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Psychopathologie africaine

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Présentation au sujet: "Psychopathologie africaine"— Transcription de la présentation:

1 Psychopathologie africaine
S. Mampunza M.M. MD, PhD

2 Définition La psychopathologie se définit classiquement comme l’étude des dysfonctionnements psychologiques. Il s’agit d’une psychologie du pathologique aussi bien que de l’étude de la pathologie du psychologique. À ce titre son objet est double : décrire et interpréter les dysfonctionnements psychologiques chez les personnes « normales » ou «malades ».

3 Eléments de définitions
L’étymologie de ce terme renvoie à un discours sur la maladie psychique. Le discours c’est une parole mise en forme, et l’on peut imaginer que cette parole prenne différentes formes. Elle a un triple objet : 1. Description : donner une représentation aux troubles, on va aborder les signes cliniques des troubles ; 2. Etude : analyser les troubles ; 3. Explication : on peut situer l’explication à différents niveaux ; à titre d’hypothèse sur la manière dont ces troubles surviennent, ou même sur la dimension à laquelle se réfèrent les troubles, c’est donc une explication liée à l’origine des troubles. On est toujours dans une perspective de causalité complexe mais continue.

4 La psychopathologie africaine
est donc supposée traiter des questions de troubles psychiques observés, compris et pris en charge par les africains dans un contexte traditionnel africain. Ceci concerne aussi bien le point de vue des tradithérapeutes que celui des professionnels formés à l’occidental (médecin, psychologues, anthropologues, etc.)

5 Définition La psychopathologie est l’étude des causes et de la nature des maladies mentales. Elle peut se développer suivant de différentes approches/perspectives ou modèles, comme le biomédicale, le psychodynamique, le sociobiologique et le comportementale, entre autres Ex: Impuissance sexuelle

6 Ex: Impuissance sexuelle
Biomédicale Psychodynamique Sociobiologique comportementale

7 Psychologie clinique Une démarche issue de la pratique médicale (cf. étymologie, du grec, klinikos : « se tenir au chevet du malade... »): démarche qui consiste à se tenir au lit du malade, caractérisé par la rencontre, par l’observation. --‐ Une discipline centrée sur « l’approche totale du sujet en situation » (D. Lagache): la discipline de la psychologie clinique est considérée comme une discipline à part. Sa richesse est donnée par le fait de s’intéresser : • au sujet singulier • au sujet dans différents tranches / registres de fonctionnement, mais dans l’ensemble, parce que les unes interfèrent sur les autres: sujet génétique, cognitif, social, etc. • au sujet en situation, tout en tenant compte du contexte dans lequel il vit, parce qu’on ne peut pas considérer un sujet sans considérer le contexte dans lequel il vit.

8 Psychologie clinique(2)
Sa richesse est donnée par le fait de s’intéresser : Au sujet singulier •Au sujet dans différents tranches / registres de fonctionnement, mais dans l’ensemble, parce que les unes interfèrent sur les autres: sujet génétique, cognitif, social, etc. • Au sujet en situation, tout en tenant compte du contexte dans lequel il vit, parce qu’on ne peut pas considérer un sujet sans considérer le contexte dans lequel il vit.

9 Psychanalyse Elle a une place à part, et peut être appréhendé à partir de 3 dimensions principales : 1. Pratique 2. Théorie vivante : dans le sens qu’elle subit sans cesse une élaboration, grâce aux nombreuses recherches et aux nouveaux études. 3. Démarche : qu’on appelle herméneutique, d’interprétation, de construction de sens, à la fois au plan individuel, mais aussi au plan groupale/social.

10 Psychopathologie, psychologie clinique, psychanalyse
Ces 3 entités peuvent s’articuler l’une l’autre. • La psychopathologie: étude et compréhension des troubles psychiques ; • La psychologie clinique: soutien d’une démarche au plus près du sujet singulier ; • La psychanalyse: espace de pensée, fédérateur de la complexité ; soutien de la position subjective; indissociable de la perspective du soin psychique.

11 Conception de la psychopathologie clinique
3 éléments qui la définissent: --‐ Expression de la souffrance psychique : si la souffrance psychique appartient nécessairement à la condition humain, elle ne trouva pas forcement des signes qui se manifestes. --‐ Echec des aménagements psychiques : nous passons toute notre vie a trouver des adaptations à la vie, et la psychopathologie peut être considérée comme un échec à cet effort. --‐ Rupture du sens : la psychopathologie est vue comme une rupture à l’égard de l’inscription culturelle et sociale.

