Christophe Rabut Université de Toulouse (INSA, IREM, IMT, MAIAA)

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1 Christophe Rabut Université de Toulouse (INSA, IREM, IMT, MAIAA) « Formation » SiUP (UFTMP, 3 décembre 2014 Le travail en petits groupes associé à du travail personnel préparatoire des étudiants : Que des avantages ! Progresser En Groupe (« PEG ») : Une Pédagogie basée sur l’Entraide au sein d’un Groupe Pour en savoir plus :

2 “Ne marche pas devant moi,
je ne suivrais peut-être pas. Ne marche pas derrière moi, je ne te guiderais peut-être pas. Marche juste à côté de moi et sois mon ami.” (généralement attribué à Albert Camus) Don't walk in front of me, I may not follow Don't walk behind me, I may not lead Just walk beside me and be my friend.

3 « Une main seule ne peut prendre de la farine
…. Il faut qu’elle s’unisse » Proverbe africain

4 Regards sur notre enseignement
« Tout va bien » Que les étudiants s’adaptent et travaillent… Quelques motifs d’interrogation voire d’insatisfaction Taux d’échec important (surtout au niveau L) Assimilation trop superficielle volatilité des acquis, concepts mal assimilés Taux d’absentéisme en cours (pourquoi ? Insatisfaction des étudiants ?) « Les étudiants ne travaillent pas assez le cours » « Les étudiants ne font pas assez (pas bien) de travail personnel » « Les étudiants ne s’intéressent qu’aux examens, qu’aux savoir-faire, pas assez aux savoirs » « Les étudiants sont trop passifs, ne prennent pas d’initiative » Antécédents Ingénieur ENSAM, Paris, puis Sup’Elec Travail à l’atelier Mécanique Maintenant : bureau d’études des outillages Vision globale des choses Grand esprit d’entreprise Image de Renault Efficacité de l’organisation Impact des décisions sur les conditions de travail

5 Le travail en équipes : le cours (1)
D’abord travail personnel : Pas de cours préalable (seulement des cours de Synthèse-Structuration…voir plus loin) Les élèves étudient une partie précise d’un document (polycop, livre, TICE…) Ils doivent identifier les points difficiles ou importants Puis travail en équipe (idéalement 4 étudiants) : « cours-TD » : Discussions sur le travail personnel : Confrontation des difficultés, Tentative de résoudre en équipe ces difficultés Discussions sur les conséquences des points importants A la demande l’enseignant aide les équipes (questions émanant explicitement de l’équipe) Remarques : Pas de cours préalable !! Une bonne motivation des élèves est importante Un document « bien rédigé » est indispensable (aie !) Variante : D’abord travail personnel, puis cours… direct sur les boitiers de vote !

6 Le travail en équipes : le cours (2)
Transformer le cours en problème : Au lieu d’un déroulement « linéaire », on transforme le cours en un problème (série de questions à résoudre amenant aux résultats habituellement présentés en cours). => Travail personnel préalable, Puis résolution collective du problème, confrontation des difficultés, Tentative de résoudre ces difficultés A la demande l’enseignant aide les équipes (questions émanant explicitement de l’équipe) … avec reprise et mise en évidence des principaux résultats. Discussions sur les conséquences des points importants Bonne mise en valeur des points importants. Remarques : Un document rédigé de façon spécifique est indispensable (aie !) Le travail en équipe est nécessaire pour franchir les obstacles créés par les situations, notions, inédites.

7 Le travail en équipes : exercices et problèmes
Exercices d’assimilation ou d’application immédiate du cours : À faire en travail personnel et à se corriger mutuellement en équipes (comparaison des résultats, de la méthode utilisée, explications mutuelles…) Exercices et problèmes de fond, de réflexion : trois étapes de travail : (éventuellement) défrichage du problème en travail préalable Définition d’une stratégie de résolution (équipe) Résolution « technique » (individuel) Comparaison des résultats, synthèse (équipe) Ne pas faire une correction complète des exercices Mentionner les points fondamentaux, les points clefs, mais ne pas faire le détail des calculs. Ceci peut être fait en séance d’exercices (« TD ») ou mieux pendant les cours de Synthèse-Structuration. S

8 Pas de « cours préalable, pas de « correction », Mais… « cours de synthèse-structuration »
Fondamental ! Il FAUT structurer les connaissances acquises en travail personnel et en équipe ! Sinon les connaissances sont « disparates », pas « organisées » dans la tête des étudiants, pas assez hiérarchisées, bref pas vraiment efficaces ! Cours de Synthèse-Structuration Pour donner de la consistance, de la structure aux notions étudiées pour donner les points clefs du cours et des exercices pour donner du recul aux étudiants par rapport à leur travail quelquefois pour compléter ce qu’ils ont vu seuls ou en équipe (présenter certaines conséquences des notions acquises) Jamais pour reprendre ce qui a été étudié, ni pour répondre aux questions Remarque : On s’appuie sur des choses que les étudiants connaissent, ont travaillées On interpelle les étudiants sur ce qu’ils savent => cela les intéresse, ils retiennent ce qu’on leur dit Bien plus efficace que de leur montrer « la beauté de la science » , bien plus efficace que les « cours préalables » !

