Intervention M+ 44, 10 JUIN1 Plus de maîtres que de classes Premières perspectives Marie Toullec-Théry Maître de conférences en didactique comparée CREN.

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1 intervention M+ 44, 10 JUIN1 Plus de maîtres que de classes Premières perspectives Marie Toullec-Théry Maître de conférences en didactique comparée CREN marie.thery@univ-nantes.fr

2 intervention M+ 44, 10 JUIN2 Une satisfaction globale une dynamique collective, une réelle motivation à s’atteler à la réflexion autour de la mise en oeuvre du dispositif, Des interactions nouvelles qui créent un dé-isolement de un maître de classe, un « parler pédagogie » réactivé car obligatoire, avec des réunions d’école où l’on évoque des situations d’enseignement et d’apprentissage.

3 intervention M+ 44, 10 JUIN3 Paroles de MC MC (à M+) : « Tu donnes des idées auxquelles je ne pense pas toujours. J’essaie de mettre en place quelques idées et c’est bien sympa. On n’est pas tout seul avec, avoir un point de vue extérieur, c’est bien ».

4 intervention M+ 44, 10 JUIN4 Paroles de M+ Un poste qui: - permet de « prendre du recul par rapport à sa pratique de classe »; - donne du temps pour réfléchir: « qu’est-ce que je vais pouvoir inventer pour aborder telle notion? » - permet de s’enrichir: « Je vis des choses que je peux communiquer aux autres, je vois différentes façons de fonctionner, je peux de temps en temps donner une idée à l’enseignant en disant, j’ai fait ça ou j’ai vu ça. J’ai aussi appris plein de trucs, avec ce que j’ai vu dans une classe de CP avec un enseignant qui bosse depuis 20 ans » (GP, MS). - permet d’ « essayer, d’expérimenter »; - donne une « impression de servir à quelque chose »

5 intervention M+ 44, 10 JUIN5 MAIS… des contraintes [MC] MC CP : « Moi, j’avais noté qu’il y avait des contraintes du point de vue de l’emploi du temps qui était très compliqué » ; MC CE1 : « ça demande de la rigueur, des horaires pour toute l’équipe » ; MC CM2 : « c’est très compliqué, là franchement, il y a des trucs que je n’arrive plus à faire dans cette période-ci. Entre les temps de décloisonnement et y a des échanges de services, des inclusions et y a deux de mes élèves qui vont aller en SEGPA » ; MC CE2 : « C’est vrai que nos emplois du temps sont très compliqués dès qu’on veut toucher à quelque chose, il y a des réactions en chaîne ».

6 intervention M+ 44, 10 JUIN6 Difficultés et limites spécifiques [MS] In, MS: « Il faut déployer des trésors de diplomatie et quelque fois faire le dos rond »; GP, MS « quand on commence à monter, à pérenniser ou à insuffler, à donner des méthodes de travail, on est quand même bloqués par rapport à nos compétences »; SP, MS « 24 heures par semaine, là parfois on a eu jusqu’à 7 niveaux de la GS à la 6ème, et ça je sais que ça je ne veux plus le revivre (…), mais c’est très lourd d’une discipline à l’autre, c’est très dur, très lourd. Il faudrait adapter les services »; In, MS « C’est très intense; il faut être en forme, très en forme »; SP, MS « On suit une cohorte, on va dire ici en moyenne de 180 élèves ».

7 intervention M+ 44, 10 JUIN7 Une autre relation aux élèves [MS] « Quand on est titulaire de la classe, quand on attend depuis une semaine l’élève qui n’a pas fait signer le cahier de liaison à propos d’une sortie au cinéma, il y a tous ces parasites. Il vient de se faire gronder parce qu’il a très mal travaillé, on est un peu agacé, que aujourd’hui la récréation c’est carton plein, en plus on était de service. Moi [MS], je suis totalement neutre, j’arrive pour un atelier de lecture avec une disponibilité complète et si ça se passe mal avec lui, si ça n’a pas été efficace je vais le quitter à midi, je ne l’ai pas 3 heures cet après-midi et quand je le revois on a tout remis à zéro. C’est un autre type de fonctionnement. Mais on obtient aussi certaines choses de l’enfant parce qu’on l’a pas toute la journée » (GP, MS).