12 Psychopathologie:4 fondements principaux
Ces 4 fondements ont construit la psychopathologie comme une discipline singulière. 1. Organogénèse Démarche qui a consisté à rechercher des traces, marqueurs, des troubles psychopathologies, au travers d’une altération des organes -> démarche anatomopathologique, très en vogue au 19ème siècle. Toutes les recherches en champ de génétique, aujourd’hui, constituent une forme moderne de l’organogenèse.

13 2. Philosophie Elle a largement contribué, depuis les grecs, à la réflexion sur la folie. La phénoménologie a largement contribué à la construction de la psychopathologie

14 3. Psychosociologie Une pensée de la place de l’individu dans le groupe, dans l’Institution, dans la Culture, un sujet n’existe jamais pour lui-même, il faut le considérer dans ses liens, dans ses relations intersubjectives. Ce qui peut représenter aujourd’hui cette source psychosociologique, c’est tout l’intérêt pour l’inscription familiale des symptômes d’un sujet. Si l’on considère que les troubles pathologiques dans un sujet peuvent avoir une racine dans le milieu familial, on est bien dans cette racine.

15 4. Psychanalyse Particulièrement avec Freud, qui représente un tournant entre la démarche organogénèse et la démarche de la psychogénèse, il faisait de l’anatomopathologie (découpait les cerveau pour découvrir quelles était les aires du cerveau qui comportaient des lésions, et en saisir les causes des troubles psychiques). C’est donc l’inscription psychique des troubles pathologiques.

16 La Psychopathologie Aujourd’hui la psychopathologie est le croisement de ces 4 sources, et elle va connaître des inflexions selon les différents modèles théoriques -> on peut être orienté plus vers l’organogénèse, ou bien plus du coté psychosociologique. On peut s’orienter d’un coté ou de l’autre selon aussi les moyens de soigner un certain trouble psychique, selon les différents dispositifs de soins mises en places.

17 Modèles explicatifs actuels de la maladie mentale
(Quels sont les modèles qui nous permettent de faire la différenciation entre normal et pathologique ?)

18 1. Modèle médical Modèle dominant pour 2 raisons principales. Une c’est que c’est le modèle médical qui présente le trouble pathologique, et la deuxième c’est une raison institutionnelle, liée à la place qui occupe dans les institutions psychiatriques le modèle médical. Il postule, d’une façon ou d’une autre, l’idée d’un déficit, qui peut porter sur un organe, une fonction, un gène, sur le métabolisme, etc. Donc au regard de ce déficit, il s’agit d’appliquer une réponse qui ira restaurer une forme d’intégrité dans le fonctionnement somatique du sujet. Ex : Prescrire un médicament neuroleptique, à un patient qui présente un trouble délirant

19 2. Modèle cognitif Modèle qui postule que la psychopathologie résulte d’un disfonctionnement cognitif, qui ça peut être l’erreur de jugement, la distorsion dans la compréhension, etc. Un disfonctionnement qui entrave la bonne adaptation du sujet à son environnement. La réponse à ce disfonctionnement cognitif, et au trouble du comportement, c’est une réponse interne de remédiation, ou de rééducation. Il faut transformer les schémas cognitifs du sujet, pour lui redonner ses capacités d’adaptations. Cette réponse se fait à travers des thérapies cognitivo-comportamentale, qui agissent sur le comportement, é travers la modification des modèles cognitifs de la prise en compte de l’environnement

20 3. Modèle de l’anthropologie
Ce modèle affirme que la maladie mentale repose sur le fait d’une rupture des systèmes symboliques, qui mettent à mal l’identité du sujet. La réponse mise en œuvre dans ce cas, ce sont les conditions d’une réintégration dans l’ordre symbolique, et c’est ce que l’on trouve dans les pratiques rituelles, qui accompagnent de l’exclusion du système symbolique, à la réintégration du système symbolique.

