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Troubles de la planification de l’action

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Présentation au sujet: "Troubles de la planification de l’action"— Transcription de la présentation:

1 Troubles de la planification de l’action

2 On observe aussi une tendance à des mouvements répétitifs
Les lobes frontaux jouent un rôle extrêmement important dans le contrôle du comportement, en particulier dans la planification, la coordination et l'exécution contrôlée des séquences d'actions (Luria, 1966; Shallice, 1982) Chez l'animal (Bianchi, 1922), une lésion frontale a pour effet un comportement désorganisé et fragmentaire, des séquences d'actions incomplètes et l'introduction d'actions apparemment sans but clair On observe aussi une tendance à des mouvements répétitifs

3 Luria, Pribam & Homskaya (1964) : un patient, à qui on demande de lever la main gauche et dire "gauche" au signal de l'expérimentateur, lève parfois la main mais ne dit rien ou dit autre chose Luria (1966) : dans le rappel d'une liste de mots, après répétition de 3 ou 4 au 1er essai, le patient continue à se concentrer sur ceux-là (comportement de "persévération") - Luria (1964) : un patient à qui on demande de battre des mains 3 fois, continue sans fin - Milner (1963) : au Wisconsin « card-sorting » test, le patient n'arrive pas à abandonner un premier critère de classification pour un autre, même si on le lui demande

4 Trois types de troubles: 1
Trois types de troubles: 1. incapacité à apprendre des associations arbitraires, non naturelles 2. dissociation de la pensée et de l'action 3. troubles de l'organisation temporelle des actions

5 Apprentissage d'associations: - Chez l'animal, en cas de lésion frontale, grande difficulté à associer une réponse A au stimulus X et une réponse B au stimulus Y - Chez l'homme, Luria & Homskaya (1964) : des cas de patients qui ne pouvaient pas être entraînés à répondre de la main gauche à une lumière verte et de la main droite à une lumière rouge, bien qu'ils pouvaient répéter les instructions correctement et savaient quelle main était la gauche et quelle main était la droite

6 2. Dissociation pensée/action : entre savoir et faire - Luria (1966) : le patient doit pousser sur un bouton à un signal de l'expérimentateur; à ce moment-là, il peut dire "je dois pousser" et pourtant ne pas le faire Konow & Pribam (1970) : le sujet doit dessiner un carré, commence à dessiner un A, mais dit "ce n'est pas un carré ; je parie que je vous dessinerai un A » - Baddeley (1966) : le patient doit mesurer la longueur d'un cordon sans le couper ; il commence à le couper, et quand on lui dit de ne pas le faire il dit "oui, je sais que je ne dois pas le couper", mais continue son action - Milner (1963) : dans des tâches de classification perceptive, les patients peuvent répéter la même erreur des quantités de fois tout en disant que c'est faux

7 3. Organisation temporelle du comportement L'habileté à réaliser les actions individuelles peut être préservée mais l'ordre des actions est mauvais Petrides & Milner (1982) : tâche de pointage ordonné avec comme matériel : a) mots concrets, b) mots abstraits, c) dessins figuratifs, et d) dessins abstraits. Le groupe des patients frontaux gauche était le plus perturbé dans toutes les tâches

8 Cependant, dans une tâche de discrimination de récence (le patient doit dire lequel de 2 mots a été lu le plus récemment, en réalité 8 ou 16 cartes auparavant), les patients avec lésion frontale gauche présentaient un déficit quand les stimuli étaient des mots mais non quand il s'agissait de dessins, alors que les patients avec lésion frontale droite présentaient une perturbation pour les dessins, spécialement les abstraits - Interprétation : la tâche de pointage ordonné exige une planification active et l'hémisphère gauche est dominant pour la programmation des actions volontaires (cf. « split-brain »), tandis que la tâche de récence exige de surveiller une séquence où l'attention est guidée visuellement (cf. dominance de l'hémisphère droit pour cette fonction)

9 Shallice (1982) a formulé un modèle qui rend compte de l'organisation de l'action en distinguant entre un "gestionnaire des priorités (« contention scheduling »)" fonctionnant suivant des habitudes et "un système attentionnel de supervision" (S.A.S.) Si une lésion affecte le S.A.S., il n'y aurait pas d'atteinte de la performance dans les tâches routinières, mais des difficultés à prendre une initiative planifiée ou à agir dans une situation nouvelle On l’observe dans les cas de dysfonctionnement du lobe frontal (cf. Goldstein, 1939) - capacité à travailler suivant de vieilles routines, mais incapacité à maîtriser de nouveaux types de tâches ou de nouvelles situations

10 Si le S.A.S. est inopérant, l'organisme serait uniquement sous contrôle du gestionnaire des priorités. Et si la situation dans l'environnement est telle qu'il y a en permanence un déclencheur activant un certain schéma comportemental, on ne peut empêcher la sélection de celui-ci, d'où les réponses de persévération Voilà aussi pourquoi le patient qui doit répondre avec une pression brève à un signal long et vice-versa tend à revenir à l'association "évidente » Par contre, si le déclencheur n'est pas suffisamment fort, alors il y a distractibilité par tout nouveau stimulus Luria (1966): cas d'un patient qui, en racontant une histoire, incorpore des références à des livres quand ses yeux tombent sur des livres, ou fait d'autres associations

11 McCarthy et Shallice : 61 patients (antérieurs et postérieurs) test: la Tour de Londres — consiste à modifier un arrangement spatial d'éléments en un autre arrangement moyennant un minimum de déplacements des éléments (de 1 à 5 mouvements) Ce test ne permet pas le recours à des routines ; il nécessite le recours à une unité de programmation générale Tous les groupes montrent une chute de la performance quand la complexité du problème augmente, mais le déficit s'accroît proportionnellement plus chez les patients antérieurs gauches

12 Autres possibilités. 1. Composante spatiale
Autres possibilités? 1. Composante spatiale ? Non, car il y a dissociation par rapport aux cubes de Kohs (2 antérieurs gauches sont plus mauvais que tous les sujets à la T.L. mais bons aux cubes de Kohs ; 2 postérieurs droits sont bons à la T.L. mais inférieurs à tous les contrôles aux cubes de Kohs) 2. Problème mémoire à court terme ? L'empan (à peu près normal) ne permet pas de rendre compte de ces résultats; d'ailleurs, on s’attendrait à des déficits de la part des lésés postérieurs plutôt qu'antérieurs 3. Composante "parole interne" ? Non plus, car tâche de suppression articulatoire (répéter ABCDEFG en même temps) n'a rien changé à la forme de l'interaction

13 Le S.A.S. serait un système général, car on observe des perturbations dans chaque domaine du traitement de l'information et chaque modalité): apprentissage d'un trajet (Milner, 1965) : le patient ne respecte pas les règles (ex. : pas de mouvements en diagonale) et ignore les commentaires de l'expérimentateur. Les tests de labyrinthe sont déficitaires (planification du chemin à suivre, anticipation des chemins bloqués) - problèmes de calcul relativement simples: les patients frontaux n'ont pas de difficulté avec les opérations arithmétiques de base, mais lorsque le problème exige plusieurs étapes, le patient répond impulsivement et n'exécute pas les étapes nécessaires (Luria, 1973) : "Le prix des poires est de 31 cents pour 2 ; quel est le prix de 12 ? »; pratiquement impossible à résoudre, mais pas de difficulté pour 31 x 6