8 intervention M+ 44, 10 JUIN8 Posons le cadre

9 intervention M+ 44, 10 JUIN9 Plan licence PAI-PPS DP6 Insertion PPPRS Relais ALTERNAN CE A.T.P. FLE - DAI Aide Personnalis ée Accompagnem ent éducatif DRECLAS Coup de pouce Ecole Ouverte Tutorat étudiant Aide Individualis ée ………. …………. Accompagnement Scolaire Renforcé… Stage de remédiatio n PPRE « Millefeuille » de dispositifs de prise en charge de la difficulté : « un ensemble résolument hétérogène » ? ULIS CLIS Médical et para-médical….CMPP…. Groupes de besoins CLA CLIN / CRI Félix, Saujat, Combes, 2012 APC Plus de maîtres que de classes

10 intervention M+ 44, 10 JUIN10 Un paysage qui peut créer des mécompréhensions « Faire réussir les élèves consiste à prendre en charge leurs difficultés à travers divers dispositifs spécifiques » (Amigues, 2005). Tout se passe comme si « cette catégorie [élèves en difficulté] permet de créer une nouvelle association « élèves en difficultés/dispositif pédagogique adapté » (Ibid.). Le dispositif « plus de maîtres que de classes » est-il alors un dispositif en plus?

11 intervention M+ 44, 10 JUIN11 Effets et incidences de cette multiplication Sorte d’empilement des dispositifs sans articulations explicites. Des durées de vie réduites: sorte de « valse » des dispositifs. « Des réformes successives au titre de la lutte contre l’échec scolaire ont instauré des dispositifs de lutte contre l’échec scolaire dont la diversité même est maintenant source d’une grande confusion chez les enseignants et dont la juxtaposition risque de nuire à l’efficacité de cette lutte » (IGEN, 2009).

12 intervention M+ 44, 10 JUIN12 « Peut contribuer à l'amélioration des résultats scolaires, mais à la condition qu'un suivi attentif permette d'en garder toute la pertinence ». Préparation de la rentrée scolaire 2014 circulaire n° 2014-068 du 20-5-2014 (annexe 11)

13 intervention M+ 44, 10 JUIN13 10 repères pour la mise en œuvre du dispositif plus de maîtres que de classes (Dgesco) Points de vigilance, résultats de recherche, recommandations et dérives « Ce n’est pas le maître supplémentaire qui aide, c’est le dispositif. Ce maître n’est pas le spécialiste des élèves en difficulté; à certains moments, pour le titulaire de la classe, le changement de point de vue, de posture, peut être bénéfique pour affiner ou faire évoluer les pratiques » (p.10).

14 intervention M+ 44, 10 JUIN14 Préparation de la rentrée scolaire 2014 circulaire n° 2014-068 du 20-5-2014 Annexe 11: Le dispositif « plus de maîtres que de classes » « Conçu pour une action directe auprès des élèves, le dispositif « plus de maîtres que de classes » est au service d'objectifs pédagogiques et didactiques déterminés par l'ensemble d'une équipe pédagogique animée d'une grande exigence professionnelle. Sa mise en œuvre, depuis la rentrée 2013, montre que le dispositif, inscrit dans la durée du projet d'école, peut effectivement contribuer à l'amélioration des résultats scolaires, mais à la condition qu'un suivi attentif permette d'en garder toute la pertinence.

15 intervention M+ 44, 10 JUIN15 Comment « faire réussir (progresser?) les élèves » Aide directe: - Pouvoir évaluer la manière dont l’élève progresse dans ses stratégies d’apprentissage est au moins aussi important que relever des scores obtenus (p.17). - Travailler par regards croisés a son intérêt, pour peu que la démarche soit objectivée et qu’elle ne se contente pas d’évaluer les effets du dispositif sur le rapport de l’élève au travail scolaire ou aux seules compétences 6 et 7 du socle commun (Ibid.). Aide indirecte (accompagnement des équipes): - Aider les professeurs dans leur réflexion; - EQ de circo: Aider les équipes à cerner le ou les objets de savoir (p.15); - Idée d’observatoire des pratiques des enseignants et des expériences des élèves; - Grilles de lecture concernant l’observation des élèves Articulation M+/équipe d’école Articulations équipes de circo/M+/équipe d’école (intermétier)

16 intervention M+ 44, 10 JUIN16 Sept recommandations (inspections générales, 2014) 1 - Considérer que le maître supplémentaire s'inscrit dans un dispositif global qui répond à des objectifs précis (projet obligatoire); 2 - Maintenir une priorité au cycle 2 (dont le CE2); 3 - Clarifier l'usage d'outils d'évaluation des élèves pris en charge (question de la nature des évaluations); 4 - Encourager la construction par les équipes pédagogiques d'un cadre d'usage organisé (rôle du directeur); 5 - Définir des modalités d'enseignement en fonction des élèves et des sujets traités (interventions en classe – co enseignement- et groupes d’élèves); 6 - Renforcer l'adéquation des plans de formation aux besoins du dispositif; 7 - À terme, intégrer des exigences qualitatives à la gestion des ressources humaines du dispositif.