9 Comment susciter la motivation des élèves ?
Idée : « problème de positionnement-motivation » : En introduction d’un cours : Soumettre aux élèves (en équipe) un problème, en leur demandant non pas de le résoudre, mais de dire comment ils feraient pour le résoudre (Modélisation ? Problème concret ? Pluridisciplinaire ?) Remarques : Un bon moyen pour résoudre utilise les outils à étudier plus tard… Le problème pourra être utilisé en « fil rouge » le long de l’enseignement. Le problème sert aussi à montrer l’intérêt du travail en équipe, à souder les équipes et à apprendre à travailler en équipe L’effet « brain storming » permet de poser des problèmes qui sont de vrais défis

10 PEG : Une méthode cohérente et complète
Problème de positionnement-motivation Du « brain storming » pour découvrir où va le cours, l’intérêt (voire la nécessité !) des notions qui seront abordées (souvent suivi d’un cours de synthèse-structuration) 2. Travail du cours en équipes ou bien sur document de cours (travail personnel préalable) ou bien sur un problème reprenant la démarche du cours 3. Exercices et problèmes en équipes - application directe du cours : travail personnel, puis confrontation des résultats et des méthodes en équipe - Problèmes de fond, exercices à initiatives : SANS travail personnel préalable (« brain storming » pour résoudre les difficultés) 4. Cours de restructuration 5. TPs… faits individuellement ! (éventuellement travail personnel préalable) 6. Examen… en général « traditionnel ». Le travail des équipes N’EST PAS évalué.

11 Quelques autres « pédagogies actives »
Eric Mazur : cours magistral avec clickers ou avec réponse par iphone ! Voir Google « Eric Mazur » et Jean-Yves Plantec : Cours magistral basé sur questions internet des étudiants (Eric Mazur) Et bien sûr “APP” “APP” : “Apprentissage par Problèmes et par Projet”, “PBL” : “Problem Based Learning” Beaucoup de réalisations, de littérature Voir Google « APP », ou « PBL » Voir EPL à Louvain La Neuve, « formation APP » à Louvain… Voir Sherbrooke, Genève (médecine)…

12 PEG : Eléments de réflexion … et d’expérience

13 La magie de l'équipe Une équipe, c’est magique !
Cela permet aux étudiants de parler ; de s’exprimer Cela permet aux étudiants d’écouter Cela encourage les étudiants pour travailler… ils font le travail personnel requis ! L’effet « brain storming scientifique » : L’idée (partielle) de l’un peut être reprise, complétée , rectifiée par un autre. La confrontation des idées permet le progrès. Bref, c’est bien plus que la réunion des capacités de résolution des membres de l'équipe. On peut (doit) poser à une équipe des problèmes que l’on ne pourrait pas poser à des individus (« obstacle »)

14 Le travail en équipes, couplé à du personnel préalable : Que des avantages !
Nivelle (par le haut) le niveau des étudiants : Les étudiants les plus faibles préparent davantage que les plus rapides Ils ne veulent pas pénaliser leur équipe Les étudiants travaillent régulièrement (pas seulement à la fin pour les examens), les notions sont acquises au fur et à mesure Auto-évaluation naturelle et simple, grâce aux réactions de l'équipe. Evaluation qualitative par l’enseignant facilitée Les étudiants ont (beaucoup) plus de plaisir à travailler

15 Que des avantages, je vous dis ! : Dialogue, confiance, autonomie
Apprendre à dialoguer, à répondre à l’autre (dans son registre !), à le respecter. Acquérir de la confiance en soi : les étudiants voient qu’ils peuvent apprendre par eux-mêmes, qu’ils peuvent expliquer aux autres, progresser en équipe. Ils perçoivent bien leurs progrès (et en sont motivés) Confiance en le professeur, dont le rôle premier n’est plus la transmission du savoir, mais l’aide à la construction du savoir. Acquérir de l’autonomie : Apprendre à utiliser un document, à aborder une notion nouvelle à formuler et à solliciter de l’aide. Véritable formation à l’autonomie, à la recherche, au travail d’ingénieur

16 Encore des avantages ! Davantage d’esprit critique
et de besoin d’adhésion au discours de l’autre que dans une explication d’un prof. Vraies discussions et réelle solidarité entre les étudiants … et meilleurs rapports enseignant-étudiants ! Plus d’aisance et de spontanéité dans les demandes d’explication, moins de gène à insister. Exigence de clarté et de rigueur entre élèves (?).

17 A vous de choisir ! INSA, Toulouse (France)
EPL, Louvain La Neuve (Belgique) A vous de choisir !

18 Faire parler les étudiants : la place de l’enseignant
Aide aux équipes Répondre aux questions des équipes (pas des individus) Le type des réponses peut être très varié, dépend de l’à propos pédagogique de l’enseignant les réponses « ouvertes » (incomplètes) sont souvent possibles, car l'équipe peut « achever » la réponse les réponses approfondies (allant plus loin que la question) sont appréciées « Valide » les résultats, rassure les équipes Organisation de l’enseignement, instructions Définit le travail à faire, Gère le temps… Rapports différents avec les étudiants, qui ont davantage confiance en leur enseignant, dont le rôle premier n’est plus la transmission du savoir, mais l’aide à la construction du savoir.