14 Si les problèmes concernent la planification, une aide au niveau de la planification devrait conduire à une amélioration des performances. C'est le cas : - Luria & Tsnetkova (1964) : aux cubes de Kohs, un patient à qui l'on donnait des instructions détaillées (se concentrer sur le haut, compter les parties, travailler de gauche à droite) a pu suivre le plan et progresser - Lhermitte, Desrouené & Signoret (1972) : cubes de Kohs et copie d'une figure complexe. Si chaque bloc est dessiné ou si on apprend aux patients à copier la figure d'une manière séquentielle, structurée, la performance augmente

15 C'est l'impression clinique générale (Walsh, 1978)
Conclusion: Dans les situations non familières, une perturbation du S.A.S. a des effets dramatiques Dans les situations familières, les patients peuvent se comporter adéquatement parce que le "gestionnaire de priorités" peut, à lui seul, déterminer un comportement correct C'est l'impression clinique générale (Walsh, 1978) Le contrôle du comportement comporte la distinction entre le contrôle des séquences familières (chacune correspond à une routine spécifique assurée par un certain dispositif) et le contrôle général qui définit des buts, prend des initiatives et organise le comportement en fonction des buts

16 Mise à jour (« updating ») Fléxibilité cognitive (« shifting »)
Fonctions exécutives Miyake et al. (2000): Mise à jour (« updating ») Inhibition Fléxibilité cognitive (« shifting ») ... + coordination de processus (organisation temporelle d’actions dans des tâches simples et dans des tâches doubles)

17 Colette et al. (2004) Tâches d’inhibition: d’une réponse prépondérante: Anti-saccade et Stroop d’une réponse en cours de production: Stop signal Utilisant la méthode de conjonction: Aucune zone d’activation cérébrale commune aux trois tâches

18 Neuroscience cognitive de la créativité l’habileté à produire des idées, des actes ou des oeuvres nouveaux (originaux, inattendus) et appropriés (adaptés aux situations) Les manifestations de la créativité sont toujours conscientes La créativité peut être le résultat de processus de contrôle délibéré (explicites) ou de processus « intuitifs », spontanés (implicites); dans les deux cas, les contenus peuvent résulter d’analyses cognitives ou de réactions émotionnelles

19 Rôle intégrateur du cortex préfrontal antérieur à la fissure centrale, il ne reçoit pas d’information sensorielle directement et ne stocke pas l’information à long terme impliqué dans: la conscience auto-réfléchie, l’intégration temporelle, l’attention soutenue et dirigée, les fonctions sociales complexes, la pensée abstraite, la flexibilité cognitive, la planification, les actions volontaires, la mémoire de la sourde et de travail, l’intentionnalité (« la théorie de l’esprit »)

20 VMPFC: cortex préfrontal ventro-médian: critique pour intérioriser les valeurs sociales et culturelles permet d’évaluer les conséquences pour la personne de son propre comportement et dans ce processus les émotions (connexions très riches avec le système limbique) interviennent dans la prise des décisions qui nous apparaissent comme logiques et rationnelles (Damasio et le cas de Phineas Gage) richement connecté aussi au cortex cingulaire

21 DLPFC: cortex préfrontal dorso-latéral: se serait développé à partir du tissu hippocampique est richement connecté aux lobes TOP (temporaux, occipitaux, pariétaux), dont il reçoit l’information il envoie surtout de l’information aux cortex moteurs il ne reçoit pas d’innervation directe des structures sub-corticales comme l’amygdale impliquées dans le comportement affectif les lésions du DLPFC ne conduisent pas à des changements de personnalité ou des affects

22 DLPFC: cortex préfrontal dorso-latéral: gauche: impliqué dans la récupération de l’information sémantique droit: impliqué dans l’attention soutenue

23 Deux modes de traitement impliqués dans la créativité: délibéré et intuitif (attention focalisée et floue) la persévération (observée dans les cas de lésion frontale) empêche la pensée créative, qui implique la cassure des patrons de pensée conventionnels ou évidents; le cortex frontal est à la base de la flexibilité cognitive et de la liberté

24 La créativité comme un processus darwinien, de variation et sélection, rendant possible la nouveauté et l’adaptabilité il faut un processus de sélection pour déterminer quelles idées sont vraiment adaptatives (donc véritablement créatives) parmi la grande masse des combinaisons d’idées engendrées par notre système mental

25 Rôle du cortex préfrontal: — évaluer le caractère approprié d’une nouvelle pensée — mobiliser l’arsenal des processus exécutifs (maintien de l’attention, récupération des connaissances pertinentes, intégration, raisonnement abstrait, etc.) — mise en forme ou implémentation, en accord avec les buts et exigeant une haute « technicité » ou expertise

26 Le mode délibéré de traitement permet l’orientation vers un problème particulier, mais son désavantage est de limiter l’espace des solutions définition de M.A. Boden (1998) de pensée créatrice: « l’exploration d’un espace conceptuel structuré » Le mode de traitement spontané ou implicite constitue le mécanisme sous-jacent à l’intuition (quand le système attentionnel ne contrôle pas le contenu de la conscience)

27 Pendant le sommeil REM inactivité préfrontale relative, distorsions du temps (échanges entre passé, présent et futur), diminution du contrôle les rêves: résultat des tentatives du cerveau de donner un sens aux représentations activées en dehors des capacités intégratives du cortex préfrontal - néanmoins, une certaine cohérence émerge due à la nature associative des activations ils représentent un potentiel de créativité

28 La richesse des informations relatives à des domaines spécifiques constitue une condition de la créativité: pas « d’inventions » si les informations représentées dans le système TOP sont pauvres Le mode délibéré de traitement peut s’appliquer aussi à des contenus affectifs en psychothérapie les ressources attentionnelles sont appliquées à la récupération de souvenirs affectifs et à leur utilisation en mémoire de travail de manière à promouvoir des découvertes (la compréhension de soi)

29 Le mode spontané de traitement: exemple d’utilisation des connaissances - Einstein a pensé à la relativité en s’imaginant chevauchant un faisceau de lumière combinaison avec les expériences émotionnelles - celles-ci engendrent un besoin très fort d’expression créatrice exemple: Picasso et Guernica, fondé sur la compréhension de la souffrance humaine, de l’injustice et de la peur

30 La créativité dans les arts: longue période d’immersion profonde dans le travail de l’expression (approfondissement de l’habileté) ensuite davantage fondée sur les réactions émotionnelles qu’à la quantité et au degré d’abstraction des connaissances explicites Rôle de l’âge dans la carrière L’hypothèse de Planck: réceptivité à l’innovation

31 Raisonnement et prise de décision

32 Système I - ancien, rapide, souvent automatique, peu accessible à la conscience et au contrôle et qui utilise des principes de similarité et de relation associative Système II - fondé sur des règles et algorithmes (calcul de probabilités, logique formelle), lent, requiert de l’effort et contrôle conscient En présence de risques, on tend à utiliser des heuristiques affectives (un « pool » d’affects) en situation de prise de décision. Ce « pool » d’affects contient toutes les signaux positifs et négatifs consciemment ou inconsciemment associés aux actions des options

33 Comment ces systèmes sont-ils représentés dans le cerveau?
Shiv et al. (2005a): patients avec lésions dans le cortex préfrontal ventral médian, confrontés à la « tâche d’investissement »: recevaient au début $20, à chaque tour (20 tours) devaient décider soit investir $1 soit s’abstenir; 50% de chances de perdre le $1 investi, 50% de recevoir $2.50. Investir à chaque tour représente une valeur attendue de $1.25 et seulement 13% de risque de gagner à la fin moins que les $20 reçus Les patients ont révélé moins d’aversion « myopique » à la perte, ont fait plus de décisions avantageuses et ont gagné plus d’argent, que les normaux