21 4. Modèle psychodynamique (psychanalytique)
Ce modèle considère la psychopathologie plutôt comme la rupture d’un équilibre, et la psychopathologie témoigne cette rupture, liée à des causes essentiellement psychique, donc à l’irruption de fantasmes ou d’autres modalités d’irruption, qui viennent mettre en péril les aménagement du sujet. Dans le cadre de ce modèle, ce qui va être mis en œuvre du point de vue des soins, ce sont des dispositifs qui vont permettre au sujet de repasser sur les traces de son histoire et sur les souffrances de son histoire, pour tenter de reconstruire les liaisons qui ont étés atteintes, au travers la rupture, d’événements historiques qu’il a pu traverser. Ce sont des dispositifs basés sur la parole, individuels.

22 Avec ces 4 modèles on a des modes d’entrée dans la psychopathologie différentes, et qui permettent de mobiliser des outils différents.

23 La Psychopathologie – Une démarche complexe : Une Démarche centrée sur l’observation et sur l’écoute

24 La psychopathologie repose sur une démarche très complexe:
hypothético-déductive, donc sur la construction d’hypothèse à travers laquelle on va construire une théorie, qui est centrée sur l’observation et sur l’écoute, et qui permet le diagnostic psychopathologique. La démarche en psychopathologie peut se décliner en 4 temps distincts:

25 1. Sémiologie : Consiste à repérer les signes, à savoir quels signes contribuent à qualifier les troubles pathologiques. Ces signes sont liés à l’économie psychosomatique du sujet. Les signes sont repérés de façon isolée. Ex : angoisse – trouble du sommeil – comportements alimentaires

26 2. Nosologie C’est la construction du trouble, la description des troubles, pour voir quelle cohérence interne peut être présente dans le trouble. Mais un trouble peut ne pas toujours être cohérent.

27 3. Etiologie C’est la question de l’origine des troubles, c’est interroger l’histoire des troubles (quand ils sont apparus, dans quelles circonstances), et puis c’est l’histoire du sujet (comment il s’articule, comment il réagit, comment il développe un certain trouble).

28 4. Nosographie C’est la classification, il s’agit référer ces troubles à une classification originale de la psychopathologie, ce qui nous permet de situer les troubles, pour pouvoir développer la reponse la plus adéquate.

29 Les principales approches en psychopathologie
Approche descriptive et comportementale (le D.S.M.) Cette approche est la plus répandue dans le monde, celle qui nourrit le D.S.M., qui constitue un répertoire des troubles pathologiques, à partir de l’observation des comportements. 2. Approche structurale Démarche qui vise à construire la psychopathologie autour d’un certain nombre de repères, pas seulement comportementaux, mais qui s’appuient aussi sur le type de fonctionnement psychique et sur le type de problématique. Elle permet de décrire le contexte à la fois de survenue des troubles psychopathologiques, à la fois contextes cliniques, à la fois contextes des liens avec l’environnement. 3. Approche processuelle S’appuie sur l’étude des processus mobilisés dans les manifestassions psychopathologiques. Refuse toute dimension classificatoire. Ce sont les processus qui portent à la souffrance qui sont étudiés.

30 4. Approche anthropologique de la psychopathologie
Il s’agit du modèles interculturels de la psychopathologie. Psychopathologie et « Magie » Possession et folie; interdits et folie; La folie, était éminemment liée avec le divin et l’irrationnel. Les croyances. Les symboles. Cette conception du lien entre possession et folie est une conception qui existe encore dans certaines cultures. La place des mythes comme organisateur du sens Rôle des mythes: Des histoires qui contiennent les histoires.

31 4. Approche anthropologique de la psychopathologie(2)
Le mythe c’est l’objet d’étude privilégié de l’anthropologie, parce qu’ils représentent des histoires qui disent quelque chose de l’histoire d’une culture et d’une communauté. Ce sont des histoires qui dépassent la simple histoire de l’individu, mais qui contiennent quelque chose spécifique à l’individu, qui le décrit dans sa profondeur.

32 Lien individu / culture
Le mythe assure le lien entre individu et la culture (et une représentation de ce lien), dans un double mouvement: --‐ D’un coté il intègre l’individu à la société --‐ De l’autre il est un mouvement différenciateur : il organise la place de chacune de ces entités dans le groupe sociale. Les mythes : des récits figuratifs Les mythes représentent et mettent en scène de façon figurative l’histoire du groupe, parce qu’il est doublement ancré : --‐ à la fois l’expérience de la société ou de la culture --‐ d’autre part il représente aussi une partie qui fait appel à l’imaginaire collectif de la société.

