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Le Sud-ouest Guy Lanoue, Université de Montréal,

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1 Le Sud-ouest Guy Lanoue, Université de Montréal, 2011-2013
httpmedia.web.britannica.comeb-media gif Guy Lanoue, Université de Montréal,

2 Approximativement 25 groupes linguistiques (certains semblent éteints) au nord du Mexique; les catégories principales sont les Athapascans (Apache [8 groupes], Navaho), Uto-Aztèque (8 sous-groupes, dont les Hopi, Comanche, Shoshone et Paiute du nord), Hokan, Yuman, Zuni (langue isolée). Il y en a d’autres, mais le Mexique est considéré une aire culturelle séparée.

3 deviennent iconique pour les manuels d’histoire.
Une « aire culturelle » sans vraie unité culturelle. Les peuples de la région parfois ressemblent davantage leurs voisins que leurs « cousins » de la zone. Une division géographique avant tout, mais avec une dimension symbolique mythifiée par l’imaginaire américain, car cette zone n’a pas été convoitée pour la colonisation. Les sociétés pouvaient donc tranquillement jouer le rôle du « sauvage noble » pour les Américains, car elles étaient relativement exotiques, certaines étaient sédentaires (et donc « civilisées), et ils haïssaient les Espagnols et Mexicains qui avaient tenté de les conquérir. Même les guerres contre certains groupes (p.e., Apaches, Navaho) de la part de l’armée américaine deviennent iconique pour les manuels d’histoire. Certains peuples (mais pas tous) fabriquent de la poterie magnifique, qui devient symbole de référence pour la région. D’autres vivaient dans des villages et maisons « typiques », généralement érigés avec de la brique séchée (adobe). C’est ce dernier trait qui a inspiré les chercheurs américains à étiqueter la région comme aire culturelle unie.

4 Traits principaux 1. Avec l’exception de certains groupes athapascan telle que les Apaches, les peuples de cette zone étaient semi-sédentaires avec des villages et des populations relativement denses, surtout dans le contexte des conditions semi-désertiques. 2. Chaque peuple pueblo avait son propre style architectural; ceci suggère qu’aucun groupe n’ait dominé totalement les autres sociétés; les données suggèrent que les rapports étaient harmonieux. 3. Présence de sociétés religieuses qui mettent en scène de rituels et cérémonies complexes. Les théories parfois citent les conditions désertiques comme raison pour le nombre de rituels d’apaisement et de propagation de la nature, selon une logique évolutionniste du 19e siècle. 4. L’irrigation était pratiquée où possible; typiquement, les villages étaient situés dans des zones difficiles d’accès et donc relativement loin des terres cultivées, étant donné le manque de sources d’eau. Une couverture Navaho, 1881; éleveurs de mouton, ils étaient et sont toujours renommés pour la beauté de leurs tissus et de leurs dessins.

5 5. Plusieurs peuples fabriquent de la poterie, dont la majorité est colorée, avec une finition lisse, surtout dans la partie sud-ouest de la zone; au nord-est, ils ont tendance à texturer leurs pots et plats, avec des couleurs moins saillantes. 6. Animaux domestiqués (moutons, chèvres, chevaux); des espèces introduites par les Espagnols au 17e siècle; évidemment, le cheval est moins important pour les peuples sédentaires. 7. Peu de stratification politique, en dépit de la coopération nécessitée par la construction de maisons et de villages, par la construction de systèmes d’irrigation, par la défense de terres de pâturage, etc. 8. Le contrôle social semble être davantage véhiculé par les organisations religieuses; les institutions politiques sont fragiles. 9. Historique de rapports tendus entre plusieurs de ces peuples, mais peu de guerres. Les conflits pourraient être déclenchés par la pénurie de sources d’eau. L’introduction de l’élevage a probablement aggravé les enjeux. Historiquement, le conflit le plus tendu opposait les Navaho aux Hopi. Vase, origine inconnue, c.18e siècle

6 L’occupation de cette zone date de 12,000 ans a. -P
L’occupation de cette zone date de 12,000 ans a.-P. Les aires culturelles préhistoriques ont été relativement bien étudiées parce que ce sont parmi les seules cultures américaines qui construisaient des « villes » et des édifices de plusieurs étages, et qu’elles avaient domestiqué et développé des espèces de maïs, courges, et patates qui sont très résistantes aux conditions arides typiques de la zone.