34 Anomalies du cortex orbitofrontal chez les toxico-dépendants
Anomalies du cortex orbitofrontal chez les toxico-dépendants. Or, les toxico-dépendants et les patients avec lésions dans la région ventro-médiane du préfrontal montrent des comportements similaires: nient ou ne sont pas conscients qu’ils ont un problème; et poursuivent une action qui peut conduire à une gratification immédiate au risque de subir conséquences négatives, y compris la perte de leur réputation, travail, maison et famille Ils pourraient, dans certains cas, prendre de meilleures décisions que les normaux: cas du conducteur (avec lésion orbitofrontale) qui évitait de freiner sur la neige (Damasio, 1994) La perte de traitement de l’information émotionnelle peut se révéler avantageuse

35 Résultats de Shiv et al. (« The dark side of emotions », 2005 b) avec sujets toxico-dépendants (médianes): Patients Dépendants Normaux Déc. investir % % % Inv. après perte % % % Inv. après gain % % % Alors que les normaux tendaient à ne pas choisir une option risqué après une perte, les frontaux et les toxico-dépendants présentaient beaucoup de choix risqués après une perte ou un gain —> traitement atténué de la perte (dû à l’indifférence émotionnelle?, diminution de l’habileté à évaluer les conséquences négatives futures?, inhabileté à inhiber l’attractivité d’une récompense immédiate?)

36 Les émotions ont une valeur adaptative en réduisant les options pour l’action (écartant celles qui sont dangereuses) et en permettant de prendre les décisions plus rapidement Mais... il ne faut pas toujours faire confiance aux émotions comme étant l’arbitre infaillible des bonnes et mauvaises décisions Il faut analyser les circonstances et arriver à un équilibre raisonnable de cette analyse et des émotions

37 Fishbein et al. (2005): même type de résultats sur des toxico-dépendants, qui ont par ailleurs montré moins d’activation dans le cortex cingulaire antérieur ventral Les toxico-dépendants performent aussi moins bien dans des tâches d’inhibition (« stop task » et « go / no go »)

38 Mesure de la réactivité physiologique pendant les situations de prise de décision, afin d’examiner les effets des émotions Damasio: théorie des marqueurs somatiques Hypothèse du risque comme affect: le cingulaire antérieur et l’insula antérieure peuvent être critiques pour l’intégration de l’information interoceptive afférente relative aux stimuli externes et aux états émotionnels

39 Est-ce que les changements corporels, par exemple les changements de rythme cardiaque, sont primaires (servant à alerter les aires du cerveau sur la signification du stimulus ou de la sélection d’une action) ou secondaires (initiés par le cerveau pour préparer l’individu à ces actions?) Crone et al. (2005): les changements de rythme cardiaque peuvent être liés spécifiquement à la variabilité dans les conséquences (selon ce qui pourrait arriver) —> auraient plutôt une fonction d’alerte pour ajuster la performance future (cohérent avec la première hypothèse)

40 Structures neurales: Celles qui sont importantes pour le traitement de la récompense, de la punition et des affects positifs et négatifs, sont aussi actives dans les situations de prise de décision L’évaluation pourrait être liée au cortex pariétal postérieur (au delà des différents degrés de traitement attentionnel) et le cingulaire antérieur sous-tendrait le choix d’une grande récompense hautement incertaine

41 Kuhnen & Knutson (2005): l’activation du noyau accumbens précède les choix risqués et les erreurs de recherche du risque, tandis que l’activation de l’insula antérieure serait liée aux choix non risqués et aux erreurs d’aversion du risque Donc, différents circuits cérébraux sous-tendent différents types de choix (financier), et « l’activation excessive de ces circuits peut conduire à des erreurs d’investissement » (ou serait-ce l’inverse?)

42 La psychologie et neuropsychologie cognitives des sentiments sociaux: exclusion sociale confiance et coopération mensonge culpabilité et embarras (punition altruiste; pardon) (bien-être)

43 L’exclusion sociale hypothèse: les bases cérébrales de la douleur sociale et de la douleur physique sont les mêmes ou similaires (« être choqué, blessé », en particulier dans le cas de sentiments de séparation, de perte) système d’attachement social chez mammifères: son association au système responsable de la douleur physique peut contribuer à promouvoir la survie

44 ACC: cortex cingulaire antérieur, système d’alarme neural qui détecte quand une réponse automatique est inappropriée ou en conflit avec des objectifs la douleur, le signe le plus primitif de quelque chose qui ne va pas, active le ACC ACC dorsal: activé par le stress affectif davantage que par la composante sensorielle de la douleur

45 L’ablation du cingulaire chez les mamans hamster affecte le comportement maternel; chez les singes élimine la production du cri (pleur) de séparation émis pour rétablir le contact avec le groupe social Chez les humains, le ACC est activé par les pleurs des bébés.

46 Le cortex préfrontal ventral droit (RVPFC) contribue à la régulation ou inhibition des affects négatifs et du stress dû à la douleur. Il y a des connexions entre le RVPFC et la région de l’ACC associée au stress de la douleur. La stimulation électrique du RVPFC chez le rat diminue le comportement de douleur en réponse à des stimulations douloureuses. Chez l’homme, une plus grande activation du RVPFC est associée à une amélioration des symptômes de douleur dans une étude placebo.

47 Eisenberger et al. (2003) 2 types d’exclusion sociale: ESE — Exclusion Sociale Explicite (des individus sont exclus de participer à des activités sociales par d’autres individus) ISE — Exclusion Sociale Implicite (les participants, à cause des circonstances, ne peuvent pas se joindre à l’activité sociale)

48 étude fMRI: Les participants jouaient à un Jeu de CyberBall (virtuel) avec deux autres « individus » qu’ils croyaient à tort être réels et aussi sous fMRI (en réalité, programme d’ordinateur) Scan 1 — ISE, le participant voyait les autres joueurs jouer (pour des raisons techniques, la liaison ne fonctionnait pas pour jouer, seulement pour voir). Donc, les participants ne pensaient pas qu’ils étaient exclus Scan 2 — inclusion (ils jouaient) Scan 3 — les participants recevaient 3 coups et ensuite étaient exclus par les autres joueurs pendant 45 coups Enfin, questionnaires évaluant le niveau de stress social

49 Résultats Pendant ESE les participants se sont sentis exclus ACC dorsal était plus actif pendant ESE que pendant l’inclusion et il y avait une corrélation entre l’activité de l’ACC dans ce contraste et le stress rapporté.

50 Deux régions du RVPFC ont été plus actives pendant ESE que pendant l’inclusion. Le stress rapporté était négativement corrélé avec l’activité du RVPFC pendant ESE comparé à l’inclusion. En outre, l’activation du RVPFC était négativement corrélée avec l’activité du ACC pendant ESE en comparaison avec l’inclusion —> le RVPFC joue un rôle de régulateur pour réduire les effets de stress de l’exclusion sociale. Bien que les corrélats neuraux du stress aient été observés tant en ESE qu’en ISE, l’auto-régulation n’a eu lieu qu’en réponse à ESE. La prise de conscience de l’exclusion peut être nécessaire avant que les individus cherchent à réguler le stress associé.