33 Les mythes, récits des origines
Son objectif c’est de représenter l’irreprésentable. Comme par exemple la création du monde, de l’univers, de l’humanité et de l’individu singulier. On ne peut pas se représenter, c’est impossible de se figurer son propre origine : on est mis en difficulté par le fait que par définition nous n’étions pas présents dans le lieu et le temps de notre origine. Alors comment se représenter dans un lieu où l’on n’était pas encore nait ? PARADOXE ! Les mythes, contenants symboliques Une autre caractéristique du mythe c’est le fait qu’il constitue un contenu symbolique : c’est un enveloppe qui propose du sens, de mettre de l’ordre dans nos représentations, qui propose d’organiser la représentation des relations entre les individus.

34 Les méthodes de la psychopathologie
Toute démarche s’appuie sur des méthodes, qui ont l’objectif de s’appuyer sur une approche théorique Observation Entretien clinique Questionnaires et échelles Epreuves projectives Etude de cas 1. Observation Méthode qui englobe l’ensemble des méthodes. Elle est une démarche qui sous-tend la rencontre clinique avec un sujet. Elle est une posture qui va viser à recueillir un certain nombre d’informations, qui ne sont pas nécessairement liées au discours et à la verbalisation du sujet. Elle est plus large que l’entretien clinique. Elle porte sur des différents aspects de l’individu.

35 Les méthodes de la psychopathologie(2)
2. Entretien clinique Méthode au fondement de l’approche psychopathologique. Il s’agit de rencontrer le sujet, dans une ouverture/accueil suffisant de sa souffrance et de son expression. L’entretien ne peut pas être totalement standardisé, comme il va accompagner le sujet sur ce qui constitue ses pôles d’intérêt, ses inquiétudes, ses interrogations. Ce qui n’empêche pas d’avoir assez de dispositions, d’avoir une forme de questionnaire clinique, d’avoir une trame à partir de laquelle on va rencontrer le sujet.

36 Les méthodes de la psychopathologie(3)
3. Questionnaires et échelles Outils qui visent à mesurer certaines dimensions de la personnalité, de compétences, etc. Par exemple on peut avoir un questionnaire standardisé sur la dépression, qui nous permettrait de déterminer un score de dépression. Les échelles sont du même ordre que le questionnaire : on a différents types d’échelles qui vont nous donner des informations objectives sur les compétences du sujet. Ces deux outils ont un souci d’objectivation de compétences, alors que dans l’entretien la dimension de l’engagement personnel (subjectivité) est beaucoup plus importante.

37 Les méthodes de la psychopathologie(4)
4. Epreuves projectives C’est le nom générique que l’on donne à des épreuves, qui s’appuient sur l’imagination. Elles visent à mesurer une dimension à partir de la sollicitation de l’imagination. Si ces épreuves sont aussi inscrites dans une démarche d’objectivation, c’est parce qu’il existe une méthodologie qui garantit la fiabilité et la validité des observations.

38 Les méthodes de la psychopathologie(5)
5. Etude de cas Est une démarche qui vise à la présentation d’une situation clinique, dans une perspective illustrative, voir pédagogique, à mettre en évidence un type de fonctionnement psychique ou configuration psychopathologique, avec toujours un double objectif : --‐ affiner la compréhension psychopathologique --‐ transmission et échange, en appuie sur l’énoncé d’un cas Il fait partie aussi de la démarche clinique et pratique en psychopathologie.

39 ETHNOPSYCHIATRIE

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41 9.4. Etat de stress aigu (ESA) et état de stress post traumatique (ESPT)
Ces deux entités nosologiques ont vu le jour en rapport avec le regain d’intérêt pour la psychiatrie des catastrophes et pour la psychopathologie des victimes des traumatismes. Elles sont définies par leur apparition dans un contexte de stress traumatique. Lesdits stress comprennent les expériences de guerre, de catastrophes naturelles, d’attentats, de prises d’otages, d’agressions physiques violentes, de viols, d’accidents de la voie publique, … La victime de ces événements peut être le sujet lui-même ou un autre personne; dans ce cas le sujet n’est que témoin. Cependant, sa réaction à l’événement s’est traduite par une peur intense, un sentiment d’impuissance ou d’horreur.