7 Une autre vision, simplifiée, des cultures préhistoriques d’une région importante, les « Four Corners », ainsi nommée par l’intersection de quatre États contemporains dont les frontières ont été tracées avec une précision mathématique, car il n’y a pas de point de référence topographique saillant dans la région. Patayan

8 Hohokam – culture considérée ancestrale aux Pima et Yuman
Mogollon – intermédiaire entre la culture Mimbres et les peuples actuels Anasazi – considérée la culture ancestrale des Pueblo (Hopi, Zuni, Tewa); ils ont occupé la zone il y a ans et ont absorbé la culture Mimbres. Ils étaient cultivateurs, avaient une culture sédentaire et ont construit des villages (les Pueblos). Patayan - à l’ouest; une culture formée de divers peuples non homogènes, qui se concrétise vers 900 A.D.; connue pour ses céramiques et ses paniers Fremont – des fourrageurs et chasseurs, essentiellement mi-chemin avec les ancêtres des Anasazi et les cultures archaïques du Bassin au nord. À gauche, l’art rupestre dans la zone patayanne; à droite, maisons anasazi. Ces cultures préhistoriques n’étaient pas les premières arrivées de la zone, mais elles sont les mieux étudiées.

9 Préhistoire et Histoire
1400 – les Athapascans arrivent du nord et s’établissent. Ils adoptent plusieurs éléments des cultures locales, surtout les Navaho, qui se transforment en agriculteurs et éleveurs; leurs cousins apache sont fidèles à leur héritage de chasseurs; quelques siècles plus tard, l’arrivée des Espagnols les militarise; ils normalisent le brigandage, surtout contre les colons mexicains/espagnols. 1540 – l’expédition Coronado arrive dans la zone, mais, contraire aux croyances populaires, n’est pas responsable de l’introduction du cheval; ceci advient quelques années plus tard, avec la colonisation. 1598 – la colonisation espagnole commence. Deux versions de l’expédition Coronado, une sans esclaves, l’autre (à droite) avec.

10 1692 – les Espagnols retournent en force.
1680 – révolte des Indiens pueblos contre les Espagnols, qui exigeaient du tribut et des esclaves; les Espagnols avaient également tenté de supprimer les religions autochtones 1692 – les Espagnols retournent en force. 1846 – les Américains expulsent les Espagnols de la zone. 1863 – les Apaches sont obligés de se rendre aux Américains. 1864 – les Navaho capturés et emprisonnés. Deux scènes de la captivité des Navaho, 1864; la marche vers le camp-prison est connue comme « La longue marche » (de Canyon de Chelly à Fort Sumner, 500 km). Des milliers sont morts avant de recevoir la permission de retourner à leurs terres ancestrales en Ironiquement (pour les Américains), cette épreuve a peut-être contribué à renforcer la solidarité du peuple et à leur épanouissement.

11 1868 – les Navaho sont confinés sur des réserves.
1868 – les Apaches sont confinés sur des réserves. 1878 à 1934 – la réserve navaho reçoit des ajouts de terre; ils sont un des seuls peuples à obtenir de tels bénéfices, mais ceci avant la découverte de minéraux convoités par l’industrie américaine. Malheureusement, ceci à lieu aux dépens des groupes voisinants. 2001 – la population navaho rebondit: 300k, dont 160k vivent sur la réservation; à différence de plusieurs peuples, au moins 170k parlent la langue couramment. 1850s à 1950s – les Hopi sont un des rares peuples protégés (contre leurs voisins navaho) par le gouvernement et par l’armée américaine, car ils exigent peu de terres (leur agriculture est très efficace), ils sont sédentaires et ne se sont pas soulevés contre les Américains. Cependant, il y a de l’activité missionnaire intense de la part des protestants et des mormons, menant à un clivage entre traditionalistes et convertis. 1950s à 1990s – une commission protège les frontières de la réservation hopi, qui est entièrement encerclée par la réserve navaho; la réservation hopi est agrandie. Une maison traditionnelle navaho, le hogan; c.1900.