51 Confiance et coopération Le « jeu de la confiance » (Camerer & Weigelt, 1988): version d’un échange économique l’expression et la rétribution de la confiance sont essentiels dans le comportement de coopération dans un échange économique, la confiance est opérationnalisée comme la quantité d’argent que « l’investisseur » donne à un « administrateur » ou « dépositaire » anonyme, sans renforcement externe garanti

52 « jeu de la confiance » (conséquences monétaires réelles): deux sujets interagissent de manière anonyme jouant soit le rôle d’investisseur soit celui d’administrateur Les deux joueurs reçoivent de l’argent (par ex. 12 Unités Monétaires chacun) de l’expérimentateur et l’investisseur a la possibilité de choisir une action (donner de l’argent à l’administrateur) fondée sur la confiance et qui pourrait lui être coûteuse Si l’investisseur transfère de l’argent (par ex., 4, 8 ou 12 UM) les UM transférées sont multipliées par 3 L’administrateur est informé de ce transfert et peut tout prendre ou partager la plus-value générée par le transfert de l’investisseur

53 Donc, si l’investisseur transfère et l’administrateur partage le gain, les deux joueurs en bénéficient Mais l’administrateur pourrait ne pas correspondre à la confiance de l’investisseur (une seule interaction) Si l’investisseur transfère 12 UM, l’administrateur pourrait rester avec 48 UM ( ) Résultat net pour l’investisseur: 12 - Transfert + Transfert en retour Résultat net pour l’administrateur: x Transfert - Contre-transfert

54 A la fin de l’expérience les UM sont changées en monnaie réelle selon un taux de change préalablement annoncé Dans Kosfeld et al. (2005), chaque sujet a pris quatre décisions dans le même rôle avec quatre partenaires différents Dilemme de l’investisseur: S’il fait confiance et l’administrateur partage il augmente son capital, mais il est sujet au risque que l’administrateur abuse de sa confiance et alors il aura moins que ce qu’il aurait s’il n’avait pas confiance du tout, et (insultueusement) l’administrateur a un gros avantage immérité par rapport à l’investisseur L’investisseur doit contrecarrer son aversion au risque de trahison s’il veut avoir la chance d’augmenter son capital

55 Bases biologiques de la confiance — Kosfeld et al
Bases biologiques de la confiance — Kosfeld et al. (2005): administration intra-nasale d’oxytocine, un neuropeptide (constitué de neuf acides aminés), produit surtout dans l’hypothalamus, qui joue un rôle clé comme hormone dans le travail d’accouchement et la lactation, et comme neuromodulateur dans l’accouplement sexuel, le maintien subséquent du couple, les liens mère-enfant après la naissance (affiliation et soins maternels) et l’attachement social, chez les mammifères non humains (de manière générale facilite le comportement d’approche - confiance et approche sont liés - inhibant les comportements défensifs, le refus de la proximité) Est-ce que l’approche et la confiance dominent le comportement des investisseurs?

56 Kosfeld et al. (2005): 45% du groupe oxytocine a réalisé le transfert maximal, contre 21% dans le groupe placebo; seulement 21% dans le groupe oxytocine ont fait un transfert < 8 UM (contre 45% dans le groupe placebo) médianes des transferts de 10 et 8 UM, respectivement Est-ce que l’oxytocine aide à éviter l’aversion du risque ou est-ce qu’elle affecte spécifiquement le comportement de confiance dans les interactions sociales?

57 Kosfeld et al. (2005): Expérience de risque, où la seule différence est que les administrateurs sont remplacés par un ordinateur qui détermine le transfert en retour de manière aléatoire —> pas de différence entre groupes oxytocine et placebo (médianes de transfert: 8 UM) Seulement 10% des sujets ont choisi le risque maximal dans le nouveau groupe oxytocine (contre 45% dans l’expérience confiance) La seule différence: le risque de l’investisseur n’est pas généré via une interaction sociale Les effets possibles de l’oxytocine sur l’humeur et le calme sont présents dans les deux expériences

58 Kosfeld et al. (2005): Est-ce que l’oxytocine cause une augmentation générale du comportement pro-social? Alors elle devrait affecter aussi les transferts des administrateurs, ce qui n’a pas été le cas —> l’oxytocine affecte spécifiquement la confiance des investisseurs L’investisseur doit faire le premier pas, « approcher » l’administrateur, et celui-ci peut conditionner son comportement à l’action du premier. Donc, la psychologie de la confiance est importante pour les investisseurs et la psychologie de la réciprocité pour les administrateurs L’oxytocine ne semble pas affecter la réciprocité chez les animaux

59 La facilitation du comportement d’approche est associée à la perspective d’un gain (récompense) Abus possibles: politiciens qui aspergeraient d’oxytocine les électeurs Applications biomédicales possibles: autisme; patients avec lésion bilatérale de l’amygdale qui ne détectent pas les signes de danger et approchent les étrangers trop facilement (+ syndrome de Williams)

60 King-Casas et al. (2005) Version à multiples tours (10 tours): la confiance devient bidirectionnelle La réciprocité exprimée par un joueur était le plus fort prédicteur de la confiance future en son partenaire l’échantillon de 48 sujets a été divisé en 3 groupes: réciprocité bienveillante (B), neutre (N) et malveillante (M) B+M vs N: effet de surprise (sillons frontal inférieur et supérieur, thalamus et colliculus inférieur / supérieur)

61 B vs M: différences uniquement dans la tête du noyau caudé qui calculerait l’information sur l’équité de la décision du partenaire et l’intention de correspondre à cette décision avec confiance Corrélations inter-cerveaux: une réciprocité bienveillante de la part de l’investisseur conduit à l’intention d’augmenter le montant en retour (confiance) chez l’administrateur (le signal d’intention de faire confiance dans le noyau caudé de l’administrateur était corrélé avec le signal de décision de l’investissement dans le cortex cingulaire médian de l’investisseur et le signal de prise de connaissance de cette décision dans le cingulaire antérieur de l’administrateur)

62 Au début, cette intention n’est évidente qu’après la révélation de l’investissement. Au cours de l’expérience, ce signal passe à précéder immédiatement cette révélation Changement du temps d’occurrence du sommet de la réponse, au fur et à mesure que la réputation du joueur partenaire s’établit (développement d’un modèle mental de l’investisseur dans le cerveau de l’administrateur) = similaire au changement dans le noyau caudé et le putamen (systèmes dopaminergiques), dans les situations d’apprentissage de prédiction de récompense

63 Mensonge Recherche d’un marqueur du mensonge indépendant de l’anxiété ou de la culpabilité inhibition de la réponse vraie (négation intentionnelle de la vérité subjective) Langleben et al. (2002), cartes: « avez-vous cette carte? » —> dans la condition « mensonge » par rapport à « vérité » : augmentation de l’activité du cortex cingulaire antérieur et du cortex pré-frontal dorsolatéral (aussi dans l’inhibition d’une réponse dominante; cf. Stroop: le degré d’activation du CCA est proportionnel au degré du conflit de réponse et inversement proportionnel à l’activation du CPFD gauche)

64 Il n’y avait pas de régions plus actives dans « vérité » que dans « mensonge »: la « vérité » constituerait l’état cognitif de base et le mensonge l’inhibition d’une réponse initiale automatique pendant qu’une réponse alternative est générée Pas d’activation des régions habituellement associées à l’anxiété, l’émotion ou la réponse psychogalvanique positive Ganis et al. (2003): les mensonges entraînés qui sont cohérents avec une histoire produisent plus d’activation dans le cortex frontal antérieur droit que les mensonges spontanés, qui eux activent davantage le cingulaire antérieur et le cortex visuel postérieur

65 Culpabilité et embarras Takahashi et al
Culpabilité et embarras Takahashi et al. (2004): activation lors de la lecture de phrases à contenu impliquant ou non ces sentiments Tant la culpabilité que l’embarras ont activé le cortex pré-frontal médian, le sillon temporal supérieur postérieur gauche et le cortex visuel (capture de l’attention) c’est-à-dire les substrats neuraux de la « théorie de l’esprit » ou d’attribution d’intentionnalité (nécessité de prendre la perspective d’autrui et de se représenter leur état mental)

66 Comparé à la culpabilité (violation de normes morales), l’embarras (violation de normes conventionnelles) a produit une plus grande activation dans le cortex temporal antérieur droit, l’hippocampe (bilatéralement) et le cortex visuel l’embarras peut être une dimension plus sociale et publique, plus dépendante des interactions personnelles

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69 Habiletés visuelles et spatiales 1
Habiletés visuelles et spatiales 1. Blindsight Condition pathologique dans laquelle l'expérience visuelle consciente est entièrement perdue, au moins pour une partie du champ, alors que l'habileté à répondre à des stimuli visuels dans certaines conditions de présentation se maintient ; ces réponses sont observées lorsque le sujet est invité à deviner ou est placé devant un choix forcé.

