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Publié parLéonard Delahaye Modifié depuis plus de 11 années
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Groupe de travail "contention physique" . Taillegrain
Évaluation d’une pratique professionnelle: la contention physique passive en gériatrie 15/11/2007 Groupe de travail "contention physique" . Taillegrain
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Introduction: Pourquoi ce sujet
Introduction: Pourquoi ce sujet? La contention physique = sujet mal connu. Beaucoup utilisée malgré recommandations de l ’A.N.A.E.S. de 2000.
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Première partie: La contention physique passive
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1. Définition Existence de plusieurs sortes de contentions physiques:
La contention à visée rééducative qui comprend : . la contention posturale: participe au maintien d’une attitude corrigée, dans le cadre d’une rééducation . la contention active : réalisée par un kiné qui prépare la verticalisation après une période d’alitement prolongée La contention physique passive définie par l’A.N.A.E.S. : « la contention physique, dite passive, se caractérise par l’utilisation de tous les moyens, méthodes, matériels ou vêtements qui empêchent ou limitent les capacités de mobilisation volontaire de tout ou partie du corps dans le seul but d’obtenir de la sécurité pour une personne âgée qui présente un comportement estimé dangereux ou mal adapté».
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2. Modes de contention Classement des modes de contention en deux catégories: - Les moyens spécifiques: ce sont les objets qui ont pour unique fonction, de contenir un patient. ex: les barrières de lit, les ceintures ventrale ou pelvienne ou thoracique, les attaches de poignets et de chevilles, les mitaines, les fauteuils coquilles - Les moyens non spécifiques: ce sont les objets dont la fonction première est détournée. ex: le drap servant de ceinture ventrale, l’adaptable coincé devant le fauteuil, le gant de toilette avec un lien utilisé comme mitaine. Les moyens de contention à utiliser en cas de nécessité, sont ceux prévus à cet effet. Ils doivent alors être adaptés au patient.
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3. Motifs de contention Plusieurs motifs de contention évoqués dans la littérature: - Les chutes et les risques de chute: le plus souvent évoqués, même si aucune étude n’a pu montrer une diminution du risque de chute par contention. Certaines études ont au contraire noté une augmentation de la fréquence des chutes, et surtout de chutes graves. - L’agitation et l’agressivité : deuxièmes indications de mise en place d’une contention physique passive par les équipes soignantes. - La déambulation excessive: la contention souvent utilisée en raison du manque de personnel dans les services ; le patient ne pouvant pas être surveillé de manière optimale. - La dépendance fonctionnelle justifie pour certaines équipes soignantes, une contention physique : c’est l’exemple du patient qui glisse de son fauteuil, qu’il faut absolument contenir. - Les détériorations cognitives, que ce soit une simple désorientation, ou une confusion, entraînent la mise en place de contentions.
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4. Risques et conséquences de la contention
Peu d’études mais de nombreuses complications: - chutes, qu’elles soient graves (fractures, blessures…) ou non - traumatisme par la contention elle-même - confusion ou agitation - syndrome d’immobilisation (rétractions tendineuses, troubles trophiques, escarres, fausses routes, incontinence sphinctérienne, fécalome, infection urinaire…) - perte d’autonomie Et au final, augmentation de la durée d’hospitalisation et augmentation de la mortalité, surtout avec les contentions inadaptées (un décès sur 1000 en institution pour personnes âgées est directement lié à une contention physique passive)
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5. Comment éviter la contention physique passive
Plusieurs approches pour diminuer le recours à une contention physique : - l’approche médicale : revoir le traitement et les associations médicamenteuses, dépister et traiter les déficits sensoriels - l’adaptation de l’environnement dans lequel vit le patient : augmenter l’éclairage de la chambre, maintenir une ambiance calme, mettre le lit en position basse, bloquer ou enlever les roulettes du mobilier - l’approche rééducative pour favoriser l’autonomie : fournir les aides techniques qui permettront au patient de faire les choses lui-même, adapter les chaussures, les lunettes, les appareils auditifs - l’approche occupationnelle : activités de groupe (chants, lectures, jeux de société…), promenades à pieds ou en fauteuil, exercices physiques sous forme ludique, gymnastique douce - l’approche socio-psychologique : encourager les liens sociaux, les visites, stimuler l’autonomie du quotidien
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6. Mise en place de la contention
L’A.N.A.E.S., en octobre 2000, a établi un rapport sur « l’évaluation des pratiques professionnelles dans les établissements de santé », afin de « limiter les risques de la contention physique de la personne âgée ». Un référentiel de pratique pour la contention, en dix points, a été proposé : 1. La contention est réalisée sur prescription médicale. Elle est motivée dans le dossier du patient. 2. La prescription est faite après l’appréciation du rapport bénéfice/risque pour le sujet âgé par l’équipe pluridisciplinaire. 3. Une surveillance est programmée et retranscrite dans le dossier du patient. 4 La personne âgée et ses proches sont informés des raisons et buts de la contention. Leur consentement et leur participation sont recherchés. 5. Le matériel de contention sélectionné est approprié aux besoins du patient. Il présente des garanties de sécurité et de confort pour la personne âgée. 6. L’installation de la personne âgée préserve son intimité et sa dignité. 7. Selon son état de santé, la personne âgée est sollicitée pour effectuer des activités de la vie quotidienne et maintenir son état fonctionnel. La contention est levée aussi souvent que possible. 8. Des activités, selon son état, lui sont proposées pour assurer son confort psychologique. 9. Une évaluation de l’état de santé du sujet âgé et des conséquences de la contention est réalisée au moins toutes les 24 heures et retranscrite dans le dossier du patient. 10. La contention est reconduite, si nécessaire et après réévaluation, par une prescription médicale motivée toutes les 24 heures.