12 Les Navaho Villages de 150 personnes, avec un système de parenté complexe et des institutions politiques ambiguës: deux chefs, un pour la paix, l’autre pour la guerre. Ont un système clanique matrilinéaire, avec 50 à 65 clans à la fin 19e siècle, et 140+ aujourd’hui; le nombre est incertain parce que leur rôle dans l’organisation sociale n’est pas évident, surtout qu’un grand nombre semble avoir été créé avec la reprise démographique navaho à la 2e moitié du 20e siècle. Certaines légendes parlent de 4 clans créés par « Changing Woman », une personnification de la terre-mère et surtout des saisons. Aujourd’hui, même les Navaho ne sont plus certains du rôle du clan: « Beyond limiting marriage choice, clan affiliation serves only to establish certain special etiquette patterns as between members, especially if they happen to be strangers » ( consulté ) Comme d’autres groupes autochtones ici et là qui ont établi des casinos, certains Navaho ont créé des lieux de « tourisme ethnique »; ici, un guide du site DiscoverNavajo à Monument Valley montre un « clan chart », prétendument un organigramme du système clanique navaho, qui, étrangement, ressemble à un motif décoratif sur leurs paniers traditionnels.

13 Ambiguïtés: P.e., a) la parenté consiste de la parentèle, donc un système bilatéral et cognatique; b) le mariage est exogamique, de préférence avec quelqu’un du clan du père; le mariage entre cousins croisés est mal vu et absolument défendu entre les cousins parallèles; c) le divorce était traditionnellement relativement facile, et donc le rôle du mariage dans le système clanique n’est pas clair; d) la polygamie n’est pas inconnue; e) souvent, 2 frères vont marier 2 sœurs, ce qui suggère que les réseaux de collaboration ne sont pas liés à l’identité clanique; f) le frère de la mère de famille peut exercer son influence sur la maisonnée de sa sœur, ce qui suggère que la maisonnée n’est pas nécessairement une catégorie fondamentale (surtout avec le divorce relativement fréquent); g) résidence matrilocale après le mariage, mais les interactions entre la belle-mère et son gendre sont défendues (l’équivalent du rapport de plaisanterie), donc la maisonnée n’est pas très solidaire; h) l’époux appelle sa femme « celle avec laquelle je gagne ma vie », et l’épouse appelle son mari « le père des enfants », donc encore une donnée qui suggère que la maisonnée n’est pas solidaire; i) les clans sont placés dans des « phratries », mais pas sur la base d’une logique totémique; les étrangers qui marient des Navahos sont placés dans des clans séparés selon leur groupe d’origine; j) le système rituel est dominé par les hommes. À droite, un panier avec un motif traditionnel, qui ressemble au « clan chart » de la diapo précédente.

14 Et, enfin, le système clanique ne semble pas structurer la dimension temporelle. Les matri-clans (femelles) ne sont pas liés aucunement au passé chamanique (mâle). Bref, il semble avoir des barrières symboliques qui séparent le passé (la mort) et le futur (la naissance) du présent, sauf pour le chaman, qui y a accès à la dimension où « vivent » les défunts. De plus, le pouvoir chamanique mâle est lié à la chasse « ailleurs », car « l’ici » navaho est agricole et symboliquement femelle. Donc, le shaman, qui normalement voit « loin », prend son pouvoir d’« en haut » et d’« en bas », pour transformer le pouvoir « vertical » en pouvoir « horizontal (voir loin: symbolisé par la chasse). Il semble que le modèle de la communauté dans l’imaginaire navaho est basé sur une métaphorisation de la distinction chasse-agriculteur, loin (mâle)-proche (femelle), passé/futur (mâle) et présent (femelle). Voilà pourquoi la seule fonction des clans matrilinéaires est limitée au mariage, qui est une collaboration économique à court terme (le divorce est prévalent). Chaman navaho