19 Quelques remarques Déroulement assez proche du déroulement habituel
Les étudiants travaillent plus régulièrement (pas seulement à la fin pour les examens), les notions sont acquises au fur et à mesure Travail en petits équipes (4 étudiants ) : Souplesse de fonctionnement des équipes Les étudiants s’impliquent dans leur travail Motivation et participation importantes Les étudiants ne veulent pas pénaliser leur équipe Pas de partage des tâches car pas de travail à rendre Facile à mettre en œuvre, à mixer avec une méthode traditionnelle … facile de mixer les deux types d’approche du cours Convient pour toute matière. Difficultés : Séquencement des séances délicat, Nécessité d’un bon document (autonomie sur le document). Méthode intéressante et motivante (étudiants… mais aussi enseignants)

20 Un vrai défi (en fait depuis toujours, mais qui s’amplifie)
Faire face à une différence de niveau significative Comment ? Suggestion : le travail personnel préalable systématique, le travail personnel très guidé Pourquoi ? Parce que chacun peut aller à son rythme et que cela permet de « niveler par le haut » le niveau des étudiants. C’est irréaliste ! Non, s’ils comprennent que leur intérêt est de le faire… c’est-à-dire s’il est suivi (s’il prépare) d’un travail en équipe.

21 Le défi : des éléments de solution
Travail du cours préalable, suivi d’un approfondissement en équipe Les exercices d’application du cours faits à la maison … et corrigés en équipe Les exercices d’auto-évaluation faits à la maison … … et commentés en équipe Le cours problématisé, qui permet d’avoir davantage envie d’y revenir, et qui est mieux retenu car travaillé en équipe Eviter les cours « techniques » (trop lents pour certains, trop rapides pour d’autres, jamais intéressants !) Il nous faut guider le travail personnel ! Appelons-le « travail autonome » !

22 Mise en place d’une nouvelle pédagogie : Réflexions et options

23 L’origine de la méthode
Démarche perso… dans un certain contexte ! « Apprentissage par Problème et par Projet » (« APP », « PBL ») Encouragement de l’INSA à l’APP Formation à l’APP à Louvain Je découvre la « magie de l'équipe »… mais… Je discute, adapte, cherche, mets au point… Qui la pratique ? à l’INSA : CR (3MIC-GMM ; 4GMM, 2IC-FAS), Pierre Baudy (4GMM - méca) jusqu’en 2011 G Méca (30h + 100h + 35h + 30h) à l’ENSAM de Lille : niveau L3, en maths Lycées Saint Orens et Saint Sernin (1ère, Terminale S) Récemment : Lycée de Grenoble (2nde, Première)… enthousiaste !

24 Mise en place de la méthode
Démarche individuelle et volontariste, mais… soutien de l’administration indispensable Encouragement de l’INSA aux pédagogies actives : salles, encouragement financier, encouragement « carrière » Difficulté : Changer ! … mais aussi changer d’état d’esprit : plus grande attention aux étudiants, « aide » et non « autorité » pas de cours magistral initial attention portée au travail personnel Surcharge de travail : PEG : avoir un « bon » document => si possible rédiger un polycopié adapté Comme prendre un nouveau cours… mais ensuite… plus simple !!

25 Evaluation De la méthode Questionnaire en fin d’enseignement
Désir clair de continuer ainsi par les étudiants par les enseignants Des acquis des étudiants : Auto-évaluation forte, spontanée… et presqu’inconsciente ! … Contrôle traditionnel… mais quelques questions de fond (« expliquez ce qu’est… » ; « pourquoi… »

26 Le travail personnel préalable
1. Travail personnel, oui, mais lequel, comment ? Tout le monde en conviendra : le travail personnel est indispensable Mais doit-il nécessairement avoir lieu APRES les séances ? Les séances ne seraient-elles pas plus efficaces si les séances étaient précédées de travail personnel ? Que faire pour que les étudiants fassent le travail personnel ? 2. Le défi 2013 : Une disparité encore plus grande quant aux acquis des étudiants entrants (réforme des lycées). Pour y faire face : Travail personnel préalable… mais comment ? Possible si motivation, intérêt, efficacité visible…

27 Faire parler les étudiants : pourquoi ?
Meilleure mémorisation : Des études affirment que l’on mémorise 10% de ce que l’on lit 20% de ce que l’on entend 70% de ce que l’on dit (dans un débat, une discussion)… Meilleure motivation : Moins rébarbatif, plus agréable, plus de plaisir L’étudiant voit mieux ses progrès Favorise le travail personnel Pour « être à la hauteur » des autres étudiants, ne pas les pénaliser Par la meilleure motivation