42 Dans l’ESPT, les symptômes doivent durer plus d’un mois et peuvent dans certains cas apparaître après un temps de latence ou « temps d’incubation » variant de quelques jours à quelques semaines voire quelques mois. Dans l’ESA, les troubles doivent apparaître dans les 4 semaines suivant l’événement et durer de 2 jours à 4 semaines. Les perturbations entraînent une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants.

43 A. Epidémiologie La prévalence de l’ESPT est estimée à 1 à 3% sur la vie entière, dans la population générale. Mais la fréquence du trouble peut atteindre jusqu’à 75% en fonction des études, du type et du contexte du traumatisme (viol, guerre, …). Les facteurs de risque de l’ESPT sont : Le sexe féminin ; Les antécédents psychiatriques et particulièrement les autres troubles anxieux et la dépression ; Les conduites addictives ; Le bas niveau socio-économique.

44 L’ethnopsychiatrie est:
Prise en compte de l’ethnie dans la considération des maladies mentales Abord des problèmes de santé mentale en considérant la culture du malade L’intégration de la pratique traditionnelle dans l’accompagnement des malades mentaux L’explication des maladies mentales par la culture La compréhension des maladies mentales par la culture Pratiquée par les anthropologues A la fois théorie et pratique multidisciplinaire impliquant psychiatres, guérisseurs, anthropologues, etc. Une approche clinique qui a toujours existé Ne concerne pas que la pratique africaine Ignorée totalement par le DSM américain et la pratique occidentale d’une manière générale.

45 B. Manifestations cliniques
Le tableau clinique comprend la triade suivante: le syndrome de répétition ou de reviviscence du traumatisme: cauchemars, souvenirs répétitifs envahissants, impressions de revivre l’événement (flash-back), associés à une réaction affective importante du sujet (angoisse, palpitations, …); l’évitement persistant, par le sujet, des stimuli associés au traumatisme, par exemple, les activités, les situations, les personnes voire les pensées rappelant le traumatisme. Cet évitement s’accompagne d’ un émoussement de la réactivité générale, d’un désintérêt affectif et sexuel, d’un sentiment d’avenir « bouché » ; les manifestations d’une activation neurovégétative: troubles du sommeil, irritabilité, difficultés de concentration, hyper vigilance, réactions de sursaut c-à-d une hypersensibilté aux stimuli visuels, cutanés et surtout auditifs.

46 Dans l’ESA, entité relativement récente, des symptômes dissociatifs s’ajoutent à la triade précitée: un détachement ou une absence de réactivité émotionnelle, une réduction de la conscience (impression d’être « dans le brouillard »), la déréalisation, la dépersonnalisation, une amnésie dissociative des faits se traduisant, par exemple, par l’incapacité à se souvenir d’un aspect de l’événement stressant.

47 Ethnologie Étude de l'ensemble des caractères de chaque ethnie, afin d'établir des lignes générales de structure et d'évolution des sociétés. (L'ethnologie, née au XVIIIe s., s'est subdivisée en anthropobiologie et en anthropologie culturelle, économique, politique, sociale.) Étude explicative et comparative de l'ensemble des caractères de groupes humains, particulièrement des populations « primitives », qui tente d'aboutir à la formulation de la structure et de l'évolution des sociétés. Les deux sciences, anthropologie et ethnologie, ne s'opposent pas dans leur essence, elles font partie d'un même ensemble : la connaissance de toutes les données de l'anthropologie, sous une forme descriptive, était nécessaire à la solution des problèmes généraux de l'ethnologie, c'est-à-dire de l'histoire des peuples

48 Approche anthropologique de la psychopathologie
Il s’agit ici du modèle ethnopsychiatrique de la psychopathologie (ou modèle interculturel de la psychopathologie) Définition de l’ethnopsychiatrie : 1) Une discipline qui se donne pour objet l’analyse de tous les systèmes thérapeutiques, sans exclusive ni hiérarchie, qu’ils se revendiquent “savants” ou qu’ils se présentent comme spécifiques à une communauté — ethnique, religieuse ou sociale. L’ethnopsychiatrie se propose de les décrire, d’en extraire la rationalité propre et surtout de mettre en valeur leur caractère nécessaire. Cette discipline revendique une scientificité spécifique du fait que, envisageant les systèmes thérapeutiques comme la propriété d’un groupe, elle cherche à démontrer ses hypothèses en inventant des méthodes permettant aux représentants de ces groupes de se prononcer sur leur validité.