17 intervention M+ 44, 10 JUIN17 Que disent les premiers résultats de la recherche?

18 intervention M+ 44, 10 JUIN18 3 - Clarifier l'usage d'outils d'évaluation des élèves pris en charge

19 intervention M+ 44, 10 JUIN19 Evaluations (circo + MS) Circo, ECLAIR, Nationale Puis concertations M+/MC Besoins génériques Souvent définis en termes de manques Adapter des réponses Qui opère?. Organisations Emploi du temps (temporel) Groupes (espace) A qui s’adresser ? Au cycle 1? 2?C3? À tous? A certains? Aux élèves en difficulté, en grande difficulté? « on est toujours sur les items chutés, c’est toujours les mêmes » Secteur urbain Evaluation M+ Concertations M+/ équipe d’école M+ / MC Secteur rural MS? MC? MS+MC? Rased? Pour faire quoi?. Des situations d’enseignement- apprentissage souvent élaborées en « fin de course », avec une confiance dans des outils tout faits.

20 intervention M+ 44, 10 JUIN20 Evaluations diagnostiques très prégnantes Pas de pérennisation des propositions d’aide Polarisation sur les organisations, au détriment des contenus Pas d’objets migrants Peu d’actions de prévention, d’anticipation Un certain « évanouissement des savoirs »

21 intervention M+ 44, 10 JUIN21

22 intervention M+ 44, 10 JUIN22 Ils ne font pas des mathématiques, puisque la localisation de mots clé et les mettre en correspondance suffit.

23 intervention M+ 44, 10 JUIN23 Outils « territoires » Clos (seulement pour les M+) Percolent (pour les M+ puis les MC) Si les outils de M+ sont trop éloignés des pratiques de classe, alors il résulte une cristallisation de M+ sur son propre territoire et alors pas de percolation des outils vers la classe. Si il n’existe pas d’analyse a priori des obstacles potentiels que rencontrent les élèves, alors ces outils, même partagés, empêchent parfois de penser (leurs enjeux en termes d’apprentissage peuvent rester opaques). Ils agissent alors comme des jeux dont on a oublié les règles. Ils sont plutôt utilisés pour: -mettre en place des aides là où des manques sont constatés chez les élèves; - faire ce que les MC ne font pas; Ils empêchent généralement toute forme de collaboration. Partagés ( pour les M+ et les MC)

24 intervention M+ 44, 10 JUIN24 Préconisations « il y a donc à encourager une variété des prises en charge des contenus d’enseignement » (annexe 11 circ. de rentrée). « Le dispositif ne doit pas faire oublier que le groupe est vecteur d’apprentissages structurés et que c’est dans l’organisation et la gestion des interactions entre élèves, dans le cadre d’une réflexion sur les procédures et dans les nécessaires retours sur la situation mise en œuvre pour en dégager les savoirs, que se construisent les notions » (Ibid.).

25 intervention M+ 44, 10 JUIN25 Un encouragement vers des formes de co- intervention Oui, mais qu’est-ce que c’est?

26 intervention M+ 44, 10 JUIN26 Des formes de co intervention Traduction et adaptation de Claire Boniface, à partir du livre Interactions : Collaboration Skills for School Professionals, du site suivant : http://www.ctserc.org/initiatives/teachandlearn/coteach.shtml http://capone.mtsu.edu/tsbrown/coteachingdetailsofModels.pdf

27 intervention M+ 44, 10 JUIN27 Des formes privilégiées Dans nos études de cas

28 intervention M+ 44, 10 JUIN28 4. Enseignement en atelier

29 intervention M+ 44, 10 JUIN29 Des ateliers tournants MS AP MC 20’ Risques Outils très prégnants MS: mots outils AP: phonologie MC: lecture Ni préparation, ni régulations entre professionnels Avantages Entraînement travail structuré, systématique, explicite. 2 à 3 fois / semaine