70 Les fibres de la rétine se projettent, surtout via les corps genouillés, dans le cortex strié (lequel est organisé de manière rétinotopique). L’atteinte de parties de la voie genouillée-striée peut produire perte de sensation dans les parties correspondantes du champ visuel (hémianopsies). D’autres voies (10%) pourraient être responsables des habiletés préservées.

71 Pöppel et al. (1973): flash dans des positions différentes tâche: regarder dans la direction du flash les patients (encouragés à deviner) ne remarquaient rien mais les mouvements de leurs yeux allaient dans la bonne direction.

72 Weiskrantz et al. (1974): DB, opération au lobe occipital droit à cause de malformation vasculaire Après l’opération: hémianopsie de presque la totalité du champ gauche, épargnant l’aire de la macula; perte réduite ensuite au quadrant inférieur DB a montré le même phénomène que les patients de Pöppel et al., son habileté à pointer le stimulus étant encore plus précise. Il croyait être en train de deviner. Capable de discriminer des orientations de lignes, des formes simples (X vs. O), stimuli stationnaires vs. en mouvement.

73 Ce phénomène est très rare
Ce phénomène est très rare. Un phénomène analogue a pu être observé également dans la modalité tactile. Paillard et al. (1983) ont décrit une patiente avec une atteinte de la perception tactile du côté droit du corps tellement sévère qu'elle pouvait se brûler sans le remarquer et cependant elle pouvait montrer sur son bras droit l'endroit où elle avait été touchée alors qu'elle n'en était pas consciente. (Commentaire: « Mais je ne comprends pas. Vous posez quelque chose ici, je ne sens rien et pourtant je vais là avec mon doigt. Comment est-ce que cela arrive? ») La discrimination de la taille des objets était également à sa portée alors qu'elle ne les avait pas sentis consciemment.

74 Dans le domaine visuel, les travaux plus récents ont montré une grande variété de fonctions résiduelles (allant de la discrimination de mouvement, forme et couleur au « priming » sémantique de mots présentés dans le champ aveugle) L’information pourrait atteindre le cortex visuel extra-strié par des voies qui ne dépendent pas de traitement dans l’aire V1: notamment de la rétine au colliculus supérieur et de celui-ci au pulvinar (noyau du thalamus); ensuite, de celui-ci aux cortex temporal et pariétal

75 Plusieurs types de patients: Type I (Weiskrantz, 1998) or « agonopsia » (Zeki & Ffytche, 1998): les habiletés résiduelles de discrimination sont essentiellement perceptives: « ne pas savoir ce qu’on voit » - devine (i.e. sans conscience) correctement (au dessus du hasard) la caractéristique perceptive Type II: avoir un « sens » de quelque chose dans le champ visuel sans la voir: les patients rapportent qu’ils ne voient mais qu’ils ont l’impression que quelque chose a, par exemple, bougé dans le champ aveugle (effet Riddoch) - conscience sans vision

76 Type II (impliquant le noyau thalamique) : Le « blindsight-action » et le « blindsight-attention » (Danckert & Rossetti, 2005) « Blindsight-action » (implique le cortex pariétal): meilleure habileté pour pointer que pour orienter le regard vers la cible (Weiskrantz et al., 1974) Perenin & Rossetti (1996) ont comparé appariement perceptif, description verbale et action intentionelle (« grasping » tenant compte de différences de taille et « posting » d’une carte pour tenir compte des différences d’orientation). Au dessus du hasard uniquement pour l’action intentionnelle

77

78 Le patient pouvait régler l’ouverture de la main (distance entre le pouce et l’index) de manière appropriée à la taille de la cible, ou fixer l’objet à travers un « trou » qui variait en orientation d’un essai à l’autre Jackson (1999, patient GY) a montré que cette habileté se perd quand on impose un intervalle entre la présentation de la cible et le début du mouvement —> comportement moteur automatique ou « on line », qui dépend de la voie d’action dorsale (du cortex extrastrié dorsal passant par le cortex pariétal postérieur - l’intégrité de ce dernier est critique)

79 Comparaison de 2 patients où le cortex pariétal postérieur était et n’était pas lésé (JR et YP, respectivement) (Danckert et al., 2003) + Activation du cortex extrastrié dorsal, par IRMf chez GY (Baseler et al., 1999) « Blindsight-attention »: peut être en rapport avec la fonction d’alerte et dépendre de l’intégrité de la région temporale médiane du cortex visuel sensible au mouvement

80 Inclut l’orientation spatiale non-intentionnelle: « inhibition of return », effets d’interférence d’un traitement implicite (par ex., des « flankers » présentés dans le champ aveugle) Les différences entre « blindsight-attention » et action peuvent être liées aux régions du cortex visuel extrastrié impliquées Un déterminant important peut être la nature de la tâche: tâche motrice ou tâches incluant un traitement implicite Il faudrait utiliser les deux types de tâches sur les mêmes patients

81 Troubles de l’habileté de localisation visuelle: Holmes (1918, 1919) a réalisé plusieurs observations de la perte de cette habileté. « When he tried to take a piece of bread he brought his hand under the table rather than above it, and on attempting to seize the cup he found his fingers first in the tea, and, in his second attempt, on a plate to one side of it. »

82 Il y a plusieurs aspects remarquables dans les phénomènes décrits : a
Il y a plusieurs aspects remarquables dans les phénomènes décrits : a. Le désordre est limité à la modalité visuelle. La localisation des sons avec les yeux bandés est bonne, le contrôle musculaire est intact, et le patient peut utiliser ses sensations kinesthésiques pour retrouver une position spatiale (le patient, après plusieurs tentatives de prendre de la soupe dans sa cuillère a pu chaque fois la porter à la bouche)

83 b. Le sujet voit l'objet, peut l'identifier, mais tout en ayant les yeux dans la bonne direction pointe ou avance son bras dans une direction erronée. Il n'est pas sûr de l'endroit où se trouve l'objet. Le contraste avec l'agnosie d'objet est flagrant, puisque dans ce dernier cas le patient localise tout à fait correctement l'objet mais ne peut pas l'identifier.

84 c. Les erreurs de localisation ne concernent pas seulement l'axe latéral (gauche-droite), mais peuvent consister à indiquer des positions trop près ou trop loin. Le jugement de la position relative est également affecté. (« When I look at one it seems to go further away, when I try to see which is the nearer they seem to change in position every now and then; that one at which I look directly seems to move away ») Habileté essentielle dans la vie courante affectant beaucoup d’activités (se déplacer entre les murs, des objets, difficulté à contourner ceux-ci, ...) Cette pathologie (lésions pariétales bilatérales) peut être contrastée avec le « blindsight », puisque dans celui-ci la localisation est possible mais n’est pas consciente.