15 En fait, le système clanique ne fonctionne pas comme un système totémique classique, comme il le fait parmi les Tsimshian, où la précision mathématique de l’ensemble permet de créer un imaginaire « parfait » qui « corrige » (mais reproduit tacitement) les lacunes et les contradictions de la culture du quotidien. Les Navajo semblent avoir pris un système de parenté bilatéral, et d’avoir attribué une origine clanique distincte à chacun des 4 grands-parents de chaque personne pour définir la parentèle, mais seulement les deux clans matrilinéaires sont transmis formellement. Le mariage augmente le nombre de clans de la parentèle créée par le mariage; ils semblent bannir le mariage entre personnes qui partagent les identités claniques hérités des grands-parents, paternels autant que maternels). Ce processus d’incorporation au niveau clanique semble être reconnu par leurs mythes, qui parlent d’un nombre restreint de clans au moment de la fondation du monde. Aujourd’hui, il y en a de douzaines, de centaines, organisés en 9 phratries, dont les membres partagent un certain nombre de liens (et qui inclut de clans « adoptifs ») et une autre catégorie, « other », « autres », où les liens ne semble pas trop clairs, et même une 11e, composée d’étiquettes créées par le mariage de personnes navajo avec de non-Navajo. Donc, un système incorporatif qui fonctionne au niveau des groupes et non des individus. Un « système » qui n’est pas vraiment un système, mais un moyen d’organiser et de parler des éléments importants de l’univers navajo: loin et proche, collaboration et complémentarité (homme et femme), présent/passé et future, guerre et paix. On voit les symboles claniques, les « pyramides », pointer vers les marges du plateau, qui représentent le « loin »: ce sont des flèches qui « défendent » le « cœur » de la société. Mais l’inverse est aussi vraie: ce n’est pas un flocon de neige au centre, mais un dessin formé par les petites pyramides l’autre bord du cercle rouge: elles pointent ver l’intérieure, suggérant que la société navajo est symbolisée par le cercle rouge (partiellement ouvert, et donc potentiellement capable d’incorporer des étrangers), et qu’on doit s’éloigner du cœur comme on doit écarter le marge: être trop renfermé est aussi nonsouhaitable que trop d’ouverture: enfin, la même dynamique signalée par le système clanique tsimshian.

16 “I have learned from a number of Indians their gentile affiliations on both paternal and maternal sides, and have then asked them carefully whom they might and whom they might not marry among the various gentes and phratries of the tribe. As a result of these inquiries I have found that the forbidden degrees of kindred are just the same in the father's as in the mother's line. No man or woman may marry into his (or her) father's gens, nor into the phratry or sub-phratry with which his father's gens has special affiliation.” - Washington Matthews, “Marriage Prohibitions on the Father's Side among Navajos”, The Journal of American Folklore 4(12):78-79, 1891 Selon le témoignage navajo (ici-bas), il est possible répéter les mariages entre deux clans, s’ils sont suffisamment grands, c.-à-d., après 3 générations on perd les trace des affiliations secondaires, car ils ne sont pas transmis. Ceci permet les personnes de répéter les mariages, comme les clans n’étaient pas apparentés. “On the positive side, however, no pattern of clan preference in marriage is discernible. The frequency of marriage between different pairs of clans is proportional throughout to the numerical strength of the clans themselves.”

17 La diapo suivante est une représentation théorique du fonctionnement du système clanique. Si les personnes ne peuvent pas se marier entre cousin-croisés (qui ne partagent pas la même identité clanique primaire héritée de la mère, mais qui partagent une identité secondaire, l’identité clanique maternelle du père), cela veut dire qu’il peuvent répéter les mariages tous les 3 générations, après qu’ils ont « perdus » l’identité secondaire. Partant des 4 clans mythiques identifiés dans les légendes de création, ces interdictions mènent à la création de plusieurs clans pour s’assurer que les individus ne partagent aucune identité clanique, ni maternelle ni paternelle. Cette identité secondaire mais « cachée » (pas marquée, dans le sens linguistique) se transmet de façon intacte pendant seulement 2 générations. Donc, dans la 3e génération, les mariages peuvent unir de personnes dont les ancêtres se sont marier dans la génération des arrières grands-parents. Avant, pour le premières trois générations, la communauté doit créer de nouveaux clans jusqu’au point d’atteindre une mass critique de personnes et de clans, quand les mariages peuvent se « répéter » avec de clans jadis liés dans la génération des arrières grands-parents mais pas liés depuis la génération des grands-parents. Le nombre de clans, toujours en croissance, dépend du nombre de personnes disponible à chaque génération. Il est donc possible que de nouveaux clans doivent être créés dans un petite bande, même si de partenaires disponibles (potentiels) se trouvent ailleurs. Les étrangers sont toujours « incorporés » dans un nouveau clan. Donc, les Navajo sont arrivés à posséder aujourd’hui, partant de 4 clans, 130 à 150 clans.