49 Définition de l’ethnopsychiatrie (2) :
2) Une discipline qui se propose d’éprouver les concepts de la psychiatrie, de la psychanalyse et de la psychologie aux risques des théories des groupes dont elle étudie les dispositifs thérapeutiques. Elle ne prend donc pas parti dans la querelle opposant les tenants d’une validité universelle des concepts psychanalytiques, des entités nosographiques de la psychiatrie, des concepts issus des recherches en psychologie cognitive et les tenants d’un relativisme culturel. Elle se contente d’inventer des méthodes destinées à mettre ces théories à l’épreuve des réalités culturelles et cliniques qu’elle observe.

50 Définition de l’ethnopsychiatrie (3) :
3) Une pratique clinique innovante qui tire les leçons des hypothèses et des conclusions des points (1) et (2), décidant d’intégrer dans son dispositif : a) les solutions techniques qu’elle a su identifier dans son investigation des systèmes thérapeutiques, b) les innovations auxquelles elle est parvenue dans sa discussion des concepts de la psychiatrie, de la psychanalyse et de la psychologie, c) des évaluations spécifiques se référant tant aux normes habituelles de la rationalité scientifique qu’à celles des groupes et des communautés dont sont issues les personnes qu’elle prend en charge. Cette pratique clinique est destinée à intervenir dans des situations de désordre que l’on peut considérer psychologiques, sociaux, culturels ou institutionnels.

51 Définition de l’ethnopsychiatrie (4) :
En tant que science interdisciplinaire, l’ethnopsychiatrie est une pratique qui exige l’intégration des concepts anthropologiques, psychologiques et culturelles. De fait, les réalités professionnelles ont souvent conduit les ethnopsychiatres à cacher leur nature: Ils entreprennent pour finir des carrières d’anthropologues, de psychiatres ou de psychologues, présentant leurs recherches en ethnopsychiatrie comme résultant d’un intérêt personnel.

52 L’ethnopsychiatrie Les éléments de "l'identité culturelle" — par exemple sa langue, ses coutumes, ses divinités, ses mythes, ses croyances etc. influencent le fonctionnement psychique normal et pathologique. En réalité, l’ethnopsychiatrie n’est que prise en compte de l’identité culturelle de surface(vécue au jour le jour) et de profondeur (inscrite dans les individus et dans le groupe culturel par le mécanisme de la mémoire collective) dans la description, la compréhension et la prise en charge des troubles mentaux.

53 BUT: Circonscrire le système de résolution des conflits psychiques à la base des certaines maladies mentales Identifier les acteurs majeurs pour la résolution de ces conflits Les modes/procédés de résolution desdits conflits Interdits potentiellement perturbateurs Etc.

54 Historique: La première étude spécifiquement ethnopsychiatrique (1961), sans doute aussi la première par son importance, a été celle que Georges Devereux a consacré aux Indiens Mohave de l'Arizona . Il y décrit les classifications "traditionnelles" qui sont évidemment intraduisibles : "névrose du chasseur", "psychose du scalpeur" «  psychose du tueur de sorcier", Les maladies découlant du "refus d'assumer ses pouvoir chamaniques", Celles provenant de "l'impureté des étrangers" Celles données par la fréquentation des "fantômes ennemis". Maladie spécifique aux hommes âgés ayant épousé une très jeune fille,

55 A. Zempleni: l’École de Dakar
Faisait partie d'une équipe de psychiatres et d'ethnologues qui, entre 1963 et 1973, ont entrepris de créer puis de développer le service de psychiatrie de l'hôpital de Fann à Dakar9. Ayant remarqué qu’une grande partie des soins dont bénéficiait la population se déroulait auprès des guérisseurs — les borom kham-khams (“maîtres du savoir”), les jabarkat , les bilejo , les ndöpkat. Zempleni, à l'exemple de Devereux, entreprit de classer leurs catégories, de restituer la cohérence de leur pensée, fournissant à l'équipe clinique la possibilité de recourir à leurs services. Plusieurs tentatives ont été menées dans ce sens sous l'impulsion d'Henri Collomb