85 Reconnaissance des objets Rapports montrant des troubles chez des cérébro-lésés droits pour une variété de tâches perceptives visuelles : — identification de dessins d'objets familiers en recouvrement (ex. : banane, grappe de raisin, pomme, dessinés les uns sur les autres: De Renzi & Spinnler, 1966) — identification d'objets à travers le dessin stylisé de leur silhouette (De Renzi & Spinnler, 1966) — tests d'images de Gollin (Warrington & James, 1967).

86 Composantes critiques. La discrimination des contours
Composantes critiques? La discrimination des contours? Taylor & Warrington (1973) ont considéré l'hypothèse d’un déficit de la discrimination de contours. Les sujets devaient discriminer entre deux lignes de longueur différente, ou entre deux cercles de tailles différentes, ou entre deux triangles avec des lignes droites ou courbes. La performance du groupe de lésés droits était similaire à celle du groupe des lésés gauches et pas significativement inférieure au groupe contrôle.

87 Evidemment, une incapacité à discriminer les contours conduit à des difficultés dans la perception des stimuli significatifs. Exemple : Efron (1968) décrit un patient (lésion bilatérale) incapable de juger si deux formes (carrées ou courbes) étaient ou non les mêmes, alors que sa discrimination de la brillance et des nuances étaient intactes. Mais le fait subsiste que des troubles de la reconnaissance peuvent avoir lieu quand la discrimination de contours est préservée.

88 La discrimination figure-fond
La discrimination figure-fond ? Dans des tâches où on fait varier la difficulté de la discrimination figure-fond (détecter une lettre fragmentaire superposée à un fond fragmenté), le groupe "droit" était plus mauvais que le groupe contrôle mais il n'y avait pas de différence significative entre les groupes "droit" et "gauche", et le groupe postérieur droit n'était pas sélectivement affecté. L'organisation de l'information sur le contour dans des formes cohérentes (ou gestalts) n'est pas le facteur critique ; les patients droits postérieurs peuvent élaborer un percept qui est bien structuré. Par ailleurs, un déficit de la discrimination figure-fond peut aussi exister et est probablement associé à des lésions occipitales bilatérales.

89 Catégorisation perceptive
Catégorisation perceptive? Par élimination, l'hypothèse d'un trouble au niveau de la catégorisation perceptive devient plausible. La reconnaissance efficace des objets exige un mécanisme par lequel un ensemble de deux ou plusieurs stimuli sont attribués à la même catégorie perceptive. En effet, nous pouvons identifier un objet dans une variété infinie d'orientations, de distances et de luminances.

90 Warrington & Taylor (1973) ont utilisé un test où on variait l'angle de vue : vue prototypique, usuelle et non-usuelle (photos de 20 objets communs). Les sujets devaient nommer ou identifier les objets. Les erreurs sur les vues prototypiques étaient très rares : pas de déficit dans aucun groupe, y compris le groupe des lésés droits postérieurs. Cependant, l'identification des vues non-usuelles était significativement perturbée dans le groupe droit par rapport au groupe gauche, et ce déficit était limité au groupe droit postérieur.

91 Ces données suggèrent que pour la reconnaissance il y a des points de vues favorisés et que c'est le groupe postérieur droit qui tolère le moins bien une déviation par rapport à la représentation prototypique. De même, si on présente l'objet illuminé de façon inégale, par rapport à une illumination homogène, on observe une détérioration de la performance plus grande chez les lésés postérieurs droits. Warrington & Taylor (1978) ont réalisé un test plus direct de l'hypothèse de catégorisation perceptive: la tâche était de déterminer s'il s'agissait de photos du même objet pris sous différents angles de vue (20 paires : 10 identiques, 10 différentes). Même type de résultats: c'est donc la catégorisation des percepts qui est affectée.

92 Catégorisation perceptive et catégorisation sémantique De Renzi, Scotti & Spinnler (1969) : première évidence d'une double dissociation entre la catégorisation perceptive et la catégorisation sémantique.

93 Warrington & Taylor (1978) : tâche d'appariement de photos d'objets par similitude fonctionnelle, suivie d'un test de la reconnaissance (nommer ou décrire l'objet). La performance du groupe présentant des lésions droites était déterminée directement par un grand nombre d'erreurs de reconnaissance. Par contre, la performance du groupe présentant des lésions gauches était détériorée dans le test d'appariement de fonction malgré un faible nombre d'erreurs de reconnaissance. Ceci était surtout le cas pour le groupe postérieur. Ces résultats refléteraient un trouble de la reconnaissance des objets au niveau de la catégorisation sémantique.

94 Dans l’agnosie d'objet (trouble de la reconnaissance), on distingue deux groupes: 1) agnosie visuelle aperceptive - difficulté à copier un dessin ou à apparier un dessin. Le trouble peut être très sévère au point de ne pas permettre la discrimination de figures géométriques simples. 2) agnosie visuelle associative - discrimination intacte mais incapacité de retrouver la signification. Warrington (1975) : le patient A.B. pouvait dire qu'une raquette de ping-pong était le même objet quand on le présentait dans différentes orientations, mais il n'avait aucune idée sur le type d’objet, à quoi il servait, etc.

95 Troubles de l’analyse visuelle (par exemple, de la couleur et du mouvement des objets): 1. L'achromatopsie cérébrale est une condition associée à une atteinte bilatérale du cortex pré-strié, dans sa région ventrale (Meadows, 1974). Le patient a une performance pauvre dans des tests de vision des couleurs (nomination, appariement, classification), et son monde visuel paraît gris ou sans couleurs vives. Cependant, les mécanismes trichromatiques de base de la projection rétino-corticale sont intacts. Ainsi, l'information sur la longueur d'onde est enregistrée, codée, mais on ne voit pas la couleur (le mécanisme de discrimination est atteint).

96 2. Les désordres spécifiques de la perception du mouvement sont plus rares. Une atteinte bilatérale dans le territoire de l'artère cérébrale postérieure entraîne des difficultés dans la détection du mouvement, surtout en périphérie, et dans l'appréciation de sa direction quand le mouvement est détecté. La perception du mouvement en profondeur est abolie. Ainsi, les stimuli qui sont en mouvement continu, comme le thé qui coule de la théière, apparaissent figés comme un glacier. Cependant, l'acuité, la stéréopsie, la perception des couleurs et la détection des objets stationnaires sont normales.

97 Humphreys & Riddoch (1987) distinguent 5 types de patients : 1
Humphreys & Riddoch (1987) distinguent 5 types de patients : 1. Agnosie de la forme : incapacité à copier les stimuli qu'ils ne savent pas reconnaître ; mauvaise discrimination entre les formes. Tous ont subi un empoisonnement au monoxyde de carbone (quantité de petites lésions). Le monde leur apparaît comme composé de fragments de contours. 2. Agnosie intégrative : enregistrement intact des éléments des formes mais perturbation de l'habileté à intégrer les éléments dans un tout. Peuvent copier des objets qu'ils ne savent pas reconnaître mais les procédures de copie ne sont pas normales (trait par trait). Généralement, trouble vasculaire produisant une lésion bilatérale.

98 3. Agnosie de transformation : ces patients semblent avoir une représentation perceptive normale des objets, mais ont des problèmes à les identifier vus d'un angle inhabituel. Généralement lésion du lobe pariétal droit. Donc, ces trois premiers types d'agnosie correspondent à une atteinte des opérations qui vont jusqu'à l'appariement de l'information à l'entrée avec la connaissance stockée des objets.