18 Dans la première génération, on commence avec 4 clans, le nombre de clans fondateurs au moment de la création du monde. Puisqu’ils ne peuvent pas marier des cousins (croisés ou parallèles), ni du côté du père ni de la mère, ceci veut dire que dans la 2e génération ils sont obligés de créer 4 nouveaux clans; dans la 3e, 8, pour un total de 16. Rendu à la 4e génération, les 16 clans peuvent en principe marier n’importe qui, sauf ceux avec lesquels ils partagent l’identité matrilinéaire. Ceci ralentit la création de clans.

19 Après avoir atteint la mass critique où on « oublie » l’identité clanique de la ligne paternelle (après 3 générations), les Navajo continuent à créer de nouveau clans, mais à un rythme plus lent, à fur et à mesure qu’ils incorporent des étrangers (pours lesquels de nouveaux clans sont créés). Autrement dit, après ce seuil, la création de nouveaux clans va sensiblement diminuer; il est directement lié au degré et à l’intensité d’incorporation des étrangers et au nombre de personnes disponibles dans la bande locale. Il est possible que de nouveaux clans soient créés à un rythme plus soutenu que celui représenté dans cette graphique.

20 Même la terre est ni la propriété des maisonnées ni du clan: c’est uniquement de droit usufruit qui est transmis dans la ligne maternelle. Le chamanisme, par contre, est une dimension mâle. Ils sont censés être en contact avec le passé, sauf qu’il y a des anomalies qui entourent la dimension temporelle: les Navaho ont une peur de la mort bien attestée dans la littérature, et un tabou absolu de mentionner les noms des défunts. Au décès, le corps est retiré du hogan par une nouvelle porte créée pour l’occasion, et la résidence est brulée; les personnes qui performent ce rituel doivent bruler leurs vêtements et faire un bain purificateur après 3 jours; après l’enterrement, ils prennent un autre parcours pour retourner au village (pour confondre les esprits maléfiques). Le placenta est un objet de peur et brulé après la naissance. Tout ces traits sont des indices (mais pas des preuves définitives) que le principe lignagère (linéaire) n’est pas forcément lié au système clanique. Les clans, donc, ne sont pas des agglomérations de lignages. Un chaman navaho, 1905, Edward Curtis

21 mâle, animal/loin, passé/futur guerre mâle, animal/loin,
Un modèle de l’imaginaire navaho en 2 dimensions; notez la ressemblance avec un dessin traditionnel souvent utilisé comme matrice pour les paniers et sur la poterie. mâle, animal/loin, passé/futur guerre mâle, animal/loin, passé/futur guerre mâle, animal/loin, passé/futur guerre femelle plantes/proche présent paix mâle, animal/loin, passé/futur guerre

22 Une autre représentation du cosmos navaho, en 3-D haut/mâle,
animal/loin, futur guerre centre/terre femelle plantes/proche présent paix httpgoodshare.orgwpwp-contentuploads201009torus-animated.gif bas/mâle, animal/loin, passé guerre

23 Les Navajo sont renommés pour leurs peintures de sable, exécutées avec de minéraux: gypse (blanc), ocre, pollen, farine de mais (jaune), grès (rouge), charbon (noir), charbon et gypse (bleu). Elles sont utilisées pour de cérémonies de guérison. Après, la peinture est détruite; toxique, elle a absorbé la maladie du patient. À gauche, Pollen-Boy. Aujourd’hui, il y a de Navajo qui les produisent pour les consommateurs Euro-américains.

