dans les institutions … L’individu libéré, désimbriqué (Taylor) : la nuit du 04 aout le libère de son ordre

48 Napoléon a modernisé les Etats européens conquis, exportant les valeurs Et les institutions de la Révolution Française, centrées sur l’Idée de Liberté. Remarque : la violence, la guerre, la mort ont ici une valeur positive du point de vue de l’  »universel », de la marche de l ’ »esprit », la Culture, même si elles sont souffrance pour l’individu et pour les peuples. Le mal a sa raison : il est l’instrument de l’action de la Raison, de la Liberté.

49 Napoléon à son frère Jérome, 15 11 1801
Ce que désirent avec impatience les peuples d'Allemagne, c'est que les individus qui ne sont point nobles et qui ont des talents aient un droit égal à votre considération et aux emplois, c'est que toute espèce de servage soit abolie. Les bienfaits du Code Napoléon, la publicité des procédures, l'établissement des jurys, seront autant de caractères distinctifs de votre monarchie. Je compte plus sur leurs effets pour son extension (...) que sur le résultat des plus grandes victoires. Il faut que vos peuples jouissent d'une liberté, d'une égalité, d'un bien-être inconnu aux peuples de la Germanie Napoléon à son frère Jérome, Ingres, Bonaparte 1er consul

50 B- prendre acte de la contingence de l’histoire sans désespérer
1- la contingence dans l’histoire • Certains faits récents ont fragilisé les théories du sens de l’histoire : → Les deux guerres mondiales. Auschwitz cf. Valery : « nous autres, civilisation, savons désormais que nous sommes mortels » → La crise écologique = l’existence humaine se révèle contingente. • les événements - sont en général contingents (ex : la mondialisat° n’est pas « inéluctable ») - ou sont nécessités (ou rendus probables) par des événements antérieurs qui eux- mêmes étaient contingents.

51 • Ceci-dit, on peut interpréter a posteriori l’évolution humaine, en saisissant les traits saillants d’une histoire globale, même si cette histoire est contingente Ex : Louis Dumont, des anciens aux modernes : l’histoire de l’individualisme

52 2- un sens de l’histoire doit être postulé
Si l’on ne croit pas à la possibilité d’un progrès de l’humanité, peut-on encore agir dans le sens éthique requis ? E.Kant, texte de « théorie et pratique » Par exemple, l’action écologique suppose une certaine croyance en la possibilité de se sauver de la crise écologique. (Hans Jonas)

53 Conclusion : L’évolution historique des sociétés humaines peut être l’objet d’une d’interprétation vraies, qui montrent le sens qu’avaient les événements pour les acteurs, et qui montrent les mentalités de ces derniers. De plus, l’interprétation peut dévoiler certaines connexions, certaines liaisons sensées dans la « suite » des évenements. Enfin, on peut croire à un progrès historique, pas tant pour des raisons théoriques que pour des raisons pratiques (Kant). Index : L’interprétation La vérité, la démonstration La société, l’Etat, la politique La liberté La morale La religion, les techniques


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