56 A. Zempleni en 1968 Les Wolofs et des Lébous du Sénégal. Il expliquait sa démarche de la manière suivante : « Le problème qu’en premier lieu nous nous posons est le suivant : comment la culture wolof-lébou décrit et construit, utilise et explique les unités psychopathologiques par le moyen de ses propres signifiants ? … Refus d’une part du système nosographique de la psychiatrie occidentale. Nous ne cherchons pas à identifier de manière immédiate les troubles mentaux observés et décrits par nos informateurs… Bref nous optons pour la conceptualisation wolof-lébou… Nous ne cherchons pas à expliquer les troubles observés ou décrits en termes psychiatriques, psycho-sociologiques, psychanalytiques ou psychologiques courants, mais nous laissons la parole aux interprétations wolof-lébou. Le système que celles-ci forment, ses principes organisateurs et sa structure constituent l’objectif final de notre recherche. »

57 Le DSM-IV comporte trois types d'informations qui se rapportent spécifiquement aux considérations culturelles : une discussion dans le texte sur les variations culturelles pouvant être observées dans les présentations cliniques des troubles inclus dans le DSM-IV, 2) une description des syndromes spécifiques d'une culture donnée... et 3) une esquisse de formulation culturelle destinée à aider le clinicien à évaluer et à rendre compte systématiquement de l'impact du contexte culturel de l'individu

58 Psychopathologie africaine
Il s'agit d'interroger la culture africaine elle-même sur l'image qu'elle se donne du désordre mental, sur les catégories pathologiques qu'elle distingue, sur l'étiologie qu'elle avance, sur les liens qu'elle établit entre les phénomènes de pathologie mentale et les systèmes magico-religieux, l'organisation sociale, les types d'activité, les situations qu'elle estime traumatisantes... Bref, il s'agit de montrer ce qu'est la maladie et sa thérapie pour la culture en cause

59 Psychopathologie africaine(2)
La psychopathologie africaine est donc supposée traiter des questions de troubles psychiques observés, compris et pris en charge par les africains (ou des praticiens adoptant la démarche africaine) dans un contexte traditionnel africain.

60 Psychopathologie africaine(3)
« La conception de la maladie mentale constituée en Afrique noir au sud du Sahara s’inscrit dans une perspective anthropologique dynamiste large. Elle est basée sur la notion fondamentale de conflit dans les réseaux des relations qui structurent l’existence totale actuelle du patient » (I. Sow ; Les structures anthropologiques de la folie en Afrique Noire).

61 Psychopathologie africaine(4)
En Afrique noire plus qu’ailleurs, la nosologie n’a que très peu d’importance. Toutes les pathologies mentales si bien individualisées dans l’approche occidentale sont regroupées dans une appellation simpliste mais très significatifs de la folie ou « liboma » en langue lingala ou encore « kilau » en kikongo. Il s’agit tout simplement de constater qu’un élément du groupe familial ou communautaire sort de l’ordinaire tout en restant membre à part entière (et non entièrement à part) du système.

62 Psychopathologie africaine(5)
I. SOW proposait ainsi une classification des maladies mentales en Afrique (nosologie) par la cause et ou la signification. Dans ce sens on peut facilement imaginer: des maladies liées à la sorcellerie, à l’amour entre partenaires sexuels, aux pratiques fétichistes, au manque de respect aux ancêtres, à l’infidélité conjugale, etc.

63 Psychopathologie africaine(6)
Dans la réalité, une culture africaine pure de laquelle proviendrait une démarche psychopathologique authentiquement africaine n’existe plus depuis des décennies car Il n’y a pas un continent comme l’Afrique, où les valeurs culturelles auront été si intensément ébranlées, entraînant des perturbations considérables sur la personnalité de l’homme noir. Le colonisateur à travers ses religions (l’islam et le christianisme) va nous imposer son Dieu, ses rites, et nos croyances vont être traitées de fétichistes, de démoniaques(Mbusu et coll).

64 Psychopathologie africaine(7)
L’Africain, face à ces bouleversements, se trouve aux prises avec d’une part, un passé culturel auquel il peut difficilement se référer, et d’autre part, un présent dont il a du mal à maîtriser et s’approprier les nouveaux mécanismes régulateurs. La famille et le groupe social étendus, naguère structurants pour l’individu, entament une dynamique de restructuration, intégrant des valeurs occidentales imposées. Ils se modifient et amorcent une nouvelle définition des liens interpersonnels, mais aussi, une autre conception de la place et du rôle de l’individu, dans les nouveaux rapports de production au sein d’une économie de marché .