24 Les peintures de sable des guérisseurs navajos sont renommées; il y a de centaines de motifs, mais parce que ces compositions sont détruites après la cérémonie de guérison, il est fort possible que les chamanes-artistes créent des interprétations et non des reproductions fidèles, et que les motifs aient évolué. À gauche, un dessin datant de c.1907, photographié par le célèbre Edward S. Curtis. L’idée conventionnelle, en partie basée sur l’interprétation du chamanisme offert par Claude Lévi-Strauss, est que le dessin incarne l’harmonie et l’équilibre, et que le patient en déséquilibre est donc réintégré dans la normalité: un mécanisme particulièrement efficace dans les sociétés de l’Amazonie à petite échelle et, surtout, homogènes étudiées par L.-S. dans les années 1930s. Mais je crois qu’il y ait une autre dimension: c’est l’acte de création du dessin, vu par le patient, qui l’intègre: l’image du cosmos est non seulement présentée de façon passive, elle est créée devant ses yeux (une partie, bien entendu; mais elles sont des synecdoques de l’ensemble). Le contenu de l’image n’est pas important; le fait d’assister à une représentation de la création de l’univers est une démonstration concrète de l’ordre et de l’harmonie dont il fait (ou est censé faire) partie.

25 Une des trois zones pueblos (avec Zuni et Rio Grande)
Les Hopi Une des trois zones pueblos (avec Zuni et Rio Grande) Ont des clans matrilinéaires, qui semblent être des propriétaires au moins en partie des terres agricoles; résidence matrilocale après le mariage; l’homme considère la maisonnée de sa sœur comme sa « vraie » maison. Au 17e siècle ils ont adopté l’élevage, qu’ils ont appris des Espagnols. Vivent sur trois mésas et 11 villages; les terres agricoles et de pâturage sont parfois dans les vallées. Les organisations religieuses (« sodalités ») jouent un rôle important dans la vie du village. Elles fonctionnent plus ou moins comme des clans, sans la référence à la filiation et au passé. Les clans jouent un rôle dans la sélection du chef, qui est censé être choisi pour ses qualités. Jeune femme avec la coiffure traditionnelle « fleur de courge », qui indique son statut nubile. Les tresses sont tissées sur un anneau de bois, qui est enlevé quand la mise en plis est terminée.

26 Cosmologie complexe – l’univers bipartite, avec la vie liée le ciel, le haut, et la mort avec la terre, le bas. Le pays des morts est l’inverse du pays des vivants: le ciel se couche à l’ouest dans le pays des vivants, pour se lever à l’ouest dans le pays des morts et se coucher à l’est (il fait un grand cercle autour de l’univers une fois par jour). Donc, une série d’oppositions complémentaires: Haut Bas Vie Mort Jour Nuit l’Été l’Hiver La vie est un miroir de la mort, c.-à-d., du monde des esprits, car les esprits sont également liés au ciel: les kachinas assument la forme de nuage. Leur sang est la pluie qui arrose le maïs, qui est l’essence des personnes-nuages. À gauche, un tapis hopi avec motifs traditionnels. Notez la différence avec les dessins de leurs voisins navahos.

27 L’année rituelle est divisée en deux: quand les kachinas apparaissent parmi les humains avec des masques (normalement, de janvier à juillet), et quand ils se présentent sans masques (de juillet à décembre), sous leur vraie forme; donc plus puissants, car leur pouvoir n’est pas caché. Kachina est un mot utilisé pour les poupées, dont certaines sont parfois sont considères sacrées, et d’autres non, et pour les esprits. Les poupées sacrées incarnent les esprits qu’elles représentent. L’essence du kachina est l’eau, Qui monte au ciel et retourne sur la terre sous forme de pluie. Donc, à la base des dynamiques cosmologiques est une tentative d’établir un équilibre: les esprits du domaine des morts « visitent » le ciel et retournent sur la terre pour nourrir le maïs, qui nourrit les humains. La complémentarité n’est pas uniquement incarnée par cet équilibre annuel de 2 saisons, mais par le déséquilibre local: le calendrier rituel varie d’une année à l’autre, et d’une mésa à l’autre, donc quand un lieu met en scène son cycle masqué, un autre vivait la partie non masquée de son calendrier. Le résultat est la création de liens très complexes, et de longue durée, basés sur de cycles de complémentarité rituelle.

28 Calendrier rituel hopi; les cérémonies sont organisées selon un calendrier solaire, mais aussi selon une logique spirituelle qui correspond aux deux saisons: les pluies et la sécheresse.