99 4. Agnosie sémantique : perturbation de la connaissance à propos de la signification et de la fonction des objets. Cas d'atrophie cérébrale généralisée ; des cas d'encéphalite ; lésion diffuse dans les lobes temporaux des deux hémisphères. 5. Agnosie d'accès sémantique : traitement perceptif intact et connaissance stockée intacte mais problème dans l'appariement. Correspond à l'agnosie associative de Lissauer. Cas de lésion temporale et pariétale gauche à la suite d'accident de trafic. Incapacité de dire si deux objets (comme marteau et clou) doivent être utilisés ensemble. Pas de problème si on lui disait les noms des objets. Capable aussi de dire s'il avait déjà vu les objets avant. Donc, la forme était familière et le problème était d'associer la forme à la fonction.

100 Traitement des visages

101 Modèle de Bruce & Young (1986): le codage structural du visage constitue la première étape de traitement et est suivi par d'autres opérations qui, différant par la fonction qu'elles assurent, peuvent se réaliser en parallèle : l'analyse de l'expression, l'analyse de la parole faciale (mouvements des lèvres et de la bouche), le traitement visuel susceptible de permettre par exemple la discrimination de visages non familiers, et la reconnaissance des visages familiers.

102 La reconnaissance des visages familiers suppose l'existence d'unités ou représentations stockées correspondants à ces visages. L'activation de ces unités conduit à l'identification de la personne, et celle-ci peut être suivie d'une recherche du nom dans un lexique de sortie.

103 Les études de fRMN (cf. Ungerleider, 1996) montrent que — la détermination du sexe d'une personne d'après les traits de son visage active chez l'homme la surface ventrale du cortex temporal postérieur; — l'identification d'un visage connu active une région plus antérieure du cortex temporal ventral; — retrouver des connaissances sur un individu, comme sa profession, active des régions situées encore plus en avant dans le gyrus parahippocampique et le lobe temporal.

104 Parmi les troubles du traitement des visages, le plus dramatique est probablement la prosopagnosie ou incapacité à reconnaître les visages familiers (de gens célèbres, des amis, de la famille, et même son propre visage au miroir). En général ces patients savent quand ils sont en train de regarder un visage mais ne savent pas à qui il appartient, et pour identifier la personne, ils doivent utiliser d'autres indices tels que la voix, la silhouette, les vêtements. Mais ces dernières méthodes ne sont pas toujours efficaces (cf. Tiberghien & Clerc, 1986: AH pouvait identifier la voix d’un politicien à la télé sans le voir, mais s’il le voyait en même temps il ne le reconnaissait pas).

105 La prosopagnosie est due à une lésion bilatérale dans le cortex occipito-temporal. Elle est généralement associé à une achromatopsie et à des déficits du champ visuel, mais ceux-ci n'en sont pas responsables (puisqu'on peut reconnaître des photos noir et blanc dans une petite partie du champ visuel). La description de parties du visage (bouche, yeux, oreilles) est normale. La reconnaissance des objets n'est pas toujours affectée.

106 Des enregistrements électrophysiologiques de cellules chez le rhésus (dans la base du lobe temporal) montrent que beaucoup de neurones répondent sélectivement à des visages, sans être influencés par des changements d'orientation ou de taille; en revanche, la rotation (visage de face devient de profil) réduit le taux de réponse.

107 Il y a essentiellement deux groupes de patients prosopagnosiques : ceux chez qui l'habileté à percevoir des visages est atteinte (le déficit affecterait donc le codage structural), et ceux chez qui cette habileté est intacte, mais qui ont un déficit au niveau des représentations permettant la reconnaissance.

108 Déficit de la perception Bodamer (1947) a décrit le cas d'un jeune homme, S., blessé de guerre qui disait que tous les visages lui semblaient les mêmes, étrangement plats, comme des figures ovales blanches. Pourtant, il pouvait se représenter mentalement de manière adéquate les visages des gens qu'il avait connus. Il pouvait distinguer entre des visages et d’autres types d’objets, mais se trompait parfois sur des visages d’animaux (la tête d’un chien était celle d’un homme avec beaucoup de cheveux).

109 Il ne pouvait pas déterminer l'âge ou le sexe à partir des visages qu'il voyait. Il ne pouvait pas non plus interpréter les expressions faciales ; les mouvements faciaux n'avaient pour lui aucun sens. Le codage structural étant affecté, il s'ensuit que toute opération ultérieure l'est également.

110 Un trouble décrit par Bodamer chez un autre patient et qui ne constitue pas vraiment une prosopagnosie consiste à voir les visages déformés (un sourcil plus élevé que l'autre, la bouche tordue, etc.). Dans cette condition, appelée "métamorphopsie", la capacité à reconnaître les visages est maintenue.

111 2. Déficit de reconnaissance Bruyer et al
2. Déficit de reconnaissance Bruyer et al. (1983) ont décrit un cas typique appartenant à cette catégorie. Ce patient, W., 54 ans, n'avait pas de déficit au niveau du codage structural puisqu'il pouvait copier des dessins de visages, identifier le sexe malgré le fait que la coiffure était cachée, interpréter correctement les expressions, et discriminer des visages non familiers. Malgré sa capacité à construire un percept facial, il était incapable de reconnaître des visages célèbres, d'amis et son propre visage sur des photos ainsi que sur des films vidéo. Pourtant, les visages qu'il avait très bien connus lui semblaient quelque peu familiers.

112 On lui a montré des vidéo de visages de lui-même, de son médecin, de son neuropsychologue, d’un patient dont il était devenu ami (tous avec des capuchons pour cacher la coiffure). W. n’a pu reconnaître personne et déclara que tous étaient non familiers (juste un peu dubitatif à propos de son propre visage).

113 Ses difficultés ont lieu au niveau de l'accès aux représentations stockées des visages. Le fait qu'il était capable de reconnaître les gens familiers d'après la voix ou le nom, et qu'il avait une bonne mémoire pour les expressions, suggère qu'il ne s'agissait pas d'une amnésie globale mais d'un trouble de mémoire spécifique à la reconnaissance du visage.

114 Présenté avec 3 visages et ensuite 6 parmi lesquels il devait repérer les trosi premiers, il s’est révélé très mauvais. Mais, dans une situation similaire, il n’a pas eu de difficulté pour reconnaître les expressions présentées au préalable. Donc c’est la mémoire de l’identité des visages qui est spécifiquement affectée. Chez d'autres patients il peut y avoir un déficit de la mémoire des gens, la reconnaissance étant alors affectée également à partir du nom ou de la voix.

115 L’ illusion ou syndrome de Capgras: reconnaissance d’un visage, mais négation de son authenticité (delusion: illusion au sens de méprise) (Capgras & Reboul-Lachaux, 1923): consiste à croire qu'une ou plusieurs personnes familières ont été remplacées par des imposteurs. Ce trouble fait partie d'une catégorie de troubles qu'on peut appeler d'"illusions d'identification". La différence entre la personne remplacée et l'imposteur est souvent présentée comme minime (la texture de la peau ou même simplement la personnalité).