65 Psychopathologie africaine(8)
Avec l’invasion coloniale, la compréhension et la significations des événements de la vie, la maladie y comprise, vont subir un « parasitage » voir un « brouillage » qui complique d’avantage le vécu de la maladie mentale en Afrique noir. De toutes les façons, de nos jours encore en Afrique, la maladie a toujours une cause précise : cette cause dans sa promiscuité immédiate, est l’action d’un esprit, d’un ancêtre ou d’un homme. Dans tous les cas, la problématique qui en résulte (symptômes psychosomatiques, maladies organiques…) est médiatisée par un tiers (la famille, le guérisseur, ou le pasteur aujourd’hui…) à qui il appartient de trouver la solution rassurante (et non le traitement).

66 Psychopathologie africaine(9)
La maladie, qu’elle soit psychosomatique, psychiatrique ou organique va entraîner projection et inversion des mauvais souhaits dans un contexte d’idées, d’accusation et de persécution, dirigés contre une tierce personne. La persécution colore encore la vie (presque quotidienne) de l’Africain ; vécue sur un mode interprétatif « délirant » ou « culturel », elle est l’explication à tout ce qui trouble l’ordre, désorganise les relations, atteint l’individu dans son être physique, mental ou spirituel.

67 Psychopathologie africaine(10)
Dans le système traditionnel, l’interprétation de tout danger, de toute souffrance est régulatrice des rapports sociaux institués. On peut expliquer l’origine de tous ses maux, de son désarroi, dans un pouvoir de persécution qu’un « esprit démoniaque »… ou une autre personne (un parent, un rival, un collègue de bureau…) est supposé exercer. L’interprétation est donc un mécanisme de défense psychique, une réponse à la maladie, aux conflits, aux échecs, aux tensions. Elle consiste en la projection et l’inversion sous forme d’idées persécutrices. Toute persécution est aussi dépendance et demande de protection.

68 Psychopathologie africaine(11)
Prise en charge des maladies mentales: Requiert des sciences surnaturelles et occultes, et celles des prêtres attachés à ces sciences ; il s’agit de guérisseurs pouvant déterminer la cause du mal, et remettre l’harmonie dans le système perturbé. Un guérisseur traditionnel doit être une personne qui est reconnue par la collectivité dans laquelle il vit, comme compétent pour dispenser des soins de santé grâce à l’emploi de substances végétales, animales et minérales et d’autres méthodes.

69 Conception anatomo-physiologique de la personne humaine et importance de la cause et de la signification des maladies en Afrique noire (Mampunza)

70 Le noir africain a une vision simpliste de l’être humain dans ses dimensions morphologique et physiologique. En effet, l’africain au sud du Sahara a tendance à « résumer » l’anatomie humaine pour ne garder que les structures visibles et significatives à ses yeux.

71 Ainsi donc, partant de la tête, du tronc et des membres, seules les parties « importantes comptent.
Dans la tête on retiendra les cheveux, les oreilles, les yeux, la bouche et son contenu, le nez. Tout le contenu de la boîte crânienne équivaut au cerveau. Du tronc on retiendra le thorax (contenant le cœur et les poumons) et le ventre(qui renferme l’estomac, les intestins, la vésicule biliaire, le foie et la rate). Au niveau des membres, on reconnaîtra les bras, les mains, les jambes, les pieds et les ongles.

72 Par rapport au fonctionnement des parties reconnues du corps, seules les fonctions essentielles et facile à démontrer sont retenues. Les fonctions dites supérieures (mémoire, concentration, idéation) et les sentiments sont localisées dans la tête (cerveau) et dans le cœur. La vie se résume en respiration « pema » en lingala ou « vumuna » en kikongo. Les maladies mentales proviennent donc d’un dysfonctionnement/dérègle-ment au niveau du cerveau et du cœur.

73 Cette conception simpliste de la personne humaine laisse supposer que seuls compte devant un « dysmorphisme-dysfonctionnement » sa cause (ou mieux son origine) et sa signification. Les démarches thérapeutiques ainsi que les rémèdes contre les maladies, les pathologies mentales y comprises, passent forcément par l’abord de leur origine et leur signification qui permet de corriger la mauvaise attitude intra et inter-personnelle seule capable d’inscrire la solution (traitement-guérison) dans la durée.


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