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Deuxième partie: « Evaluation de la contention physique passive dans une unité de soins longue durée et dans une unité de déments déambulants à l’hôpital Taillegrain de Bourges »
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1. Méthode - Etude de 52 patients d’USLD et de 30 patients déments déambulants en juin Le questionnaire utilisé renseigne sur : l’identité des personnes , le GIR l’évaluation de la contention: . type de contention (attaches poignets/chevilles, barrières, ceintures, mitaines, fauteuil coquille, objet détourné) . durée . motif (risque de chute, agitation, déambulation excessive, détérioration cognitive, non observance du non appui, autre) . décision de mise en place . suivi des recommandations de l ’A.N.A.ES.
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2. Résultats A) Résultats généraux - l’âge des personnes: Entre 68 et 97 ans pour le service de déments déambulants (moyenne d’âge: 84,2 ans) Entre 58 et 106 ans pour l’USLD (moyenne d’âge: 85,6 ans). - Groupe GIR Moyenne des G.I.R.: Faire le calcul pondéré
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B) Evaluation initiale des patients contenus - nombre de patients contenus: - MA0: 11 patients sur 30, soit 36,6% - MA1: 42 patients sur 52, soit 80,7% - motif de contention: décision de mise en place: - MA0: dans 10 cas par IDE et AS, et dans 1 cas par équipe pluridisciplinaire - MA1: dans 39 cas par IDE et AS, et dans 3 cas par équipe pluridisciplinaire
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- suivi des recommandations A.N.A.E.S.:
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3. Les actions d ’amélioration -> Formation du personnel et mise en place d’une démarche de soins tenant compte des résultats de l’étude. -> Formation d ’un groupe de travail composé d ’aides-soignantes, IDE, cadre, ergo, kiné, médecin -> Mise en place d ’un arbre décisionnel et d ’une feuille de prescription médicale de contention physique passive
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Arbre décisionnel de mise en place d’une contention physique
Si l’équipe soignante se pose la question de mise en place d’une contention physique pour un patient, il faut s’aider, lors d’une réunion pluridisciplinaire, de l’arbre décisionnel suivant : Si le patient présente : - un risque de chute ou chute - des troubles du comportement - une déambulation excessive Rechercher une cause environnementale ou individuelle à ce trouble Ce trouble est-il dangereux pour le sujet ou pour les autres ? non oui Moyens d’intervention : - traitement de la cause - alternatives à la contention : adaptation de l’environnement, approche rééducative, approche occupationnelle, approche socio-psychologique Efficacité des moyens d’intervention oui non Ne pas utiliser de contention Contention
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Prescription médicale de mise en place d’une contention physique
Identité du patient: 1. Date de début de contention: 2. Motif de contention: . chute ou risque de chute . troubles du comportement . déambulation excessive . autre: 3. Type de contention: barrière de lits; jour, nuit , demande de la personne. ceinture; pelvienne, thoracique, ventrale; autre 4. Evaluation de la mise en place de la contention par l’équipe soignante après application de l’algorithme décisionnel: oui, non. 5. Information sur la contention, des bénéfices et des risques -de la personne : oui non de sa famille: oui non 6. Réévaluation de l’utilité de la contention dans: 7. Surveillance: cf diagramme de soins 8. Nom du médecin et signature: 9. Lors de la réévaluation, est-il justifié de maintenir la contention? oui non date et signature du médecin
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Conclusion - La mise en place d ’une contention physique doit être justifiée, et doit respecter certaines règles: les recommandations de l ’A.N.A.E.S. sont imposables. - Ne pas oublier qu ’en gériatrie, la faute professionnelle n ’est pas la chute, mais la grabatisation. Le respect de cette règle impose donc la prise de risques.
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