29 Il y a aussi des cycles de rituels antilope (un animal plutôt rare en Hopiland, est qui normalement donne naissance à de jumeaux) et de rituels des flutes, qui varient également d’un lieu à l’autre et d’un calendrier à l’autre. Et, certaines cérémonies sont contrôlées (et mise en scène) par des clans, d’autres par des sociétés « secrètes », mais les performeurs (qui sont censés « être » les kachinas en certains cas) jouent un rôle selon leur identité de sodalite, de clan, et de maison religieuse (kiva). En principe, les clans contrôlent les masques et d’autres appareils, nomment un chef de cérémonie, et confèrent aux sodalités la responsabilité de la mise en scène. La danse des serpents, sans date; les Hopi souvent ne permettent plus des photographes de leurs rituels.

30 Les Hopi aujourd’hui sont souvent vus comme de personnes qui mettent l’accent sur la spiritualité, qui est témoignée par le nombre impressionnant de rituels et de cérémonies religieux, ainsi que la quantité de mythes enregistrée par les ethnologues. Cependant, la religion ne correspond pas à la théologie chrétienne. La religion hopi est un véhicule de contrôle social; il n’est donc pas surprenant qu’un de leurs villages (le plus vieux et le plus important selon leurs légendes), Oraibi, ait été scindé en deux par un débat « religieux » au début du 20e siècle. Après plus d’une décennie de débats intenses (et d’emprisonnement pour les parents qui refusaient d’envoyer leurs enfants à l’école « blanche », une expérience qui les a convaincus qu’ils avaient raison), les traditionalistes ont quitté Oraibi en 1906 et fondé un nouveau village, Hotevilla. Leur religion n’est pas uniquement un symbole identitaire (les « modernes » restés à Oraibi se sentent autant Hopi que les « traditionalistes »), mais également une institution politique censée affronter la question des Blancs. Les « modernes » ne voulaient pas se plier, mais reconnaissaient l’importance de s’adapter aux nouvelles réalités politiques, toujours en restant fidèles aux traditions (p.e., aucune photo du village n’existe parce qu’ils ne veulent pas devenir des pièces de musée pour l’imaginaire blanc); n’oublions pas que « les Blancs » de l’époque souvent étaient des missionnaires agressifs qui voulaient (avec l’approbation des agents du gouvernement) bannir les cérémonies traditionnelles. Le problème de la scission est donc politique, pas théologique. Une vieille photo d’Oraibi

31 Catégories Catégories sans nom avec nom Petit Maisonnée Clan
Linéage Sodalitie Phratrie Village Mesa Large Les catégories qui composent l’univers hopi sont parfois nommées, parfois elles sont sans nom. Les deux peuvent être placées sur un axe vertical, de la catégorie la plus démographiquement petite à la plus grande. À gauche, des kivas; traditionnellement, l’accès était souvent par le toit, pour des raisons de sécurité.

32 (pas nommées) (nommées)
Catégories Catégories non-marquées marquées (pas nommées) (nommées) Territoire/spatiale Petit Imaginaire Maisonnée Clan Linéage Sodalitie Phratrie Village Mesa Imaginaire Grand Territoire/spatiale Référant Référant Il y a d’autres aspects: il y a un autre axe qui correspond à celui de la taille, avec deux qualités opposées: les catégories marquées (nommées), de la plus petite à la plus grande, suivent une logique où la plus petite se réfère à une entité territoriale (maisonnée), et la plus grande à une unité complètement abstraite (la phratrie). Pour les catégories non marquées, il y a une logique inverse: la catégorie la plus petite se réfère à une unité de l’imaginaire (le clan), et la catégorie plus grande à une entité purement territoriale (la mésa). Donc, chaque unité se réfère implicitement à une logique progressivement territoriale ou à une logique progressivement abstraite. Bref, le modèle hopi de la communauté n’est pas placé exclusivement dans l’imaginaire; autrement dit, l’imaginaire n’est pas une dimension hermétique, divorcée de la « vraie » vie. Il s’agit plutôt d’un modèle fractal, où chaque élément, même s’il joue un rôle distinct dans les pratiques de vie, est lié à l’ensemble des dynamiques globales du modèle.


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