116 illusion de Capgras: accompagne diagnostic de schizophrénie paranoïde, mais peut aussi être due à des causes neurologiques, toxiques, etc. dans d’autres cas (rares): même phénomène pour des outils, objets de maison, objets décoratifs en général, ne co-existent pas —> spécificité de domaine

117 Spier (1992)a décrit le cas d’une femme qui affirmait que pendant la fête de son mariage son mari avait été substitué et essayait de le prouver à l'aide de photographies du mariage. cas récent: prof. Alan Davies a acquis la croyance que sa femme Christine était morte dans leur accident de voiture et que la femme qui vivait avec lui était un imposteur (—> difficultés relationnelles); gain de cause au tribunal contre le conducteur de l’autre voiture

118 Alexander et al. (1979): homme de 44 ans, présentant lésion frontale bilatérale et lésion très étendue dans l’hémisphère droit, suite à un accident de circulation. Il « avait » deux familles, dans chaque famille sa femme avait le même nom, dans chacune il avait 5 enfants et leurs noms étaient aussi les mêmes. Le « changement » aurait eu lieu un mois après l’accident, lorsque sa « nouvelle » femme était allée le chercher à l’hôpital. Depuis lors il n’a plus sa femme originale. Il avait des sentiments positifs à l’égard des deux et la « désertion » de la première ne le perturbait pas. Il savait que c’était impossible mais l’illusion persistait.

119 Très proche du syndrome de Capgras: la "paramnésie de redoublement », dans laquelle manque la composante psychiatrique (l'idée de persécution). Syndrome de Fregoli (Courbon & Frail, 1927): le patient croit qu'une certaine personne peut prendre différentes apparences physiques. Dans le cas original, la patiente croyait qu'elle était poursuivie par deux actrices célèbres qui pouvaient prendre la forme de personnes qu'elle connaissait.

120 Intermetamorphosis: des personnes familières changent d'identité, A devient B, B devient C et C devient A. Courbon & Tusques (1932): cas d'une patiente qui croyait que son mari avait pris l'apparence d'un voisin et que le voisin avait pris l'apparence de son mari. Lycanthropie: on croit être un animal. Illusion de Cotard: on croit qu'on est mort.

121 Parmi 200 cas d'illusion d'identification, le syndrome de Capgras est le plus fréquent. D'après Ellis & Young (1990), il résulte d'une déconnexion entre la voie qui transmet l'information sur l'identité faciale (préservée) et la voie qui devrait transmettre mais ne transmet plus l'information affective (car atteinte). Il s'agirait d'un conflit entre la reconnaissance cognitive et la non reconnaissance affective.

122 Chez l’individu normal, les deux réponses (identification et réponse affective) sont intégrées, permettant l’attribution d ’identité donc, l’illusion de Capgras démontre l’interaction habituelle entre processus cognitifs et affectifs Capgras: limité au visage, n’a pas lieu pour la voix au téléphone (cas d’un patient par rapport à ses parents)

123 Des lapsus d'identification peuvent se produire dans la vie quotidienne, mais ces illusions semblent résulter de la co-existence de deux notions de la réalité, l'une incorrectement construite à partir des données de l'expérience sensorielle, l'autre qui nous est transmise par les personnes qui nous entourent. Il faut remarquer que les illusions d'identification sont associées à des lésions frontales droites. Le dysfonctionnement frontal provoquerait l'inhabileté à résoudre un problème d'information conflictuelle et mènerait à une inférence prématurée.

124 On peut penser à ce propos au comportement "hyperlogique" que l'on trouve chez beaucoup de patients cérébro-lésés frontaux. Le fait que ces illusions n'ont jamais été observées chez des patients ayant exclusivement des lésions gauches suggère que la tentative de rationalisation qui consolide l'illusion résulte d'une stratégie compensatoire de la part de l'hémisphère gauche (verbal) moins atteint.

125 Reconnaissance inconsciente dans la prosopagnosie Certaines études de patients prosopagnosiques montrent qu'ils peuvent avoir un degré de reconnaissance de visages familiers considérables si on les teste dans des tâches qui n'exigent pas une conscience explicite de la reconnaissance.

126 Le patient de Bruyer et al. , W
Le patient de Bruyer et al., W., apprenait beaucoup plus facilement à associer des noms corrects que des noms incorrects à des visages célèbres. Donc, un certain degré de reconnaissance a dû avoir lieu. Des mesures électrodermales suggèrent la présence de discrimination entre visages familiers et non familiers, alors que les patients n'ont aucune impression de reconnaissance consciente.

127 De Haan et al. (1987) : un cas de prosopagnosie de reconnaissance qui, dans une tâche de classification d'un nom de personne en termes de sa profession, répondait plus lentement lorsque le nom était accompagné d'un visage distracteur appartenant à une autre profession. D'autres observations ont permis de suggérer que l'acquisition de nouvelles représentations de visages ne passe pas nécessairement par une reconnaissance explicite.

128 Spécificité des troubles de la reconnaissance des visages Cas d'agnosie des objets sans prosopagnosie, ou en tout cas accompagnée de prosopagnosie moins sévère. Ceci va à l'encontre de l'hypothèse suivant laquelle la prosopagnosie résulte du fait que la reconnaissance des visages exige des discriminations plus fines que la reconnaissance d'autres objets.

129 Autre argument: l'observation de dissociations d'espèce dans la reconnaissance de visages. W., qui était fermier, pouvait identifier ses chiens et ses vaches. X., également fermier, étudié par Assal et al. (1984), continuait à être incapable de reconnaître ses animaux, dont des vaches, à un moment où il avait déjà récupéré d'une prosopagnosie pour les visages humains.

130 Différents types de traitement des visages a
Différents types de traitement des visages a. Visages non familiers Malone et al. (1982) : patient ayant récupéré l'habileté à reconnaître des visages familiers tout en restant incapable d'apparier des visages non familiers; un autre a montré le patron de récupération opposé. b. Analyse de l'expression Des dissociations entre identification des visages et identification de l'expression ont été observées.

131 c. Lecture labiale La lecture labiale intervient dans la reconnaissance de la parole (cf. McGurk & MacDonald, 1976, et les observations de MacKain et al., 1983, sur les bébés). Une dissociation neuropsychologique entre l’analyse de l'expression et l’analyse labiale a été révélée par Campbell et al (1986).

132 D., femme prosopagnosique incapable de reconnaître des expressions faciales (mais capable de les imiter, ce qui montre que le déficit n'est pas d'origine perceptive), et qui pourtant est capable de juger, sur des photos de visages, quels phonèmes sont émis ; en outre, elle est sensible à l'illusion de McGurk. A l'opposé, T. pouvait interpréter les expressions mais était mauvaise pour les jugements de phonèmes et ne montrait pas l'illusion de McGurk. Cette double dissociation est d'autant plus intéressante que l'information utilisée dans l'analyse labiale et dans l'analyse de l'expression provient partiellement de la même région du visage.

133 L’imagerie mentale Activation de réseaux fronto-pariétaux, les aires exactes dépendant des caractéristiques spécifiques de la tâche d’imagerie études d’imagerie cérébrale: activation pariétale bilatérale études des effet de lésions: dominance de l’hémisphère gauche Capacité à créer des images et capacité à les analyser Formisano et al. (2002) IRMf avec résolution temporelle: activation initiale pariétale bilatérale à dominance gauche, suivie d’activation exclusive du pariétal droit

134 Sack et al. (2005): Stimulation magnétique transcrânienne Tâche: imaginer 2 horloges analogiques et suite à la présentation orale de deux heures (par ex., 2 ou 7 heures) et juger laquelle forme l’angle le plus grand Perturbation pariétale gauche ou droite Lobe pariétal gauche : création d’images Lobe pariétal droit: comparaison spatiale de son contenu En cas de « lésion induite » du pariétal gauche, le pariétal droit pouvait compenser cette perte et prendre la relève —> il y a une dynamique de compensation entre les hémisphères


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