30 intervention M+ 44, 10 JUIN30 Ateliers fixes ½ cl 45’ ½ cl 45’ Risques Réponse aux cours « double » Enseignements isolés M+ fait ce que MC ne fait pas Avantages Groupes hétérogènes

31 intervention M+ 44, 10 JUIN31 Nécessités Mobiliser les facteurs d’efficacité pédagogiques classiques: l’action du MS ne doit pas être déconnectée des pratiques usuelles des maîtres de classe; Penser les actions en parfaite liaison avec les maîtres de classe; Dispositif interne à la classe (préparation, animation, régulations communes); l’externalisation prive les élèves du temps d’enseignement ordinaire.

32 intervention M+ 44, 10 JUIN32 5. Enseignement avec groupe différencié

33 intervention M+ 44, 10 JUIN33 Classe groupe Modèle à deux voix Modèle de remédiation, donc a posteriori 1 2 Risques L’externalisation prive les élèves du temps d’enseignement ordinaire. Nécessités Mobiliser les facteurs d’efficacité pédagogiques classiques: l’action du MS ne doit pas être déconnectée des pratiques usuelles des maîtres de classe Penser les actions en parfaite liaison avec les maîtres de classe.

34 intervention M+ 44, 10 JUIN34 Outils intégratifs (Goigoux) A 1 voix, en synergie avec le collectif Redéfinition de ce qui est proposé à tous classe groupe

35 intervention M+ 44, 10 JUIN35 Et finalement peu de co enseignement

36 intervention M+ 44, 10 JUIN36 Partition des rôles

37 intervention M+ 44, 10 JUIN37 Conclusion Redonner le «sens du jeu» aux élèves (Sensevy, 2011): perdre le «sens du jeu» revient pour l’élève, à être d’une certaine manière «sans passé» et «sans avenir». Sans contraintes et sans but, l’élève erre dans un présent sans cesse recommencé. Accompagner les élèves dans une enquête sur les savoirs à apprendre plutôt que de les orienter vers des «activités». Traquer les savoirs «transparents» (Margolinas& Laparra, 2011),ces savoirs qui ne sont donc pas enseignés et qui, pourtant font cruellement défaut aux élèves les plus éloignés de la culture scolaire.

38 intervention M+ 44, 10 JUIN38 Amigues, R. & al. (2008) La co intervention: un nouveau milieu de travail au service de l’efficacité et de l’équité? Symposium Une définition alternative de la notion d’efficacité à partir d’une entrée par les collectifs d’enseignants, Rennes, France. Mérini,C. & Ponté, P. (2008) Le travail conjoint: une pluralité de normes à coordonner. Rennes, France Toullec-Théry, M., Marlot, C. (2013). Les déterminations du phénomène de différenciation didactique passive dans les pratiques d’aide ordinaire à l’école élémentaire. Revue française de pédagogie, 182, 41-53. Toullec-Théry, M., Marlot, C. (2012). L’aide ordinaire en classe et dans les dispositifs d’Aide Personnalisée à l’école primaire : une approche comparatiste en didactique. Revue Recherches En Education, Hors série, 4, 81-97. http://www.recherches-en-education.net/spip.php?article139 Marlot, C. & Toullec-Théry, M. (2011). Caractérisation didactique des gestes de l’aide à l’école élémentaire : une étude comparative de deux cas didactiques limite en mathématiques. Education et didactique, 3-5, 7-32. Toullec-Théry, M. (2013). Mises en œuvre parfois paradoxales dans l’action conjointe enseignant-AVS- élève handicapé. Deux études de cas à l’école primaire. In T. Assude et J.-M. Pérez (Eds.) Pratiques inclusives et savoirs scolaires. (p. 125-142). Nancy : Presses Universitaires de Nancy. Toullec-Théry, M. (2012). Dans le regroupement d’adaptation, existe-t-il des régimes d’attention spécifiques aux maîtres spécialisés à dominante pédagogique? In B. Gruson, D. Forest et M. Loquet (Eds.) Jeux de savoir. (p. 259-278). Rennes : Presses Universitaires de Rennes. http://www.youtube.com/watch?v=zTFPlGIZVJE

39 intervention M+ 44, 10 JUIN39 Merci de votre attention marie.thery@univ-nantes.fr